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Leviers d’action pour améliorer la production du blé dur et l’efficience de l’azote et de l’eau

l’efficience de l’eau

Chapitre 7 : Discussion et perspectives

3. Leviers d’action pour améliorer la production du blé dur et l’efficience de l’azote et de l’eau

Les résultats du cadre d’analyse, permettent d’identifier un ensemble de leviers d'action pour améliorer simultanément la production alimentaire et l’efficience de l’utilisation de l’eau et de l’azote dans un système céréalier à base de blé dur, en méditerranée. Pour augmenter la production du blé dur en Tunisie, on peut envisager d’augmenter les superficies semées, d’améliorer le ratio des superficies semées sur superficies récoltées ou d’augmenter la productivité des terres agricoles (Eq.1). Cependant, les céréales occupent déjà une grande partie des superficies cultivables dans le pays (un tiers), dont la moitié est destinée au blé dur. Ces emblavures, ainsi que le ratio des superficies récoltées sur superficies semées sont largement dépendants des conditions climatiques, notamment la pluviométrie. Par conséquent, il est plus pertinent de chercher des solutions permettant l’accroissement des rendements du blé dur.

(Eq. 1) Production ≡ Rendement × Superficies semées ×Superficies récoltées Superficies semées Production ≡ Rendement × Superficies récoltées

Dans cette étude, nous avons proposé de tester l’effet du changement de la structure du système de culture sur le compromis entre la production et l’efficience de l’intrant (principalement l’azote). En raison de la disponibilité des données, nous avons choisi les rotations en tant que diversification temporelle d’un système céréalier. La partie gauche du cadre d’analyse a fourni des courbes enveloppes pour chaque système de culture, qui représentent les compromis entre chaque niveau d’apport azoté et l’efficience de son utilisation et entre un niveau objectif de rendement et d’efficience d’utilisation d’N. L'introduction de la quantité d’intrant permet une analyse stratégique des scénarios dans le nexus superficie-intrants-production alimentaire (Ringler et al, 2013) à partir de l’identité (Eq.2) c’est à dire la décomposition d’une performance (ici la production alimentaire) en composants de base qui reste valable à différentes échelles.

(Eq. 2) Production ≡ Superficie récoltée × Intrant

Superficie récoltée×

Production Intrant

Les courbes enveloppes de la partie gauche du cadre indiquent que le dernier terme de l’identité (Eq.2) qui représente l’efficience de l’intrant pour la production de blé dur est dépendant de la quantité d’intrant (Figure 54.b) et de l’objectif de rendement (Figure 54.a).

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Ceci permet d’utiliser l’identité comme une équation en remplaçant le dernier terme par l’équation de la figure 54.a. L’objectif n’est pas d’en faire un modèle prédictif du rendement mais d’utiliser cette équation comme un « objet frontière » pour discuter avec les agriculteurs et les acteurs régionaux de scénarios bâtis sur des données collectées dans les parcelles des agriculteurs. A titre d’illustration de la démarche nous donnons ci-dessous un exemple basé sur le rendement permis par l’azote, pour lequel nous avons des données plus solides, c’est à dire en considérant que les autres facteurs limitants pourraient être levés.

L’analyse des compromis entre l’efficience de l’utilisation d’azote et les rendements/les apports azotés en fonction du système de culture a montré une large gamme d’efficiences qui varie de 0 à 100 kg de grains par kg d’azote apporté. Cette variabilité dépend des deux composantes du ratio efficience de l’utilisation d’N : le rendement et l’apport azoté et du précédent cultural. Les efficiences les plus élevées ont été obtenues avec les apports azotés les plus faibles conduisant à une diminution des rendements. En revanche, l’augmentation du rendement de blé dur dans la région méditerranéenne et particulièrement en Tunisie est essentielle pour augmenter la production à l’échelle nationale et répondre aux besoins croissants de la population. Par conséquent, on est dans une situation de compromis entre l’efficience de l’utilisation d’azote et la production céréalière, si les superficies consacrées à ces cultures sont maintenues constantes, comme dans le nord du pays. Cependant, en passant d’un blé en monoculture céréalière (c’est à dire semé derrière un blé tendre, un blé dur ou une orge) à un blé en rotation avec des légumineuses, tout en restant en pluvial, il est possible de créer un nouveau compromis permettant l’augmentation simultanée de la production et de l’efficience de l’utilisation d’azote. Ceci rend possible de réduire les apports azotés pour des fins environnementales et économiques tout en maintenant un bon niveau de production. Les céréales étant la base de l’alimentation dans la région il faut cependant que ce gain d’efficience soit suffisant pour compenser la perte de surface en blé dur liée à l’introduction des légumineuses dans la rotation, ce que suggère la figure 54.a.

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Figure 54. Cadre d’analyse permettant d’analyser des scénarios et proposer des voies d’amélioration des compromis entre l’efficience de l’intrant et les rendements (a)/les intrants

(b), en se basant sur les courbes enveloppes en fonction des rotations : Blé dur en pluvial après une céréale, Blé dur en pluvial après une légumineuses

Si on applique l’identité (Eq.2) générée avec les données d’agriculteurs sur la région de Jendouba, on peut calculer le potentiel de production de cette région céréalière dont la superficie de blé dur en pluvial est de 60 000 ha (Figure 55). Pour un blé dur en monoculture, le potentiel de production obtenu avec 7200 tonnes d’azote (120 kg/ha) est de 202 000 tonnes par an, avec une efficience de 28 kg de grains/kg d’N (Point A, Figure 55). Si on introduit une légumineuse tous les trois ans (légumineuses, blé, blé), la quantité d’intrant azoté sera réduite d’un tiers car elle n’est pas fertilisée. Les superficies allouées au blé dur seront aussi réduites d’un tiers mais l’efficience de l’azote sur ces cultures augmentera de 24 % par rapport à la situation initiale. Cependant, le nouveau potentiel de production calculé en appliquant ces 3 termes de l’identité diminuera par rapport à la situation initiale jusqu’à 180000 T (point B). Si on ajoute une légumineuse alimentaire, ici on prend le cas de la lentille (rendement : 1,8 t/ha

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