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Patients & Méthodes

842. Leucémie myéloïde chronique :

a)

Définition

C’est un syndrome myéloprolifératif avec atteinte clonale de la cellule souche hématopoïétique, responsable d’une expansion myéloïde. La LMC possède une anomalie chromosomique acquise très caractéristique c’est la translocation t (9 ;22) [59]

La LMC est caractérisée par une prolifération prédominante de la lignée granuleuse et une évolution presque constante vers une leucémie aigüe. Elle peut survenir à tout âge, mais surtout dans les 5e et 6e décennies, avec une légère prédominance masculine.[60]

b)

Epidémiologie

La fréquence en France est d’environ 1 cas pour 100 000 individus. La LMC peut se révéler à n'importe quel âge mais la moyenne d’âge au diagnostic est 50-60 ans, avec des rares cas chez l’enfant. Les LMC représentent environ 15 à 20% de toutes les leucémies [61].

La maladie évolue en 2 temps, la première est appelée phase chronique ; elle est caractérisée par la présence de cellules différenciées de la lignée granuleuse, la deuxième phase est dite phase aiguë ; elle est parfois précédée d’une phase dite d’accélération, caractérisée par le développement de cellules blastiques. (Tableau 4)

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Tableau 4: Criteria for chronic, accelerated, and blast phases of CML [62]

CML-CP CML-AP CML-BC

Must meet all of the following criteria:

Must meet 1 or more of the following criteria: Must meet 1 or more of the following criteria:

Documentation of t(9;22) or the Bcr-Abl fusion gene

Blasts 10%-19% of peripheral blood white cells or bone marrow cells

Blasts ≥20% of peripheral blood white cells or bone marrow cells Bone marrow

blasts<10%

Peripheral blood basophils at least 20% Extramedullary blast proliferation Does not meet any

criteria for accelerated phase or blast crisis

Persistent thrombocytopenia (100 x109/L) unrelated totherapy, or persistent

thrombocytosis (1000 x109/L)unresponsive to therapy Large foci or clusters of blasts in bone marrow biopsy Increasing spleen size and increasing WBC

count unresponsive to therapy

Cytogenetic evidence of clonal evolution (ie, the appearance of an additional genetic abnormality that was not present in the initial specimen at the time of diagnosis of chronic phase CML)

Megakaryocytic proliferation in sizable sheets and clusters, associated with marked reticulin or collagen fibrosis, and/or severe

granulocytic dysplasia, should be considered as suggestive of CML-AP; these findings have not yet been analyzed in large clinical studies; however, so it is not clear whether they are independent criteria for accelerated phase; they often occur simultaneously with one or more of the other features listed

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c)

Diagnostic

Le diagnostic de leucémie myéloïde chronique peut-être suspecter sur des arguments cliniques comme la présence d’une splénomégalie (présente dans 60-70% des cas), l’Altération de l’état général et les hématomes spontanés ou thromboses. Les éléments d’orientation sont surtout biologiques : [63]

o Une hyperleucocytose, d’importance variable avec une augmentation des 3 variétés de polynucléaires, Une myélémie composée de progéniteurs allant du métamyélocyte au promyélocyte voire au myéloblaste, Une thrombocytose fréquente, un taux d’hémoglobine normal ou une anémie très modérée, restant en règle supérieure à 10 g/dl.

o Le diagnostic sera confirmé par : à la phase chronique, une étude cytogénétique mettant en évidence le chromosome Ph1 résultant de la translocation t (9 ; 22), retrouvé dans 95% des cas ; la mise en évidence du transcrit BCR-ABL par RT-PCR (reverse transcriptase polymérase chain reaction) dans le sang ou dans la moelle ; une quantification du transcrit BCR-ABL doit être réalisée. Si la quantité du transcrit au diagnostic n’a pas de valeur pronostique, la cinétique de sa décroissance sous inhibiteurs de tyrosine kinase a par contre une valeur pronostique de la réponse au traitement à long terme. Le myélogramme n’est pas nécessaire au diagnostic positif, sauf quand la myélémie est de faible importance. S'il est réalisé, il montre une moelle riche avec une importante hyperplasie granuleuse, ainsi qu’une hyperplasie des mégacaryocytes. La biopsie de moelle est également inutile.

A la phase accélérée, le pourcentage de blastes dans le sang et dans la moelle est > 10% ; celui de cellules basophiles et éosinophiles > 10% ; la thrombopénie spontanée est < à 100000/L l’évolution clonale cytogénétique (chromosomes Ph1 surajoutés, survenue d’anomalies cytogénétiques supplémentaires : trisomie 8, monosomie partielle ou complète du chromosome 7) ; Parfois, une fièvre inexpliquée ou des douleurs osseuses.

A la phase aiguë, la présence d’au moins 20% de cellules blastiques dans la moelle ou dans le sang.

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Le diagnostic repose sur l’hémogramme et le myélogramme qui est nécessaire au diagnostic pour :

o Définir le pourcentage de blastes (phase d’accélération ou blastique débutante)

o Réaliser le caryotype et l'étude moléculaire.

o Il est affirmé par l’examen cytogénétique et moléculaire.[64]

Dans notre étude nous avons recensé 15 cas de LMC dont 9 cas en phase chronique et 6 cas en phase d’accélération, avec un sex-ratio de 2 et un âge moyen 45 ans, 2 cas sont des enfants et 13 cas sont des adultes, ce qui concorde avec la littérature.

 7 cas dont le myélogramme était réalisé dans le cadre du bilan d’extension et pour évaluer la réponse thérapeutique.

o Un cas de LMC en phase chronique chez un homme dont l’âge n’était pas précisé qui présente une thrombocytose associe à une hyperleucocytose.

o Un cas de LMC en phase d’accélération chez un jeune homme de 17 ans.

o Un cas chez une femme de 58 ans qui présente une pancytopénie.

o 4 cas dont l’âge n’était pas indiqué qui présentait une hyperleucocytose.  8 cas dont le myélogramme est fait dans le cadre de suspicion de LMC :

o 4 cas une femme de 35 ans et 3 hommes avec un âge moyen 42 ans, qui présentaient une splénomégalie associe à une bicytopénie + hyperleucocytose, o 2 cas en phase chronique dont l’âge n’était pas indiqué qui présentaient une ANN

associe à une hyperleucocytose,

o 2 cas un homme et une femme avec un âge moyen 55 ans qui présentaient un tableau typique, caractérisé par une altération de l’état général, une splénomégalie et une hyperleucocytose.

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