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3.1 LES ORGANISATIONS MISES EN PLACE

3.2.2 Les utilisations villageoises de la RFA par commune

3.2.2.1 Les villages de la commune de Mbang

Il est nécessaire de rappeler qu’au moment de l’étude aucun village de la commune de Mbang ne perçoit plus les RFA depuis le deuxième semestre 2004, suite à une mission sur le terrain de la commission provinciale d’assistance technique, de contrôle et d’évaluation de la gestion des RFA communautaires dans la province de l’Est. Selon les conclusions de cette commission, la distribution de l’argent aux différents CG villageois est contraire aux dispositions de l’arrêté conjoint et constitue

« un détournement de fonds publics ». La commission a ainsi ordonné l’arrêt de cette

pratique.

• GOUTE

Gouté est doté d’un CG des RFA dont la composition est décrite dans le tableau VII. Ce CG a tenu 3 réunions depuis le début du versement de la RFA et au moment de l’enquête, ces réunions ne se tenaient plus parce que sans objet, les RFA n’arrivant plus depuis 2004. L’objet de ces réunions convoquées par le président du CG était d’adopter les projets communautaires prioritaires. Ainsi en séance plénière, les gens évoquaient les Projets et un certain nombre de projets jugés d’utilité communautaire étaient arrêtés et seuls ceux dont les coûts étaient plus ou moins égaux aux fonds disponibles sont réalisés.

Les deux paiements reçus dans le village en novembre 2002 (194 000 Fcfa) et en février 2004 (350 000 Fcfa) ont ainsi permis les réalisations suivantes :

¾ Achat d’un poste téléviseur d’une valeur de 120 000 Fcfa qui n’est utilisé qu’en vidéo car le réseau de la télévision nationale ne couvre pas cette région ;

¾ Achat d’un lecteur DVD (Digital Versatil Disc) d’une valeur de

35 000 Fcfa et une dizaine de disques DVD de musique à raison de 1 000 Fcfa l’unité ;

¾ Construction d’un hangar servant de corps de garde (achat de 40 feuilles tôles de 2 mètres, 2 paquets de pointes à tôles et 1 paquet de pointes de 9 cm, bois et main d’œuvre) à un coût total de 160 000 Fcfa ;

poste téléviseur les soirs dans le hangar public où tout le village se rassemble souvent pour voir les clips en DVD ;

¾ Achat des savons et du sel pour les vieilles mamans du village pour un montant de 70 000 Fcfa.

Le total des utilisations déclarées des 2 paiements reçus par le village s’élève à

860 000 Fcfa après une estimation des prix pratiquées localement. Ce total est

supérieur à 544 000 Fcfa représentant le montant total des RFA perçu par le village depuis 2000. A l’analyse, il est évident que les utilisations déclarées n’ont pas été faites seulement avec l’argent provenant des RFA. En effet en 2002 tous les villages du canton Boli ont aussi eu des ressources provenant de l’exploitation illégale des « bois des champs » (abattus dans la zone agroforestière et dans les cacaoyères, caféières et plantations ou jachères des villageois) par négociation directe avec un exploitant forestier et au profit d’un prélèvement de 1 000 Fcfa/m3 au bénéfice du village. Ce mélange de compte n’a pas permis à l’étude de déterminer exactement le pourcentage des RFA réellement utilisé par le village.

• DOMIAKA

Le village Domiaka était doté d’un CG mais ce comité de Gestion n’existait plus au moment de l’enquête pour la raison simple que l’argent des RFA ne vient plus. Lorsque la RFA arrivait, le chef du village (président du CG) convoquait toute la population pour adoption d’un projet à réaliser. Les réunions du CG voyaient la participation massive de toutes les couches sociales du village. L’argent perçu lors des 2 versements a été utilisé de la manière suivante :

¾ Le 1er

versement (novembre 2002, 250 000 Fcfa) a servi à l’achat des tôles pour la chapelle (30 feuilles de tôles et 1 paquets de pointes à tôles, 1 sachet de rondelles, du bois et la main d’oeuvre) pour un montant total de 150 000 Fcfa et le reste d’argent, 100 000 Fcfa, a servi à acheter du sel et du savon qui ont été distribués aux femmes du village ;

¾ Le 2e

versement (février 2004, 314 000 Fcfa) a servi à l’achat d’un groupe électrogène d’une valeur de 850 000 Fcfa, en bon état de fonctionnement lors de l’enquête. L’achat de ce groupe a été possible grâce à un apport provenant de l’exploitation illégale « des bois des champs » réalisée par la société APROD (basée à Bertoua) qui a acheté « notre forêt » contre 1000 Fcfa prélevés par m3 de bois exploité.

L’absence d’informations sur le montant total qu’aurait rapporté l’exploitation des bois des champs ne permet pas d’affirmer avec certitudes la proportion des RFA ayant été réellement utilisée dans ce village. Cependant il y a lieu de penser qu’une bonne partie de cet argent a été utilisé pour les réalisations ci-dessus effectuées par le village et n’a pas été détourné comme certaines allégations tentent toujours de le démontrer.

• DJEMIONG

Le village de Djemiong dispose d’un CG des RFA constitué de 8 membres (tableau VI). Ce CG se réunit régulièrement, pas uniquement pour la gestion de la RFA. Le village a aussi le souci de protéger la forêt. Ainsi lorsqu’un scieur en long vient s’installer ou un braconnier, le président réuni les villageois pour les déloger. Mais il existe aussi des réunions qui sont convoquées uniquement pour la gestion de la RFA. Lors de ces réunions tous les villageois (hommes, femmes, jeunes et vieillard) participent toujours très massivement. Contrairement aux villages Gouté et Domiaka ci-dessus, Djemiong a bénéficié de 4 versements des RFA depuis l’an 2000 (tableau X). Les versements échelonnés ainsi qu’il suit - juillet 2001 : 292 000 Fcfa ; mars 2002 : 300 000 Fcfa ; novembre 2002 : 420 000 Fcfa et février 2004 : 603 711 Fcfa – ont servi à faire les réalisations suivantes :

¾ L'achat d'un poste téléviseur en fonctionnement au moment de l’enquête plus une antenne extérieure d’une valeur de 140 000 Fcfa ;

¾ L'achat d'un groupe électrogène (en panne au moment de l’enquête) avec des câbles électriques et des ampoules pour l’électrification du village, prix estimatif 360 000 Fcfa. Mais ce groupe de faible puissance ne fonctionnait que pour des cérémonies exceptionnelles ;

¾ L’aménagement d’un point d’eau et salaire du technicien pour un coût total de 50 000Fcfa. Cet investissement au moment de l’enquête n’était plus visible suite à une mauvaise réalisation des travaux ;

¾ 100 000 Fcfa ont été dégagés pour achat de savon et sel pour les mamans du village qui s’opposaient à l’achat du groupe électrogène ; ¾ Achat du matériel didactique d’une valeur de 120 000 Fcfa qui, au

moment de l’enquête n’était plus disponible ;

¾ Paiement des salaires de deux maîtres des parents à raison de

15 000 Fcfa par mois chacun à chaque perception des RFA. Soit un

montant total de 120 000 Fcfa ;

¾ Réfection de la case chapelle, coût des réfections 250 000 Fcfa ;

¾ Achat d’un équipement (un ensemble de maillots et de shorts) de football pour l’équipe du village 45 000 Fcfa.

Le total des utilisations déclarées s’élève à 1 185 000 Fcfa soit 73,3% d’utilisation de la RFA reçu par le village.

L’analyse du fonctionnement de la RFA dans le villages ci-dessus met en exergue trois types de problèmes : (i) le nombre de versements de la RFA aux populations, (ii) les montants des versements, (iii) l’utilisation de ces montants.

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