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Les publics touchés par l’expérimentation

Dans le document Les appreneuriales : je pense donc j'agis ! (Page 30-35)

2.1 Résultats de l’évaluation

2.1.1 Les publics touchés par l’expérimentation

Caractéristiques des bénéficiaires de l’expérimentation Principaux bénéficiaires de l’expérimentation :

- Etudiants inscrits en 2011/2012 en 3ème année de licence « Entraînement sportif » et

« Ergonomie du sport et de la performance motrice » à l’UFR APS de l’Université de Rennes 2. Ce choix s’est justifié par l’UFR par la volonté d’accroître les partenariats avec l’industrie pour la filière « Ergonomie » et de développer les modalités pédagogiques et les partenariats avec le mouvement sportif pour la filière « Entraînement ».

- Etudiants inscrits en 2010/2011 en 2ème année de licence « lettres modernes » et « anglais » à l’UFR LLSHS de l’Université de Bretagne Sud.

- Etudiants inscrits en 2011/2012 en 2ème année de licence à l’UFR LLSHS de l’Université de Bretagne Sud.

Bénéficiaires enseignants de l’expérimentation :

- Enseignants de l’UFR STAPS (principalement issus des 2 filières concernées) : en collaboration avec le SFC de l’UR2, ils participent à la mise en place des actions de terrain ce qui contribuent à faire évoluer leurs mentalités et leurs pratiques pédagogiques.

- Enseignants de la filière LLSHS (principalement issus de lettres modernes et anglais) : de la même manière, ce projet leur demande un changement pédagogique et culturel de mentalités dans le cadre de la réflexion sur l’organisation de leur formation.

Bénéficiaires lycées de l’expérimentation :

- Lycéens (principalement issus du bassin Vannes-Lorient) : par la mise en place d’actions par le SFC :

- Enseignants de lycées (principalement issus du bassin Vannes-Lorient) : par la mise en place des actions à destination des lycéens et/ou par les formations qui leur ont été proposées, ce projet leur a permis de réfléchir à leur rôle dans l’accompagnement des lycéens à l’orientation.

Entreprises

- Les entreprises du Réseau de l’Economie Sociale et Solidaire du bassin de Lorient : par leur participation à la mise en place des actions à destination des étudiants et l’accueil d’étudiants en stage, ce projet leur a permis de mieux identifier le fonctionnement de

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l’Université et le profil des étudiants issus de l’UFR LLSHS. Ces structures semblent représenter un terrain favorable en terme de déploiement / de transfert de compétences d’un profil issu de LLSHS, vers un emploi. Elles ont également permis de développer un réseau, permettant un accueil plus important d’étudiants.

- Les entreprises de la filière « ergonomie » : par la prise de connaissance du livret de stage de l’étudiant, ce projet leur a permis de mieux appréhender le profil des étudiants issus de l’UFR STAPS.

Par des effets de « contagion », d’autres acteurs ont pu bénéficier indirectement de l’expérimentation : camarades des étudiants bénéficiaires, collègues enseignants, personnels administratifs des universités, entreprises partenaires de celles bénéficiaires.

Adhésion du public ciblé au dispositif

Dans le cadre de l’expérimentation, il est possible de considérer que les étudiants et les responsables de formation - voire plus globalement l’ensemble de la communauté pédagogique - étaient les bénéficiaires de l’expérimentation, bien qu’à des degrés différents. Les étudiants sont les bénéficiaires directs pour lesquels le dispositif a été imaginé et réalisé. Les enseignants quant à eux ont bénéficié d’une aide logistique fournie par les SFC pour mettre en place un modèle innovant d’alternance au sein de leur formation. Les professionnels ont accueilli des étudiants en stage et ainsi pu se rapprocher du monde universitaire. Les lycéens ont également bénéficié de nombreuses actions dans le cadre du projet7.

Les étudiants de l’UFR LLSHS

Dès la rédaction de l’appel à projet, il est apparu que ce public des étudiants de licence lettres modernes allait être difficile à « atteindre » car très extérieur au monde professionnel et à la problématique d’insertion. L’adhésion longue et difficile des étudiants au dispositif aura confirmé cette première impression. En effet, le projet n’aura pas été que peu attractif pour les étudiants puisque très peu d’entre eux ont choisi l’UECG ESS :

- 8 en 2010/2011 : 6 issus de lettres modernes et 2 issus d’anglais (choix de l’UECG possible uniquement pour les étudiants de L2 de ces 2 départements) ;

- 15 en 2011/2012 : 2 issus de Langues Etrangères Appliquées (LEA), 1 issue de lettres modernes, 6 issus d’anglais, 5 issus d’Action Sociale et Management (ASM), 1 issue d’espagnol (choix de l’UECG possible pour tous les étudiants de L2 de l’UFR LLSHS) ;

Le SFC a fait pourtant le nécessaire pour attirer le maximum d’étudiants possible :

- Déploiement d’importants moyens de communication : affiches sur les murs de l’Université, messages électroniques envoyés aux étudiants, présentations en classe par un chargé de mission du SFC, relais des enseignants (pour une minorité), témoignages d’anciens étudiants bénéficiaires (pour 2011/2012), organisation de 2 forums de l’ESS ;

- Elargissement de l’expérimentation8, au départ réservée aux étudiants de lettres modernes, aux étudiants d’anglais d’une part (2010/2011) et à l’ensemble des étudiants de l’UFR LLSHS d’autre part (2011/2012) – permettant de viser un public plus important. Ce choix d’un élargissement pose quelques questions puisque le potentiel d’attraction d’une telle option

7 L’évaluateur ne s’est pas mis en capacité d’observer ce public, finalement important en termes d’effectifs bénéficiaires, et qui n’étaient pas clairement ciblés lors de la réponse à appel à projet.

8 Lors de la réflexion précédant la réponse à appel à projet, si l’expérimentation ne pouvait être mise en place en lettres modernes, le SFC a été sécurisé par la direction de l’UFR de l’époque sur le fait qu’elle pouvait être transférée à d’autres filières notamment en politiques sociales, santé publique ou en LEA (le directeur de l’UFR ayant été lui même directeur des études du département LEA).

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n’est pas le même pour des étudiants de lettres modernes (formation très peu professionnalisante, étudiants extérieurs au monde professionnel, enseignements très théoriques) que pour des étudiants d’ASM (étudiants ayant déjà fait des stages, connaisseurs de leurs secteur d’activité, enseignements plus pratiques).

Les raisons qui peuvent expliquer cette difficile adhésion des étudiants sont multiples : - Choix de cette option basée sur le volontariat ;

- Manque de relais/portage de la grande majorité des enseignants ;

- Manque de maturité des étudiants : priorité donnée à la réussite de leurs études, réflexion sur le projet professionnel non prégnante ;

- Manque de curiosité des étudiants : découverte du monde professionnel non prioritaire ; - Notation incertaine ;

- Problème d’organisation en 2010/2011 : une grande majorité d’étudiants avaient déjà choisi leur UECG avant la mise en place de l’UECG ESS (2nd semestre).

Les étudiants de l’UFR APS

A) Dès le démarrage, les étudiants de la filière entrainement se sont révélés être un public difficile à

« atteindre » pour de multiples raisons liées à l’existant :

- Existence d’un stage perlé (dépendant du fonctionnement des structures d’accueil),

- Existence d’une Unité d’Enseignement « approche du milieu entrainement et technique de communication » de 30h (réflexion sur le Projet Professionnel, présentation des débouchés de la filière, définition de la problématique de stage),

- relations tripartites étudiant/enseignant/professionnel, - problématique de stage reliée au projet professionnel, etc.

L’adhésion des étudiants de cette filière a donc été très difficile puisque très peu d’entre eux ont réellement bénéficié du dispositif en 2011/20129. Cela a été renforcé par le manque de relais/portage du responsable pédagogique : présence non obligatoire aux ateliers du tutorat, renseignement facultatif des fiches de suivi de stage, etc.

B) A contrario, le contexte de la filière ergonomie semblait dès le départ plus propice à la mise en place d’un tel projet :

- Des structures d’accueil principalement industrielles (facilitant la mise en place de stages perlés) ;

- Un réseau professionnel encore limitée10 (nécessitant un suivi des étudiants dans leur recherche de stage et une recherche de structures potentielles d’accueil) ;

- Aucune démarche formalisée d’accompagnement/de tutorat des étudiants (nécessitant une réflexion complète sur les besoins et les attentes émanant de la formation).

Malgré tout, l’adhésion des étudiants s’est avérée plus difficile que prévu. Le manque de communication sur le caractère obligatoire de l’alternance, évoqué par les étudiants, a rapidement entrainé une situation de rejet. En effet, cette alternance induisait de nombreuses contraintes freinant selon eux leur recherche de stage : passage d’un stage de 50h à 250h, gratification obligatoire pour les entreprises, présence obligatoire aux ateliers de tutorat.

9 Chiffre exact difficilement vérifiable puisque les étudiants ont bénéficié du dispositif à des degrés divers : certains n’ont participé qu’à un seul atelier de tutorat (accompagnement ponctuel) tandis que d’autres ont participé à la grande majorité des ateliers de tutorat, ont sollicité le SFC dans leur recherche de stage et ont renseigné leur fiche de stage (accompagnement continu) : estimation comprise entre 10 et 15.

10 Cela s’explique par la jeunesse de la formation créée en 2008/2009 et donc non encore reconnue par les professionnels du secteur.

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Au 1er semestre, les difficultés rencontrées par les étudiants pour trouver un stage accompagné par le manque d’intérêt perçu des ateliers de tutorat a amplifié ce phénomène. Finalement, au fur et à mesure de leurs entrées en stage, la grande majorité des étudiants se sont appropriés le dispositif et saisi son intérêt.

Les enseignants de l’UFR LLSHS

Comme les étudiants, l’appropriation du dispositif par les enseignants aura été très longue et difficile. Au démarrage, le projet n’a pas été dimensionné en fonction d’une demande ou d’une réflexion du département lettres modernes et/ou de la direction de l’UFR LLSHS qui n’ont pas été directement associés à sa création. Ils l’ont malgré tout accepté voyant une opportunité de réfléchir sur le contenu de la formation, la diversification nécessaire du cursus, et l’IP des diplômés. De leur côté, la majorité des enseignants étaient motivés mais restaient relativement perplexes sur l’idée d’une application d’un modèle standard d’alternance en lettres modernes (non sur le projet en lui-même).

A la fin de l’année 2009/2010, les enseignants de lettres modernes ont assisté à une réunion avec les enseignants de l’IUT au cours de laquelle ces derniers ont présenté les dispositifs d’alternance au sein de l’IUT (contrats d’apprentissage et de professionnalisation). A la suite de ces rencontres, leur scepticisme s’est accentué. C’est ainsi, qu’à l’été 2010, ils ont fait part de leur volonté de se désengager du projet. De multiples raisons étaient invoquées :

- le projet leur semblait mal défini ;

- le contexte ne leur paraissait pas propice à la mise en place d’un chantier : changement de direction au sein du département lettres modernes et de l’UFR LLSHS ;

- ils ne se reconnaissaient pas dans le projet ; - ils ne voyaient pas la finalité.

La « résistance au changement » était donc très forte. Face à cette « fronde » des enseignants, le SFC a rencontré de manière formelle ou informelle la nouvelle direction de l’UFR LLSHS et la nouvelle responsable du département lettres modernes afin de leur (ré) expliquer le projet et les opportunités qu’il pouvait offrir. Par la suite, ces personnes se sont avérées être des moteurs de l’action facilitant et accompagnant le travail du SFC.

Les réticences ne se sont plus exprimées, probablement parce que le SFC a pris en charge la totalité de la mise en place de l’expérimentation, les enseignants n’ayant été que très peu – voire pas du tout pour la grande majorité – sollicités, que ce soit pour le suivi du stage ou pour les relations avec les tuteurs professionnels. L’intégration de l’UECG n’a pas modifié la maquette de formation ni impacté à ce jour sur les enseignements11. Ainsi, excepté la direction, sur les 2 années d’expérimentation, très peu d’enseignants se sont directement investis dans le projet : 3 d’entre eux ont participé aux soutenances de stage, 1 (également enseignante dans le secondaire) a participé au développement des actions dans les lycées.

Malgré tout, l’ « autorisation » accordée à la mise en place d’une telle option au sein de leurs maquettes de formation a été un grand pas. Le changement des mentalités est en cours, mais le chemin reste long et complexe : il faudra probablement encore un peu de temps avant que les enseignants de ces filières s’investissent directement dans la professionnalisation de leurs formations.

11 L’UECG ESS est en concurrence avec d’autres UECG. Si cette UECG a de plus en plus de succès auprès des étudiants, il est probable qu’elle remette en cause l’existence à moyen terme d’autres UECG moins populaires.

La réaction à ce jour pacifique des enseignants pourrait ainsi être amenée à évoluer.

32 Les enseignants de l’UFR APS

Dès mars 2009, anticipant la diffusion des appels à projet du HCJ, 2 enseignantes de l’UFR APS12 ont rédigé un petit argumentaire sur l’intérêt de l’alternance, en se basant sur leurs expériences acquises avec le DEUST « métiers de la forme ». Les attentes étaient principalement fondées sur le rapprochement entre université et entreprise :

- Faire en sorte que les entreprises viennent contacter le responsable pédagogique de la formation en proposant de véritables missions aux futurs stagiaires, nécessitant ainsi une bonne définition des besoins et des apports de la formation ;

- Travailler sur les moyens de communication en direction des entreprises/étudiants/lycéens qui connaissent relativement mal la formation (son fonctionnement, ses avantages…).

Le SFC de l’UBS, qui répondait parallèlement à l’appel à projets, a sollicité les 4 SFC des autres universités bretonnes pour savoir s’ils souhaitaient s’associer avec eux à la mise en œuvre d’une nouvelle pédagogie d’alternance dans des filières où il y en a peu. Seul le SFC de l’UR2 a répondu favorablement. Le choix de l’UFR APS s’est fait naturellement pour plusieurs raisons :

- les étudiants et les enseignants de l’UFR étaient ouverts au concept d’alternance ;

- certains enseignants avaient des relations étroites avec le SFC (signatures de contrats de professionnalisation)

Le choix s’est plus particulièrement porté sur les filières ergonomie et entrainement par la volonté des responsables pédagogiques.

Tout au long des 2 ans d’expérimentation, l’adhésion des enseignants au dispositif aura été primordiale. En effet, dès le choix des filières ergonomie et entrainement, les responsables de formation ont été sollicités pour participer à la mise en œuvre des actions (construction du livret de stage, formalisation des compétences, organisation logistique des ateliers de tutorat, etc.).

Cette sollicitation a reçu un écho très positif de la responsable de la filière ergonomie qui a continuellement et régulièrement travaillé en collaboration avec le SFC et s’est fait le relais de la valorisation du projet auprès de ses étudiants. Elle y voyait un moyen de développer son réseau professionnel, d’aider les étudiants dans leur recherche de stage et dans la réflexion sur leur projet professionnel.

Au départ, cette sollicitation a également reçu un écho très positif du responsable de la filière entrainement qui voyait dans l’alternance une alternative intéressante pour lutter contre la concurrence des diplômes proposés par la Direction de la Jeunesse et des Sports. Très rapidement cependant, la collaboration s’est avérée plus difficile pour plusieurs raisons : manque de temps disponible et manque de visibilité sur les apports du dispositif vis-à-vis de l’existant (cf. supra). Pour pallier ce manque, un autre enseignant de la filière a rapidement été nommé « référent » du projet et a ainsi participé aux différentes réflexions sur le projet. Malgré tout, cette faiblesse de portage par le responsable pédagogique a influencé l’adhésion des étudiants au dispositif (cf. supra).

Les entreprises du Réseau de l’Economie Sociale et Solidaire du bassin de Lorient

Dès le démarrage, le porteur de projet a souhaité favoriser l’implication de ces structures et leur association à la réflexion : participation à la construction du projet, invitations aux réunions organisées, signature de conventions de partenariats, etc. Leur adhésion au dispositif s’est donc faite aisément, ces structures étant même souvent force de propositions.

12 Accompagnée par la suite par la nouvelle directrice adjointe de l’UFR APS ainsi qu’une chargée de mission du SFC.

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Ces structures se sont impliqués dans un tel projet et ainsi rapprochés de l’Université non pas par intérêt, mais plutôt pour faire « avancer la société » dans un projet plus global de rapprochement entre université et entreprise. Ils considèrent l’université comme une institution centrale dans le développement du territoire, elle doit donc être le moteur des structures innovantes sur le territoire.

Le SFC a toujours été en contacts réguliers essayant de répondre au maximum à leurs attentes : envois de mails/ appels téléphoniques, diffusion de plaquettes de communication, organisation de rencontres (avec ou sans les enseignants), rédaction d’un guide des compétences, mise à jour de l’offre de formation, etc.

Dans le document Les appreneuriales : je pense donc j'agis ! (Page 30-35)