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Les propriétés des argiles sur la cicatrisation :

68 Les argiles sont classées selon leur structure cristallo chimique On distingue :

D. Les propriétés des argiles sur la cicatrisation :

Les argiles sont reconnues depuis toujours comme ayant d’importantes propriétés cicatrisantes. La meilleure preuve nous provient probablement des animaux qui ont toujours soignés naturellement leurs blessures en baignant leurs plaies dans des bains de boues argileuses. Il a déjà été constaté chez ces derniers des cicatrisations étonnantes notamment sur des amputations accidentelles par exemple (244).

La littérature ne détaille pas précisément comment les minéraux argileux agissent sur les différentes phases de la cicatrisation (détersion, épidermisation et remodelage). Cependant, elle fait part de ses différentes propriétés physico chimiques, notamment utilisées en pharmaceutique et en ingénierie médicale, et qui favorisent la cicatrisation.

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1.

L’argile a un fort pouvoir d’absorption :

A l’instar d’une éponge ou d’un buvard, l’argile a un fort pouvoir d’absorption et d’attraction vers elle, qui se manifeste non seulement sur les substances avec lesquelles elle est en contact direct, mais également sur celles qui sont à distance. Un cataplasme d’argile permet ainsi de déterger une plaie, un abcès, d’absorber les exsudats et les mauvaises odeurs. Elle a ainsi des fonctions anti oedémateuse, anti inflammatoire et antalgique. De part l’absorption des exsudats, des toxines, mais également des agents microbiens, l’argile est également anti infectieuse (246).

2.

Son rôle adsorbant, de fixation :

L’adsorption est un phénomène de surface par lequel des atomes, des ions ou des molécules (adsorbats) se fixent sur une surface (adsorbant), ici l’argile. Cette propriété est utilisée en Afrique pour purifier l’eau. L’argile a aussi un rôle anti infectieux par fixation des micro organismes tels que les toxines, virus et bactéries qui seront ensuite éliminés. L’adsorption de l’argile est très étudiée en pharmaceutique. Par exemple, elle peut être porteuse d’ions métalliques au lit d’une plaie et devenir bactéricide, ou porteuse de molécules médicamenteuses qui peuvent ainsi être libérer de façon contrôlées, ou porteuses de particules absorbantes augmentant le pouvoir absorbant d’un pansement (244).

3.

Ses pouvoirs couvrant et adhérent :

La surface spécifique des silicates d’alumine hydratés est considérable. En effet, en milieu liquide, les particules d'argile ne s'entassent pas en conglomérats, mais s'étalent sous forme d’un film continu. Cela est du à sa viscosité plastique, à la très petite taille des particules et à sa structure en feuillets. Les feuillets s’empilent parallèlement et s’étalent facilement sous forme de film.

De part son adhérence combinée à son pouvoir couvrant, l’argile peut recouvrir en continu une surface exposée, et/ou enrober plus ou moins complètement des éléments, telle une bactérie qu’elle peut inhiber en l'isolant de son milieu, limitant ainsi considérablement son action. L’argile peut donc être un pansement protecteur et bactériostatique. Cette adhérence est en partie du à sa grande affinité avec l’eau qui facilite la formation d’une pâte plastique (246).

4.

Son rôle nutritif :

L’argile contient de nombreux minéraux. Le principal minéral présent est la silice (près de 49% du poids total). La silice est reconnue pour aider la régénération tissulaire et notamment la cicatrisation cutanée. Ces vertus sont renforcées d’autant plus par la présence, entre autres, de calcium, de fer et de magnésium. Absorbés par la plaie, ces minéraux peuvent aider à accélérer la cicatrisation, notamment la phase d’épidermisation (250).

5.

Son rôle hémostatique :

La kaolinite est une argile qui est fortement reconnue pour être hémostatique et utilisée dans de nombreux pansements hémostatiques (Woundstat®, Combat gauze®) (251)(252). De nombreuses études ont démontré in

vivo et in vitro le pouvoir hémostatique de la kaolinite. C’est une puissante activatrice de la voie de la coagulation (253)(249).

6.

Un fort pouvoir anti microbien :

L’argile élimine les bactéries, virus, et parasites en respectant le milieu cellulaire environnant.

Sa capacité d’adhérence et son pouvoir couvrant lui confèrent une action bactériostatique déjà décrite plus haut.

Puis, ses capacités d’absorption et d’adsorption permettent la capture des toxines, des virus et des bactéries.

Enfin, sa composition physico chimique lui confère un rôle anti microbien direct et notamment bactéricide. En effet, de part son fort pouvoir adsorbant et sa charge ionique le plus souvent négative, elle est un important échangeur d’ions métalliques. Ces derniers sont reconnus comme étant fortement bactéricides (argent, zinc, cuivre). Les argiles agissent contre de multiples micro organismes tels que les bactéries Gram + et – et même contre des bactéries multi résistantes telles que les staphylococcus résistant à la méthicilline. Par ces échanges d’ions métalliques, elles peuvent modifier les conditions locales de plaie : pH, état d’oxydation, force osmotique, température, et être responsables de mécanismes bactéricides : dommage d’ADN, production de radicaux libres, inhibition de la réplication de l’ADN ou de molécules biologiques. Cette fonction est fortement étudiée en pharmaceutique et devrait être à la base de nouvelles gammes de pansements anti microbiens (254)(255)(244).

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7.

Un pouvoir hydratant :

Elle a une structure plastique et un fort pouvoir absorbant. Ainsi, elle peut gonfler et s’humidifier en absorbant l’eau d’une plaie exsudative. Mais elle peut également délivrer de l’eau et hydrater la peau en diminuant de volume et en se solidifiant. Cette propriété est retrouvée dans l’application des masques de beauté.

Par toutes ses fonctions, l’argile est pro cicatrisante (248)(244). Quelques études in vitro ont confirmé cette action cicatrisante sur les plaies. Cependant, les mécanismes d’action de l’argile sur les différentes phases de la cicatrisation n’ont pas tous été élucidés. Il a été démontré in vivo chez des rats que l’argile augmentait le nombre de fibres de collagène (256) et qu’elle permettait une phase de réépithélialisation plus rapide (250).

E. L’efficacité des argiles dans la cicatrisation : revue de la