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LES POLITIQUES SOCIO-ECONOMIQUES 1. Les politiques economiques

Dans le document Les économies de l'Afrique Centrale 2002 (Page 39-44)

97. Leprofil des politiques adoptees par les pays de la sous-region est assez uniforme, surtout en zone CEMAC ou de maniere generale les pays s'efforcent de coupler les objectifs de I' ajustement structurel avec ceux de la surveillance multilaterale, base de reference pour une harmonisation gra-duelle des politiques macro-economiques.

98. Du point de vue de la surveillance multilaterale, les variables retenues ainsi que les reperes quantitatifs definis pour ces variables12,constituent les elements d'appreciation de la performance de la gestion macroeconomique d'un pays, au regard de l'objectif de la convergence des politiques.

99. Depuis 1996, Ie nombre de pays ayant respecte simultanement tous les quatre criteres n' a jamais ete superieur aI, et aucun pays n' a su observer de maniere continue ces criteres, sur deux, voire trois annees consecutives. A l'evidence, l'instabilite de ces performances en matiere de convergence exprime soit la difficulte de ces pays

a

se maintenir dans la plate-forme defi-nissant la communaute des actions de la zone, soit les limites

a

leurs apti-tudes - pour ne pas dire leur degre d'engagement -

a

contribuer

a

la realisa-tion des objectifs fixes par la communaute. Vne telle evolurealisa-tion pousse

a

des interrogations sur Ie realisme et la faisabilite de ces criteres, dans un contexte d'instabilite des performances economiques parfois largement tributaire des facteurs exogenes, du caractere non industriel ou faiblement industriel des structures de production, du lourd heritage des erreurs de gestion du passe, et d'un fardeau de la dette difficilement soutenable dans l'etat actuel des resul-tats economiques.

100. Au niveau des reformes visant

a

la stabilisation du cadre macro-eco-nomique, les pays de la sous-region se sont tous -

a

l'exception du Gabon -inscrits dans Ie cycle des programmes d'ajustement dits de deuxieme genera-tion13,mais avec des niveaux d'execution variables. Ces niveaux d'execution sont determines par la capacite de chaque pays

a

realiser les phases pres-crites dans ces programmes.

12. (a) solde budgetaire primairelPffi>O ; (b) taux d'inflation annuel moyens3% ; (c) varia-tion comparee de la masse salariale et des recettes budgetaires ; (d) variavaria-tion des arrieres inre-rieurs et exteinre-rieurs sur la dette publique.

13. Facilite pour la Reduction de la Pauvrete et la Croissance (FRPC).

Premiere partie

101. Le Cameroun et Sao Tome et Principe, premiers pays beneficiaires de l'initiative PPTE, une etape importante dans la mise en reuvre des pro-grammes destines

a

soutenir la croissance et

a

reduire la pauvrete, consti-tuent les premieres experiences dans la sous-region. Alors que Ie Cameroun evolue vers la finalisation de son document de strategie de reduction de la pauvrete, Sao Tome et Principe semble eprouver des difficultes

a

poursuivre l'exercice.

102. Deux autres pays, Ie Tchad et la Republigue Centrafricaine, comp-taient parmi les pays devant beneficier de l'initiative PPTE d'ici la fin de l'annee 2001. Toutefois, en Republique Centrafricaine, la recurrence des crises socio-politiques, manifestation des difficultes d'achevement d'une transition democratique entreprise depuis bientot sept ans, retardera une fois de plus les negociations avec les partenaires au developpement. Cette situa-tion, devenue unique dans la sous-region, estun(~ brillante demonstration de la necessite d' accorder la plus grande priorite

a

la stabilisation du contexte socio-politique de maniere

a

favoriser la poursuite des reformes econo-miques.

103. LeCon~o(Brazzaville), tout aussi handicape il y a quelques annees par des crises socio-politiques qui se sont traduites par des destructions mas-sives, est en voie d'emerger de cette periode d'instabilite avec la poursuite de l'execution du programme interimaire post-conflit couvrant la periode 2000-2002. Cette phase de reconstruction est per~ue comme un prealable indispensable

a

l'amorce des travaux relatifs

a

l'approfondissement de la reflexion et de la formulation de la strategie nationale de lutte contre la pau-vrete.

104. Apres la crise financiere de 1999, Ie yabon a renoue en Octobre 2000 avec les institutions de Bretton Woods, sur la base d'un nouveau pro-gramme d'ajustement d'une duree de 18 mois devant s'achever en Mars 2002. Cependant, avec les perspectives peu rassurantes de production du petrole, secteur de poids dans l'economie du pays, et des preoccupations sur l'ere de l'apres-petrole, Ie recentrage de la strategie de developpement s'im-pose de plus en plus dans Ie sens de la recherche de l'elargissement de la base de production. II s'agit plus precisement d~'reuvrer

a

la diversification de I' economie en soutenant les capacites de production des secteurs comme l'agriculture, Ie tourisme, la peche, et la filiere bois, dont Ie potentiel est juge considerable.

105. Par ailleurs, tout en etant un pays

a

revenu intermediaire, les traits de la pauvrete au Gabon ne sont pas differents de ceux des pays les plus pauvres tres endettes. De ce fait, Ie recentrage de cette strategie vise egalement

a

ins-crire Ie Gabon dans la meme demarche que celIe: entreprise par les pays les plus pauvres,

a

savoir la formulation et la mise en reuvre d'une strategie nationale de reduction de la pauvrete.

106. La Guinee Eguatoriale se distingue des autres pays en raison du rythme spectaculaire de croissance de son economie depuis Ie demarrage de l'exploitation de ses gisements petroliers. Avec les excedents financiers accumules au cours de ces dernieres annees, ce pays ne saurait tarder a entrer dans la categorie des pays

a

revenu intermediaire; ce qui Ie priverait du dis-positif special prevu pour les pays les plus pauvres et I' exposerait a des mecanismes d'appui a ses programmes de developpement, aux conditionna-lites plus contraignantes.

107. Cette particularite se manifeste deja au niveau de I'orientation de ses programmes qui visent a inscrire I' acceleration de la croissance de I'econo-mie dans la trajectoire d'un developpement durable et auto-entretenu. En effet, tout en ayant considerablement reduit Ie niveau de sa dette publique et les charges y associees, la Guinee Equatoriale s'est engagee dans un vaste programme de construction et de rehabilitation des infrastructures econo-miques. Toutefois, des efforts considerables restent a etre deployes afin de creer les conditions d'une meilleure diffusion des ressources presentes et futures attendues de l'exploitation du petrole dans Ie tissu economique d'en-semble, avec pour finalite une significative elevation des conditions de vie des populations. C'est la que reside Ie plus grand defi a relever par ce pays qui devrait tirer lec;ons des experiences quelque peu decevantes de certains pays de la sous-region n'ayant pas ete en mesure de faire de ce secteur Ie moteur du decollage de leurs economies.

Premiere partie

3.2. Les politiques sociales 3.2.1. Population

108. Les differentes conferences internationales de 1974, 1984 et 1994 sur la population ont favorise une prise de conscience de la dynamique de population et des consequences de celle-ci sur la degradation de l'environne-mente Toutefois, la manifestation de ces preoccupations dans la sous-region ne s'est materialisee que tres lentement. Le Cameroun, Ie Congo, et Ie Tchad ont formule tres tot des politiques de population alors que Ie Gabon, la Guinee Equatoriale et la Republique Centrafricaine consideraient jusqu'au milieu des annees 80 que la faiblesse de leur taux de croissance demogra-phique leur laissait un temps de reflexion plus long.

109. Parmi les pays ayant adopte une politique de population, seul Ie Tchad a formule des objectifs demographiques explicites,

a

savoir la reduc-tion de maniere significative de la morbidite et de la mortalite, la reducreduc-tion du taux de fecondite generale et la maitrise de la croissance demographique.

Les effets de cette politique ne sont pas encore tangibles. Pour les 2 autres pays, les objectifs demographiques (non formules) seront atteints

a

travers

les actions

a

mettre en reuvre dans Ie cadre des politiques declarees.

110. Ainsi, la politique adoptee en 1992 par Ie Cameroun par exemple, a principalement porte sur la sante de la mere et de l'enfant, la securite ali-mentaire, l'education de base pour les filles notamment, la qualite des res-sources humaines, l'urbanisation, la degradation de l'environnement et la promotion de la recherche en matiere de population. Cette politique se fonde sur une amelioration des conditions sociales et environnementales qui peu-vent agir de maniere indirecte sur la croissance de la population. La legere baisse du niveau de la fecondite pourrait s' expliquer par cette politique volontariste de limitation des naissances au sein de certaines couches de la population.

111. En raison du poids des traditions favorables

a

une famille nombreuse et du niveau de developpement economique, la sensibilisation apparait comme I' arme la plus efficace pour creer les conditions de changement des mentalites en matiere de procreation. Meme si ces conditions etaient reunies, au regard de la situation sanitaire, il se pose actuellement des problemes d'acces universel aux services et methodes de planning familial.

112. En effet, la disponibilite du personnel specialise et la mise

a

la dispo-sition des populations ou I' acquidispo-sition

a

moindre cout par les populations des moyens de contraception modernes sont difficilement envisageables dans Ie contexte actuel de la pauvrete. Or on a estime que pour faire baisser Ie taux de croissance demographique de 3%

a

2 % en 2000, Ie taux de prevalence de la contraception au sein de la population feminine devrait passer de

Premiere partie

10,5 % au debut des annees 80

a

50 % en l'an 2000. D'importants efforts pour combler ce decalage devaient etre fournis.

113. Le programme national de gestion de I' environnement du Cameroun releve l'importance du facteur population dans la destruction de l'environne-ment et sa mai'trise doit etre indispensable au maintien de I' equilibre ecolo-gique dans plusieurs provinces du pays.

3.2.2. Distribution geo-spatiale de la population.

114. L'exode rural et l'explosion demographique en milieu urbain sont un souci des pouvoirs publics dans la sous-region. Les politiques adoptees et les mesures prises vont de I' elargissement du reseau urbain par la multiplication des villes secondaires

a

des mesures explicites tendant

a

inverser les flux des zones urbaines vers les zones rurales14. Ces poliltiques ne semblent malheu-reusement pas avoir produit les resultats escompt<5s.

3.2.3.Education et sante.

115. Les politiques et programmes en matiere d' education et de sante ont toujours eu pour objectif un plus grand acces des populations

a

ces services.

Des Etats Generaux de l'education ont ete organises dans la plupart des pays.

De nouveaux decoupages ont ete effectues pour un meilleur encadrement des structures et une meilleure planification des ressources. Au Cameroun, par exemple, des districts de sante ont ete crees.

116.Comme I' attestent les niveaux des ratios des enseignements primaire et secondaire et les taux de mortalite infantile et juvenile, les efforts n'ont pas ete soutenus pour satisfaire les besoins exprimes. Dans Ie cadre des stra-tegies nationales de lutte contre la pauvrete et la nlise en reuvre de l'initiative PPTE dans les pays eligibles de la sous-region, il faut esperer d'importants changements, particulierement dans Ie domaine de la santeOUla lutte contre Ie VIH/SIDA et d'autres maladies requierent d'importantes ressources.

4. L'INTEGRATION : QUELLES AVANCEES DEPUIS MALABO

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