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3. Faune et flore remarquables

3.13. Les poissons pélagiques

Les ressources pélagiques se trouvant au large sont composées d’espèces hauturières migratrices se déplaçant souvent en bancs, telles que les thons et bonites, les daurades coryphènes, les thazards, les espadons et marlins (Blanchet et al 2002, Diaz et al 2002).

Les espèces pélagiques indiquées ci-après ont été identifiées lors des pêches sur DCP (cf. Partie 1.1.3 Les métiers de la pêche en Guadeloupe – Partie Usages & Pression).

 Le thon jaune ou albacore (Thunnus albacares)

Cette espèce est présente dans toutes les mers tropicales et sub-tropicales à l’exception de la Méditerranée (Collette et Nauen 1983). Tous les thons albacores de l’Atlantique sont maintenant considérés comme appartenant à une population unique, néanmoins l’existence de sous-population distinctes au sein du stock global d’albacore, dont une en mer des Caraïbe, est probable (Bard et al. 1998, Fonteneau 1998, Gaertner et Medina-Gaertner 1994 In Doray 2006). Un schéma migratoire du thon jaune a été proposé par Bard et al. (1998) dans l’océan Atlantique (figure 48).

Figure 48- Schéma migratoire de l’albacore dans l’océan Atlantique (Bard et al. 1998 in Doray 2006).

L’albacore se reproduit principalement dans le golfe de guinée ainsi que dans le golfe du Mexique et le sud-est de la mer des Caraïbe, près des côtes du Vénézuela (Bard et al. 1998). La dispersion des larves et des juvéniles se fait selon les courants marins.

En Guadeloupe, le thon jaune est l’espèce la plus abondante et représente plus de 45% de la biomasse de poissons capturés sous DCP. La production de cette espèce est sous-estimée car les juvéniles sont confondus avec les autres thons et servent d’appâts (Diaz 2002).

L’étude des variations saisonnières des compositions spécifiques sous DCP a montré que les captures du thon jaune culminent entre les mois d’août à novembre avec des productions de l’ordre de 88 kg par sortie. Cette augmentation serait due au cycle de migration de ce thonidé avec la présence d’adultes dans les eaux de l’archipel guadeloupéen pendant cette période (Diaz 2002).

 Les poissons à rostre

Les poissons à rostre sont, de façon générale, plus abondants au mois de décembre. Parmi ces espèces, le marlin bleu (Makaira nigricans) constitue la deuxième prise en termes de biomasse capturée sous les DCP (22% des prises totales) (Diaz 2002).

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Le marlin bleu est une espèce pélagique encore méconnue. Dans l’océan Atlantique, M. nigricans est observé dans l’isotherme 24°C des eau x tropicales, néanmoins ces préférences en termes d’habitat restent inconnues (ICCAT 2006). Cette espèce réalise des mouvements saisonniers entre le Vénézuela et les États-Unis ainsi que de grandes migrations interocéaniques entre l’océan Atlantique et l’océan Indien et transocéaniques (de l’ouest vers l’est et du nord vers le sud) (ICCAT 2001).

Le marlin bleu se reproduit de juillet à octobre dans l’Atlantique nord-ouest entre 15° et 25°N (Bahamas, Turks and Caicos, Puerto Rico, Iles Vierges, Cuba Jamaïque) et au Brésil de janvier à février (De Sylva et Breder 1997).

 Les dorades

La dorade coryphène, Coryphaena hippurus, représente 12% de la production collectée sous DCP. Les captures de cette espèce sont plus importantes de février à juin, qui représente la période du cycle migratoire au cours de laquelle cette espèce est présente dans les eaux de l’archipel guadeloupéen (Diaz 2002).

Les juvéniles de cette espèces, aussi appelés « clicks », sont quant à eux présents en abondance au mois de juillet (Diaz 2002).

 Les autres espèces de thonidés et autres poissons

Parmi les autres espèces de thonidés collectées sous DCP on peut noter la présence des thons noirs (Thunnus atlanticus) et des thons rélés (Katsuwonus pelamis) qui représentent 12% des prises. D’autres espèces appartenant à la famille des balistidés (bourses bois Canthidermis maculatus), des carangidés (colas bâtard Elagatis bipinnulata) et des scombridés (thazards Acanthocybium solandri) sont également pêchées et représentent 5% des prises sous DCP (Diaz 2002).

Les requins ne sont que très rarement observés dans les captures associées aux DCP et représentent moins de 1% des biomasses capturées (Diaz 2002).

A retenir :

Aucuns éléments connus concernant la répartition géographique précise des espèces (couloirs de migration).

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Patrimoine culturel : épaves et élements archéologiques

Fondée en 1991, l’association PREPASUB (Association pour la Protection, Recherche et Étude du Patrimoine Subaquatique) réalise des fouilles archéologiques sous-marines autour de l’archipel guadeloupéen.

Un projet de cartographie du patrimoine archéologique sous-marin a été confié au Centre d’Études et de Recherches Caribéennes (CERC) sous la direction de l’UAG. Ces reconnaissances réalisées autour de la Guadeloupe ont permis d’inventorier 72 sites et plus de 500 épaves. Près de 90% des naufrages ont été causés par des ouragans, avec un pic dans les années 1775. La localisation de ces sites n’est pas disponible.

Les sites particulièrement prospectés et inventoriés sont situés au port du Moule et à l’Anse à la Barque en côte sous-le-vent (figure 49):

• Le port du Moule fut le 1er port sucrier de Guadeloupe, au début du XVIIIe siècle. L'étude de

ce site s'effectua de 1999 à 2004. Divers objets de la vie courante ont été découverts, pipes, moules à sucre, vaisselle, marmites, pichets, cruches et autres objets témoignant des échanges commerciaux entre la métropole et les colonies. Des prospections supplémentaires sont prévues.

• L’anse à la Barque, lieu à l’origine du développement économique de la côte sous le vent au

début de la colonisation au XVIIe siècle, des épaves napoléoniennes et plusieurs canons ont été découverts en 2000 après le passage du cyclone Lenny (Guibert et Vicens 2006). En 2003, PREPASUB a organisé une campagne d’excavation, avec l’autorisation de la

DRASSM3, pour confirmer l’origine historique de ces épaves (Guibert et Vicens 2006). Les

prospections sur les sites archéologiques ont notamment permis d’identifier des objets liés à l’artillerie et à l’accastillage. A ce jour 7 épaves ont été localisées, 4 ou 5 autres restent à découvrir selon les archives. Les fouilles actuelles se concentrent particulièrement sur 2 flûtes françaises, « la Loire » et « la Seine ».

Plusieurs projets relatifs au patrimoine archéologique sous marin sont à l’étude :

-mise en place d’un chantier-école à l’entrée du port de Pointe à Pitre où des lycéens et futurs « archéologues » pourraient être formés et sensibilisés aux techniques d’étude de vestiges archéologiques.

-Un diagnostic historique du potentiel archéologique de la rade de Pointe-à-Pitre par le Port Autonome de Guadeloupe (dans le cadre du Programme de Développement Durable (PDD)).

-Un site archéologique artificiel, proposé par l’association PREPASUB, dans le périmètre du Parc National de Guadeloupe (désengorgement des sites naturels, sites d’apprentissage pour les clubs de plongée et les scolaires). La localisation de ce site archéologique artificiel n’a pas encore été définie. L’impact de l'archéologie sous-marine sur l’environnement marin est considéré négligeable (orientation de la pompe à eau, position de travail des plongeurs, amarrage du bateau à un corps mort ou un mouillage, etc.).

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1 3 8 F ig u re 4 9 - É m e n ts d e c o n n a is s a n c e s u r le p a tr im o in e a rc h é o lo g iq u e

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Usages et pressions sur le milieu marin

1. La pêche

En 2007, IFREMER a initié un projet pilote du système d’information halieutique (SIH) en Guadeloupe dont l’objectif est de donner des éléments sur la flottille, la production halieutique, l’évolution des ressources ainsi que les perspectives socio-économiques du secteur (Leblond, 2010 ; Guyader et al. 2011).

Les éléments présentés ci-dessous sont issus de Guyader et al. (2011). Lorsque d’autres références sont utilisées, elles sont citées.

Documents relatifs