• Aucun résultat trouvé

B. DISCUSSION DES RESULTATS

2. Les points positifs ressentis

D’après E. Castelain et P. Bouche, dans une étude de 2003 (13), la participation de médecins à des GEAP entraine une amélioration des pratiques de ces médecins sur les thèmes abordés pendant les séances en particulier au niveau de la prévention : augmentation du taux de couverture vaccinale, augmentation du nombre de dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein chez la femme, surveillance plus régulière du poids et de l’évaluation des risques cardio-vasculaires …

Selon une étude réalisée par l’HAS en décembre 2006 (14), 94% des médecins ayant participé à l’étude considéraient leurs attentes en matière de formation comme satisfaites et 72% estimaient que cela n’impliquait pas de charge de travail importante. 43,5% des médecins observaient une amélioration de la qualité des soins prodigués aux patients et 40,4% de leurs méthodes de travail.

Une étude réalisée par le Dr Francoise Riou en 2007 (26) a mis en évidence un changement des prescriptions des médecins participant à un GEAP avec une diminution de prescription de médicaments (de l’ordre de 3 à 16€ par patient) et en particulier de médicaments sans efficacité prouvée par l’Evidence Based Medecine (EBM).

Des études effectuées dans d’autres pays européens (27) montrent que les médecins généralistes participants à des GEAP se sentent plus confiants dans leur pratique, qu’ils ont plus de motivation à s’améliorer et à prendre en charge des situations difficiles. Ces groupes leur permettent aussi d’améliorer et de développer des relations avec d’autres médecins et donc de se créer un réseau.

Une autre étude européenne montre que les médecins ressentent un impact de leur formation sur leur pratique et que la réalisation de ces groupes leur parait possible en pratique. (28)

Dans ce travail, les principaux obstacles cités par les groupes le sont à peu près en même proportion pour les deux groupes principaux qui paraissent donc assez d’accord sur les limites de ces GEAP. En revanche, pour les points positifs, le groupe des médecins généralistes ne participant pas à un GEAP et celui des médecins y appartenant déjà ont des avis différents.

Pour les médecins naïfs de GEAP, les trois principaux attraits de ces groupes sont la mise à jour des connaissances, le principe d’égalité et l’adéquation avec la pratique de la médecine générale.

60

En effet, dans la discussion, on retrouve de nombreuses citations qui valorisent la recherche documentaire qui est effectuée et ce d’autant plus qu’elle est faite par la personne elle-même et appliquée à un cas pratique ce qui permet de bien mieux mémoriser et comprendre.

D’autre part, ces recherches sont effectuées par rapport à des problématiques évoquées en groupe à partir de cas concrets présentés et correspondent donc tout à fait à la pratique de la médecine générale. Contrairement à une formation présentielle souvent réalisée par un spécialiste, les résultats des recherches vont donc pouvoir rester dans le champ pratique de la médecine. De plus, ces recherches vont porter sur de nombreux sujets variés et les cas étant choisis au hasard, les problématiques vont elles aussi en découler et donc permettre une mise à jour des connaissances sur des sujets extrêmement variés et non simplement choisis par chaque participant.

Par ailleurs, le principe d’égalité entre pairs qui est le principe même du GEAP parait attirer fortement les médecins du groupe A. En effet, dans une formation présentielle classique avec un spécialiste présentant un sujet, ces médecins sont mis dans une situation d’élèves et donc d’infériorité par rapport au « professeur » qui délivre le savoir. Tandis que lors d’un GEAP, il s’agit de pairs, qui partagent leurs expériences ainsi que leurs connaissances.

Pour les médecins du groupe B qui participent déjà à un GEAP, les trois principaux points positifs que l’on identifie dans ce travail sont la mise à jour des connaissances comme pour le groupe A mais de façon plus approfondie, on retrouve la notion d’interactivité et d’échanges et l’absence de jugement.

Selon ces médecins du groupe B, l’interactivité et les échanges au sein des GEAP sont un des points les plus importants car c’est ce qui permet une richesse des échanges, une diversité et une communication qui rendent cette formation extrêmement intéressante.

Quant à l’absence de jugement entre les membres du groupe, elle est pour eux un des points les plus importants qui leur permet de bien fonctionner, d’échanger librement et de s’exprimer.

Dans le troisième groupe, composé d’internes en troisième année, on retrouve les trois mêmes principaux attraits que pour le groupe B, ce qui parait assez logique puisque trois des quatre participants de ce groupe avaient déjà participés à un GEAP lors d’un stage.

61

Pour notre étude, à la fin de chaque focus group, nous avons demandé aux participants si cela leur donnait envie de participer à un GEAP.

Dans le groupe A, de médecins généralistes ne participant à un GEAP, plusieurs ont émis leur intérêt pour cette méthode de formation et répondait avoir envie d’y participer, en revanche créer le groupe leur paraissait trop compliqué et avec trop de contrainte. Dans le groupe B, de médecins appartenant déjà à un GEAP, tous souhaitaient continuer ce groupe et rapportaient même que s’ils devaient arrêter certaines formations par manque de temps, ce serait celle-ci qu’ils garderaient en priorité. Dans le groupe C d’internes en médecine, la participante qui ne connaissait pas les GEAP a exprimé le souhait d’y participer après cette discussion et ce qu’elle en avait appris.

On peut donc en conclure que malgré les différentes contraintes évoquées par les participants de ces groupes, les points positifs qu’ils trouvent au GEAP paraissent l’emporter puisqu’une grande partie d’entre eux a l’envie d’y participer. Les limites paraissent donc plutôt venir de l’absence de connaissance et des difficultés de création des groupes.

62