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CHAPITRE VI DISCUSSION ET CONCLUSION GÉNÉRALE

10.4 Les pistes prospectives

En conclusion, les résultats produits dans le cadre de cette recherche permettent de mieux comprendre les facteurs qui entravent l’accès à l’éducation, minant la persévérance scolaire des élèves causant absentéisme et décrochage scolaire. Il s’avère que l’action humanitaire elle-même influence négativement la présence en classe. En effet, d’une part, la distribution des aliments et d’autre part, l’absence de distribution de produits d’hygiène féminine semblent cannibaliser l’offre éducative. Cette recherche permet également de faire diverses hypothèses à valider dans un futur projet de recherche en utilisant une méthode hypothético-déductive. Nous pensons qu’il s’agit d’un pas important vers une meilleure connaissance des initiatives éducatives en contexte de camp de réfugiés, notamment en ce qui concerne les programmes d’éducation accélérée. Malgré la contribution importante de notre recherche, il reste encore beaucoup à faire.

En effet, les programmes d’éducation accélérée comprennent généralement de multiples spécificités, tels que des classes moins nombreuses, plus de soutien de la part des enseignants, une pédagogie basée sur l’apprentissage actif, une meilleure offre de matériel scolaire et un rôle de soutien important joué par les communautés (Baxter et Bethke, 2009; Longden, 2013; Nicholson, 2007; Petersen, 2013). Par contre, il est difficile de déterminer quelles spécificités du programme sont les plus importantes pour

améliorer la persévérance scolaire. Par conséquent, il serait pertinent de mener des recherches rigoureuses pour comprendre leurs avantages relatifs, et ce, dans différents contextes. D’une manière générale, les programmes d’éducation accélérée sont prometteurs pour ce qui est d’assurer l’accès à l’école des enfants et des adolescents touchés par les conflits armés et les catastrophes naturelles. Toutefois, leur impact doit être analysé de manière plus systématique et sur une plus longue période. Par conséquent, des études longitudinales seraient nécessaires pour mieux comprendre dans quelle mesure ces programmes ont un impact durable sur l’éducation des populations réfugiées.

Ensuite, même si l’école peut réduire la perception de certaines menaces à la sécurité, elle peut aussi en exacerber d’autres. Les résultats de notre étude ont montré que c’était effectivement le cas dans le camp de réfugiés de Dadaab. Le fait d’être inscrit à l’école peut à la fois contribuer au sentiment de sécurité des élèves, mais aussi augmenter certaines craintes. Dans un premier temps, toujours selon les participants, les risques exacerbés par la fréquentation scolaire sont principalement ceux liés aux déplacements entre l’école et le domicile. Dans un deuxième temps, les risques pouvant être exacerbés sont ceux causés par certains enseignants malveillants. En effet, quelques participants ont évoqué lors d’entretien que certains de leurs camarades de classe auraient pu être victimes de violences sexuelles perpétrées par un enseignant. Ceci est particulièrement inquiétant lorsque l’on sait que l’effondrement des systèmes de soutien, comme celui de la cellule familiale, chez les populations réfugiées peut amener les élèves à avoir peur ou à hésiter à signaler toute forme de violence à l’école. Parallèlement, les enfants réfugiés, sont aussi plus à risque de subir de la discrimination, du harcèlement ou de l’intimidation en classe (Stark et Landis, 2016). D’ailleurs, les données du deuxième article inséré dans cette thèse semblent le confirmer. Finalement, notre étude révèle aussi que les enseignants ont parfois recours au châtiment corporel comme moyen de gestion de la classe. Cela peut avoir pour effet de promouvoir la violence comme forme de résolution des conflits.

À cet effet et dans la foulée de notre recherche, il serait essentiel de développer à l’avenir un corpus solide de recherches sur la violence envers les élèves dans les contextes de camp de réfugiés. Notamment, sur les personnes les plus à risque et les raisons générant ces risques, sur la façon dont certaines formes de violence peuvent varier et sur l’incidence du contexte scolaire sur les menaces qui pèsent sur les élèves. De telles conclusions pourront aider à éclairer et à prioriser les interventions. En outre, de telles études pourraient fournir d’importantes indications pour élaborer et tester des théories du changement qui pourraient aider à surmonter l’hypothèse dominante selon laquelle l’éducation protège.

Conséquemment, il serait aussi intéressant de procéder à un affinement des construits et des items à l’aide d’étude subséquente pour ultimement valider dans des contextes similaires l’outil développé. Finalement, afin de pallier l’angle mort laissé par la littérature grise et scientifique souvent dans le but de ne pas froisser les bailleurs de fonds, des recherches futures devraient produire des connaissances sur l’apprentissage des élèves réfugiés. La nature et la persévérance des apprentissages réalisés par les élèves dans ces contextes restent encore tabou. Cela tend à être confirmé par une absence de donnée sur la question, comme l’ont récemment constaté Smiley et Cremin (2019).

PROTOCOLE ET CANEVAS D’ENTRETIEN

INTERVIEW PROTOCOL

☐ 1- Warmly welcome the respondent and make formal presentations. ☐ 2- Explain to the respondent:

☐ the purpose of the interview by mentioning that it is not to assess her/his knowledge.

The research to which you consent to participate wish to achieve two objectives, namely:

1. To understand whether and how access to AE contributes to protection of children and youth in specific contexts;

2. To establish indicators that reflect key barriers preventing children from continuing their education;

☐ the course of the interview by saying:

☐ the interview takes approximately 30 to 40 minutes, ☐ I will be asking questions,

☐ the interview will be recorded for transcription needs, ☐ I respect the rules of ethics:

☐ anonymity and identification codes; ☐ confidentiality;

☐ the right to not answer or end the interview at any time and without prejudice.

☐ 3- Asking the respondent permission to use excerpts of what he says as examples to present the results of this research without indication of personal identity.

☐ 4- Ask the respondent if s/he has questions and answer them.

☐ register the respondent code (see reminder sheet); ☐ date;

☐ location;

☐ printed names; ☐ your signature;

☐ finally, make sure you have the consent of the respondent Child: verbal consent and permission of a parent / guardian Adult: verbal consent and signature

☐ 6- Start recording and say loud and clear the respondent code. ☐ 7- Ask the respondent if he is ready; if so, start the interview.

NOTES

☐ 8- During the interview, if necessary, use the verbal tools of oral communication:

- Echo (keyword) - reflection (repeat idea) - clarification (check direction) - refocusing (summarize ideas) - point (step synthesis) - synthesis

(maintenance)

☐ 9- At the end of each answer, ask in various forms to the respondent if s/he has been around the topic, something else s/he wants to add, if s/he think of something else, etc. to make sure s/he was able to express everything s/he wanted, and check regularly if s/he whether to consent to continue.

See Interview Outline

☐ 10- Stop recording.

☐ 11- Ask:

***Teachers only*** Have you made specific research for answering or if these answers are yours?

Maybe we have addressed delicate subjects for you. How are you feeling?

If necessary, clarify and play down the interview.

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