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Partie I: Etude bibliographique

IV. Les pesticides et l’environnement :

Les pesticides ont été depuis près d’une cinquantaine d’années mis en évidence dans tous les compartiments environnementaux. Aussi bien, dans les eaux de rivières, les nappes phréatiques, l’air, les eaux de pluie, mais aussi dans les fruits, les légumes, les céréales et les produits d’origine animale(Fleischer G, 1998).

Les premiers effets des pesticides sur l’environnement ont été portés à la connaissance du grand public par Rachel Carson (1962) qui désignait par « dirtydozen » les treize matières actives les plus impliquées dans des mortalités d’oiseaux pêcheurs. Le retentissement de son ouvrage « Silentspring », changea le point de vue de la population sur les pesticides. Autrefois encline à voir en eux des molécules providentielles, celle-ci fut informée de leur nocivité potentielle.

23 Des cas ponctuels de mortalité de poissons, d’animaux domestiques et de bétail par simple boisson d’eaux contaminées ont été observés.Les effets des pesticides sur la santé dépendent toujours du type de pesticide. Certains pesticides comme l’organophosphate et les carbamates affectent le système nerveux. D’autres irritent la peau et les yeux. Quelques uns peuvent être cancérigènes et d’autres affectent le système hormonal dans le corps humain (FEPS les pesticides et la pollution de l’eau).

La toxicité des pesticides, et notamment des herbicides, est un sujet de préoccupation majeur.Cependant, les pesticides ne sont pas les seuls produits chimiques toxiques avec lesquels nousentrons en contact quotidiennement. Toute substance chimique, qu’elle soit naturelle ou synthétique,est toxique à un niveau d’exposition donné. La différence entre les toxicités aiguë et chroniquepar rapport à la dose sans effet nocif (NOEL – no observed effect level) est avant toutfonction de l’exposition au cours d’un temps donné et du mode d’action de la substance.

C’est grâce à leur mode d’action que la plupart des herbicides ont des effets utiles et efficacescar c’est lui qui permet de supprimer les plantes sensibles à des doses d’application relativementfaibles, alors que les animaux ne sont éliminés qu’à des doses beaucoup plus élevées. C’estégalement le mode d’action qui permet la sélectivité entre les espèces végétales. C’est principalementen raison de leur mode d’action que la plupart des herbicides sont relativement nontoxiques pour les mammifères, les oiseaux, les poissons, les insectes et les espèces aquatiquesnon végétales.

Les végétaux possèdent un certain nombre de systèmes métaboliques qui n’existent pas chezl’animal et qui constituent le plus souvent la cible du mode d’action de l’herbicide. Beaucoupd’herbicides forestiers font partie de la catégorie des régulateurs de croissance végétale (PGR : plant growth regulator ou PGRs) et notamment les produits suivants : asulame ; 2,4-D ; dalapon; dichlobénil ; fosamine ammonium ; propyzamide ; triclopyr. Ces régulateurs peuvent agir surplusieurs sites à la fois dans une plante et en perturber ainsi l’équilibre hormonal, en particulierpar mimétisme ou par inhibition d’une hormone de croissance végétale.

Etude bibliographique – Chapitre I

24 La toxicité pour les mammifères des herbicides à usage forestier est très faible. La plupart desherbicides utilisés en forêt sont bien moins toxiques que la vitamine D. Pour la plupart de cesherbicides, les doses sans effets nocifs se situent entre la dose létale 50 de la vitamine D (10 mg/kg/jour) et celle de la nicotine (moins de 5 mg/kg/jour). Les risques de cancer associés aux herbicides àusage forestier constituent l’un des principaux soucis de l’opinion publique. Théoriquement, n’importequel produit chimique pouvant être à l’origine du développement d’une tumeur est classécomme cancérigène, qu’il s’agisse de tumeur maligne ou bénigne.

Les données toxicologiques qui doiventêtre présentées au titre de l’évaluation des risques pour l’environnement portent sur des espèces représentatives des populations à risque. Outre les mammifères, les espècessuivantes sont également concernées : Abeille mellifère, Daphnie, Canard colvert, Colin deVirginie, Truite arc-en-ciel, Crapet arlequin, plusieurs espèces de Saumon dont le Saumon coho,Tête de boule, Huître, Crabe à signaux, Bouquet Mississipi, Crevette rouge, Algues vertes y comprisles Chlorellasp et Selenastrumsp., Algues bleues (et notamment Anabaenasp.), Diatomées ycompris Navicullasp (D’eau douce) et

Skeletonemasp (D’eau de mer), et au moins un macrophyteaquatique sensible (généralement

une Lemnasp). Les fabricants de produits chimiques quiprésentent des demandes d’homologation de pesticide ont une certaine marge quant au choix desespèces sur lesquelles ils effectuent leurs essais toxicologiques. De ce fait, les données disponiblespour les herbicides ne portent pas sur toutes les espèces et certaines espèces supplémentairesou de substitution sont parfois soumises aux essais à condition que la société en questionsoit en mesure de justifier de telles exceptions (Michael J L, 2002).

Pour la majorité des cas rapportésdans la littérature, les niveaux de contamination sont conformes aux normes américaines pourl’eau potable, autrement dit, même après pulvérisation directe des cours d’eau, les valeurs pourl’eau consommée sur place n’atteindront pas les limites toxiques. Michael et al., ont analysé (Michael J L et al., 1999) la dissipation de l’hexazinone dans les écosystèmes forestiers après application d’unedose trois fois plus élevée que la normale. Ils ont observé une contamination des cours d’eaupar l’hexazinone le jour même du traitement supérieure à la norme applicable à l’eau potable ; celle-ci a duré moins de 30 minutes et a rapidement diminué pour atteindre des niveaux prochesde la limite de détection le restant de la journée. Les concentrations maximales observées dansles cours d’eau à la suite du traitement ont duré entre 15 et 30 minutes.

25 IV. 1- Les voies d'exposition de la population aux pesticides :

Alors que les sources d'exposition professionnelle aux pesticides découlent directement de l'emploi qui en est fait (production, traitement des cultures ou des animaux, programmes de santé, etc.), la population générale est essentiellement exposée au travers de son alimentation et de son environnement. L'exposition par l'alimentation concerne certains aliments traités et l'eau dans une moindre mesure compte tenu des exigences de qualité de la réglementation. La contamination de l'environnement expose tout un chacun à des niveaux de pesticides variables et souvent difficiles à apprécier.

L’exposition aux pesticides se caractérise par une multiplicité des voies d’exposition, en effet ces substances peuvent pénétrer dans l'organisme par contact cutané, par ingestion et par inhalation. On distingue généralement deux types d’exposition :

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