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Les perspectives économiques pour 1991

Dans le document 1991-1992 (Page 196-199)

1991, année de transition Au Canada et au Québec, l'année 1991 en sera une de transition, marquée par la fin du repli de l'activité économique durant la première moitié de l'année et la reprise de la croissance au cours du second semestre. Les taux d'intérêt connaissent des baisses significatives alors qu'à l'étranger la fin de la guerre du Golfe aura enlevé un important élément d'incertitude concernant le prix du pétrole. Par ailleurs, les plus récentes perspectives aux États-Unis laissent entrevoir un regain d'activité dès le printemps, ce qui devrait fournir un soutien supplémentaire à la relance de l'activité au Canada plus tard cette année. En outre, l'économie québécoise, notamment l'industrie de la construction, bénéficiera des diverses mesures annoncées dans le cadre du plan d'action pour soutenir l'économie.

Toutefois, bien que 1991 soit une année de reprise, l'activité économique diminuera de plus de 1 % au Québec, comme dans l'ensemble du pays, en raison des pertes observées pendant la première moitié de l'année.

L ' e n v i r o n n e m e n t extérieur

À l'instar de 1990, la situation économique différera sensiblement d'un pays à l'autre cette année. En Europe, la croissance attendue pour les quatre principaux pays s'établit à environ 2 %, seule l'Allemagne devant connaître une croissance significativement supérieure à la moyenne. Au Japon également, la progression de l'économie demeurera plutôt vigoureuse comparativement à celle anticipée dans les autres grands pays industrialisés, bien que réduite de plus de la moitié par rapport à 1990. Aux États-Unis, on s'attend générale-ment à ce que la fin de la guerre du Golfe et des conditions de crédit moins contraignantes fournissent l'impulsion nécessaire pour sortir l'économie de la récession. En moyenne, le niveau de l'activité y demeurera sensiblement le même en 1991 qu'en 1990.

Au Canada, recul de plus de 1 % de la Au Canada, les conditions pour qu'une reprise s'amorce au deuxième semestre production en 1991 sont en place : baisse des taux d'intérêt et reprise de l'économie américaine à

partir de l'été. Toutefois, des baisses de taux d'intérêt additionnelles doivent avoir lieu pour que la reprise permette une récupération rapide des pertes de production et d'emplois encourues pendant la récession. L'habitation, la consommation de biens durables, les investissements reliés à l'énergie et les exportations constitueront les principaux secteurs à l'origine du retournement de l'économie. Cependant, en raison des pertes accumulées en 1990 et des baisses additionnelles enregistrées durant les premiers mois de l'année, 1991 se soldera par un recul de la production de plus de 1 % par rapport à 1990.

Par ailleurs, les progrès au chapitre de l'inflation se poursuivront cette année.

Si l'introduction de la TPS a momentanément accru le rythme de progression des prix à la consommation, la baisse du prix du pétrole combinée à la réduction des pressions de la demande sur l'appareil productif et le marché du travail permettront aux tensions inflationnistes de régresser tout au long de l'année.

La hausse des prix à la consommation en 1991 sera de 6,2 %, 4,8 % en excluant les effets de la TPS.

Le Q u é b e c

Au Québec, reprise de l'économie au Au Québec, la conjoncture économique s'améliorera dans les mois qui deuxième semestre viennent : une politique monétaire moins restrictive, la reprise de l'activité chez

nos principaux partenaires commerciaux et le plan de relance gouvernemental permettront d'amorcer un redressement de la situation. Il faut néanmoins prévoir une baisse de la production de 1,1 % pour l'ensemble de l'année.

Des consommateurs plus confiants hésiteront moins avant d'engager des dépenses importantes, compte tenu de la baisse des taux d'intérêt. Toutefois, on n'attend pas une reprise rapide des dépenses de consommation d'ici la fin de l'année dans un contexte où le revenu personnel disponible ne progressera qu'assez lentement.

On prévoit que plusieurs ménages québécois profiteront du programme «Mon taux, mon toit» pour acquérir une nouvelle demeure. Ainsi, l'activité dans la construction domiciliaire connaîtra une reprise plus hâtive et sensiblement plus marquée que dans le reste du pays, ce que tendent d'ailleurs à confirmer les statistiques récentes sur les mises en chantier. Un peu plus de 41 000 unités seront mises en chantier cette année, si bien que, dans l'ensemble, l'année 1991 marquera la poursuite graduelle du mouvement d'ajustement du marché de l'habitation amorcé après le sommet de 1987.

Hausse des investissements non résidentiels L'investissement non résidentiel pour sa part s'appuiera davantage sur les grâce au secteur public immobilisations du secteur public en 1991 qu'au cours des dernières années.

Ainsi, contrairement à la situation observée lors de la récession de 1982, l'investissement non résidentiel ne connaîtra pas de recul au Québec. Il enregistrera plutôt une hausse, sous l'impulsion d'une augmentation de 27,7 % des immobilisations du secteur public. Les immobilisations d'Hydro-Québec en particulier, dont la valeur approchera 4,4 milliards de dollars, joueront cette année encore un rôle de premier plan pour soutenir l'activité.

Autre élément de soutien, les investissements contrôlés ou financés par le gouvernement s'accroîtront de 302 millions de dollars, pour atteindre 2,9 milliards de dollars.

Du côté du secteur privé, l'activité reliée aux grands projets dans l'aluminium atteindra un sommet en 1991 avec des immobilisations de l'ordre de 1,5 milliard de dollars grâce, entre autres, aux travaux de construction des alumineries Alouette à Sept-Îles et Lauralco à Deschambault. Par contre, dans plusieurs secteurs industriels, le contexte économique est peu propice aux projets d'envergure. Cependant une reprise des ventes et une amélioration de la situation financière des entreprises, plus tard dans l'année, amèneront ces dernières à investir davantage par la suite.

La situation sur le marché du travail s'améliorera graduellement à partir de la seconde moitié de l'année au fur et à mesure que les rythmes de production s'accroîtront. Ces gains ne suffiront toutefois pas à combler les pertes encourues depuis le début de l'année et à la fin de 1990. Dans l'ensemble, l'emploi chutera donc de 77 000 (-2,5 %) en moyenne cette année. La fabrication, le commerce et, considérant les pertes rapportées en début d'année, l'industrie de la construction seront les plus touchés par le recul de l'emploi. Parallèlement, le chômage s'établira en moyenne à 12,4 % en 1991.

SOMMAIRE DES PERSPECTIVES É C O N O M I Q U E S À COURT TERME - Q U É B E C

1990 1991

% %

PRODUCTION

• Produit intérieur brut 4,0 2,9

• Produit intérieur réel 0,3 - 1,1

ÉLÉMENTS DE LA DEMANDE

• Investissements non résidentiels 1 3,1 5,2

• Mises en chantier 2 48,1 41,4

• Ventes au détail 0,7 - 5,4 3

ÉLÉMENTS DE REVENU

• Salaires et traitements 6,0 2,4

• Revenu personnel 7,6 4,8

• Bénéfices des sociétés - 19,2 -19,0

MARCHÉ DU TRAVAIL

• Population active 1,7 0,1

• Emploi 0,8 -2,5

• Taux de chômage 4 10,1 12,4

(1) Source: Investissements pnvés et publics au Canada, S. C , 61-205.

(2) Milliers.

(3) Les données relatives aux ventes au détail publiées par Statistique Canada n'incluent pas la TPS entrée en vigueur en janvier 1991. Toutefois, comme les ventes au détail des périodes antérieures comprenaient l'ancienne taxe fédérale de vente, les taux de croissance calculés pour 1991 ne sont pas significatifs. Sur une base comparable, le taux de croissance des ventes au détail serait plutôt de - 1,1 % en 1991.

(4) Niveau en pourcentage.

Les perspectives économiques à moyen terme :

Dans le document 1991-1992 (Page 196-199)