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Les opinions et les préoccupations des participants

et les préoccupations des participants

Le présent chapitre fait la synthèse des opinions et des préoccupations émises par les participants lors de la deuxième partie de l’audience publique. Elles sont regroupées sous trois principaux thèmes dont la sécurité et l’efficacité des activités aéroportuaires, le développement économique régional et les impacts sur la communauté et le milieu naturel. De plus, d’autres aspects sont également abordés.

La sécurité et l’efficacité des activités aéroportuaires

La presque totalité des participants ayant exprimé leurs opinions au sujet de l’agrandissement de l’aéroport de Saint-Georges ont appuyé sans réserve le projet. La plupart d’entre eux sont issus du milieu économique de la région, représentant différents organismes et compagnies privées utilisatrices des services aéroportuaires. La principale raison invoquée par les participants fait référence à la marge de sécurité insuffisante qu’offre la piste actuelle et au danger que cela représente pour les pilotes et les passagers.

D’ailleurs, plusieurs participants ont tenu à souligner cette situation particulière. Le jet présentement utilisé à l’aéroport éprouve des difficultés considérées comme sérieuses :

Les avions de modèle Learjet 35 peuvent déjà atterrir à Saint-Georges, mais n’ont presque pas de marge de manœuvre en cas de défaillance technique ou d’erreur de pilotage. Une piste plus longue et plus large offrirait la marge nécessaire qui élargirait l’enveloppe de sécurité des avions. De plus, la mécanique de l’avion serait moins sollicitée car l’atterrissage sur piste courte exige beaucoup des éléments mécaniques du train d’atterrissage et des freins.

En plus des avantages techniques évidents, le niveau de stress de l’équipage sera moindre vu l’augmentation de la marge de sécurité lors du décollage et de l’atterrissage des avions à Saint-Georges.

(Mémoire de M. Francis Lessard, p. 1)

Le chef pilote de l’aéroport résume bien dans son mémoire le degré de difficulté perçu par les pilotes lors de l’utilisation de la piste : « le décollage et l’atterrissage du Learjet 35 à l’aéroport actuel de Saint-Georges demandent une dextérité particulière de la part des pilotes » (mémoire d’Aviation CMP inc., p. 2). De plus, l’allongement de la piste est souhaité pour offrir une sécurité accrue dans l’éventualité d’un malencontreux événement

Les opinions et les préoccupations des participants

10 Projet d’agrandissement de l’aéroport de Saint-Georges

ainsi que pour augmenter la sécurité des utilisateurs (mémoires de M. Stéphane Thérrien, p. 4 et de M. Francis Lessard, p. 2).

L’aspect sécurité semble être encore plus problématique pour les pilotes de l’extérieur qui viennent à l’aéroport et qui ne connaissent pas nécessairement les caractéristiques de la piste de Saint-Georges. Plusieurs participants ont fait état des risques d’accidents liés aux conditions actuelles de la piste. Pour sa part, le Club aéronautique de Beauce inc. a insisté pour que le projet se réalise rapidement et a déclaré à ce sujet « qu’il ne faudrait pas attendre qu’un accident malheureux se produise avant de procéder à l’amélioration des infrastructures » (mémoire, p. 2).

Un participant a questionné la présence de différentes infrastructures dans le voisinage de l’aéroport : une tour de communication et un bâtiment qui seraient à l’intérieur de la zone d’approche de l’aéroport. Il s’inquiète également du profil longitudinal de la piste projetée. Faisant part de ses inquiétudes quant au trafic aérien, il considère nécessaire l’implantation d’un service consultatif aéroportuaire gratuit, de même que l’utilisation d’une fréquence particulière obligatoire pour tous les pilotes manœuvrant dans le voisinage (mémoire de M. Jean-Claude Warren, p. 2-8).

Sous l’angle de l’efficacité des opérations, une piste allongée permettrait d’utiliser l’aéroport même quand les conditions météorologiques sont moins favorables. Par ailleurs, il serait possible pour les avions de décoller avec une charge plus importante, ce qui contribuerait à accroître l’autonomie de vol. Ce qu’ont souligné plusieurs participants :

Pour nous, l’agrandissement de l’aéroport, c’est de la sécurité pour nos gens. C’est aussi au niveau décollage, on n’est pas capable de décoller avec un avion […]

comme le Lear […] plus que deux heures et demie trois heures de gazoline […].

(M. Marcel Dutil, représentant du Groupe Canam Manac inc., séance du 9 mai 2000, p. 15 et 18)

Le prolongement de la piste de l’aéroport n’est pas un luxe ni un caprice. Sa longueur actuelle limite nos déplacements car elle ne nous permet pas d’utiliser la pleine capacité de nos avions. Et même en utilisant nos avions en deçà de leur capacité, les décollages et atterrissages demeurent dangereux, particulièrement lorsque la piste est humide.

(Mémoires de Garaga inc., p. 1 et Boa-Franc inc., p. 1)

D’autres participants travaillant dans le domaine de l’aviation ont insisté sur l’importance d’agrandir la piste afin de la rendre accessible à des avions plus performants :

[…] depuis les années, l’opération des Citations jet à l’aéroport de Saint-Georges a toujours été problématique due aux dimensions réduites de la piste.

(Mémoire d’Aéropro, p. 1)

Les opinions et les préoccupations des participants

Les gens d’affaires exigent de leurs entreprises plus de performance et une rentabilité accrue pour faire face à la mondialisation des marchés et demandent des avions plus efficaces et plus performants qui peuvent opérer à meilleur coût pour pouvoir conserver les frais de déplacements à un niveau acceptable.

La venue à Saint-Georges d’avions plus performants est une nécessité qui permettra plus de flexibilité aux entreprises propriétaires de ces appareils.

(Mémoire de M. Francis Lessard, p. 1)

Le développement économique de la région

L’importance du projet d’agrandissement de la piste est mise en relation par un grand nombre de participants avec sa contribution au développement économique, à la création d’emplois et au rôle privilégié que jouerait une infrastructure aéroportuaire adéquate pour la région. Un participant a déclaré à cet effet :

Les entreprises qui utilisent l’aéroport emploient sûrement plusieurs milliers de personnes qui vivent tous dans notre région. Comme le développement de ces entreprises passe obligatoirement par l’utilisation de l’avion, c’est beaucoup d’emplois qui sont directement affectés par ce projet.

(Mémoire de M. Hugues Drouin, p. 2)

La MRC de Beauce-Sartigan considère dans son mémoire (p. 7) que « l’aéroport de Saint-Georges doit être reconnu comme un outil de développement générateur d’importantes retombées économiques et de création d’emplois tant dans notre milieu que pour la région administrative Chaudière-Appalaches ». Des lettres d’appui au projet présentées dans ce mémoire soulignent également cet aspect. Il s’agit, entre autres, d’interventions favorables au projet exprimées par le président du CRCD Chaudière-Appalaches ainsi que par le président de la Conférence des préfets des MRC de la région Chaudière-Appalaches.

La plupart des participants mentionnent également l’importance de l’agrandissement de l’aéroport pour le maintien des sièges sociaux des entreprises dans la région. Ces entreprises privilégient le transport d’affaires en avion pour sa rapidité et considèrent indispensable un aéroport sécuritaire pour le bon déroulement des activités de leurs sièges sociaux situés dans la région. À cette fin, plusieurs représentants du milieu économique ont exprimé leur soutien au projet. Le Conseil économique de Beauce a joint à son mémoire des lettres d’appui au projet d’environ 80 entreprises de la région :

[…] jusqu’à maintenant, la présence de l’aéroport nous a permis de conserver les sièges sociaux des majeurs chez nous qui sont, pour certains d’entre eux, les premiers dans leur secteur d’activité au Canada. Limiter l’expansion de l’aéroport mettrait en péril le maintien en place de ces leaders ainsi que du noyau des cadres qui gravitent autour d’eux.

(Mémoire, p. 4)

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La présence et le développement des équipes de direction […] dans la région de la Beauce sont intimement reliés à l’existence d’un aéroport fonctionnel pouvant accueillir des avions ayant un plus grand rayon d’action. Le prolongement de la piste à 5 000 pieds est donc prioritaire pour assurer la croissance du Groupe Canam Manac et maintenir la présence à long terme de ses dirigeants dans la région de la Beauce.

(Mémoire du Groupe Canam Manac inc.)

Les gens d’affaires considèrent que la proximité d’un aéroport municipal favorise les déplacements rapides, contribuant ainsi à l’obtention et à la réalisation de contrats. Ils relèvent l’absence d’un port de mer et de services ferroviaires (mémoire du Conseil économique de Beauce, p. 3 et 4). Le CRCD Chaudière-Appalaches ajoute qu’actuellement, il y a « quasi-absence d’intermodalité, privant les entreprises de la région d’une efficacité et d’une compétitivité maximale » (mémoire, p. 1).

De même, le gestionnaire de l’aéroport souligne que, comparé aux autres aéroports de la région, celui de Saint-Georges est le plus petit en longueur et largeur, en dépit du fait qu’il soit situé dans une zone économiquement prospère (mémoire d’Aviation CMP inc., p. 3).

D’autres participants considèrent non seulement l’aéroport comme une importante infrastructure de transport, mais également comme un outil de développement potentiel du tourisme d’affaires et des activités de plein air liées aux sports aériens. L’aéroport pourrait accroître et améliorer l’offre des produits touristiques de la région (mémoires de la MRC de Beauce-Sartigan, p. 6 et de la Chambre de commerce de Saint-Georges, p. 4).

Cependant, l’agrandissement de l’aéroport n’apparaît pas justifié pour un participant. Selon lui, les retombées du projet sur l’économie de la région et le maintien des sièges sociaux ne sont pas significatives. Il estime même que le projet aurait une incidence négative sur l’économie régionale du fait qu’il n’apparaît pas nécessaire :

Je suis d’avis que la piste actuelle convient parfaitement aux besoins de la population, de l’industrie et aux besoins des hommes d’affaires de la région.

(Mémoire de M. Roger Beaudoin, p. 1)

Les impacts sur la communauté et le milieu naturel

Au regard des impacts sur la communauté et le milieu naturel, les interventions des participants et les opinions exprimées dans leurs mémoires ont été moins nombreuses. Certains citoyens semblent inquiets en regard du bruit. Ils considèrent toutefois les impacts acceptables et les mesures d’atténuation qui y seraient apportées, appropriées. Selon plusieurs, il n’y aurait pas d’augmentation du bruit. Le bruit actuel et futur des activités liées à l’aéroport ne serait pas perçu comme une nuisance et n’a jamais fait l’objet de plaintes de la part des citoyens :

Les opinions et les préoccupations des participants

Depuis […] six ans, nous n’en n’avons reçu aucune [plainte] concernant le bruit émis par les avions malgré notre proximité de l’aéroport.

(Mémoire du Centre hospitalier Beauce-Etchemin, p. 2)

En quatre ans, nous n’avons jamais eu plainte de bruit et ce n’est pas par hasard. Nos clients et passagers doivent se déplacer à toutes heures de la journée. Les pilotes ont des procédures d’approches précises qui ont pour but d’être le plus silencieux possible dans les limites sécuritaires. Le fait d’allonger la piste n’aura aucune incidence néfaste pour le bruit venant de nos appareils. Le Learjet 60 ayant des moteurs d’une technologie plus récente est moins bruyant que le Learjet 35.

(Mémoire d’Aviation CMP inc., p. 2)

Cependant, deux participants ont exprimé leur inquiétude au sujet du bruit, soit lors des décollages et de l’approche des avions. L’un d’eux suggère aux pilotes de contribuer à en réduire davantage les inconvénients par la programmation des vols à des heures raisonnables (mémoire de M. Jean-Claude Warren, p. 7). De même, il écrit :

Lors de longues approches indirectes au-dessus de la ville, sous une couche nuageuse par exemple, les pilotes sont contraints à se maintenir à une altitude souvent inférieure à mille pieds sol. À ce moment, les appareils à réaction dégagent plus de bruit pendant toute l’approche, même plus qu’au décollage.

Par contre, par beau temps, ils peuvent aisément se maintenir à une altitude plus élevée et se laisser glisser en vol presque plané jusqu’à l’atterrissage sans faire du bruit.

(Ibid., p. 6 et 7)

Un autre participant qui habite près des limites de l’aéroport souhaite le maintien de la zone tampon du côté nord de la piste. Il exprime des craintes que cette zone soit utilisée à d’autres fins, ce qui pourrait ainsi diminuer sa qualité de vie. Il manifeste également son ennui face au bruit provoqué par les avions. De plus, il suggère que le réchauffement des moteurs des avions s’effectue plutôt à proximité des hangars (mémoire de M. Serge Bolduc, p. 3 et séance du 9 mai 2000, p. 6).

En ce qui concerne les inconvénients causés par le transport des matériaux pendant la construction, un participant domicilié sur la 40e Avenue considère que l’utilisation de cette route constitue un effet négatif du projet. Selon ses propos, cette route construite sur base de terre battue ne résistera pas et s’effondrera à la moindre pluie. Dans le même ordre d’idées, il est préoccupé par la sécurité routière à l’intersection de la 40e Avenue et de la route 271 (mémoire de M. Roger Beaudoin, p. 2). Il s’inquiète également quant à la possibilité d’élargir ou d’allonger davantage la piste une fois le projet approuvé :

L’élargissement de la piste ou même un léger prolongement empiéteraient sur la rivière au point d’entraîner le repositionnement du cours d’eau lors des crues printanières.

(Ibid.)

Les opinions et les préoccupations des participants

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D’autres préoccupations

Le financement du projet a suscité également des opinions de la part de plusieurs participants qui étaient d’accord que le secteur privé assume le coût du projet (mémoires de Grondair inc., p. 1, de M. Stéphane Therrien, p. 8 et de M. Hugues Drouin, p. 1). À cet effet, le gestionnaire de l’aéroport indique dans son mémoire :

Je vous rappelle que les fonds nécessaires à l’agrandissement de l’aéroport proviennent du secteur privé et non public. […] La venue d’un tout nouvel aéroport régional pour la région de Beauce-Sud, mieux situé et plus moderne, serait un atout indéniable pour la région. Mais y a-t-il une volonté politique à débloquer des budgets des différents paliers de gouvernements pour un nouvel emplacement ? Je vous dirais sans hésiter que non.

(Mémoire d’Aviation CMP inc., p. 3)

Pour sa part, la directrice générale du Centre hospitalier régional a précisé que l’agrandissement de l’aéroport viendrait ajouter un élément positif sur le plan de la santé des Beaucerons puisqu’il faciliterait les déplacements des patients dans certaines situations particulières :

L’amélioration de la piste d’atterrissage au niveau de l’aéroport de Saint-Georges augmente donc notre potentiel de transferts de blessés graves ou en nombre important vers d’autres centres hospitaliers.

(Mémoire, p. 2)

Enfin, quoique brièvement abordée, la question des solutions de rechange au projet a été soulevée. Ainsi, la modification de l’axe de la piste permettrait de s’éloigner de la rivière Pozer (mémoire de M. Roger Beaudoin, p. 3) et la construction d’une nouvelle piste, mieux située par rapport aux approches et aux vents dominants, apparaît plus intéressante (mémoire de M. Jean-Claude Warren, annexe, p. 1).

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