• Aucun résultat trouvé

Chapitre II : Les faiblesses de la langue française :

II- 2- Les menaces qui pèsent sur la langue française

L’avenir du français, dans ces conditions, pourrait paraître particulièrement sombre en raison des effets de la domination de l’anglo- américain. L’influence de la langue française sur la scène internationale est gravement menacée de différentes manières

« Globalement, l’opinion publique française demeure largement inconsciente de l’ampleur du recul de la langue française et des menaces de sa marginalisation dans notre vie économique, sociale et culturelle ».33

II-2-1-La mondialisation :

Or, la grande menace ou bien la relative érosion de l’usage du français dans le monde est liée à la mondialisation de l’économie qui invite à l’utilisation d’une langue commune dans les échanges commerciaux et techniques. Il est patent que la mondialisation de l’économie tend à l’américanisation des sociétés européennes et à l’unilinguisme. Aujourd’hui, nous parlons beaucoup de la mondialisation, pour s’y soumettre ou la combattre, s’en réjouir ou la redouter ; mais avant tout, essayons de la définir :

Complètement générique, le terme ‘ mondialisation ‘ désigne : « un processus historique par lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur dépendance mutuelle et leurs échanges matériels autant qu’immatériels s’accroître sur des distances significatives à l’échelle de la planète. Elle consiste en l’interdépendance croissante des économies et contribue à l’expansion des échanges et des interactions humaines ». 34

La genèse du terme explique que ce processus soit le plus souvent envisagé sous le seul aspect de la mondialisation économique et les changements induits par la diffusion mondiale des informations sous forme numérique sur Internet, développement des échanges de biens et de services, accentuée depuis la fin des années 1980 par la création de marchés financiers au niveau mondial.

Toutefois s’y ajoutent :

33

- Les français et leur langue en 2001, Résumé du rapport des associations, op, cit.

34

57

- l’aspect culturel qu’apporte l’accès d’une très large partie de la population mondiale à des éléments de culture de populations parfois très éloignés.

- L’aspect politique que présente le développement d’organisations internationales et d’ O.N.G.

Le terme mondialisation apparaît dans la langue française en 1964 dans le cadre de travaux économiques et géopolitiques, il signifie l’accroissement des mouvements de biens, de services main-d’œuvre de technologie et de capital à l’échelle internationale. La mondialisation s’est imposée comme un phénomène planétaire, elle évoque la notion d’un monde uni, d’un monde formant un village planétaire, d’un monde sans frontières.

Définir la mondialisation comme l’unification du monde signifie que l’on parle de l’interpénétration des cultures , des technologies et des économies. Elle présente actuellement un vrai danger, celui de l’uniformisation, en effet, 90% des signaux sur ces toiles immatérielles qui enveloppent désormais le globe sont diffusés dans une seule langue, celle d’Amérique du nord, la langue du dollar.

A ce sujet M. DRUON explique que : « la langue anglaise n’est pas en cause , la belle, la riche langue anglaise qui a produit tant de chefs- d’œuvres et qui a été l’un des principaux véhicules de la civilisation moderne, mais il s’agit de son succédané, de son ersatz qui s’est formé dans les places boursières , les agences de publicité, les bureaux techniques , les studios de cinéma, la mondialisation si nous la laissons courir sur son aire, telle qu’elle est partie , ce sera le monde en américain , elle fournira un modèle unique à nos savoirs, nos formes de raisonnement, nos divertissements et même nos goûts culinaires » .35

Il faut ajouter aussi que par mondialisation il faut entendre un processus inéluctable qui procède pour l’essentiel de la révolution des transports du 19ème siècle et plus encore de l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) à la fin du 20ème siècle. La mondialisation de l’économie correspond aujourd’hui à la forme contemporaine de l’américanisation, car l’économie américaine est devenue le véritable moteur de ce processus.

Autrement dit, la puissance économique des Etats – Unis et telle que les échanges qu’elle génère, sont maintenant indispensables à la prospérité de toutes les

35

58

autres parties du monde. Il est utile de noter que ‘globalization ‘ en anglais signifie ‘ mondialisation ‘.

La globalisation, elle est un phénomène réducteur qui consiste dans le fait qu’une grande puissance veuille imposer sa culture et ses genres de vie au monde entier. Donc, les dangers de la mondialisation sont reconnus : l’uniformisation des cultures et le risque de l’unilinguisme et ils appellent à réagir et à se mobiliser pour les éviter complètement.

II-2-2-Autres menaces :

Il est important de citer aussi que :

- La langue française est menacée par une bonne partie de la France d’en haut qui répudie la nation républicaine, déchire son modèle social. Cette partie fascinée par ce que le monde anglo – saxon a de pire, cette élite méprise son peuple ladite ‘ élite ‘ veut anéantir tout ce que, de la langue nationale à l’histoire commune, permet aux citoyens et aux travailleurs de s’unir pour résister au néolibéralisme.

- La langue française est menacée par un conseil constitutionnel qui autorise les transnationales à submerger le marché français de produits dont l’emballage, l’étiquetage et le mode d’emploi sont exclusivement rédigés en anglais.

- La langue française est menacée par un conseil supérieur de l’audiovisuel complaisant, qui laisse les chaînes publiques et privées ignorer la création française et internationale non anglophone tout en multipliant les publicités en anglais destinées à la jeunesse.

- La langue française est menacée par la direction de l’éducation nationale qui réduit les horaires de français, marginalise les langues anciennes et régionales et qui impose de fait l’anglais utilitaire comme la seule et l’unique langue étrangère première.

- Le français est menacée par : le snobisme de ceux qui cherchent à se placer au dessus de leur peuple en faisant parade de ce qu’ils voient être de l’anglais et qui n’est en fait que du globish ou pire, du franglais, ce sabir ridiculise ceux qui l’emploient auprès des vrais anglophones.

- La langue française est menacée par l’aliénation de nombreux consommateurs qui n’écoutent que de la chanson anglo-saxonne et qui ignorent et négligent tout ce qui se crée dans les parties non anglophones du monde.

59

- La langue française est menacée par des mouvements séparatistes qui prennent prétexte de la défense des langues régionales (lesquelles peuvent jouer un rôle, à coté du français, pour résister à l’uniformisation culturelle) pour promouvoir ‘ l’Europe des régions ‘ au détriment de la république une et indivisible.

Cette menace n’est pas seulement linguistique, elle est idéologique et politique puisqu’elle sape ces valeurs progressistes que sont : la souveraineté des peuples, la liberté de la pensée, la pluralité des cultures, l’attachement au progrès social, la coopération pacifique entre peuples égaux.

Ainsi laisser assassiner le français et avec lui la littérature , le théâtre , la philosophie, la chanson , le cinéma et la science d’expression française, c’est capituler devant l’idiologie insidieusement totalitaire de la mondialisation néo-libérale qui règne encore plus ‘ naturellement ‘ quand elle est portée ‘ spontanément ‘ par la prétendue ‘ langue de l’avenir ‘.

- La langue française est menacée par : l’industrie américaine de la chanson et du spectacle qui impose ses normes unilingues jusque dans les titres jamais traduits des films ‘ made in Hollywood ‘ avec l’objectif d’unifier linguistiquement le marché mondial de la culture et d’en éliminer les productions non anglophones.

Mais la grande menace des temps à venir tient à ce que toutes les communications, écrites, orales, informatiques risquent de ne plus s’opérer que dans un seul idiome, une seule langue qui est l’anglais, ce qui serait stérilisant pour la pensée créatrice, en tous domaines dans une société mondialisée, l’atout culturel ne suffit plus et en plus : « L’omniprésence de l’anglais aura toutes façons lieu, le choix est comme toujours, face à un phénomène inexorable, de le subir ou de l’anticiper ».36

Donc l’emprise de l’anglais sur les sociétés européennes demeure plus que pertinente , son plaidoyer pour le nécessaire maintien des autres langues dans toute leur originalité n’en est pas moins convaincant ; seuls les remèdes et mesures politiques suggérés déçoivent. D’une langue de prestige, le français doit conquérir son statut de langue utile. A cet égard, l’ensemble des politiques publiques bien au-delà des actions ciblées sur la promotion de la langue, peuvent concourir à renforcer la situation du français dans le monde.

36

60

II-3- Quelle politique linguistique à l’égard de la langue