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38 Table 3 Les transporteurs de glucose et leurs fonctions.

1.3. Facteurs de risque et anomalies glycémiques en FK

1.3.3. Les lipides comme facteur de risque du DAFK

L’augmentation de la consommation calorique, telle que recommandée dans la diète FK riche en lipides, combinée à la faible pratique d’activité physique des patients FK [149, 150], peut engendrer une balance énergétique positive. Si celle-ci est maintenue de façon chronique, elle sera favorable au développement du tissu adipeux dont l’architecture et la composition peuvent être modifiées en présence de cellules inflammatoires. Lorsque la capacité de stockage maximale dans le tissu adipeux est atteinte, il y a une possibilité de dépôts de gras dans des sites ectopiques tels que le foie, le pancréas, le muscle et le cœur. [151]. Ces observations ont été récemment rapportées en FK et pourraient être en lien avec l’augmentation du risque de complications cardiométaboliques des patients.

1.3.3.1. Contribution des TG dans la résistance hépatique

Les triglycérides (TG) représentent près de la totalité (95 %) des matières grasses dans l’organisme. Une fois métabolisés, ils contribuent en tant que source d’énergie, de structure des membranes cellulaires ou encore dans les voies métaboliques de synthèse des molécules. Les lipides doivent subir la digestion, c’est à dire le désassemblage des molécules afin d’être absorbés par l’organisme. À l’intérieur de l’intestin grêle, les TG vont être hydrolysés en acides gras (AG) libres et en monoglycérides. [152]. Une fois passés à l’intérieur de la muqueuse intestinale, les lipides vont être réassemblés en TG afin d’être combinés aux chylomicrons, les lipoprotéines assurant leur transport. Les chylomicrons vont ainsi transporter les lipides dans la circulation lymphatique. Après le passage dans la lymphe, la lipoprotéine lipase, une enzyme présente dans les capillaires sanguins, va hydrolyser les TG en acides gras afin qu’ils rejoignent la circulation sanguine. Les cellules des divers tissus vont ainsi capter les acides gras libérés.

La lipolyse correspond au processus de dégradation par hydrolysation des TG sous forme d’acides gras. La lipolyse du tissu adipeux est responsable du relargage d’acides gras libres en circulation sanguine. Chez les sujets non-FK obèses ou ayant une accumulation excessive de tissu adipeux viscéral, les adipocytes vont être hypertrophiés et vont développer une résistance à l’effet anti-lipolytique de l’insuline [152]. L’excès d’activité de la lipolyse au niveau du tissu adipeux viscéral participe à l’augmentation de la circulation des acides gras libres. Les acides gras libres vont être recaptés par le foie, ce qui va augmenter la sécrétion de TG et réduire la dégradation hépatique de l’apolipoprotéine B (ApoB). Il va s’en suivre une insulino-résistance hépatique accompagnée d’une augmentation de la production hépatique de glucose [153]. L’accumulation

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excessive d’acides gras sous forme de TG au niveau du foie a été décrite comme participant au développement du DT2 [154].

Puisque l’insuline a une action anti-lipolytique marquée, la résistance à l’insuline entraîne une élévation de l’activité lipolytique du tissu adipeux. La présence d’insuline augmente la lipogenèse au niveau hépatique et participe avec les acides gras libres à l’accumulation des TG hépatiques. Bien souvent l’état de prédiabète, défini par la résistance à l’insuline et l’hypersécrétion d’insuline, précède la stéatose hépatique, qui va à son tour majorer le risque de survenue du diabète [155]. Ainsi, les anomalies du bilan lipidique comme les TG plasmatiques élevés sont associées à un risque accru de développer le DT2. Il existe peu de données sur la dyslipidémie en FK [156] et son lien avec le développement du diabète [157].

1.3.3.2. Contribution des lipoprotéines de haute densité (HDL)

Le cholestérol alimentaire est un lipide de la famille des stérols. Il est absorbé au niveau des intestins puis transporté par les chylomicrons jusqu’au foie qui a pour rôle de le redistribuer vers le reste de l’organisme. Le foie associe le cholestérol et les TG aux lipoprotéines de très faible densité (les VLDL) pour les transporter vers les tissus cibles. Les VLDL se déchargeront en premier des TG, constituant alors des lipoprotéines de plus en plus riches en cholestérol appelées lipoprotéines de faible densité (LDL). Les LDL vont poursuivre la distribution du cholestérol aux tissus de l’organisme avant de retourner au foie. Le cholestérol est présent dans la plupart des tissus humains puisqu’il fait partie de la constitution des membranes cellulaires. Il peut être fabriqué dans divers tissus (cerveau, foie) et participe à la synthétisation de divers stéroïdes comme les hormones sexuelles (œstrogènes, androgènes et progestérone) ou aux acides biliaires nécessaires à la digestion des graisses alimentaires. Le cholestérol n’est cependant pas utilisé en tant que source d’énergie [60]. L’accumulation excessive de cholestérol au niveau de l’organisme peut être nuisible, car sa voie d’élimination se limite à l’excrétion fécale.

Les HDL-cholestérol, communément appelées « bon cholestérol », sont synthétisées par le foie et sont responsables de la récupération de l’excès de cholestérol des tissus périphériques pour l’acheminer vers le foie afin qu’il l’élimine dans la bile. Le niveau de HDL-cholestérol est inversement corrélé aux risques CV par ses propriétés anti-athérogènes. [158].

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Un faible niveau de HDL-cholestérol peut donc entraîner un ralentissement de l’élimination du cholestérol en excès et engendrer une augmentation de la lipotoxicité au niveau de certains organes. Le niveau de HDL-cholestérol en circulation est utilisé afin d’identifier la présence de dyslipidémie et les risques cardiovasculaires. Le ratio cholestérol total/HDL-cholestérol, correspondant au rapport du cholestérol total en circulation dans les différents types de lipoprotéines, sur le cholestérol présent uniquement dans les HDL, est également utilisé en tant qu’indice du risque coronarien [159]. Un faible niveau de HDL-cholestérol, causé par l’augmentation du catabolisme des HDL, est associé au syndrome métabolique et à la résistance à l’insuline [160]. Comme pour les TG plasmatiques élevés, un HDL-cholestérol bas est associé avec une majoration du risque de développer le DT2. En effet, ces 2 anomalies lipidiques font partie de la définition du syndrome métabolique [161].

Fig 9. Transport des lipides dans l’organisme.

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