3. Etude isotopique
3.3. Les isotopes stables de l’oxygène et du carbone
Les éléments O et C (ainsi que H, N et S) sont souvent les principaux éléments constituant les
fluides géologiques importants. Ils permettent ainsi l’étude directe des fluides et des effets des
interactions fluide-roche. Ces éléments sont ainsi utilisés comme traceurs pour déterminer la source
d’un élément, comme paléothermomètres, ou comme moyens d’étude des mécanismes de diffusion ou
de réaction dans les processus géologiques.
Dans le cas de l’étude des échantillons du Guyana et d’Ukraine, les analyses de l’oxygène et du
carbone, ont permis de tracer la source du fluide hydrothermal et/ou minéralisateur (météorique,
métamorphique, marin…). Les analyses d’échantillons du Guyana ont porté sur le CO
2des carbonates
et l’O
2des silicates, celles d’Ukraine uniquement sur l’O
2des silicates. Les analyses d’isotope stable
ont été faites à l’Université de Rennes I en collaboration de Philippe Boulvais.
a. La ligne des silicates
La pesée des échantillons est alors la première étape. Pour les analyses des silicates (roches
totales, albites, feldspaths potassiques), il faut peser entre 6,70 et 7,70 mg de poudre, quantité délivrant
environ 100 moles d’O
2.
L’eau absorbée sur les échantillons est enlevée en enfermant les échantillons dans un dessiccateur
P
2O
5pendant 3 à 4 jours.
Méthodologie
46
Figure I - 5. Ligne des silicates
Les fours de cette ligne des silicates vont être mis en marche pendant environ une nuit pour être
stabilisés à une température approximative de 680°C. Ce temps de chauffe va permettre aux réactions
chimiques non terminées des manipulations anciennes de se terminer et ainsi une vidange des gaz
résultants pourra être faite. Après vérification des températures, une vidange des circuits en fer
(clarinettes et tubes en nickel inclus) et en verre est effectuée en circuit primaire puis en circuit
secondaire où la pression du vide est préconisée.
Une fois les fours éteints, les échantillons seront introduits dans leurs tubes respectifs. Avant leur
introduction, de l’azote est introduit dans la ligne de façon à avoir une pression plus forte que celle de
l’air atmosphérique, il n’y aura ainsi pas d’appel d’air lors de la remise des tubes sur la clarinette et par
conséquent les poudres des échantillons ne seront pas aspirés dans la ligne.
Les échantillons introduits, les tubes remis sur la clarinette, du BrF
5est introduit dans chacun des
tubes et réagit avec les poudres (attaque chimique des poudres par le BrF
5) à environ 680°C. Une fois
celle-ci finie, les tubes sont refroidis pour piéger les gaz émis.
L’ouverture d’un tube permet alors la détente d’O
2dans la ligne jusqu’à sa mise en contact avec
du graphite chaud dans une enceinte spécifique (Figure I - 5). La réaction C
graphite+ O
2CO
2opère
alors et une fois terminée, on mesure la quantité de CO
2grâce à un manomètre de mercure (Figure I -
5) et on le récupère dans un tube porte-échantillon. L’analyse isotopique se fait sur un spectromètre de
masse triple collection VG Sira 10.
Le facteur de fractionnement à 50°C utilisé est de
CO2-Cal
= 1,009306 (facteur de Swart et al.
(1991)). Les incertitudes ont été estimées par duplication des analyses du standard NBS 28 (quartz).
Elles sont de ±0,2 pour l’oxygène dans les silicates.
Circuit Clarinette 1 Four n° 4 Azote liquide (Poubelle) Graphite chaud Tube en Nickel Manomètre
Méthodologie
47
La ligne des carbonates :
Pour les analyses des carbonates, il faut qu’il y ait dans la poudre pesée 8 à 10 % de carbonate (la
pesée est donc fonction de la teneur en calcite de la roche totale).
Dans un tube à deux embouts, l’échantillon est introduit et mis en contact avec du H
3PO
4sous
forme de liquide déshydraté. Une fois que chaque tube a été replacé sur la ligne où le vide a
préalablement été fait, la ligne (tubes inclus) est mise sous vide en pompage secondaire.
Chaque tube est ensuite placé dans un bain marie à une température de 50°C activant la réaction
chimique suivante : 3 CaCO
3+ 2 H
3PO
4Ca
3(PO
4)
2+ 3 CO
2+ 3 H
2O
Une fois la réaction chimique terminée, les échantillons sont replacés sur la ligne. Le CO
2est ensuite
récupéré dans un tube en verre et analysé par le spectromètre de masse triple collection VG Sira 10.
Les incertitudes ont été estimées par duplication des analyses du standard NBS 19 (calcaire). Elles
sont de ± 0,15 pour l’oxygène dans les carbonates et ± 0,1 pour le carbone dans les carbonates.
Méthodologie
48
Références
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Le district de Kirovograd - Novoukrainsk
51
Sodium metasomatism in the Michurinka uranium ore
deposit of the Kirovograd - Novoukrainsk district
Sandrine CINELU
1, Michel CUNEY
1, Alexander EMETZ
2,
Olivier VANDERHAEGHE
1, Philippe BOULVAIS
31