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Partie 2 : méthodologie de l’étude de cas

III. Les entretiens

Afin d’enrichir notre analyse, nous avons choisi de compléter notre observation des enrichissements d’Isidore par des entretiens avec les professionnels en charge des référentiels francophones exploités par la plate-forme. Néanmoins, pour des raisons pratiques, nous n’avons pas pris contact avec les responsables de Gemet, l’Agence européenne pour l’environnement étant située à Copenhague au Danemark, il nous a semblé peu probable d’avoir un interlocuteur francophone et nous n’avons pas voulu prendre le risque de mener un entretien téléphonique ou par visioconférence en anglais par crainte de ne pas être en mesure de rebondir efficacement sur les déclarations de notre interlocuteur.

En outre, nous avons fait le choix de nous adresser aux individus en charge de considérations techniques car ce n’est pas tant le cheminement intellectuel menant à l’alimentation des langages documentaires ou de la plate-forme Isidore, que leurs perspectives d’exploitation et d’évolution sur le plan informatique, qui nous intéressait. Nous avons donc sollicité un entretien téléphonique auprès de : Stéphane Pouyllau, co-directeur du projet Isidore, en

charge des aspects techniques, Thierry Bouchet, personnel du Centre national Rameau ayant été en charge de la conversion du langage au format Skos, Isabelle Donze, bibliothécaire à la bibliothèque Eric-de-Dampierre et responsable du thésaurus GeoEthno, et enfin Miled Rousset, responsable informatique du logiciel OpenTheso à partir duquel Pactols est géré et responsable de la plate-forme « Têtes de réseaux documentaires » de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux.

Sur ces quatre sollicitations, seule celle de Stéphane Pouyllau est restée sans réponse, par conséquent la plupart de nos réflexions sur le fonctionnement d’Isidore sont restées au stade d’hypothèses, bien que cela ne les rendent pas pour autant caduques compte-tenu de nos observations et des quelques croisements ayant pu être faits avec les entretiens des trois autres professionnels.

Chacun des entretiens a été abordé comme un complément aux observations faites sur la section « Enrichissements ? » d’Isidore mais aussi comme une opportunité de prolonger notre réflexion sur les perspectives d’évolution de deux types de systèmes d’organisation des connaissances particuliers : les thésaurus et les listes de vedettes-matière. Les trois langages documentaires ayant fait l’objet d’un entretien ont chacun un contexte propres, les trois échanges ont donc fait l’objet de guides d’entretiens différents centrés sur des questions spécifiques à chaque contexte. Afin de faciliter la liberté de parole du répondant et les interactions, nous avons opté pour des entretiens semi-directifs structurés autour d’une grille comprenant les principaux thèmes et sous-thèmes à aborder dans l’entretien ainsi que quelques questions sous la forme de relances sur certains points précis. Par conséquent l’entretien de Thierry Bouchet du Centre national Rameau était axé sur la conversion de Rameau en Skos : la raison d’être de ce projet, l’utilisation qui en est faite à la BNF et son lien éventuel avec la réforme Rameau, l’entretien de Miled Rousset était centré sur le gestionnaire de thésaurus OpenTheso : les spécificités de ce logiciel et le lien existant entre un système d’organisation des connaissances et son outil de gestion, enfin l’entretien d’Isabelle Donze abordait les perspectives d’évolution de GeoEthno et sa raison d’être dans Isidore. Bien que nous voulions éviter de poser des questions dont les réponses auraient été redondantes avec les informations que nous avons pu trouver sur chacun des systèmes

d’organisation des connaissances et du logiciel sus-mentionnés, il nous a tout de même semblé nécessaire de débuter chaque entretien par une question de contexte.

Tous les entretiens ont été menés par téléphone entre le 16 juillet et le 07 août 2018, ils ont été enregistrés numériquement puis ont fait l’objet d’une retranscription intégrale.165 Bien que nous estimions leur durée à une vingtaine de minutes, celui d’Isabelle Donze pour GeoEthno a duré près du double ; si cela peut s’expliquer par un différent de personnalité, certaines personnes étant plus loquaces que d’autres, nous pensons surtout que cela est dû au fait qu’Isabelle Donze est la seule professionnelle que nous ayons interrogée ayant une vue d’ensemble du système d’organisation des connaissances qu’elle gère, aussi bien sur le plan technique qu’au niveau de son contenu et de sa participation à Isidore.

En outre, dans la mesure où nous n’avons pas pu nous entretenir avec un responsable d’Isidore afin d’en savoir plus sur les conditions en termes de contenu éditorial, d’ajout d’un référentiel à la section « Enrichissements ? » d’Isidore, il aurait pu être intéressant de compléter l’entretien de Miled Rousset par celui de l’un des gestionnaires de Pactols afin de savoir pourquoi est-ce qu’ils ont décidé d’intégrer le thésaurus à la plate-forme de recherche en sciences humaines et sociales. Concernant la version de Rameau en Skos, il s’agit d’un cas un peu différent, le vocabulaire étant librement téléchargeable depuis le site web data.bnf, Thierry Bouchet nous a expliqué ne rien savoir sur son utilisation par Isidore.

165 cf. annexes 2, 3 et 4

Partie 3 : étude de cas : présentation des résultats de l’observation

Cette troisième et ultime partie présente les résultats de nos observations concernant les enrichissements sémantiques automatiques de notices documentaires présentes sur la plate-forme de recherche Isidore par l’exploitation des quatre référentiels francophones Gemet, Rameau, Pactols et GeoEthno. Afin d’élargir notre propos et d’étayer notre analyse, celle-ci est complétée par les propos recueillis auprès de professionnels, comme cela a été expliqué dans la partie précédente.

Avant de commencer, rappelons qu’Isidore intègre en permanence de nouvelles ressources, il est donc possible que les chiffres cités dans les prochains paragraphes concernant le nombre de résultats obtenus par rebond à partir des termes de la section

« Enrichissements ? » ne soient plus d’actualité. Toutefois, compte-tenu du fait qu’Isidore recense à ce jour presque six millions de ressources, les écarts de quelques dizaines de résultats que nous avons pu observer nous ont semblé dérisoires et sans incidence sur nos analyses.