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Les dépenses vues sous l’angle des principaux protagonistes

2 Comparée à celle des résidents d’Ile-de France

Chapitre 4. A quel coût financier ?

3. Les dépenses vues sous l’angle des principaux protagonistes

3.1. Les ménages : la voiture d’abord

Le premier élément fort qui ressort de l’estimation des dépenses des ménages correspond au poids de l’automobile dans leur budget. Sur 13 660 francs dépensés en moyenne par chaque ménage lyonnais pour se déplacer au sein de l’agglomération en 1995, 12 160, soit 89%, ont été consacrés à la voiture. Mais il faut immédiatement rappeler l’extrême variabilité de ce montant, de l’ordre de 1 à 3 selon le revenu et la localisation des ménages (Tableau 16).

Tableau 16 : Dépenses VP et TC liées à la mobilité urbaine des ménages lyonnais, en fonction de leur revenu et de leur localisation résidentielle

Automobile

Revenu Centre 1ère couronne 2ème couronne Ensemble

Bas 4 992 9 108 11 796 7 704

Moyen 7 920 12 216 14 388 10 620

Haut 14 232 22 056 22 560 18 216

Ensemble 9 012 14 388 16 188 12 156

Transports collectifs

Revenu Centre 1ère couronne 2ème couronne Ensemble

Bas 2 088 2 400 1 500 2 004

Moyen 1 536 1 092 912 1 272

Haut 1 548 1 140 1 212 1 368

Ensemble 1 716 1 548 1 188 1 536

Une analyse détaillée des dépenses suivant les caractéristiques des ménages étant présentée dans le chapitre suivant, il n’y a pas lieu ici d’approfondir cette question. Deux remarques générales peuvent être néanmoins faites sur la nature différente des dépenses automobile et en transports collectifs.

Concernant l’automobile tout d’abord, il faut insister sur l’importance des coûts fixes dans le total de ces dépenses qui lui sont consacrées. Les frais d’acquisition, d’assurance, de vignette et de stationnement (ce dernier poste correspond pour les ménages en quasi totalité aux coûts de stationnement résidentiel) constituent 58% des dépenses et ne varient pas suivant les kilométrages réalisés dans l’année. De même les dépenses d’entretien et de réparations (16%) sont autant liées à l’âge du

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véhicule qu’aux distances qu’il parcourt. Enfin, le carburant, directement lié à l’usage, représente un quart du coût annuel de la mobilité automobile urbaine. Cette structure moyenne varie suivant les ménages, mais elle permet de souligner que l’accès et l’usage de l’automobile fonctionnent, sinon en logique de tout ou rien, du moins avec des effets de seuil importants.

Graphique 17 : Décomposition des dépenses des Lyonnais pour leur mobilité automobile urbaine Acquisition 3 830 frs Carburant 3 090 frs Réparations Entretien 1 950 frs Stationnement 1 810 frs Assurance 1 310 frs Vignette Amendes 170 frs Total : 12 160 francs/an

Il convient également d’avoir à l’esprit le poids de la fiscalité dans ce budget automobile. Sur 12 160 francs annuels en moyenne pour l’urbain, 34% correspondent à des taxes perçues par l’Etat, au titre de la TVA (14,7%), de la TIPP (15,8%) et des autres taxes diverses que sont la vignette, la carte grise ou la taxe spécifique sur les assurances (3,5%).

Les transports collectifs sont, quant à eux, beaucoup plus pris en charge par les collectivités territoriales et les usagers lyonnais paient moins du tiers du coût total. Ce sont les ménages à faible revenu du centre et de 1ère couronne qui consacrent les dépenses les plus importantes en la matière (cf. Tableau 16), soulignant par là le rôle social affirmé, même s’il n’est certainement pas unique, de ce mode de transport.

3.2. Les entreprises et le versement transport

Le principal poste de dépenses en matière de déplacements pour les entreprises correspond à une dépense indirecte puisqu’il concerne le versement transport. Appliqué sur la masse salariale déplafonnée des entreprises de 9 employés ou plus situées au sein du Périmètre des Transports Urbains (PTU, équivalent à la Communauté Urbaine dans le cas lyonnais), avec un taux de 1,63%, il s’élève à

917 MF95 et finance 45% des coûts de fonctionnement et d’investissement du système de transport collectif urbain. Tous emplois confondus au sein du PTU, cela correspond à une contribution de 3 100 francs par emploi et par an.

Les autres dépenses des entreprises, déterminées de manière plus approximative, sont consacrées aux facilités en matière automobile pour leurs employés résidant au sein de l’agglomération. Elles touchent tout d’abord l’offre de stationnement avec une dépense annuelle globale qui avoisinerait 257 MF95 TTC si l’on en croit le nombre de déplacements domicile-travail de l’enquête-ménages lyonnaise réalisés en voiture avec un stationnement pris en charge par l’entreprise (soit remboursé, soit effectué sur le parking de l’entreprise). Elle concerne aussi la prise en charge éventuelle d’une partie des déplacements non professionnels de leurs employés. Cependant, faute d’information suffisante pour savoir qui paie les déplacements assumés par un tiers (parent, employeur, autre), il n’est pas possible de connaître l’effort des entreprises à ce niveau. D’après l’enquête-ménages la somme totale concernée est au plus de 462 MF95, soit 7% des dépenses automobiles des ménages. Les déplacements en transports collectifs n’apparaissent par contre pas concernés à Lyon à ce niveau.

Une dernière dépense concerne l’offre de stationnement des entreprises de commerce à leur clientèle, mais nous ne disposons malheureusement pas de données sur la question.

Graphique 18 : Dépenses des entreprises de l’agglomération consacrées à la mobilité urbaine des Lyonnais

Parking 200 f/pers Prise en charge des déplacements

fourchette de 0 à 360 f/pers

Automobile

200 à 560 f/pers/an

Versement transport

790 f/pers/an au sein du PTU soit 3 100 f/emploi

3.3. Voirie et Transports Collectifs pour la puissance publique

La puissance publique intervient à hauteur de 27% des coûts liés à la mobilité des Lyonnais. Elle assure un rôle redistributif puisque ses dépenses sont réalisées grâce aux prélèvement effectués auprès des ménages et des entreprises.

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Graphique 19 : Dépenses automobile de la puissance publique imputées aux Lyonnais Grand Lyon 248 f/pers Départements 95 f/pers Région 10 f/pers Etat 109 f/pers Soit 574 MF95 TTC pour 1 242 000 personnes

Concernant les transports collectifs, la puissance publique intervient de façon massive puisqu’elle couvre 70% de leur coût grâce au versement transport déjà évoqué et aux recettes fiscales non affectées des communes du PTU, soit 501 millions qui représentent un prélèvement de 430 francs par personne et 1 010 francs par ménage résidant dans ce périmètre. Ajoutons également que la prise en compte des frais financiers liés aux emprunts des collectivités territoriales pour réaliser les investissements renchérit ces derniers de 25%, et d’un peu moins de 9% le coût total des transports collectifs.

4. Conclusion : quelle image du coût de la