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III. Résultats d’évaluation de l’activité des antiviraux in vitro

3. Les Cyclo Sal-nucléosides monophosphates

En ce qui concerne les CycloSal-nucléosides monophosphates, l’application de la

méthode CycloSal pour l’évaluation de l’activité anti-EBV de ces composés est toute récente.

En 2000, Meerbach et al. (103) ont testé l’activité de six dérivés CycloSal de l’ACV et du

PCV au niveau des cellules P3HR-1 TPA-induites (Slot Blot, 7 jours). Les résultats montrent

que le 3-Methyl-CycloSal-ACVMP (EC

50

: 2.38 µg/mL), le 5-Methyl-CycloSal-ACVMP

(EC

50

: 1.85 µg/mL), et le 5-H-CycloSal-ACVMP (EC

50

: 4.07 µg/mL) sont sélectifs pour

inhiber l’ADN EBV similairement à l’ACV 3-Methyl-CycloSal-ACVMP qui est intéressant à

signaler c’est qu’en plus de leurs effets anti-EBV et anti-HSV-1 démontrés dans cette étude,

et contrairement à l’ACV, ils ont une activité remarquable contre des souches HSV-1 TK-

(B2006). Le composé le plus actif contre ces souches est le 3-Methyl-CycloSal-ACVMP, il

est 62 fois plus efficace que l’ACV. Le 5-H-CycloSal-ACVMP et le 5-Methyl-Cyclo

Sal-ACVMP ont respectivement une activité de 20 et 19 fois plus élevée que celle de l’ACV.

Parmi les dérivés CycloSal du PCV, seuls le 3-Methyl-CycloSal-PCVMP et le 5-H-Cyclo

Sal-PCVMP montrent une activité marginale (les EC

50

s respectives sont de 21.7 et 25.2 µg/mL).

Par contre le 3-Methyl CycloSal-O-acetyl-PCVMP n’a aucun effet anti-EBV.

Meier et al. (105, 106) ont rapporté pour la première fois l’application du concept CycloSal à

un autre analogue nucléosidique, le BVDU (possédant un groupe 3’-OH), résultant en une

augmentation de l’activité antivirale.

Le 3-Methyl-CycloSal-BVDUMP et une série de dérivés 3’-O-modifiés, ont été synthétisés à

partir du BVDU (105, 106). En utilisant toujours le même concept, Meier et al. (104) ont

synthétisé et testé l’activité anti-EBV du BVDU et de ses CycloSal phosphate triesters au

niveau des cellules P3HR-1 TPA- induites (7 jours, Slot Blot). Les résultats de ces études

montrent que le groupe 3’-OH est essentiel pour l’activité antivirale. L’estérification de ce

groupe avec de simples acides carboxyliques abolit toute l’activité biologique alors que

l’utilisation des esters d’acides -aminés retient l’activité (105). Les 3’-non modifiés

CycloSal-BVDUMPs ont une forte activité, contrairement à tous les dérivés 3’-ester qui sont

inactifs. Le 5-methoxy-CycloSal-BVDUMP est plus de 90 fois plus actif que le BVDU, alors

que les 3’-aminoacyl-CycloSal-BVDUMPs ont une activité qui dépend de l’acide aminé et de

la configuration C. Le plus actif de ces derniers est le composé 4f qui est un dérivé

L-leucine (104). Dans Meier et al. (105), le 3-methyl-CycloSal-BVDUMP s’est avéré le plus

actif parmi les composés testés. Il est plus de 73 fois plus actif (EC

50

: 4.1 µM) que le BVDU

(EC

50

> 300 µM ou 100 µg/mL) qui est complètement inactif, et 2 fois plus actif que le

composé de référence l’ACV (EC

50

: 7.2 µM ou 1.62 µg/mL). Des valeurs similaires d’EC

50

ont été obtenues dans les autres études de Meier et al. (104, 106).

Finalement, ces résultats nous montrent qu’avec la méthode CycloSal, il est possible de

convertir un composé anti-EBV inactif, le BVDU, en un agent bioactif. Elle permet aussi

4. Les analogues du pyrophosphate

Ce sont des composés actifs contre un large spectre de virus dont les herpesvirus (114).

Leur action est indépendante de l’implication d’une TK-virale (voir partie précédente pour le

métabolisme détaillé), ce qui leur donne l’avantage d’être actifs contre des souches

herpétiques résistantes à cause d’une déficience en TK virale (33).

Le PFA est le composé de cette classe qui a montré la meilleure efficacité contre l’EBV dans

différents systèmes cellulaires. L’EC

50

d’inhibition de l’ADN polymérase EBV par ce

composé est de 0.5-3 µM (0.15-0.9 µg/mL) (114).

Son EC

90

a été évaluée (par un test d’infectivité) à 22.5 µg/mL (165). La synthèse de l’ADN

viral et l’expression de VCA, ont été inhibées respectivement de 90 % et de 75 % après 4

jours d’exposition des cellules P3HR-1 à ce composé (29). L’inhibition de cette expression

par le PFA a aussi été montrée au niveau de la lignée B95-8 et pour une durée 7 jours (81).

Une réduction de 95 % de cette expression a également été observée au niveau des cellules

P3HR-1 induites (126). Ces résultats sont en corrélation avec ceux obtenus récemment par

Falk and Ernberg (42). Dans cette étude, on a montré que le PFA bloque complètement

l’expression de VCA au niveau des cellules Daudi (induites par le TPA et du butyrate de

sodium) à plusieurs durées brèves de traitement de 27, 39 et 51h (42).

Cependant, le PFA n’a aucun effet sur l’expression de EA que ce soit au niveau des cellules

Raji surinfectées (29) des cellules P3HR-1 (126) des cellules B95-8 (81) ou des cellules

Daudi induites par le TPA et le butyrate de sodium (42).

Contrairement à ces études, Long et al. (94) ont récemment montré que le PFA n’a pas

d’effet sur l’EBV avec une EC

50

(VCA) > 47.7 µg/mL après 3 jours de traitement des cellules

Daudi surinfectées.

Dans l’étude de Margalith et al. (100) l’activité du PFA a été comparée à celle d’un autre

analogue du pyrophosphate, l’éthyle PFA (Et-PFA). Ils ont montré que le premier est plus

efficace ; il inhibe la transformation des lymphocytes du cordon par l’EBV (B95-8) après 7

jours de traitement. Par contre, l’Et-PFA n’a pas d’effet sur ce processus. Parallèlement,

l’expression de VCA est inhibée de 96.7 % à 500 µM de PFA alors qu’elle est seulement

réduite de 68.9 % à 2000 µM d’Et-PFA. Cependant, ils sont sans effet sur l’expression de la

protéine de latence EBNA (100).

Finalement, l’effet sur l’EBV d’un troisième composé de cette classe, le PAA (ou acide

phosphonoacétique), a été rapporté par Prachova et al. (126). Le nombre de copies d’ADN

-EBV passe de 150 à 40 copies par cellule B95-8 après traitement par le PAA. Cependant,

après la suppression de la drogue du milieu de culture à la suite d’un traitement de courte

durée (4 jours), le retour au niveau basal se produit à 5 jours. Il n’y a pas d’effet du PAA sur

l’ADN latent dans les cellules Raji (126) ni sur l’expression des antigènes EA ou EBNA dans

les cellules B95-8 et Raji à 4 et 7 jours de traitement par ce composé (151).

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