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Les contacts avec la police et leurs conséquences

II. Principaux résultats

8. Le rapport à la police

8.2. Les contacts avec la police et leurs conséquences

L’enquête permet d’évaluer la fréquence de plusieurs types de contacts avec la police ou la gendarmerie. On s’intéresse d’abord aux différents contacts qu’a pu avoir l’élève dans les douze derniers mois : « Depuis 12 mois, as-tu été personnellement en contact avec la police ou la gendarmerie dans ta ville ou aux alentours ? ». Les modalités de réponse apparaissent dans le tableau ci-dessous.

D’autres questions permettent de savoir si les élèves ont été en contact avec la police à la suite d’un délit, et quelles ont été les conséquences de ce contact : « As-tu déjà eu affaire à la police parce que tu avais fait quelque chose d’illégal ?, et « Qu’est-ce qui s’est passé la dernière fois que tu as eu affaire à la police ? ».

On s’intéresse ensuite au dernier contact avec la police, quand ce contact a été initié par la police. Les élèves concernés sont ceux pour qui le dernier contact a consisté en un contrôle, qui ont été soupçonnés d’un délit, ou à qui la police a ordonné de faire ou ne pas faire quelque chose (voir les modalités dans le tableau ci-dessous). Ici, une question permet de savoir ce qu’a fait la police à l’occasion de ce contact, et quelles conséquences il a eu. Les modalités de réponse apparaissent ci-dessous, dans les tableaux correspondant à chaque question.

Une dernière série de questions permet de savoir comment se sont comportés les policiers à l’occasion de ce contact : « Comment se sont comportés les policiers / les gendarmes ? … Ils m’ont / nous ont expliqué ce qu’ils faisaient et pour quelle raison / Ils m’ont (nous ont) tutoyé(s) / Ils m’ont (nous ont) traité(s) avec respect / Ils m’ont (nous ont) provoqué(s) ou insulté(s) / Ils ont été brutaux ».

Au cours des 12 derniers mois, les contacts avec la police renvoient le plus souvent à une demande de renseignement émanant de la police ou des élèves eux-mêmes (16% d’entre eux ont eu ce type d’échange avec un policier) (Tableau 6).

Près d’un élève sur 10 (9%) a été contrôlé par la police sur son vélo, son scooter, ou dans les transports en commun.

Viennent ensuite les contacts en tant que témoin d’un problème familial (7% des élèves sont ici concernés), témoin ou victime d’un accident de la route (7%), ou encore d’un délit (6%).

Tableau 6. Les contacts avec la police (ou la gendarmerie)19

Depuis 12 mois, as-tu été personnellement en contact avec la police ou la

gendarmerie dans ta ville ou aux alentours : % oui Effectif …en tant que témoin d'un problème familial (droit de garde entre parents...) ? 7% (578)

…en tant que témoin ou victime d'un accident de la route ? 7% (597)

…en tant que témoin ou victime d'un délit (vol, agression) ? 6% (534)

…parce que j'étais soupçonné d’avoir commis un délit ? 4% (357)

…à l'occasion d'un contrôle sur mon vélo, mon scooter ou dans les transports en

commun ? 9% (741) …à l'occasion d'un contrôle dans la rue, dans un parc, sur une place, un hall

d’immeuble ? 7% (577) …la police ou la gendarmerie m’a ordonné de faire ou ne pas faire quelque chose (ne pas

faire du bruit...) ? 7% (626) …j’ai donné / demandé un renseignement ou de l’aide à un policier (ou gendarme) ? 16% (1 395)

…j’ai été en contact pour une autre raison ? 6% (536) Les contrôles dans les espaces publics (hors transports en commun), ou les injonctions de la police à faire ou ne pas faire quelque chose concernent chaque fois 7% des élèves. Seule une petite minorité d’entre eux (4%) ont vu des policiers parce qu’on les soupçonnait d’avoir commis un délit (6% ayant été en contact avec la police « pour une autre raison »).

Certains types de contact avec la police sont plus ou moins fréquents en fonction des bassins (Tableau 7). Les élèves ayant vu des policiers comme témoin ou victime d’un accident de la route sont plus nombreux à Marseille Littoral Nord (9%), à Marseille Centre (9%) ainsi qu’à Marseille Est (8%). Le cas est moins fréquent à Arles Tarascon ou Allauch Aubagne La Ciotat (5% chaque fois).

Tableau 7. Contacts avec la police, par zone

Témoin ou victime d’un

accident

Témoin ou

victime d’un délit vélo, scooter… Contrôle sur Contrôle dans la rue, un parc… Bassin de

formation Effectif total (597) (533) (741) (576)

Marignane Vitrolles 7% 6% 8% 6%

Istres Martigues 6% 7% 6% 6%

Marseille Centre 9% 8% 15% 8%

Allauch Aubagne La Ciotat 5% 6% 7% 7%

Aix Pertuis 6% 6% 8% 5%

Arles Tarascon 5% 6% 6% 7%

Salon de Provence 6% 6% 6% 6%

Marseille Littoral Nord 9% 6% 9% 9%

Marseille Est 8% 5% 10% 8%

En ce qui concerne les contacts avec la police comme témoin ou victime d’un délit, les taux sont un peu plus élevés dans les zones de Marseille Centre (8%) ou encore d’Istres Martigues (7%, contre 6% en moyenne).

Les différences sont plus nettes s’agissant des contrôles sur son véhicule ou dans les transports en commun. C’est à Marseille Centre qu’ils sont le plus fréquents (15%), puis à Marseille Est (10%) et Marseille Littoral Nord (9%, contre seulement 6% par exemple à Istres Martigues).

Les écarts sont moins marqués en ce qui concerne les contrôles dans les lieux publics, même si on peut noter que c’est à Marseille Littoral Nord qu’ils sont le plus fréquents (9%), puis à Marseille Est ou à Marseille Centre (8% chaque fois, contre 7% en moyenne).

8.2.2 Les contacts avec la police à la suite d’un délit, et leurs conséquences

Tableau 8. Contacts avec la police à la suite d’un délit, par zone

Contact à la suite d’un délit (12 derniers mois) Bassin de

formation Effectif total Marignane Vitrolles (727) 10%

Istres Martigues 7%

Marseille Centre 9%

Allauch Aubagne La Ciotat 9%

Aix Pertuis 8%

Arles Tarascon 9%

Salon de Provence 7%

Marseille Littoral Nord 8%

Marseille Est 8%

Moyenne 8%

8% des élèves ont été en contact avec la police à la suite d’un délit. La zone de Marignane Vitrolles présente ici le taux le plus élevé (10%), les différences dans l’ensemble n’étant pas très marquées.

Tableau 9. Conséquences du contact avec la police (à la suite d’un délit)

% oui Effectif

Mes parents ont été informés 45% (310)

L’école / mon enseignant a été informé(e) 11% (78)

J’ai été envoyé(e) devant le tribunal ou un procureur 7% (51)

Le tribunal / le procureur / la police m’a donné un avertissement ou un rappel à la loi 13% (94)

J’ai été sanctionné(e) par le tribunal ou le procureur 7% (47)

J’ai été puni(e) par mes parents 25% (179)

S’agissant des conséquences, les parents des élèves ont été informés dans près d’un cas sur deux (45%) : dans plus de la moitié des cas, ces derniers ne savent pas que leur enfant a commis un délit qui l’a mené devant les policiers.

Pour un peu plus d’un tiers des élèves (34%), ce contact n’a eu aucune suite (« Il ne s’est rien passé »). Un quart des élèves concernés (25%) ont été punis par leurs parents, et 13% ont reçu un avertissement officiel ou un rappel à la loi. Dans un peu plus d’un cas sur 10 (11%), l’école ou le professeur de l’élève ont été informés. Le renvoi devant un tribunal ou un procureur, ou l’administration par ces institutions d’une sanction demeurent assez rares (7% chaque fois).

8.2.3. Le dernier contact avec la police à l’initiative de la police, et ses conséquences

Tableau 10. Contacts à l’initiative de la police, par zones20

Soupçonné d’un délit Contrôle sur vélo, scooter, transports Contrôle dans la rue, un parc… La police donne un ordre Bassin de

formation Effectif total Marignane Vitrolles (145) 7% (349) 10% (232) 7% (195) 10%

Istres Martigues 5% 8% 9% 9%

Marseille Centre 6% 22% 6% 4%

Allauch Aubagne La Ciotat 5% 9% 8% 8%

Aix Pertuis 5% 11% 6% 6%

Arles Tarascon 5% 8% 9% 6%

Salon de Provence 4% 7% 7% 9%

Marseille Littoral Nord 5% 10% 12% 6%

Marseille Est 4% 14% 11% 5%

Moyenne 5% 12% 8% 7%

Ici on considère le dernier contact avec la police à l’initiative de cette dernière. On observe des différences entre les zones selon le type de contact. Ainsi, les élèves qui ont vu la police parce qu’on les soupçonnait d’un délit sont un peu plus nombreux à Marignane Vitrolles (7%, contre 5% en moyenne), même si les différences, dans l’ensemble, ne sont pas très marquées.

Elles sont beaucoup plus nettes s’agissant du contrôle sur son véhicule (vélo, scooter) ou dans les transports en commun. Marseille Centre présente le taux maximal (22%), loin devant Aix Pertuis (11%) qui suit immédiatement. Ces contrôles, en tant que dernier contact avec les policiers, apparaissent moins fréquents à Salon de Provence, à Arles Tarascon ou à Istres Martigues (7 à 8% chaque fois).

Les contrôles dans la rue ou un parc apparaissent plus fréquents à Marseille Littoral Nord (12%) ou Marseille Est (11%), et moins nombreux à Aix Pertuis ou Marseille Centre (6% chaque fois). C’est à Marignane Vitrolles (10%) puis à Istres Martigues et à Salon de Provence (9% chaque fois) que les élèves ont reçu le plus souvent un ordre des policiers.

Tableau 11. Conséquences du dernier contact à l’initiative de la police21

% oui Effectif

Les policiers / gendarmes ont fouillé mes vêtements, mon sac 38% (317)

Ils m’ont ordonné de partir ou de rentrer chez moi 29% (242)

Mon identité a été contrôlée 29% (240)

J’ai dû aller au poste de police / à la gendarmerie 9% (75)

J’ai été placé(e) en garde à vue 4% (33)

La police / la gendarmerie a contacté mes parents 8% (66)

J'ai été envoyé(e) au tribunal devant un juge 3% (23)

Rien de tout cela 29% (239)

S’agissant des conséquences de ce contact, la fouille de l’élève constitue le cas le plus fréquent (38%). Entre un quart et un tiers des élèves ont reçu l’ordre de partir ou de rentrer chez eux, ou ont fait l’objet d’un contrôle d’identité (29% chaque fois). La même proportion d’enquêtés n’a connu aucune des situations décrites ci-dessus à la suite du contact avec les policiers (« Rien de tout cela »).

Les autres cas ne concernent qu’une plus petite minorité d’élèves. Le fait de devoir se rendre au poste de police ou à la gendarmerie, ou que la police contacte les parents de l’élève concerne moins d’un enquêté sur 10 (9 et 8%, respectivement). Moins de 5% des élèves ont été placés en garde à vue (4%), ou envoyés devant un juge (3%).

Tableau 12. Comportement des policiers lors du dernier contact

% oui Effectif

Ils m’ont / nous ont expliqué ce qu’ils faisaient et pour quelle raison22 60% (481)

Ils m’ont / nous ont tutoyé(s)23 61% (489)

Ils m’ont / nous ont traité(s) avec respect24 63% (511)

Ils m’ont / nous ont provoqué(s) ou insulté(s)25 17% (141)

Ils ont été brutaux26 20% (163)

Dans la majorité des cas, les élèves estiment que les policiers les ont traités avec respect (63%), et qu’ils ont expliqué les motifs de leur action (60%), une pratique qui renvoie à l’idée d’une police se comportant de façon juste ou adéquate.

21 Pour chaque modalité de réponse, 10% de sans réponse sont exclues de l’analyse. 22 12% de sans réponse exclues de l’analyse.

23 13% de sans réponse exclues de l’analyse. 24 12% de sans réponse exclues de l’analyse. 25 12% de sans réponse exclues de l’analyse. 26 13% de sans réponse exclues de l’analyse.

Une majorité d’élève (61%) déclare également que les policiers les ont tutoyés, ce qui pour des jeunes ayant, pour certains, 12 ans ou moins n’est pas perçu forcément comme un manque de respect (63% se sentent traités avec respect).

Malgré tout, un élève sur cinq (20%), soit une minorité conséquente, estime que les policiers se sont montrés brutaux, 17% déclarant par ailleurs que ces derniers les ont provoqués ou insultés.

8.3. Récapitulation

L’image de la police auprès des élèves apparaît mitigée : ainsi par exemple, près de la moitié d’entre eux ne se sentent pas du côté de la police quand « jeunes et policiers s’affrontent ». Certaines opinions plus radicales sont partagées par une minorité restreinte, mais qui n’est pas négligeable : c’est le cas de l’idée selon laquelle l’élève pourrait participer à une émeute contre la police, ou qu’il est justifié de caillasser une voiture de police, qui concerne chaque fois entre un et deux élèves sur dix.

L’idée qu’il faut obéir à la police reste cependant majoritaire. Elle est plus répandue quand la question évoque la crainte des conséquences, que lorsqu’elle faire référence à un devoir moral. A Marseille Littoral Nord, les élèves estiment moins souvent qu’il faut obéir à la police.

Les demandes de renseignement (émanant de la police ou de l’élève) et les contrôles d’identité (lors d’un déplacement en vélo, scooter ou transports en commun ou dans les lieux publics) constituent les principaux motifs de contact avec les policiers (respectivement, 16%, 9% et 7% d’élèves concernés pour les 12 derniers mois).

Dans les douze derniers mois, 8% des élèves ont été en contact avec la police à la suite d’un délit (à ne pas confondre avec les résultats du tableau 6). Les parents n’ont été informés que dans moins d’un cas sur deux, et pour plus d’un tiers des élèves, l’épisode n’a eu aucune suite. Près d’un quart d’entre eux cependant ont été punis par leurs parents (soit la moitié des élèves dont les parents ont été informés).

Dans le cas le plus fréquent (20%), le dernier contact avec la police à l’initiative de cette dernière est un contrôle d’identité. Près de quatre fois sur dix, les élèves ont été fouillés lors de ce dernier contact. Leur identité à été contrôlée dans près de 30% des cas.

Une proportion importante d’élèves, soit près de deux sur cinq, estiment que les policiers ne les ont pas traité avec respect. En outre, un élève sur cinq déclare que les policiers se sont montrés brutaux, et une proportion légèrement inférieure s’est vue provoquée ou insultée par les policiers. Ainsi dans l’ensemble, les relations avec la police apparaissent mitigées, voire franchement mauvaises.

Annexe 1. Liste des communes du