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Les complications spécifiques de la thyroïdectomie :

PARTIE PRATIQUE

G) Les complications :

2) Les complications spécifiques de la thyroïdectomie :

a- L’hypocalcémie :

Nous nous sommes basés sur une définition biologique (80 mg/l était le seuil retenu d’hypocalcémie) et une définition clinique (survenue de paresthésies, crampes, tétanies…)

D’après les données recueillies, 70 patients présentaient une hypocalcémie clinique et ou biologique, soit un pourcentage de 14,61%.

L’hypocalcémie transitoire, évoluant sur une durée de moins de six mois, concernait 63 patients soit un pourcentage 13,15%.

Sept patients présentaient une hypocalcémie définitive nécessitant un traitement substitutif supérieur à six mois soit un pourcentage d’hypocalcémie définitive de 1,46%.

 Profil des patients :

-Sexe : tous les malades étaient de sexe féminin.

-L’âge: la moyenne d’âge chez ces patientes était de 48,565 avec des extrêmes de 26 à 79ans.

-Antécédents : 14 patientes, soit 20% des patientes ayant présenté une hypocalcémie avaient présenté une hyperthyroïdie biologique. Trois patientes avaient déjà bénéficié d'un geste chirurgical thyroïdien.

- L’indication opératoire était:

 Un goitre multi-nodulaire chez 50 de nos patientes, soit 71,42% des patientes ayant présenté une hypocalcémie et 17,92% des patients opérés pour GMN.

 Un goitre plongeant chez huit patientes, soit 11,43% des patientes ayant présenté une hypocalcémie et 40% des patients opérés pour goitre plongeant.

 Maladie de basedow chez six patientes, soit 8,57% des patientes ayant présenté une hypocalcémie.

 Un nodule chez cinq patientes pour soit 7,15% des patientes ayant présenté une hypocalcémie.

 Chez une patiente pour suspicion de cancer soit 1,43% des patientes ayant présenté une hypocalcémie.

-Le geste chirurgical : consistait en une thyroïdectomie totales chez 67 patientes et d’une totalisation de thyroïdectomie chez trois malades. Un curage ganglionnaire était réalisé chez cinq patientes soit 7,14% des patientes ayant présenté une hypocalcémie et 18,52% des patients chez qui le geste chirurgical sur la thyroïde a été associé à un curage ganglionnaire. Concernant les constatations peropératoires sur les glandes parathyroïdes :

 Les glandes parathyroïdes étaient repérées et conservées chez 60 patientes.

 Une glande a été réimplantée au niveau du muscle sterno-cléido-mastoïdien tandis que les trois autres ont été repérées et conservées chez deux patientes.

 La notion de traumatisme d’une glande parathyroïde était mentionnée dans le compte rendu opératoire chez deux de nos patientes.

 L’attitude opératoire vis à vis des glandes parathyroïdiennes n’a pas été mentionnée sur le compte rendu opératoire de six patientes.

-Résultats anatomopathologiques :

Chez les 70 patientes ayant présenté une hypocalcémie postopératoire le compte rendu de l’examen anatomopathologique n’a été relevé que dans le dossier médical de 64 malades. 57 patientes présentaient des lésions bénignes, et sept malignes à type de carcinome papillaire.

 Clinique :

La symptomatologie chez nos patientes variait de simples paresthésies à type de fourmillements des extrémités ou crampes à une crise de tétanie. Parfois les patients étaient asymptomatiques malgré un taux bas de calcium sérique ou symptomatiques avec un taux égale ou supérieur à 80 mg/l.

 Prise en charge :

Les patientes qui ont présenté une crise de tétanie ou des simples paresthésies avec un taux de calcium sérique très bas, ont bénéficié d’injections intraveineuses de gluconates calcium une ampoule diluée dans 100 ml de soluté glucosé à 5 % en perfusion de 10 à 15 min sans dépasser 6g /24h tout en surveillant la calcémie (> 80mg/L). Le relais per os fait appel à une calcithérapie associée à une vitaminothérapie D : Gluconate de calcium 1,5 à 3 g/j et alfacalcidol: 1 à 2 μg/j.

Les patientes qui ont présenté des paresthésies et des crampes, ont été supplémentés par du calcium per os avec ou sans vitaminothérapie D en fonction des situations.

Le traitement des patients asymptomatiques fait appel à une simple augmentation de l’apport calcique alimentaire, ou à une supplémentation en calcium à raison de 1000 mg / j

b- complications récurrentielles :

Huit patients ont présenté une atteinte récurrentielle. Six ont récupéré une voie normale dans un délai inférieur à six mois, et deux patientes ont gardé une dysphonie définitive.

 Profil des patients :

-Sexe : huit cas étaient tous de sexe féminins.

-âge : variait entre 43 et 67 avec un âge moyen de 51,90.

- L’indication opératoire : un goitre multinodulaire chez sept de nos patientes et un goitre plongeant chez une seule patiente.

-Le type d’intervention : tous les patients ont eu une thyroïdectomie totale qui était associée à un curage ganglionnaire chez deux patientes

Dans cinq cas le nerf récurrent a été vu et disséqué, la dissection a été laborieuse dans quatre cas.

Le nerf récurrent n’a pas pu être repéré chez une patiente, car il était probablement infiltré par la masse tumorale.

Dans deux cas le comportement opératoire vis à vis du nerf récurrent n’a pas été mentionné dans le compte rendu opératoire.

-résultats anatomopathologiques : en faveur d’une lésion bégnine chez nos sept patientes, une malade présentait un carcinome papillaire.

 Clinique :

-Les signes fonctionnels : nos patients ont présenté une dysphonie à type de voix rauque, deux cas de dyspnée ont été constatés.

-Délai d’apparition des troubles vocaux : La modification de la voix a été constatée au réveil.

-évolution : une bonne récupération a été observée chez six patientes. Deux patientes ont présenté une paralysie récurrentielle définitive.

 Prise en charge :

Ces patientes ont été mises sous corticothérapie par voie parentérale, en cas de non récupération les malades sont envoyés en service d’ORL pour un complément de prise en charge.

c- Hématome cervical:

Un seul cas d’hématome cervical compressif a été relevé dans notre étude chez une jeune patiente de 34 ans, sans antécédents particuliers, ayant eu une thyroïdectomie totale pour un volumineux goitre multi nodulaire. L’hématome a nécessité une ouverture de la loge thyroïdienne, suivie d’un drainage et une hémostase des vaisseaux responsables du saignement.

d- Hypothyroïdie :

Dans notre série aucun patient n’a présenté cette complication, car elle est systématiquement prévenue par un traitement hormonal substitutif à base de lévothyroxine en cas de chirurgie bilatérale et par une surveillance pour les interventions partielles afin d’instaurer une thérapie substitutive si l’indication est là.

e- Autres complications :

D’autres complications plus rares ont été recensées :

 Un seul cas de trachéomalacie a été relevé de notre étude chez une patiente ayant déjà bénéficié d’une geste thyroïdien et admise pour une totalisation de la thyroïdectomie pour un goitre asymétrique plongeant et comprimant l’axe trachéo-œsophagien.

 Une fuite chyleuse pour laquelle la patiente a consulté suite à l’apparition d’une tuméfaction cervicale (deux mois après une 2ème intervention sur la thyroïde pour suspicion de récidive cancéreuse) chez qui l’échographie cervicale a objectivé une formation kystique cloisonnée, la patiente fut admise au bloc pour kystectomie, le contenu du kyste était liquidien d’aspect blanc chyleux et dont la biochimie est revenue en faveur d’un exsudat.

 Perforation trachéale : survenue chez une seule patiente ayant comme antécédents une thyroïdectomie partielle, en raison de la présence d’adhérences et de remaniements inflammatoires très importants. La plaie a été rapidement réparée en peropératoire.

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