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les changements en agriculture :

Dans le document Expertises CPDT (Page 69-72)

TERRITORIAL TRENDS OF THE MANAGEMENT OF THE NATURAL HERITAGE (Tendances territoriales du patrimoine naturel)

1) les changements en agriculture :

L’évolution des pratiques agricoles a causé des pressions sur le patrimoine naturel par deux processus principaux : l’intensification de l’agriculture et l’abandon des terres. Durant les 40 dernières années, la surface agricole a en effet décru suite à l’abandon des terres dans quasiment tous les pays d’Europe.

Cependant, malgré cette décroissance, la production a augmenté grâce à l’intensification de l’agriculture.

La pression sur le patrimoine est donc double ; d’une part les habitats agricoles sont en diminution et d’autre part la pression sur les terres restantes augmente, réduisant considérablement la biodiversité de ces habitats.

En utilisant le modèle DPSIR pour décrire les pressions territoriales causées par l’évolution de l’agriculture, on obtient : Force motrice : Intensification de l’agriculture / Pression : Surexploitation du sol, de l’eau et utilisation de polluants / Etat : pression sur les ressources et pollutions / Impacts : diminution de la biodiversité, changements du paysage, pollutions / Réactions : réponses politiques (page 58).

Indicateurs :

- Pourcentage de surface agricole (page 59) (données fournies par the european CORINE land cover projet 1990).

- Pourcentages de la surface agricole dédiés à l’agriculture intensive et extensive (pages 140 et 141) (données fournies par the european CORINE land cover projet 1990).

- Unités de bétail par hectare (page 142) (données fournies par EUROSTAT) - Taille moyenne des exploitations (page 56) (données fournies par EUROSTAT)

- Evolution de l’utilisation de la surface agricole et du nombre d’exploitations (page 144) (données fournies par EUROSTAT et la FAO)

Analyse :

En Europe, la surface agricole a diminué en moyenne de 20% entre 1961 et 2001 tandis que la production a généralement doublé de 1961 à 1991. Un changement important est cependant apparu lors des dix années suivantes, suite aux réformes agro-environnementales de la Politique Agricole Commune (PAC) (pages 54, 55 et 163).

Du point de vue intensité, on observe globalement une polarisation de l’agriculture, relativement extensive en périphérie mais intensive à l’intérieur et autour du pentagone (pages 139 à 141).

Les auteurs soulignent aussi que certaines régions, dont celle du pentagone, cumulent une fragmentation très élevée et une agriculture intensive, ce qui cause donc de très fortes pressions sur le patrimoine (page 145).

L’intensification de l’agriculture a été variable selon les pays mais la situation est particulièrement préoccupante dans les pays du sud de l’Europe des 15 qui sont reconnus pour leur biodiversité élevée mais qui sont également les pays où l’intensification de l’agriculture a été la plus prononcée (page 54). Ces pays sont notamment l’Espagne, la Grèce et le Portugal.

La pression sur les terres en unités de bétail par hectare est très élevée en Belgique, aux Pays-Bas et dans certaines régions de France, d’Allemagne, d’Italie et du Royaume-Uni. Dans ces régions, la densité est telle que l’élevage peut produire un excédent de fumier ou de lisier par rapport aux besoins des terres (pages 142 et 143).

Outre l’objectif de stopper l’abandon des terres, les mesures agro-environnementales prises en 1992 visent aussi à réduire l’intensification de l’agriculture.

2) La diminution drastique des forêts au profit de l’agriculture ou pour l’installation de l’homme : Non seulement l’Europe a perdu deux tiers de ses forêts mais en plus, nombreuses d’entre elles sont devenues des cultures intensives où bien souvent les conifères ont remplacés les feuillus. Seulement 2%

des forêts européennes sont considérées actuellement comme semi-naturelles (page 57).

Il n’y a pas d’indicateur identifié.

3) L’urbanisation :

Quatre forces motrices sont identifiées comme étant déterminantes pour l’intensité de la pression d’urbanisation. Il s’agit de la population, de l’économie, du tourisme et des infrastructures.

a) Population :

L’augmentation de la population engendre des pressions croissantes sur les ressources et sur le patrimoine naturel. Bien que le taux de croissance de la population était élevé après la seconde guerre mondiale, il s’est cependant considérablement affaibli par la suite. Il est néanmoins important de tenir compte de la consommation de ressources par cette population. En effet, on assiste à des besoins grandissants d’espace par habitant pour des meilleures conditions de vie, pour travailler ou pour se récréer. Ceci provoque une augmentation de la surface dédiée à l’habitat ou à diverses infrastructures, bien que la population n’augmente que faiblement (page 64).

L’utilisation du modèle DPSIR pour décrire les pressions territoriales causées par l’évolution de l’espace requis par habitant donne : Force motrice : dispersion de la population / Pression : besoin de plus d’infrastructures et de plus d’espace / Etat : pression sur le patrimoine naturel / Impact : réduction du patrimoine / Réponse : gestion de l’espace (page 64).

Indicateurs : densité et croissance de la population (pages 62, 63, 77) (source : EUROSTAT)

b) Economie :

Le processus d’urbanisation est dépendant du développement économique.

Le modèle DPSIR donne : Force motrice : croissance du PIB / Pression : besoin de plus d’espace / Etat : pression sur les ressources / Impact : réduction des aires semi-naturelles / Réponse : gestion (page 69) Indicateur : Le Produit Intérieur Brut (PIB) (source : EUROSTAT) est un indicateur du développement économique. Les indicateurs « innovation » (source : European Commission) et « compétitivité » (source : European Commission) permettent aussi d’apprécier le dynamisme du secteur économique (pages 65 à 68).

c) Tourisme :

L’Europe est la première région touristique au monde. De plus, le tourisme enregistre une croissance annuelle de 3% du nombre de visiteurs. Cet afflux touristique cause évidemment de nombreuses pressions sur les ressources naturelles. Heureusement de plus en plus de personnes se tournent vers l’écotourisme et le tourisme rural qui sont plus respectueux de l’environnement (pages 69 à 71).

En utilisant le modèle DPSIR pour décrire les pressions territoriales causées par le tourisme, on obtient : Force motrice : tourisme / Pression : besoin de plus d’espace dans des zones à très haute valeur naturelle / Etat : surexploitation des ressources naturelles / Impact : réduction des aires naturelles, altérations / Réponse : gestion (page 72).

Indicateurs : capacité d’accueil touristique (nombre de lits) et croissance de cette capacité (source EUROSTAT) (page 77 et 177).

d) Infrastructures :

Le développement des infrastructures est lié à la population, à l’économie et au tourisme. La principale pression exercée par la croissance du réseau de transport sur le patrimoine naturel est la fragmentation des habitats. Les fragments deviennent trop petits pour assurer la survie des populations et on assiste donc à une diminution de la biodiversité (pages 72, 73).

Le modèle DPSIR donne : Force motrice : développement des infrastructures / Pression : besoin d’espace / Etat : pression sur les surfaces naturelles / Impact : réduction des aires naturelles / Réponse : gestion (page 74).

Indicateur : densité de routes (source : Trans European Network of Transportation) (page 78).

Indicateurs globaux :

Après cette décomposition de l’urbanisation en quatre composantes, il a semblé important de rechercher des indicateurs globaux représentatifs de la pression d’urbanisation. Dans cette optique, un indicateur a été développé à partir de la combinaison des 4 principaux indicateurs identifiés : la densité de population, le GDP, la densité de routes et la capacité d’accueil touristique (page 78).

Par ailleurs, le pourcentage du territoire couvert par des surfaces construites (built-up) est aussi utilisé comme indicateur général de pression urbanistique (page 78).

Analyse : Au niveau macro :

La densité de population varie fortement à travers l’Europe. La densité la plus élevée est observée dans le pentagone avec une moyenne de 266 habitants/km².

La croissance de la population est en général très faible 0,03% (année 2000) (page 60) mais il faut tenir compte de l’évolution de la surface utilisée par personne.

Le pentagone est également la région qui affiche de loin le plus un grand pourcentage de surfaces construites (page 147) avec un pourcentage de couverture deux fois plus élevé que dans le reste de l’Europe.

Il est aussi intéressant de corréler la pression urbanistique avec le pourcentage d’aires semi-naturelles (page 165) car les zones qui ont le plus haut pourcentage de couverture par des surfaces construites et le plus bas pourcentage d’aires semi-naturelles sont les régions au sein desquelles les pressions sur le patrimoine naturel sont les plus prononcées. C’est principalement le cas du Benelux, de l’Allemagne, de la Roumanie, de la Bulgarie et d’une partie de l’Italie (page 153).

Le territoire le plus menacé par l’urbanisation se situe dans le pentagone et s’étale jusqu’à l’atlantique. Cette région concentre en effet la majorité de l’économie européenne et contient les villes les plus importantes ainsi que des ports et de nombreux aéroports qui la rendent extrêmement accessible (page 154).

La région méditerranéenne est aussi menacée par son attractivité et le tourisme grandissant.

Dans le cadre du développement polycentrique de l’Europe, plusieurs grandes villes potentielles (potential MEGA’s) ont été identifiées comme les villes intéressantes à développer afin d’équilibrer le réseau urbain en Europe. En superposant la carte de ces villes avec celle des aires naturelles, il en ressort clairement une série de zones de conflits entre développement polycentrique et patrimoine naturel. Une attention spéciale doit être accordée à l’Ecosse, à l’Espagne et aux Alpes car ces régions contiennent certaines grandes villes potentielles mais contiennent aussi un très grand pourcentage d’aires semi-naturelles. Il faut donc en plus de promouvoir le développement de ces régions, augmenter les efforts de protection du patrimoine naturel (page 155).

Au niveau méso :

On a vu que la région du Pentagone supportait les plus forte pressions urbanistiques. Il est donc intéressant de se pencher plus précisément sur la Belgique.

Le territoire belge héberge la deuxième densité de population d’Europe après les Pays-Bas. Il contient aussi la plus forte densité de route d’Europe, ainsi qu’un PIB et qu’une capacité d’accueil touristique se situant dans la moyenne supérieure (page 167).

Les surfaces construites représentent quant à elles 19% du territoire, un record européen, loin devant le deuxième pays (les Pays-Bas) (page 168).

Cette situation combinée à un faible pourcentage de couverture d’aires semi-naturelles ainsi qu’à un faible pourcentage d’aires protégées montre les pressions extrêmes que subit le patrimoine naturel belge.

De fortes pressions combinées avec peu de surfaces protégées sont également observées au Danemark, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Roumanie (page 169).

En ce qui concerne la fragmentation du territoire, la taille moyenne des unités de terrain non coupées par des infrastructures majeures vont de 20 km² en Belgique à 600 km² en Finlande avec une moyenne européenne de 130 km² (page 180).

Dans le document Expertises CPDT (Page 69-72)