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Équation 3. Température radiative

5. LES CERTIFICATIONS ENVIRONNEMENTALES ET LA QEI

La RT ne définit pas de valeurs cibles pour la qualité des environnements intérieurs puisqu’elle comporte une seule valeur conventionnelle de chauffage à 19°C qui ne correspond pas à une situation de confort comme nous avons pu le constater précédemment, et qu’elle n’aborde pas le problème de la qualité de l’air. La norme NF 15251, que nous avons présentée précédemment définit des critères de confort en fonction de catégories, mais il n’existe pas en France une obligation quant à cette norme. Une autre approche pour qualifier les environnements intérieurs réside dans les certifications environnementales LEED®, BREEAM® et HQE® qui intègrent dans leurs définitions des critères de confort et de QEI..

5.1 Certification environnementale LEED (USGBC, 2014)

Le Leadership in Energy and Environmental Design LEED, est un système nord-américain de standardisation de bâtiments à haute qualité environnementale créé par le US Green Building Council en 1998. Il établit 4 niveaux de certification, Certifié (40 points), Argent (50 points), Or (60 points) et Platine (80 points). LEED fournit aux propriétaires d'immeubles et aux opérateurs un cadre pour identifier et mettre en œuvre la construction et l’exploitation des bâtiments verts. La certification LEED fournit des services indépendants, la vérification par un tiers que le bâtiment a été conçu et construit en utilisant des stratégies visant à atteindre la haute performance dans des domaines clés (USGBC, 2014). Le tableau 12 présente les critères :

Tableau 12. Crédits attribués dans la démarche LEED

Critère Bâtiments anciens Bâtiments neufs

Aménagement écologique des sites. 26 26

Gestion efficace de l’eau. 14 10

Énergie et atmosphère. 35 35

Matériaux et ressources. 10 14

Qualité des environnements intérieurs 15 15

Innovation et processus de design. 6 6

Le fait d’être un label soumis aux normes américaines ASTM, ASHRAE et AINSI le rend difficilement applicable en France. Le choix des cibles est fait par le concepteur, aucune exigence n’est imposée par ce label. Par exemple, il est possible de cibler les « Aménagement écologique des sites » et « Énergie et atmosphère » pour atteindre ainsi les 61 points possibles, pour un bâtiment neuf, et obtenir la certification « GOLD ».

5.2 Certification environnementale BREEAM (BREEAM, 2014)

Crée au Royaume-Uni en 1990, c’est le premier référentiel au monde. Il est octroyé par le « Building Research Establishment ». Seulement deux référentiels sont applicables en France, le « BREEAM Europe Commercial » pour tous les bâtiments tertiaires et le « BREEAM Bespoke International » pour les opérations mixtes. BREEAM est une méthode d'évaluation environnementale et un système de notation pour les bâtiments. Avec 200.000 bâtiments certifiés BREEAM et plus d'un million enregistrés pour l'évaluation c’est la référence en terme de certification. La certification BREEAM est basée sur 9 critères, chacun d’entre eux attribue un nombre de points, le maximum possible est de 100 points (tableau 13) :

Tableau 13. Crédits BREEAM

CIBLE Crédits Management et gestion 15 Santé et confort 15 Énergie 25 Transport Eau 5 Matériaux 10 Terrain 15 Écologie Pollution 10

La certification est accordée par pondération des points, la note est donnée en pourcentage : Tableau 14. Niveau de notation BREEAM

NOTE ETOILE VALEUR

PASS * 30%

VERY GOOD *** 55%

EXCELLENT **** 70%

De la même manière que pour le LEED, le choix des cibles est optionnel, l’obtention des points se fait en fonction des critères choisis. Il est possible d’obtenir une certification « Excellent » en se focalisant sur une thématique particulière.

5.3 La certification HQE

La démarche HQETM ou Haute Qualité Environnementale a pour objectif d’améliorer la qualité environnementale des bâtiments neufs et existants. Elle offre des ouvrages sains et confortables dont les impacts sur l’environnement, évalués sur l’ensemble du cycle de vie, sont les plus maitrisés possibles. C’est une démarche d’optimisation multicritère qui s’appuie sur une donnée fondamentale : un bâtiment doit avant tout répondre à un usage et assurer un cadre de vie adéquat à ses utilisateurs. 14 cibles permettent de structurer la réponse technique, architecturale et économique aux objectifs du maître d’ouvrage.

Il s’agit donc d’une démarche volontaire proposée aux maîtres d’ouvrages qui souhaitent valoriser leurs actions et offrir à leurs divers interlocuteurs une assurance quant aux performances obtenues en matière de qualité environnementale : ouvrages sains et confortables dont les impacts sur l’environnement, évalués sur l’ensemble du cycle de vie, sont les plus maîtrisés possibles. La certification HQE existe pour les bâtiments neufs comme pour les bâtiments existants, dans les domaines des bâtiments tertiaires, de la maison individuelle et du logement collectif et pour les équipements sportifs :

« NF Bâtiments Tertiaires » (Certivea) « NF Maison Individuelle » (Cerquami) « NF logement – Démarche HQE » (Cerquami) « NF équipements Sportifs »Certivea)

La démarche HQE est composée de 14 cibles, divisées en 4 groupes, Eco-construction, Gestion, Confort et Santé. Dans le tableau 15, nous présentons l’organisation:

Tableau 15. Cibles démarche HQE

Critères CIBLES

Eco-construction

Cible 1. Relation du bâtiment avec son environnement immédiat

Cible 2. Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction

Cible 3. Chantier à faible impact environnemental Gestion

Cible 4. Gestion de l’énergie Cible 5. Gestion de l’eau

Cible 6. Gestion des déchets d’activité

Cible 7. Maintenance, pérennité des performances Confort

Cible 8. Confort hygrothermique Cible 9. Confort acoustique Cible 10. Confort visuel Cible 11. Confort olfactif Santé

Cible 12. Qualité sanitaire des espaces Cible 13. Qualité sanitaire de l’air Cible 14. Qualité sanitaire de l’eau

Chaque cible est divisée en trois niveaux, base, performant, très performant. Pour obtenir la certification il faut respecter au minimum 7 cibles de niveau de base, 4 cibles du niveau performant, et 3 cibles du niveau très performant. 5.4 Comparatif entre certifications

De manière générale, les trois démarches intègrent les notions de QEI mais le seul inconvénient est que cela reste volontaire et parfois difficile à mettre en œuvre pour l’obtention de crédits. Le tableau 16 résume les principaux critères de la QEI pour chaque label :

Tableau 16. Nombre de points attribues en fonction de critères de confort

Critère LEED BREEAM HQE

De manière générale, toutes les démarches intègrent les critères de la QEI. Ce sont les obligations dans chacun des crédits qui varient. Par exemple, dans la démarche LEED, nous observons que la QAI est prise en compte de manière plus importante, au total 9 obligations doivent être respectées pour que les crédits soient attribués. La démarche BREEAM est plus axée sur le confort visuel. La démarche HQE définit une cible pour chaque critère, la différence est que chaque cible est composée de trois niveaux de performance. Au total, 12 obligations seraient nécessaires pour obtenir la totalité des crédits.

Ces labels sont devenus des standards en matière de performance environnemental, ils sont très attractifs du point de vue économique car ils donnent une valeur ajoutée au bâtiment, mais il n’existe aucune obligation, le maître d’ouvrage a le choix des critères, un bâtiment peut avoir un bon niveau de certification mais il est difficile de vérifier sa performance réelle en termes de la QEI.

Confort visuel 3 6 1 (3)

Confort Acoustique - 1 1 (3)

6. CONCLUSION

Dans une première partie, nous avons défini la QEI et nous avons présenté les critères de confort. Des plages de valeurs ont été présentées. Nous avons montré quelques cas d’étude de bâtiments de bureaux où les critères de la QEI ont été utilisés partiellement. Pour terminer, nous avons présenté des méthodes de certification environnementale qui intégrent la QEI dans leurs critères mais qui présentent quelques inconvénients du fait du caractère optionnel du choix des cibles retenues pour l’évaluation.

Concevoir des espaces confortables présente un réel intérêt économique pour une entreprise. L’aspect énergétique est important, mais la productivité peut parfois coûter plus chère que l’économie réalisée en termes de facture énergétique. En revanche, si ce gain en productivité, même s’il peut être rentabilisé, implique une sur consommation trop importante, il perd un peu d’intérêt. Le contexte climatique actuel fait que la réduction des émissions de GES et de la dépendance énergétique passe en premier.

Nous avons vu avec les études de cas, que combiner efficacité énergétique et confort peut être possible. Dans les bâtiments présentés, les performances en termes de consommation et du confort sont assez intéressantes, le suivi fait au niveau du confort a permis de démontrer partiellement, que confort peut être associé à efficacité énergétique.

De manière générale, peu de données existent sur les bâtiments de bureaux. Quelques programmes sont en cours mais les résultats ne sont pas toujours disponibles, comme le programme OfficAir, financé par l’Union Européen qui fournira une base de données sur la QEI des bâtiments de bureaux (Officair, 2013) et la tâche 40 de l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA, 2010) qui mettra en évidence les techniques de construction et conception de bâtiments de bureaux à « Zéro Énergie ».

Dans le chapitre suivant, nous présentons la Tour Elithis, premier bâtiment de bureaux à énergie positive de France. Ses performances en termes énergétiques sont remarquables mais aucun suivi en termes de confort et de la QAI n’avait été fait. Nous avons donc mis en place des campagnes de mesure du confort thermique et de la QAI pour créer notre propre base de données.

CHAPITRE III.