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6. Perspectives de valorisation

6.3 Les projets de valorisation numérique

6.3.1 Les catalogues collectifs et les portails

Il va sans dire que les outils de recherche, de diffusion, qu’ils appartiennent à la catégorie des catalogues, des méta-catalogues ou des portails, sont des outils indispensables pour qui souhaite diffuser – et par là-même valoriser – son fonds d’archives ou sa collection de documents. Pour les documents cartographiques, il n’en existe guère, malheureusement. De tels documents, lorsqu’ils sont précieux ou d’intérêt majeur, sont généralement intégrés aux grandes bibliothèques numériques, comme, par exemple, pour la Suisse, e-rara, pour la France et les documents issus de la Bibliothèque nationale de France (BNF), Gallica, voire, pour les institutions d’importance régionale, nationale ou européenne, le fameux Europeana. Dans le cadre de notre mandat, il nous a fallu cependant considérer la question selon plusieurs critères spécifiques :

• géographique, l’idéal étant des outils « de proximité », pour des raisons de commodité technique

• de pertinence, les outils considérés devant être spécifiquement conçus pour la diffusion et la valorisation de documents de type « cartographique »

• et, évidemment, d’adéquation de moyens, cherchant l’efficience, soit le maximum de résultats en convoquant le minimum de moyens

En effet, ces outils doivent être à la mesure du fonds qui fait l’objet de ce travail, un fonds qui relève en effet des « archives historiques », soit un fonds « témoin », mais un fonds qui possède en outre une valeur informative directe, primaire, à « revivifier ». Ils doivent par ailleurs s’avérer relativement simple d’usage, et de constitution stable et pérenne. Et se révéler, enfin, adaptés aux publics auxquels le fonds a l’ambition de s’adresser.

Furent exclus ainsi a priori les projets, par trop ambitieux, de digital humanities, du type Venice time machine ou Time machine Europe, méga projets, particulièrement « tendance », qui pour l’heure du moins ne semblent pas répondre au cadre, modeste, que nous nous sommes fixé dans ce travail, qui se révèle toutefois foncièrement préliminaire. Pourquoi ne pas recourir à ce type de projets dans un second temps ?

Les quelques projets que nous mettrons en avant relèvent ainsi de choix pragmatiques et réfléchis.

6.3.1.1 Le portail Kartenportal.ch : un projet phare de la Bibliothèque électronique suisse

Figure 31 : Kartenportal : un magnifique outil de recherche et de valorisation !

Et parmi ces projets pragmatiques et réfléchis, il nous faut évidemment commencer par mentionner le projet Kartenportal.ch, initiative suisse, déclinée en quatre langues, adoptée par les grandes bibliothèques et par les grands centres d’archives helvétiques. Financée par la Bibliothèque électronique suisse (e-lib.ch), elle est le fruit d’une collaboration de diverses et éminentes institutions :

• Bibliothèque centrale de Zurich (gérance) • Bibliothèque nationale suisse

• ETH Zurich, Bibliothèque de l’ETH • Bibliothèque cantonale de Saint-Gall

• Lib4RI : Library of Eawag, Empa, WSL & PSI, Dübendorf • Office fédéral de topographie swisstopo

• Bibliothèque universitaire de Bâle • Bibliothèque universitaire de Berne

Il s’agit spécifiquement d’un portail d’accès ou méta-catalogue utilisant les données de Swissbib et offrant la possibilité d’effectuer une recherche parmi un demi-million de documents

Gérer et valoriser un fonds d’archives cartographiques à l’ère du numérique : nouveaux contextes, pratiques et perspectives cartographiques. Il s’agit donc formellement d’un outil de diffusion, avant d’être un outil de valorisation à proprement parler.

Quelques mots sur les fonctionnalités :

La navigation est particulièrement aisée. L’on flâne dans l’OPAC et on y navigue avec plaisir… Mais Kartenportal ne constitue pas qu’un outil pour amateur désœuvré, guidé par de seules considérations de néophytes : pour qui part en quête d’une carte déterminée, d’une référence précise, d’une donnée, l’outil se montre particulièrement performant et adapté à la nature des documents considérés. Pour chaque carte, plusieurs champs sont renseignés : l’auteur, les données mathématiques, les mentions légales. L’usager a accès de même à une description. Figurent également les accès aux catalogues des institutions partenaires, où se trouvent localisées les références convoitées. Relevons enfin qu’il existe une possibilité de recherche avancée, dont le lien bleuté apparaît au bas de la page, fonctionnalité qui offre des possibilités de recherche à partir du titre, de l’auteur et de l’éditeur.

Kartenportal.ch dispose en outre d’une page consacrée aux cartothèques suisses, une page « services » à l’usager qui fournit des informations de base (origine et sens du projet kartenportal, institutions partenaires, droits de consultation et de reproduction). Le site dispose également d’un blogue, qui met à l’honneur des cartes ou met en avant telle ou telle initiative de valorisation cartographique. Enfin, nous avons aussi accès à un lexique consacré aux « types » de cartes.

Il s’agit donc d’un portail, complet et qui jouit d’une importante visibilité, d’un excellent référencement et qui permet en outre de s’engager au sein d’un réseau de cartothèques et de services d’archives possédant des documents cartographiques. Il s’agit en ce sens d’un outil de diffusion et de valorisation.

Parmi les contraintes et les problèmes que nous avons identifiés, certains se révèlent néanmoins importants. Pour être référencées sur Kartenportal, les cartes devront être cataloguées sur Nebis, d’où un problème d’homogénéité des processus de catalogage et d’accès à la collection. Il s’agira aussi évidemment de cataloguer des cartes répliquées. Et, question d’actualité, qu’adviendra-t-il lors du passage à SLSP17 ?

6.3.1.2 CartoMundi : un projet précurseur en voie de refonte

Figure 32 : CartoMundi : un projet d’envergure en voie de refonte, un projet à suivre !

Le site « CartoMundi – Valorisation en ligne du patrimoine cartographique », mis en ligne dans les années 2010-2011, fait figure de précurseur dans le domaine de la diffusion et de la valorisation cartographique. Il s’agit d’un catalogue collectif international de valorisation de cartes à valeur « patrimoniale », destiné aux bibliothèques et aux centres d’archives. À vocation principalement scientifique, destiné aux chercheurs et étudiants, il a été conçu par la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme de l’Université d’Aix-Marseille en France, en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France et l'Institut national de l'information géographique (IGN). Cet outil, qui utilise les fonctionnalités des systèmes d’information géographique et du mashup*, permet d’accéder à plus de 50000 références et à 5000 reproductions numériques, dûment référencées.

L’interface permet, à l’instar de Kartenportal.ch, de naviguer par le biais d’un planisphère interactif et par la visualisation, de cibler une recherche, d’identifier une ressource, un lieu, d’accéder aux cartes correspondantes et de localiser les lieux de conservation, centres d’archives ou bibliothèques partenaires.

CartoMundi n’est pas qu’un méta-catalogue, c’est un outil, « créateur de valeur », un projet de « valorisation en ligne », qui permet d’accéder à la carte numérisée, que l’on peut consulter et manipuler.

Pour un fonds comme celui du TeTU, il existe deux principaux niveaux de « participation ». • L’annuaire international des établissements, qui permet à toute institution possédant

des cartes de décrire sa collection. Ce service, totalement gratuit, offre une indéniable visibilité à l’institution.

• Le catalogue collectif est destiné aux institutions qui désirent mettre en valeur leurs collections. Pour adhérer à cette option, une redevance annuelle est à verser.

Gérer et valoriser un fonds d’archives cartographiques à l’ère du numérique : nouveaux contextes, pratiques et perspectives Cet outil accuse toutefois son âge dans un monde technologique en constante et en rapide évolution : l’interface doit notamment être remise au goût du jour, se révélant à l’usage peu intuitive, voire rigide, en comparaison d’un outil beaucoup plus récent, tel Kartenportal.ch. Néanmoins, il s’agit d’un projet à rayonnement international, porté par l’un des pionniers de la valorisation cartographique numérique (Jean-Luc Arnaud) et qui est en voie de refonte totale grâce notamment à l’aide de l’infrastructure française « CollEx-Persée », dédiée aux projets relatifs à l’information scientifique et technique.

Ainsi, cette initiative, lorsqu’elle sera revue, constituera sans nul doute une excellente opportunité d’offrir, enfin, davantage de visibilité au fonds du TeTU. Ce sera aussi l’occasion pour ce dernier de s’inscrire au sein d’un réseau international de cartothèques, et donc de bénéficier d’une base de références et d’expériences.