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3. LES PRÉLÈVEMENTS

3.3 Le profil des chasseurs et de leur récolte

Les ventes de permis

La vente des permis de chasse à l'ours a connu des fluctuations considérables au cours des deux dernières décennies. Le nombre de permis vendus, qui était de l'ordre de 5 000 au milieu des années soixante-dix, a grimpé à 27 000 avec l'instauration d'un permis spécifique à l'ours en 1979 puis à un niveau record de près de 45 000 au début des années quatre-vingt (figure 7).

Avec la hausse du prix du permis en 1984, les ventes de permis ont chuté de 50 % et, depuis, n’ont jamais retrouvé ou même approché ce sommet historique. Le nombre de permis émis est maintenant d’environ 21 000 par an et une tendance à la baisse se fait à nouveau sentir depuis le début des années quatre-vingt-dix.

Au cours des 12 dernières années, la baisse du nombre de permis vendus s’est manifestée particulièrement auprès des résidents. Les ventes qui totalisaient 20 000 permis de 1984 à 1987 stagnent maintenant autour de 17 000 permis. À partir de la date d'achat des permis, on a pu déterminer que c’était à l’automne que la défection des résidents s’était fait sentir principalement. En effet, le nombre de permis vendus à l'automne a diminué, de 1990 à 1994, de 11 000 à 8 000 pour revenir subitement à 11 000 en 1995 (figure 8). Malgré cette baisse, les ventes de permis aux résidents sont restées légèrement plus élevées à l’automne qu’au printemps. Durant cette dernière saison, le nombre de permis vendus s’est maintenu stable autour de 7 000 à 8 000 ours.

0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Résidents

Non-résidents Total

Année

Nombre de permis

Figure 7. Évolution des ventes de permis de chasse à l’ours noir, selon la provenance des chasseurs.

0 3 000 6 000 9 000 12 000 15 000

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Année

Nombre de permis

Printemps Automne

Figure 8. Évolution, selon les saisons, des ventes de permis de chasse à l'ours noir aux résidents.

De son côté, le nombre de permis achetés par les non-résidents s’est hissé entre 1984 et 1990 de 2 600 à 4 500 permis (figure 9). Depuis 1991, le nombre de permis se maintient autour de 3 500 permis. Les trois quarts des non-résidents achètent leur permis au printemps.

0 1 000 2 000 3 000 4 000

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Année

Nombre de permis

Printemps Automne

Figure 9. Évolution, selon les saisons, des ventes de permis de chasse à l’ours noirs aux non-résidents.

La récolte de chasse

La récolte de chasse a aussi grandement évolué au cours des dernières décennies. Alors qu’elle totalisait un peu plus de 500 ours au début des années soixante-dix, la récolte n’a cessé d’évoluer pour atteindre en 1995 près de 3 700 bêtes.

Depuis 1984, on remarque une nette croissance de la récolte printanière, qui est passée de 600 à 2 300 ours, alors que la récolte d’automne oscille plus ou moins régulièrement autour d’une moyenne de 900 ours (figure 10). Les deux tiers des ours tués à la chasse proviennent maintenant du printemps, plus précisément de la période allant de la mi-mai à la mi-juin. À l’automne, environ 75 % des ours récoltés sont prélevés lors des différentes saisons de chasse aux cervidés principalement pendant la chasse à l’orignal (38 %), la période de chasse aux cervidés à l’arc (20 %) et la chasse au cerf de Virginie (17 %). Le reste des ours est abattu en début de saison et entre ces périodes. À l’automne, la chasse à l’ours est donc pratiquée de façon complémentaire à la chasse d’un autre gros gibier. L’ours ne constitue pas alors l’objectif premier de l’expédition de chasse mais serait récolté de façon accessoire. Dans certains cas, le permis de chasse à l’ours ne constituerait qu’un prétexte pour poursuivre la chasse d’un gros gibier une fois un premier abattage réalisé.

0 500 1 000 1 500 2 000 2 500

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Année

Nombre d’ours

Printemps Automne

Figure 10. Nombre d’ours noirs récoltés à la chasse depuis 1984 en fonction des saisons.

D’après les statistiques de récolte, la chasse printanière serait plus sélective envers les mâles (200 mâles pour 100 femelles) que la chasse d’automne (150 mâles pour 100 femelles). Cet écart entre les saisons est dû d’une part, à la moindre abondance de mâles dans la population suite aux prélèvements printaniers, et d’autre part, au fait qu’au printemps les chasseurs utilisent davantage la technique des appâts reconnue pour être plus sélective envers les mâles.

Des deux saisons, la chasse printanière est donc celle qui prélève la plus faible proportion de femelles.

Le succès de chasse

De 1984 à 1995, le succès moyen de chasse à l’ours a augmenté de 7 % à 17 % (figure 11).

Cette hausse s’est fait sentir autant du côté des chasseurs résidents que du côté des non-résidents. Au cours de cette période, le succès de chasse des résidents a doublé, pour passer de 6 % en 1984 à 12 % en 1995 (moyenne pour la période = 9 %) alors que celui des non-résidents a triplé, passant de 12 % à 39 % et atteignant même 43 % certaines années (moyenne pour la période = 25 %).

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Résidents

Non-résidents Moyenne

Année

Pourcentage

Figure 11. Succès de chasse établi depuis 1984 selon la provenance des chasseurs.

Cette augmentation du succès est associée à l’intérêt accru des chasseurs pour la saison printanière, période durant laquelle on utilise largement les appâts pour attirer les ours. La différence de succès entre les résidents et les non-résidents serait le reflet d’habitudes de chasse divergentes : les non-résidents utilisant plus que les résidents les services d’encadrement spécialisés pour la chasse (pourvoyeurs). De plus, les non-résidents chassent presque exclusive-ment au printemps.

Ces différences dans le comportement des chasseurs se répercutent aussi directement sur la répartition de la récolte. Les non-résidents, qui représentent environ 20 % du nombre de chasseurs, prélèvent plus de 40 % des ours. Au printemps, les non-résidents (environ 2 500 chasseurs) abattent plus d’un millier d’ours, soit presque autant que les 8 500 chasseurs résidents. À l’automne, la récolte par les non-résidents est minime. En contrepartie, la récolte de chasse des résidents (environ 2 000 ours) est répartie en parts à peu près égales entre le printemps et l’automne.

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