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Partie II. François Millet i Català, nattier et peseur au poids du Ro

Chapitre 2. Le nouveau peseur au poids du Roi (1660-1681)

Dans le premier chapitre de cette partie, nous avons vu la première partie de la trajectoire de François Millet i Català. Nous avons insisté sur son entourage familial, ses compétences professionnelles, ses prises de position dans la guerre, mais aussi sur le meurtre commis sur Ramon Coll. Une fois libéré de prison, François Millet i Català s’installe à Perpignan et commence une nouvelle vie. Après trois années d’installation, François de Sagarra l’engage comme peseur au poids du Roi. À partir de ce moment-là, une ascension rapide se met en place. Alors qu’Alícia Marcet voyait un Perpignan où les clivages socioprofessionnels auraient formé deux classes sociales, il semblerait en réalité que le contexte politique, favorable aux profrançais, aurait permis aussi au « menu peuple » de s’élever socialement. Par quels moyens ? Faut-il des « prérequis » particuliers ? Quels sont les choix et les opportunités offertes ?

2.1) L’installation de François Millet i Català à Perpignan

(1660-1663)

Dès sa sortie de prison en 1660, après plusieurs mois de détention, il s’installe à Perpignan avec sa famille, composée certainement de sa femme et de sa fille. Comment se passe son installation à Perpignan ? Où loge-t-il ?

Une installation sans problème judiciaire

En 1681, plusieurs voisins de François Millet i Català témoignent de son installation à Perpignan en 1660. Miquel Serra possédait une maison dans la rue de la Tapineria et il a vu qu’après l’année 1660, François Millet i Català fut libéré des prisons royales et s’est installé à Perpignan395. D’ailleurs, selon l’auditionné, cette installation n’a aucunement gêné les officiers de justice et François Millet i Català s’est installé « pacifiquement ». Les autres auditionnés, voisins de la maison de François Millet i Català, apportent le même témoignage : vui he vist

que dit Catala ha viscut ab sa família ab molta quietut sens ser-ne estat impedit per ningun official396 ; ou encore : sens que ningun officiál de justícia lo haja ni ha inquietat ni pertubada sa llibertat397. Ces témoignages sont unanimes, aucun officier de justice ne l’a empêché de

395 [...] jo possehesc una casa situada en la present vila al carrer de la Tapineria [...] y he vist qu’aprés de l’any

mil sis cents sexanta que lo dit Català fonc elargit de les presons reals de la present vila de Perpinyà establí son domicili en dita present vila de Perpinyà. ADPO, 2B 1737, procès d’Anna Coll, veuve de Ramon Coll, contre

François Millet i Català, audition de Miquel Serra, le 8 juin 1681, fol. 35.

396 Id., Francisco Gelabert, mestre blanquer, le 8 juin 1681, fol. 37. 397 Id., Jaume Nostens, tender, le 8 juin 1681, fol. 37v-38.

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s’installer, aucune audition n’explique clairement pourquoi il n’a pas été inquiété. D’ailleurs, était-ce une libération illégale ? Les informations données par les témoins n’indiquent à aucun moment des liens privilégiés avec François de Sagarra. Comment et pourquoi a-t-il été disculpé de ses problèmes judiciaires ? Quelle est la toile de fond de cette affaire ? Était-ce une nouvelle fois grâce à François de Sagarra que François Millet i Català est libéré de prison ? En l’état, la question ne peut être traitée, mais elle restera présente tout au long de sa trajectoire personnelle. Quelques indications permettent de détailler son installation.

Le retour à la maison de son père

Après sa sortie de prison, en 1660, François Millet i Català s’installe à Perpignan à la rue de la Tapinaria, aujourd’hui rue Victor Mirabeau, perpendiculaire à la rue de Barre, proche du poids du Roi et rattachée à la paroisse Saint-Jean398. Si l’on s’en réfère à la carte ci-dessous, le logement devait se situer entre la rue de la Barre et la place de la Liberté (nom actuel de la place, voir encadré bleu)399. Il s’agit de la maison héritée de son père : […] al dit Francesch

Millet i Català y sap molt bé que alguns anys no fa pesador de la casa del pes del Rei, tenia una casa situada en la present vila […] que foren de Rafel Millet i Català, son pare400. Ce que François Millet i Català approuve dans son audition : Ha dit senyor antes que jo no exercicí la

funció de pesador en dita casa del pes del Rey, tenia ja de mos pares una casa401. En effet,

François Millet i Català devait devenir l’héritier universel à la mort de sa mère et il aurait alors hérité des biens immeubles de son père402. La mère de François Millet i Català serait décédée en 1660 ou quelques années auparavant pour qu’il indique que son héritage vient de « ses parents » ? Si c’est le cas, François Millet i Català a reçu l’ensemble des biens de son père. Mais les biens hérités ne se limitent pas à cette maison.

398 Benjamin MARTY, « Habitations et intérieurs des gens de métiers à Perpignan au début du XVIIe siècle » dans

Gilbert LARGUIER (ed.), Métiers et gens de métiers en Roussillon et en Languedoc XVIIe-XVIIIe siècles,

Perpignan, PUP, 2009, p. 45.

399 Antoine de Roux, Perpignan à la fin du XVIIe siècle : le plan en relief de 1686, Paris, Caisse nationale des

monuments et des sites, Mission d’aménagement du Musée des plans-reliefs, 1990, 64 p.

400 ADPO, 1Bp 722, procès du procureur général du Roi contre François Millet i Català, en appel, audition de

Francesc Gelabert, fol. 150.

401 Id., audition de François Millet i Català, le 22 janvier 1682, paragraphe 10, fol. 110v.

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Carte 3. Localisation approximative de la maison de François Millet i Català lors de son installation en 1660 à Perpignan.

Il obtient également de son père plusieurs terrains dont la situation géographique est floue. Les témoignages sur le nombre de terrains sont discordants. Selon Joseph Pons, qui connaissait François Millet i Català depuis plusieurs années avant qu’il ne devienne peseur au poids du Roi, Millet i Català ne possédait qu’une vigne et des olivettes403. Cependant, Francesc Gelabert, mari de la cousine germaine de François Millet i Català404, précise que ce dernier possédait non pas une, mais trois vignes qu’il reçut de son père405. Quant à Jaume Nostens, voisin et ami406 de François Millet i Català, il indique que deux vignes étaient situées autour de Perpignan et une autre à Vallauia et qu’il les possédait avant qu’il n’accède au poids du Roi407. Lors de son audition, François Millet i Català indique qu’il hérite de ses parents de trois vignes408. On constate que les olivettes mentionnées par Joseph Pons ne se retrouvent dans aucun des témoignages. Est-ce une information secondaire ? Une complantation de vignes et

403 ADPO, 1Bp 722, procès du procureur général du Roi contre François Millet i Català, en appel, audition de

Joseph Pons, mercader, le 14 janvier 1682, fol. 91.

404 Est-ce le mari d’Antònia Millet i Català, fille de Jaume Millet i Català ?

405 ADPO, 1Bp 722, procès du procureur général du Roi contre François Millet i Català, en appel, en appel, audition

de Francesc Gelabert, le 24 avril 1682, fol. 150.

406 Ha dit jo me anomeno Jaume Nostens só tender habitant en la present vila de edat de cinquanta set anys conec

molt be dit Francesc Millet i Català que som veïns y amics, Id., en appel, audition de Jaume Nostens, tender, le 24

avril 1682, fol. 149.

407 y tres vinyes situades en lo terme de la vila los dos y l’altre a la Vallauia en los quals vinyes, Id. 408 Id., en appel, audition de François Millet i Català, le 2 janvier 1682, fol. 109.

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d’olivettes dans un des terrains ? D’ailleurs, est-ce que cet héritage est important ? Peut-on établir un niveau de richesse avec ces informations ?

Posséder une maison : un signe de richesse ?

Posséder une maison et quelques vignes ne serait pas un signe de richesse tant au XVIIe qu’au XVIIIe siècle. D’abord la série de guerres, d’épidémies et la famine qui a frappé le Roussillon dans la première moitié du XVIIe siècle, a réduit de moitié la population de Perpignan, ce qui a laissé aux survivants la possibilité d’acheter des propriétés409. Jérôme Chastan indique que « l’accès à la propriété n’est pas exclusivement lié à la richesse »410 au XVIIIe siècle, si bien qu’il retrouve par exemple un domestique propriétaire de deux maisons411. Au XVIIIe siècle, sur 2 144 maisons à Perpignan, 559 se situent dans la paroisse Saint-Jean et 462 personnes sont propriétaires de leur bien (82,9%), ce qui est supérieur à la moyenne, qui se situe à 80,9%, mais inférieur à la valeur maximum, détenue par la paroisse Saint-Jacques, qui est de 85,6%412. Jérôme Chastan indique également qu’il n’y aurait pas de corrélation entre la catégorie socioprofessionnelle et la possession de biens immeubles. Il existe bien un intérêt des aristocrates locaux pour le foncier et les professions de justice, mais pas des hommes de la haute administration qui sont « plus lourdement imposés [et qui] présentent un dynamisme foncier (rapport entre nombre de maisons et nombre de propriétaires) moins important que celui des

mercaders, moins riches, au patrimoine quasi équivalent à celui des artisans de l’équipement et

du bâtiment »413. Est-ce que ce dynamisme foncier est dû au fait que ces hommes de la haute administration ne seraient pas habitants de Perpignan et ne jouiraient pas d’un statut fiscal favorable ? Quant à la « hiérarchie entre métiers », Jérôme Chastan précise « qu’une grande partie des maisons était détenue par les artisans, jardiniers et brassiers »414. Mais plusieurs types de maisons existaient, il pouvait s’agir de maison avec par exemple au rez-de-chaussée une boutique. Est-ce que Rafel Millet i Català a acheté ou hérité de cette maison ? Est-ce à un moment où le marché immobilier était favorable ? Et est-ce que cette maison était seulement utilisée pour habiter ? Le testament de Rafel Millet i Català ne permet pas d’en savoir davantage

409 Jérôme CHASTAN, « Métiers et propriété à Perpignan au XVIIIe siècle : une géographie socioprofessionnelle »

dans Métiers et gens de métiers en Roussillon et en Languedoc XVIIe-XVIIIe siècle, Perpignan, PUP, 2009, p. 23.

410 Ibid., p. 27. 411 Ibid., p. 26. 412 Ibid. 413 Ibid., p. 29. 414 Ibid., p. 30.

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sur la maison et son mobilier. Mais, on sait, par l’intermédiaire des procès, que François Millet i Català tenait boutique au rez-de-chaussée.

L’entretien des terres agricoles et la réouverture de la boutique de son père

Posséder des terres et les entretenir étaient chose commune chez les nattiers à l’époque moderne. Carmen Riu de Martín explique qu’au XVe siècle, « Era habitual fer més d’una

activitat, i també cultivar les terres i obtenir-ne un rèdit »415. Retrouve-t-on une chose similaire au XVIIe siècle ? François Millet i Català cultivait-il ses terrains ? Si cela semble « normal » pour un nattier, l’était-ce pour d’autres corps de métiers ?

Au moment de son installation, les témoins proches de François Millet i Català indiquent que Millet i Català a tenu boutique d’esparter : he vist que dit Millet y Català ha fet son domicili

y estada en dita sa casa treballant de son ofici, o bé fent treballar tenint botiga parada de esparter416 ; establí son domicili en dita present vila de Perpinyà y en la mateixa casa a hont vuy té sa botiga oberta y parada417. François Millet i Català tenait sa boutique de nattier en bas de sa maison et parfois, il faisait travailler dans cette boutique. Quel était le besoin de faire sous-traiter son travail à quelqu’un d’autre ? Était-il occupé autre part ? Tenir boutique en bas de sa maison était commun au XVIIe siècle. Benjamin Marty, indique, pour le début du XVIIe siècle, que « 85% des artisans perpignanais avaient installé leur atelier-boutique au rez-de- chaussée de la maison qu’ils occupaient »418. Il est à noter que la paroisse Saint-Jean est un lieu privilégié à Perpignan et rassemble les lieux du pouvoir et du commerce, c’est le secteur le plus riche même si la part des métiers liés à l’artisanat est forte. Grâce aux témoignages par l’intérmédiaire des procès, il est possible de connaitre le voisinage de François Millet i Català et de tenter de créer une géographie socioprofessionnelle.

Le voisinage : révélateur d’une géographie socioprofessionnelle ?

415 Carmen RIU DE MARTÍN, « Els esparters » dans Lluís JOU I MIRABENT (ed.), Estudis històrics i documents

dels arxius de protocols, Barcelona, Fundació Noguera, Collegi de notaris de Catalunya, 2012, vol. XXX, p. 133.

416 ADPO, 2B 1737, procès d’Anna Coll, veuve de Ramon Coll, contre François Millet i Català, audition de Miquel

Serra, le 8 juin 1681, fol. 36.

417 Id., audition de Francisco Badia, mestre sabater, le 8 juin 1681, fol. 36v-37.

418 B. MARTY, « Habitations et intérieurs des gens de métiers à Perpignan au début du XVIIe siècle », art cit,

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À côté de sa maison vivaient Francisco Badia sabater419, Miquel Serra mercader420, Jaume Nostens tender421. Deux des trois voisins pratiquent un métier de l’artisanat, et donc considéré dans la main mineure. En revanche, Miquel Serra est mercader, métier lié au commerce et qui peut prétendre à la main moyenne ou majeure. Il existait des quartiers « aisés », par exemple la paroisse Saint Jean rassemblait plus de métiers le tertiaire que la paroisse Saint-Jacques. Néanmoins, il existait un certain « mélange » dans le voisinage proche, comme nous pouvons le voir précédemment, Miquel Serra, mercader, habitait à côté la maison de François Millet i Català.

Rappelons que la rue de la Tapineria se situe dans la paroisse Saint-Jean et donc dans le secteur riche de Perpignan. Une étude réalisée sur la période 1600-1610 par Benjamin Marty, sur un échantillon de 86 inventaires après-décès, a permis de recréer une géographie par type de métier. On constate d’abord dans la localisation des métiers que la paroisse Saint-Jean possède une représentation plus forte des métiers du textile (9 références sur 25, soit 36%), de l’alimentation (6 références sur 25, soit 24%). Viennent en troisième lieu les métiers du cuir (5 références sur 25, soit 20%), puis du métal (3 références sur 25, soit 12%) et du bois (1 référence sur 25, soit 4%)422. Les métiers du tertiaire étaient plus représentés dans la Paroisse Saint-Jean que dans les paroisses de Saint-Jacques, de Saint-Mathieu ou de la Real. Les métiers du textile en particulier sont plus importants dans la paroisse Saint-Jean et ces métiers sont mieux représentés dans les statuts socioprofessionnels. Une nouvelle fois on constate alors que la paroisse Saint-Jean rassemblerait des personnes plus aisées que les autres paroisses. Cependant, il serait nécessaire de connaitre la date d’achat de la maison de son père pour savoir si ce dernier a hérité de cette maison, ou s’il a apporté un patrimoine financier important ou non pour l’achat de la maison, ou encore s’il a profité du contexte de « désertification » dans les années 1630 par exemple, lui permettant d’accéder à la propriété à moindre coût. Les informations sur l’état de la maison, la superficie, etc. permettraient également de faire une estimation cependant rien n'est indiqué dans le testament. Si nous ne pouvons pas répondre à cette question en l’état, il est

419 […] jo testimoni ha quaranta dos anys y mes que tinch y possehesch una casa situada en la present vila al

carrech de la Tapinaria costat per costat de la casa de Francesch Millet y Català esparter de la present vila […],

ADPO, 1Bp 722, procès du procureur général du Roi contre François Millet i Català, audition de Francisco Badia, fol. 35v.

420 […] ha vint y un any que habito al carrer nomenat de la Tapineria en lo qual carrer te sa casa Francesch

Millet y Cathalà esparter de la p[resent] vila […], id., audition de Miquel Serra, fol. 35.

421 […] ha dich saber per haver vint y nou anys ha que habito en lo carrer de la Tapineria en la present vila […],

ADPO, id., en appel, audition de Jaume Nostens, fol. 37.

422 Voir tableau n°3 dans B. MARTY, « Habitations et intérieurs des gens de métiers à Perpignan au début du

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possible de questionner le niveau de vie de François Millet i Català entre 1660 et 1663, pour tenter de connaitre sa situation financière.

Un homme de peu de prétention ?

Les témoignages tant de son entourage direct que des habitants de Perpignan sont unanimes : François Millet i Català était quelqu’un de peu de prétention entre 1660 et 1663. Par exemple, Joseph Pons décrit François Millet i Català qui « era reputat per hom de poca

comoditats »423. Néanmoins, il aurait tout de même bien gagné sa vie grâce à sa boutique de nattier « ha vist que antes no fa pesador del pes del Rey guanyava molts diners de son ofici de

esparter perquè a les hores hi havia molts pocs esparters en la present vila y haver aquell fet més negoci que tots los demés casi jamés »424. Selon Jaume Nostens, il y avait peu de nattiers à Perpignan avant 1660. Est-ce que cette pénurie de nattiers serait due à la guerre et aux épidémies ? Est-ce pour cette raison que Francisco Cornellas, nattier, originaire de Vic, s’est installé à Perpignan au milieu du XVIIe siècle ?425 Francesc Gelabert rejoint les propos de Jaume Nostens « així mateix veu qu’a les hores lo dit Català guanyava molts diners a la botiga

per tenir-la ben provehïda »426. Selon Francesc Gelabert, c’est grâce à sa boutique, qui était bien entretenue et fournie en marchandises, que François Millet i Català aurait gagné de l’argent. Combien a-t-il gagné ? Est-ce un enrichissement important ? Aucun autre document ne précise ces informations. En revanche, des liens d’amitié, de « familiarités », permettraient de faire le portrait d’un nattier possédant un réseau relationnel au-delà de toute attente.

Deux enfants et un parrainage révélateur d’un puissant réseau social

Un an après sa sortie de prison, François Millet i Català et sa femme, Anna, eurent leur premier enfant, Maria. Cette dernière est baptisée à la paroisse Saint-Jean le 27 mars 1659427. Elle reçoit comme parrain le noble Emmanuel d’Auix. Celui-ci est originaire de Perpignan, et ayant combattu dans la cavalerie française lors des sièges d’Ille, d’Argelès, d’Elne et de Millas et lors des combats de Corneilla-del-Vercol et Montjuïc. Selon l’abbé Capeille il obtient, en 1642 par Urbain de Brézé428, le titre de capitaine général de Catalogne, Roussillon et Cerdagne,

423 ADPO, 1Bp 722, procès du procureur général du Roi contre François Millet i Català, en appel, Joseph Pons, 14

janvier 1682, fol. 91v-93.

424 Id., en appel, Jaume Nostens, le 24 avril 1682, fol. 149v.

425 Ha dit jo me anomeno Francisco Cornellas, mon ofici és sparter, só natural de Vic y habito en la present vila

molts anys, Id., en appel, Francisco Cornellas, le 20 janvier 1682, fol 106.

426 Id., en appel, Francesc Gelabert, le 24 avril 1682, fol. 150.

427 ADPO, 112EDT 838, baptême de Maria Millet i Català, le 27 mars 1659, fol. 137.

428 Urbain de Brézé était un Français qui a combattu en Roussillon et qui était en 1641 vice-roi de Catalogne durant

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qui le plaça au rang de noble. En 1660, il fut consul de Perpignan. Jusqu’en 1665, il resta impliqué au service de l’armée française en étant à la tête d’un régiment de cavalerie étrangère. Le 25 juin 1665, il mourut noyé dans l’étang de Nyls429. Il s’agit d’un profrançais ayant profité de la guerre pour obtenir un statut social plus élevé. Comment François Millet i Català le connaissait-il ? Depuis combien de temps s’était-il rangé du côté profrançais ? Quant à la marraine, son nom est déjà apparu auparavant, il s’agit d’Isabel de Sagarra, fille de François de Sagarra. Isabel, sa première fille, devient prieure des chanoinesses au Saint-Sauveur430. Comment l’a-t-il connue ? Quels sont les liens qui unissent François Millet i Català et la fille de François de Sagarra ? Les liens de parenté spirituels avec la famille de Sagarra ne sont pas pour autant terminés.

Le second enfant de François et Anna Millet i Català, François, est baptisé le 4 novembre 1661 à la paroisse Saint-Jean. La marraine de François n’est autre que la señora Francisca de Sagarra i Ferrer, femme de François de Sagarra. À nouveau, un enfant de François Millet i Català reçoit comme marraine un membre de la famille de Sagarra. Quant au parrain, il s’agit

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