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le Frottis Mince (FM)

Dans le document Paludisme d’importation : cas du Maroc (Page 35-42)

IV.2. SYMTOMATOLOGIE COMMUNE

V.2. DIAGNOSTIC PARASITOLOGIQUE [73]

1. le Frottis Mince (FM)

Le frottis mince (FM) (1-1,5μL de sang étalé sur 250-600 mm2) est la méthode de référence pour l’étude morphologique des hématozoaires et pour le diagnostic différentiel entre les espèces plasmodiales [75]. Il est coloré selon la

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L’examen du frottis doit permettre de reconnaître l’hématozoaire, d’en préciser l’espèce et le stade de développement et d’en apprécier la quantité [76]

. Les parasites sont retrouvés à l’intérieur des globules rouges formés d’un noyau coloré en rouge et d’un cytoplasme bleu. Ils contiennent des pigments bruns noirâtres dans le cytoplasme (pigment malarique), et dans le cytoplasme de l’hématie parasitée se trouvent les granulations de Schüffner ou les taches de Maurer selon l’espèce plasmodiale [75].

Les critères d’identification de l’espèce en cause sont principalement (figure 7) :

La taille et la forme de l’hématie parasitée,

La présence ou non des grains de Schüffner ou de taches de Maurer, Certains aspects morphologiques spécifiques d’espèce.

Le FM présente l’avantage par rapport à la goutte épaisse de mieux quantifier l’importance de la parasitémie [77]

.

Il existe des kits de coloration rapide équivalente à celle du MGG : RAL 555, Hémacolor, Diffquick, qu’ayant une qualité suffisante pour un diagnostic de routine.

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Figure 7 : Diagnostic du paludisme : Plasmodium à divers stades. Aspects sur

38 2. La Goutte Épaisse (GE)

Elle consiste à examiner quelques µl de sang après hémolyse des globules rouges et coloration selon la méthode de Giemsa. La sensibilité de cette technique est de 10 à 20 hématies parasitées par microlitres de sang [77]. Cette sensibilité est de 10 à 20 fois supérieure à celle du FM [75].

Les parasites sont cependant plus difficiles à identifier et leurs rapports avec les hématies parasitées ont disparu avec la lyse de ces dernières. Seuls les leucocytes et les parasites sont visibles [76].

La réalisation de la GE est un peu délicate et nécessite une bonne expérience pour la lecture, mais elle reste la technique de référence pour l’OMS dans le diagnostic du paludisme [75].

3. La Goutte Epaisse Rapide (GER)

Elle demande, en plus du matériel de base, une étuve, un four à micro-ondes et un sèche-cheveux. La sensibilité de cette technique est la même que la GE mais seulement quinze minutes de préparation sont ici nécessaires. Le préparateur et le lecteur doivent être expérimentés [79].

B / Nouvelles techniques :

1. Le QBC™ (Quantitative Buffy Coat distribué par Seroa-Monaco)

La technique QBC combine une centrifugation et coloration fluorescente des acides nucléiques par l'acridine orange. Elle permet la visualisation des

Plasmodiums entre les couches d’hématies d’une part, et de leucocytes et

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P.falciparum est élevée, supérieure à 93%. Elle chute à 52% pour les infections

causées par les autres espèces plasmodiales, surtout s’il s’agit de formes avancées dans leur cycle parasitaire. C’est une technique rapide mais nécessite un matériel complexe et un expérimentateur habitué, notamment pour faire un diagnostic d’espèce [80, 81]

.

2. Techniques de détection du parasite: Tests

immunochromatographiques

2.1. La détection d’antigène par test rapide

Il s’agit des trousses de détection prêtes à l’emploi qui permettent en quelques minutes et sans matériel particulier de mettre en évidence la présence du plasmodium. La détection d’antigènes parasitaires se fait par immunocapture à l’aide des bandelettes réactives sensibilisées par des anticorps monoclonaux spécifiques : HRP2 (Histidin Rich Protein 2) de Plasmodium falciparum, pf-LDH (Plasmodium falciparum Lactate Déshydrogénase), pv-pf-LDH (Plasmodium

vivax Lactate Déshydrogénase), anticorps anti-aldolase. En pratique, une goutte

de sang veineux est déposée sur la bandelette. Après un délai de révélation, des bandes de précipitation apparaissent signant la présence de Plasmodium

falciparum ou P. vivax. Cet outil, simple d’utilisation et d’interprétation ne doit

jamais être utilisé isolément. Sa sensibilité et sa spécificité, notamment pour

Plasmodium ovale, quelles que soient les marques ne sont jamais de 100 % [77, 81 82]

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2.2. La détection du génome de Plasmodium par biologie moléculaire (PCR)

Elle est pratiquée par quelques laboratoires très spécialisés et permet de mettre en évidence des parasitémies extrêmement faibles (0,001 à 0,3 parasites par microlitre). Coûteuse, elle est surtout réservée à des objectifs précis : confirmer une identification d’espèce ou un polyparasitisme et mener des études épidémiologiques [83].

C / Sérologie

Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour déceler la présence d’anticorps antipalustres dans le sang. Ainsi, on peut citer :

- L’immunofluorescence, - L’hémagglutination,

- Enzyme-linked Immunosorbent Assay (ELISA), - Immunotransfert [80].

Ces différentes techniques n'ont pas d'intérêt pour un diagnostic d'urgence. La sérologie est surtout utilisée sur le plan épidémiologique et pour le diagnostic de certaines formes cliniques tel le Paludisme viscéral évolutif, au cours duquel le taux d'anticorps est très élevé.

VI. TRAITEMENT [84]

La prise en charge thérapeutique du paludisme à Plasmodium malariae,

ovale et vivax est bien codifiée et l’évolution de leurs formes est généralement bénigne. À l’inverse, la lourde mortalité du paludismeà Plasmodium falciparum,

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estimée à plus de 2 millions de décès par an, impose un traitement précoce et adapté.

VI.1. MOYENS

L’arsenal thérapeutique disponible dans le traitement et la prophylaxie du paludisme est large (Tableau II).

1. Quinine

Alcaloïde extrait de l’écorce de quinquina se concentrant moins efficacement que la chloroquine dans les vacuoles digestives acides (action lysosomotrope) du trophozoïte érythrocytaire. Elle est peu active sur les schizontes âgés sanguins, les gamétocytes matures et les stades préérythrocytaires [85].

L’administration orale de quinine est parfois mal tolérée. Les effets secondaires, connus sous le terme de « cinchonisme », associent acouphènes et hypoacousie [86], sensations vertigineuses, phosphènes, céphalées, nausées. Administrée par voie intraveineuse (perfusion lente) ou intramusculaire, la quinine peut provoquer des complications cardiovasculaires, troubles de la conduction, du rythme cardiaque, défaillance ventriculaire, lors d’injections trop rapides ou à doses trop élevées [87, 88, 89, 90]. La quinine favorise surtout la libération d’insuline et peut provoquer l’apparition d’accidents hypoglycémiques [91], en particulier lors du coma prolongé ou chez la femme enceinte et l’enfant. La quinine est contre indiqué en cas d’antécédents de fièvre bilieuse hémoglobinurique, allergie et troubles de conduction de haut degré.

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Dans le document Paludisme d’importation : cas du Maroc (Page 35-42)

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