Il n’y a pas un, mais des modes de formation en e‐learning ou foad ; les mises en œuvre sont multiples et polymorphes. G Glikman (2002) donne ainsi la définition du e‐learning : «tout dispositif de formation qui utilise un réseau local, étendu ou internet pour diffuser, ou interagir ou communiquer ». Est inclus l’enseignement à distance en environnement distribué, hors enseignement par correspondance classique (envoi de courrier par la poste), l’accès à des ressources par téléchargement ou en consultation sur internet.
La définition donnée par le collectif de Chasseneuil en 20006, reflète bien la difficulté des acteurs à proposer un concept «objectif» au sens premier du terme :
« Une formation ouverte et à distance (FOAD) est un dispositif organisé, finalisé, reconnu comme tel par les acteurs ; qui prend en compte la singularité des personnes dans leurs dimensions individuelles et collectives ; et repose sur des situations d’apprentissage complémentaires et plurielles en terme de temps, de lieux, de médiations pédagogiques humaines et technologiques, et de ressources».7 En prenant en compte des appréciations subjectives, cette définition consensuelle si elle a le mérite de fédérer n’est pas nécessairement limpide pour les non initiés.
Une formation ouverte et à distance pourra être une formation mixte, c’est‐à‐dire en partie utilisatrice des TIC et en partie en présence. On parlera alors de « blended Learning ». Ce n’est pas cette modalité dont il est question ici car elle ne lève pas complètement la contrainte de lieu et de temps et impose sur le moment en présence une unité de temps et de lieu.
La Direction Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DGEFP), propose elle, une définition plus opérationnelle : « Une Formation Ouverte et à Distance est (...) un dispositif souple de formation organisé en fonction de besoins individuels ou collectifs (individus, entreprises, territoires). Elle comporte des apprentissages individualisés et
6 Le collectif de Chasseneuil voit le jour à l’occasion de la mise en place d’une série de rencontres effectuées à Chasseneuil en France sous la responsabilité de Philippe Carré et regroupant quinze spécialistes français de la foad. De décembre 1999 à mars 2000, ils vont confronter leur travaux et réflexion et rédiger un texte de synthèse connu comme « conférence de consensus »
l'accès à des ressources et compétences locales ou à distance. Elle n'est pas exécutée nécessairement sous le contrôle permanent d'un formateur"8.
Un élément important mérite d’être souligné dans cette dernière définition : la foad n’est pas la mise en ligne ou la pratique d’un logiciel d’auto‐formation. Pour que l’activité soit reconnue comme une activité de formation, il faut un accompagnement pédagogique qui pourra se faire sous différentes formes. Dans la définition de la DGEFP, on parle de présence permanente de formateur. Il convient bien d’insister : la foad ne se passe pas de l’intervention d’un formateur.
Une formation en e‐learning est un produit technologique et pédagogique à la rencontre d’un public dont le but est d’atteindre des objectifs de formation.
Dans notre étude, il est question de dispositifs permettant à des individus de se former via les technologies d’internet (e‐learning) sans contrainte de temps, ou autrement dit de formation ouverte et à distance utilisant exclusivement les technologies d’internet comme vecteur de la formation. Il s’agit de dispositifs asynchrones, l’étudiant se formant au moment de la journée qui lui convient et dans le lieu qui lui convient (à condition, bien entendu de disposer d’un terminal et d’internet).
Au niveau factuel, deux caractéristiques particularisent ce type de formation :
La distance : la notion de formation à distance est d’origine canadienne. Elle remonte aux
années 1980. Cette terminologie est plutôt utilisée dans le cadre de la formation continue (à distinguer de la formation initiale qui renvoie à des notions de scolarité), du monde professionnel, de l’entreprise et des organismes de formation. La formation à distance (FAD) intègre deux notions distinctes : celle d’enseignement à distance et celle d’apprentissage à distance. En effet si «l’enseignement» n’implique pas nécessairement que l’apprenant «apprenne» (système scolaire), l’apprentissage dépend d’abord et avant tout de l’apprenant et de sa motivation. Elle s’adresse à des étudiants géographiquement distants qui ne peuvent se déplacer pour aller sur le lieu de formation. 8 Extrait de la CIRCULAIRE DGEFP n°2001/22 du 20 juillet 2001 relative aux formations ouvertes et/ou à distance « FOAD » (cf. Circulaire DGEFP du 20 juillet 2001)
L’ouverture : c’est un terme qui a très tôt été utilisé, mais avec la signification de formation
ne nécessitant pas de pré‐requis (diplôme). Le sens a ensuite glissé pour se rapprocher de la notion de flexibilité que nous connaissons aujourd’hui. On peut citer la définition en 1991 de la commission européenne « toute forme d’étude dont certains aspects souples la rendent plus accessible aux étudiants que les cours traditionnellement offerts dans les centres d’enseignement et de formation9.» Cela se traduit par la proposition de parcours souples de formation avec modularisation personnalisée de la formation et possibilité de la suivre sans contrainte de temps (dispositifs de formation asynchrone), on parlera aussi de formation à rythme approprié.
L’apprenant devient acteur de sa formation : on parle désormais de formation et moins d’enseignement. En effet, les dispositifs utilisateurs des technologies de l’internet peuvent enfin réunir deux dimensions : la dimension enseignement (action de l’enseignant) et la dimension apprentissage (relève de l’apprenant) avec l’ouverture à de nouvelles perspectives pédagogiques au travers notamment des plateformes pédagogiques (LMS : Learning management système) qui permettent la construction collaborative des savoirs. L’apprenant à distance n’est plus isolé : il est en communication avec ses pairs et il devient acteur de son cursus de formation.
1.1.1 Les conditions de réalisation
Modalité particulière de formation (innovation pour beaucoup d’institutions universitaires), la mise en œuvre du e‐learning est dépendante du type d’organisation dans laquelle elle s’insère en faisant de la vision stratégique de l’établissement un élément clé de son existence.
1.1.1.1 Les infrastructures externes
Pendant longtemps, il a été évident de penser que le e‐learning nécessitait un bon niveau d’équipement en terme d’infrastructures technologiques, c’est‐à‐dire d’équipements en
réseaux électrique ou internet. On a ainsi beaucoup parlé de fracture numérique pour les pays ne bénéficiant pas d’infrastructures telles que le câble, puisque c’est cette technologie sur laquelle s’est appuyé le développement d’internet et qui a été principalement utilisée par des Etats en pointe de la technologie comme les Etats‐Unis ou la Grande Bretagne. En effet, il y a plus de vingt ans, ces infrastructures ont été un préalable à toute formation en e‐learning : sans électricité et sans réseau internet, ce type de dispositif était tout simplement impossible à mettre en œuvre. C’est d’ailleurs encore une des contraintes à laquelle doivent faire face notamment les étudiants d’Afrique subsaharienne : l’instabilité des réseaux (les coupures peuvent aller parfois jusqu’à une, voire deux semaines), sans parler des coûts élevés de connexions. Dans de nombreux pays encore la fracture numérique, voire technologique est une réalité et les utilisateurs d’internet apparaissent comme des privilégiés. D’après les chiffres 2012 de la banque mondiale, les utilisateurs d’internet étaient en pourcentage 83% en France ; 19,2% au Sénégal ; 5,7% au Cameroun et 3,7% au Burkina Faso…
Cependant, on remarque l’action de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) qui tente avec ses campus numériques francophones de mettre à disposition des locaux équipés pour les étudiants inscrits aux formations qu’elle soutient afin de lever ces contraintes technologiques. Carte 1 : utilisateurs d'internet dans le monde selon la Banque Mondiale, chiffres 20092013 Source : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/IT.NET.USER.P2/countries?display=map 10 10 consultée en août 2013
Sur la carte, on voit que les pays de l’OCDE apparaissent nettement différenciés avec les taux d’utilisateurs les plus importants.
Cependant, les avancées technologiques permettent de plus en plus de s’affranchir des réseaux câblés. Ainsi, on peut citer, pour la production d’électricité des centrales mobiles telles que les panneaux solaires, ou la recharge manuelle telle que l’avait imaginée le Massassuchet Institut of Technologie avec l’OLPC (One Latop Per Child). Pour ce qui est de la liaison internet, l’usage du satellite permet de s’affranchir du câble dans les régions inaccessibles (à condition que la région de destination en ait les moyens, ce qui devient du coup une contrainte financière).
Il n’en demeure pas moins que le confort d’utilisation réside dans la constance de fonctionnement des moyens et des réseaux et qu’il suffit qu’il y ait un événement tel qu’une panne d’électricité, une rupture de câble sous‐marin ou une coupure internet pour que le système qui n’a pas prévu d’alternative ne fonctionne plus.
Toutefois, l’état de l’équipement en terme d’infrastructure devient de moins en moins un obstacle. Des solutions technologiques existent. Le plus grand frein n’est pas à vrai dire la technologie mais l’usage. Si les personnes ne sont pas informées et ne sont pas formées aux possibilités qu’une technologie peut leur apporter en termes de réponse à un besoin, elles ne l’utiliseront pas.
1.1.1.2 Les équipements internes
Ils vont se situer soit au sein des établissements de formation, soit au niveau du récepteur (individu ou institution dans certaines configurations). A. Du côté de l’établissement Il est difficile actuellement de parler de formation ouverte et à distance sans parler de plate‐ forme pédagogique ou LMS (Learning management système). Ces logiciels installés sur des serveurs informatiques locaux permettent aux apprenants d’accéder à la formation en se connectant sur le web.« Une plate‐forme de formation ouverte et à distance est un logiciel qui assiste la conduite et la gestion des formations à distances. Ce type de logiciel regroupe les outils nécessaires aux trois principaux utilisateurs d’une plate‐forme : le formateur, l’apprenant, l’administrateur. C’est un dispositif qui a pour finalité la consultation de ressources pédagogiques à distance, l’individualisation des formations et le télé‐tutorat.»11.
L’installation du logiciel proprement dit ne nécessite pas énormément de mémoire sur le disque dur. Mais c’est le nombre d’utilisateurs, le type d’activités et de fichiers que la plateforme devra supporter, qui conditionneront le volume d’espace nécessaire. D’où la nécessaire anticipation pour un fonctionnement optimal.
On en dénombre actuellement environ 300 qui sont Open Source (possibilité de libre distribution et, d’accès au code source et travaux dérivés). Parmi les plus utilisés dans l’enseignement supérieur on citera Moodle (Modular Object‐Oriented Dynamic Learning Environment), Claroline, Ganesha, Dokeo, etc. Le principal avantage d’opter pour ce type de solution est, qu’en faisant partie d’une communauté d’utilisateurs il est possible de bénéficier gratuitement des nouveaux développements que la communauté effectue régulièrement.
Les LMS sont accessibles par internet en suivant une adresse URL12, ou trivialement adresse web. La plupart d’entre elles nécessitent une authentification pour les utilisateurs : identifiant et mot de passe. De plus en plus elles n’apparaissent plus comme un service exclusif des dispositifs de formation e‐learning. Elles sont de plus en plus utilisées dans les formations en présentiel (on parle de présentiel enrichi) permettant un accès à un certain nombre de ressources numériques. Elles sont aussi susceptibles de proposer des activités interactives en dehors des cours (forum, chat, etc.). Ainsi, leur entretien et leur mise à jour peuvent être supportés financièrement par l’ensemble de l’établissement de formation.
Les profils d’utilisateurs : L’environnement de travail des personnes connectées à la
plateforme est fonction du rôle (ou profil) qui leur a été attribué. On distingue les différents profils suivants :
11 http://fr.scribd.com/doc/52921739/utilisat (consulté en août 2013)
Le coordinateur : il gère les inscriptions, programme les cours et séminaires, établit le suivi de la formation, programme les temps de réunion synchrone et autres activités synchrones ou asynchrones. L’enseignant auteur : il conçoit les cours, les produit à l'aide de l'outil d'édition intégré, ou par des outils externes d'édition de contenu. L’enseignant tuteur : le tuteur est la personne qui effectue le suivi pédagogique des groupes d'étudiants dans les séminaires et équipes. Il donne les consignes de travail, il apporte son soutien sur les points de cours. L’étudiant : il est au cœur du dispositif, c'est la personne en situation d'apprentissage. Ces plateformes disposent de fonctionnalités que l’on peut regrouper. Les activités principales : La communication : on distingue un ensemble de fonctionnalités de communication selon quelles soient synchrones ou asynchrones : • Outils de communication synchrone :
‐ Le Chat : un outil de chat synchrone permet à diverses personnes en même temps de communiquer en direct de manière textuelle.
‐ La classe virtuelle ou visioconférence permet à plusieurs personnes équipées de caméra et de micro d’échanger en se voyant en temps réel.
• Outils de communication asynchrone
‐ Les forums : ce sont des espaces d’échanges textuels. Il n’est pas nécessaire d’être tous connectés au même moment.
‐ Le dépôt ou remise de documents permet le téléchargement sur la plateforme de documents ou/et de «devoirs» pouvant être notés.
‐ La messagerie interne permet d’envoyer des messages personnels à un ou plusieurs utilisateurs de la plateforme.
Les autres activités :
Les wikis, les glossaires sont des activités permettant une construction collaborative des savoirs. La mise à disposition de ressources : Les plateformes supportent un certains nombre de fichiers au format divers : PDF, Word, html, mp3 (audio), mp4 (vidéo) etc. Ces ressources sont téléchargeables simplement en cliquant dessus. Le tracking : Cette fonction permet de suivre l’activité des apprenants comme le temps de connexion, les cours consultés, les échanges sur les forums, …
Si nous prenons l’exemple de Moodle qui est la LMS la plus utilisée dans l’enseignement supérieur, elle est accessible à partir de tous les navigateurs via une connexion basique (56K). En effet, elle permet : aux enseignants de : • déposer des ressources sous forme de fichiers existants • créer de nouvelles ressources grâce à un éditeur • offrir des moyens de communication (forum, chat, messagerie) • construire des activités d'évaluation (TD, quiz, leçon) ou proposer des outils collaboratifs (wiki, glossaire, base de données, ...) aux étudiants de : • dialoguer avec leurs enseignants et co‐apprenants en direct ou en différé • rendre des devoirs qui seront notés, ou s'auto‐évaluer
• collaborer à des travaux de groupes aux responsables de la formation (responsables pédagogiques et/ou administratifs) de : • gérer les aspects organisationnels d'une formation (calendrier) • effectuer les remontées statistiques des formations B. Du côté de l’apprenant Un équipement minimal est nécessaire pour que l’apprenant puisse suivre la formation. Cet équipement, devenu de moins en moins coûteux comprend au minimum : ‐ un micro‐ordinateur multimédia de type PC ou Mac, équipé, à minima : - d’un Pentium I (minimum) ou III et plus pour un PC, - d’une carte son et de haut‐parleurs, - d’une carte de communication (modem 56 k), - d’une imprimante. - d’un système d’exploitation : Windows 95 (minimum), OS 9 (minimum) pour Mac, Linux - d’un navigateur : Internet Explorer, Mozilla Firefox. Etc. - de logiciels bureautiques pouvant être téléchargés sur internet (Open Office pour les logiciels libres) - d’autres logiciels pouvant être téléchargés sur internet : logiciel de lecture de document PDF, de lecture de fichiers audio ou vidéo etc.… Quelques remarques :
‐ le matériel à disposition des apprenants se fait de plus en plus mobile. En effet, de l’ordinateur constitué d’une tour plus ou moins volumineuse et de ses périphériques, (ordinateur de bureau) on peut avoir maintenant accès à un contenu en ligne avec les micro‐ordinateurs portables, tablettes et autres smartphones facilement transportables, on parle alors de technologie ubiquitaire. Cependant, l’existence de ce type de matériel n’implique pas que tous les utilisateurs en soient équipés. Pour l’instant, l’accès aux cours par internet peut l’être à partir d’un ordinateur classique.
‐ pour ce qui est de la rapidité du réseau : le type de contenu accessible par internet (fichiers vidéo, fichiers audio plus ou moins lourds) devra tenir compte du public visé et donc des lieux potentiels de connexion (réseaux plus ou moins puissants).
1.1.1.3 Ressource humaine et compétences préalables
A. Du côté de l’institution La mise en place de e‐learning implique pour l’établissement de disposer au préalable d’une ressource humaine formée et de nouvelles fonctions qui doivent être identifiées : - administrateur de plateforme - ingénieur médiatiseur - tuteurs disciplinaires : Philippe Teusch, Jean‐François Bourdet, Omar Gueye (2004) dans l’article : «perception de la situation d’apprentissage par le tuteur en ligne» dénombrent quatre fonctions liées au tuteur : • un rôle de personne ressource, expert de contenu,• un rôle d’animation car il favorise les relations humaines, les contacts entre apprenants afin de rompre l’isolement.
• un rôle de parité qui consiste à stimuler, encourager et motiver
• un rôle de régulation consistant à favoriser la maîtrise des stratégies cognitives des apprenants et à s’améliorer
Son rôle d’animateur, de personne ressource, mais aussi de personne influant sur la motivation des apprenants en les stimulant et les motivant font véritablement de lui un pilier de la réussite de la formation dans ses composantes pédagogiques, humaines et sociales.
- auteurs et concepteur de cours en ligne etc.
Nous y reviendrons ultérieurement dans le modèle systémique en termes d’analyse fonctionnelle.
B. Du côté de l’apprenant
Si toute la formation se fait à distance, comme dans l’optique dans laquelle nous nous situons, l’apprenant doit au préalable avoir des compétences basiques liées à l’usage des technologies informatiques notamment : - maîtrise des logiciels bureautique (traitement de texte, tableur), etc. - être capable d’utiliser une messagerie électronique - être capable de surfer sur internet et d’y rechercher de l’information
1.1.2 Pour une approche systémique des dispositifs de e
learning
L’appréhension d’un système ou d’un dispositif de formation n’est pas aisée parce comme tout construit social il intègre des objectifs, des stratégies, des acteurs ou groupes d’acteurs en interaction, des moyens, tout ceci constituant un système complexe. Ce système, lui‐ même est inclus dans un environnement plus vaste, qui va lui donner du sens, le transformer en même temps qu’il le transforme. Et surtout, dans le cas d’un dispositif de formation, il fait de l’humain la matière primordiale de ce qu’il produit, c’est‐à‐dire de façon très caricaturale « des diplômés ».« La compréhension d’un système défini ne peut que s’améliorer lorsqu’on perçoit son intégration à un ou des systèmes plus vastes situés dans le même temps (dimension synchronique) ou dans des temps antérieurs ou futurs (dimension diachronique) » Jean‐ Claude LUGAN (2000).
La démarche systémique va consister à isoler un certain nombre d’éléments « n », en privilégiant certains types de relations qui vont conférer à ce système une relative autonomie par rapport à un ensemble d’élément plus vaste « N ». »
Le système de formation « n » en l’occurrence sera une offre de formation particulière de formation en e‐learning. Ce qui en France nous a semblé être le plus cohérent en terme de d’approche car il n’y a pas d’établissements spécialisés sur ce type de formation comme cela existe aux Etats‐Unis avec l’Université de PHOENIX, en Grande Bretagne avec l’Open
University ou en Espagne avec la Universitat Oberta de Catalunya (UOC). L’offre de formation en e‐learning est le fruit du fonctionnement de l’Université française avec l’autonomie relative des diplômes ‐ surtout ceux de second cycle ‐ qui ont finalement chacun des objectifs bien différenciés et des stratégies propres. N’a‐t‐on d’ailleurs pas parlé « d’anarchies organisées » (Cohen M. D., March J. G. et Osen J. P. 1972) avec tous ces micro‐ centres de décision ?
1.1.2.1 Aspect organisationnel de l’université et elearning
Pour Simon (1964), une organisation (marchande ou non) est constituée par un ensemble de structures de communication, d'information et de relation entre groupes de personnes. Quatre éléments fondamentaux caractérisent une organisation : ‐ l'existence de groupes internes et externes ; ‐ une ou plusieurs activités ; ‐ un ou plusieurs objectifs ; ‐ un comportement de rationalité limitée. Pour remplir ses fonctions de formation, recherche et socialisation, l’université a structuré son activité (mise en place de structures internes) afin de répondre d’une part à la répartition des tâches (mises en œuvre de différentes compétences) et d’autre part à la répartition des responsabilités (ligne hiérarchique).Ainsi H.Mintzberg (1973) propose un modèle organisationnel d’une institution qui combine répartition des tâches et répartition des responsabilités. Toute organisation est selon lui constituée de six éléments de base :
‐ le sommet stratégique : ce sont les décideurs qui font en sorte que l’organisation remplisse ses fonctions de façon efficace. Dans le cas d’un établissement d’enseignement supérieur ce sera, surtout après la loi LRU (libertés et