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On peut considérer aujourd’hui qu’il y a un engouement pour les activités physiques et sportives. Selon une étude de 2010 cité dans le dossier Vision Prospective Partagée des Emplois et des compétences, 65 % des personnes de plus de 15 ans déclaraient avoir eu une activité physique et sportive pendant l’année au moins une fois par semaine (Le Ru, Diagne, & Haas, 2018).

Figure 3 : Répartition de la pratique sportive par période

Cet engouement a plusieurs sources. La première citée dans cette étude est le développement massif du segment du sport loisir. Le nombre de licencié dans les clubs n’est plus le seul indicateur permettant de mesurer la pratique des activités physiques et sportives. La pratique du sport s’est largement massifiée et démocratisée. En effet, un nombre important d’étude montre que la pratique s’éloigne des clubs, des associations ou des structures établis et se rapproche de pratiques moins contraignantes et plus individuelles. Les offres personnalisées sont de plus en plus plébiscitées pour leur faible organisation.

Le développement du « sport bien-être » a permis à de nouveaux publics de s’intéresser à l’activité physique et sportive. Les femmes, les seniors, les salariés etc. sont les nouveaux pratiquants du sport. Ils ne visent plus seulement la compétition sportive mais aussi le bien être, le soin. L’activité physique ne se vit plus uniquement dans les salles mais chez soi, au travail, à l’extérieur pour coller au mieux aux nouveaux pratiquants.

L’offre sportive monétisée s’est considérablement développée grâce aux nouvelles pratiques.

La pratique du sport s’émancipe des cadres traditionnels et se dirige vers une pratique en autonomie dans les salles de remise en forme, les salles d’escalade et de fitness. Cette pratique à l’intérieur s’intègre au monde du travail pour des raisons de santé ou de performance. La pratique d’une activité physique est devenue un enjeu de politique publique préventif à un certain nombre de risques. Cette nouvelle façon de « consommer » le sport bouscule le modèle associatif qui voit arriver un nombre important d’acteurs, tel que des indépendants, ou des employeurs privés marchands.

Une autre stratégie est le développement de la thérapie par le sport. Le sport et les activités physiques et sportives sont devenus des vecteurs de santé et de bien-être. Plusieurs initiatives sont prises par les pouvoirs publics les dix dernières années :

L’instruction interministérielle du 24 décembre 2012

Le Plan national sport santé bien-être en 2013

La loi d’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015

L’autre facteur qui a permis le développement du sport est l’apport de nouveaux pratiquants tels que les femmes et les séniors. Ces deux populations de pratiquants ont augmenté avec le développement du « sport loisir » et du « sport santé ». Bien que différente, la pratique du sport des femmes et des hommes se rapproche (figure 4).

Figure 4 : Evolution de la pratique sportive par sexe -Source : INSEE 2017

2.1. Les APS : une difficile définition

Plusieurs études ont essayé de mesurer l’emploi dans le domaine du sport. La première difficulté rencontrée est la définition de « métier du sport ». En effet, la pratique des activités physiques et sportives est assez vaste. De plus, le domaine du sport est en perpétuel évolution.

En effet, le domaine des Activités physiques et sportives s’est transformé dans le temps.

Initialement composé d’emplois publics et associatifs, la part d’emploi du secteur marchand a considérablement augmenté.

La complexité du champ du sport amène à se poser plusieurs questions :

Comment définir et intégrer à un domaine unique des pratiques aussi différentes que la voile, le yoga, la danse ?

Mais aussi des métiers qui ne sont pas liés à une pratique comme les stadiers des grands évènements sportifs ou professeurs de sport ?

Comment définir un terme en perpétuel mutation ?

La question posée est de savoir si l’ensemble de ces métiers peuvent être qualifiés au même titre de métier du sport. En effet, d’autres professions dépendent de champs professionnels éloignés du sport mais souvent sont liés au sport.

La définition de métier du sport permet de comptabiliser les métiers appartenant à ce secteur.

Plusieurs approches peuvent être utilisées, une approche par secteur ou une approche par métier.

L’approche par secteur est essentiellement utilisée pour comprendre le poids économique des effectifs dans ce domaine. Cette approche a permis au ministère des sports de conclure qu’il y avait environ 200 000 salariés du secteur privé dans la branche du sport. Par ailleurs, cette approche a plusieurs défauts, premièrement la non prise en compte des indépendants qui est importante dans ce secteur. Deuxièmement, le secteur public lié à l’enseignement n’est pas pris en compte.

L’approche par métiers permet d’identifier ce que l’on considère en principe comme les métiers du sport. Ces métiers sont représentés par l’ensemble des activités qui participent à la mise en œuvre de la pratique sportive. Ces missions sont de l’ordre de l’encadrement ou de la gestion de la pratique compétitive ou de loisir.

Cette approche présente cependant des limites. En effet, elle ne permet pas de quantifier de façon précise les métiers de nature commerciale, administrative ou financière s’exerçant dans des structures dont l’activité principale relève du sport.

Ce travail met en lumière des grandes catégories de besoins professionnels qui étaient identifiés mais dont on mesurait mal l’ampleur :

• Les emplois ponctuels, occasionnels et saisonniers.

• Les emplois non-salariés, notamment ceux des indépendants.

• Des emplois qui nécessitent des compétences « mixtes » d’encadrement et de gestion.

• Les emplois d’intervention face un public particulier notamment dans le domaine de la santé.

2.2. Les Activités physiques et sportives, un domaine réglementé.

Afin de garantir la sécurité des usagers, ces métiers ont été réglementés, leur exercice est ainsi conditionné par la possession de qualifications professionnelles déterminées. L’État a d’abord été le seul certificateur, puis cette prérogative s’est progressivement élargie aux branches et aux fédérations sportives. L’apparition de nouvelles pratiques et disciplines sportives a permis de développer de nouvelles spécialités de diplômes. On dénombre environ un millier de certifications aujourd’hui. Le ministère des Sports, le ministère de l’Enseignement supérieur et la branche professionnelle du sport sont les trois certificateurs majeurs dans le domaine du sport.

Dès lors, seule la détention d’un diplôme spécifique, délivré par le ministère en charge des sports, permet son exercice. Les activités ainsi visées sont :

• La plongée en scaphandre, en tous lieux, et en apnée, en milieu naturel et en fosse de plongée ;

• Le canoë-kayak et des disciplines associées en rivière de classe supérieure à trois conformément aux normes de classement technique édictées par la fédération délégataire en application de l'article L. 311-2 ;

• La voile au-delà de 200 milles nautiques d'un abri ;

• L’escalade pratiquée sur les sites sportifs au-delà du premier relais et « terrains d'aventure », déterminés conformément aux normes de classement technique édictées par la fédération délégataire en application de l'article L. 311-2, ainsi que de l'escalade en « via ferrata » ;

• Quelle que soit la zone d'évolution du canyonisme ; du parachutisme ; du ski, de l'alpinisme et de leurs activités assimilées ; de la spéléologie ; du surf de mer ; du vol libre, à l'exception de l'activité de cerf-volant acrobatique et de combat.

L’encadrement sportif rémunéré est régi par la loi

Les emplois de management, coordination et direction.

Le cadre réglementaire des activités physiques et sportives s’est organisé dans le temps.

Quelques dates clés permettant de comprendre l’évolution de la législation dans le domaine du sport :

Figure 5: Evolution de la législation dans le domaine du sport

1936 Création d’un département ministériel chargé des questions sportives : Le sous secrétariat d’Etat à l’organisation du sport 1940 CHARTE DES SPORTS

1945 Ordonnance du 28 août : Délégation des pouvoirs étatiques aux Fédérations et Groupements sportifs 1975 LOI MAZEAUD : Loi relative à la pratique des APS, cette loi élargie la notion de sport

1984 LOI AVICE

1992 Le sport est envisagé comme une obligation nationale. Cette loi marque le début de l’encadrement du sport professionnel et marchand.

2000 Loi Buffet : Le sport n’est plus seulement une obligation nationale mais une mission d’intérêt général

2.3. Le sport : un enjeu pluridisciplinaire

La première spécificité du domaine du sport si on l’observe dans sa globalité est son aspect pluridisciplinaire. Contrairement à d’autres secteurs disciplinaires, le sport est composé par d’autres branches professionnelles. Les entreprises dans la branche du sport sont adhérentes à un ensemble de conventions notamment la convention nationale du sport (CCNS) : la CCNS du golf, la CCN concernant le personnel des centres équestres de 1975, aux « conventions collectives du football » (CCN des métiers du Football), celle des personnels administratifs et assimilés du football ou la charte du football indépendant.

Ces conventions ont vocation à s’appliquer sur l’ensemble du territoire. Elles s’appliquent à l’ensemble des relations entre les employeurs et les salariés des entreprises exerçant dans une liste de domaine précis :

Organisation, gestion et encadrement d’activités sportives ;

Gestion d’installations et d’équipements sportifs ;

Enseignement, formation aux activités sportives et formation professionnelle aux métiers du sport ; - promotion et organisation de manifestations sportives Contrairement aux autres secteurs d’activités professionnelles, le sport n’est pas un secteur exclusif et autonome. Il est considéré comme un secteur construit, partiellement ou totalement, par d’autres branches professionnelles.

On peut considérer trois éléments structurants qui permettent de définir la situation professionnelle de toutes les personnes en emploi dans le champ du sport.

• Premièrement, la nature de l’activité physique et sportive. Cela comprend l’activité physique codifiée et structurée autour de la compétition.

• Deuxièmement, on peut distinguer des activités physiques structurées en dehors d’une logique compétitive.

La pratique des APS n’est donc plus concentrée autour du simple aspect compétitif mais s’élargie à des dimensions de loisir, de bien être, de santé mais également vers des pratiques consuméristes ou récréatives.

• Troisièmement, on peut compter les activités dont il est difficile d’affirmer si elles relèvent des APS ou d’autres domaines d’activités : On peut citer l’art, la culture ou la santé