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III. Maux de gorge

3. Les laryngites

a. Définition (55,56) (55) (56)

La laryngite est une inflammation de la muqueuse du larynx. Elle se caractérise par une dysphonie allant du simple enrouement à l’extinction de voix. Elle peut s’accompagner de fièvre ou de toux rauque.

b. Etiologie – Epidémiologie (43,55-57) (43) (55) (56) (57)

Les étiologies sont très variées mais l’étiologie la plus fréquente est celle d’origine infectieuse. D’autres causes peuvent être à l’origine d’une laryngite telles que les allergies, l’ingestion ou l’inhalation de substances irritantes.

Plusieurs étages peuvent être touchés :

- Supra-glottique (épiglottique) d’origine bactérienne essentiellement - Glottique (catarrhale) et infra-glottique le plus souvent virales.

Les infections bactériennes sont dominées par la présence de Haemophilus influenzae de type B, cependant la vaccination à diminuer son incidence dans la population pédiatrique. C’est donc les bactéries de la famille des streptocoques qui dominent, le pneumocoque étant majoritaire mais on y trouve aussi le streptocoque bêta hémolytique de type A.

Les laryngites virales sont dominées par les infections à adénovirus, rhinovirus et les virus influenzae et parainfluenzae.

92 La laryngite aiguë survient toute l’année mais elle est plus fréquente en automne et en mai-juin lors de la période de pollinisation. C’est une infection ORL courante chez l’enfant qui survient surtout entre 1 et 3 ans.

c. Symptômes – Evolution – Complications (55-57) (55) (56) (57)

On retrouve la laryngite plus fréquemment chez l’enfant que chez l’adulte, cela s’explique par le fait que le larynx est plus étroit chez l’enfant et que le tissu muqueux qui tapisse le larynx gonfle plus facilement. La laryngite aiguë fait suite, le plus souvent, à un épisode de rhinopharyngite avec une fièvre inférieure à 38,5°C. Un ou deux jours plus tard, l’enfant présente les premiers symptômes de laryngite qui s’installent progressivement, le plus souvent la nuit avec :

- Une voix enrouée

- Une toux rauque et « aboyante » - Un mal de gorge

- Un nez qui coule

- Des difficultés respiratoires appelées dyspnée

Certains facteurs sont prédisposant tels que le tabac, l’alcool, les poussières, l’humidité, la sollicitation vocale excessive, le reflux gastro-œsophagien, l’utilisation de corticoïdes inhalés…

d. Classification des laryngites (43,55-57) (43) (55) (56) (57) i. Les laryngites de l'adulte

o Laryngite catarrhale

C’est une infection virale (virus influenzae, adénovirus, coronavirus, rhinovirus) ou bactérienne (B. catarrhalis, H. influenzae, Pneumocoque, streptocoque, staphylocoque...). Il semble que les infections bactériennes soient prédominantes.

En général, il existe des facteurs prédisposants irritants comme le tabac, la fumée, l’alcool, la vapeur, le malmenage vocal, l’humidité, le froid, le reflux gastro- œsophagien, les infections rhino-sinusiennes, les poussières irritantes comme le ciment, le bois, les farines, l'inhalation de substances chimiques caustiques telles que le chlore, les solvants...

93 C’est une inflammation aiguë du larynx avec un œdème cordal et un aspect inflammatoire rouge, voire ecchymotique du plan glottique. Les cordes vocales peuvent également être recouvertes de sécrétions muqueuses ou muco-purulentes.

Extrêmement fréquente surtout en période hivernale, la symptomatologie est dominée par la dysphonie souvent consécutive à un syndrome pseudo-grippal ou au cours d'une affection rhinopharyngée descendante où la toux devient alors grasse et productive. Il s'agit généralement d'un enrouement, pouvant aller d'une voix rauque et voilée jusqu'à l'aphonie.

La fièvre est absente ou modérée, ne dépassant pas 38°C, l'état général est conservé, sans dysphagie franche associée mais souvent accompagnée d'une sensation de picotement et de chatouillement. Une toux sèche, quinteuse puis productive y sont souvent associées. La dyspnée laryngée est exceptionnelle. L'évolution est en général favorable en quelques jours. Les récidives sont le fait de la persistance des facteurs favorisants.

o Epiglottite

L’épiglottite serait plus fréquente chez l’homme que chez la femme avec un pic de fréquence dans la tranche d’âge de 40 à 49 ans. C’est une urgence médicale. En effet, l’épiglotte peut gonfler au point d’empêcher l’air de passer vers les poumons et entraîner la mort par asphyxie. Son incidence a fortement diminué avec la généralisation de la vaccination contre Haemophilus influenzae.

ii. Les laryngites de l’enfant

C’est la principale cause de dyspnée laryngée chez l’enfant de plus de 6 mois. Une rapide évolution est capable de mettre en jeu le pronostic vital de l’enfant.

o La laryngite aiguë sous-glottique

C’est la plus fréquente des laryngites de l’enfant avec un pic hivernal. Elle est bien souvent d’origine virale. Elle survient au décours d’une rhinopharyngite banale, à début nocturne bien souvent. La température est peu élevée et l’état général reste bon. La dyspnée s’installe progressivement.

94 o L’épiglottite

Elle est bien plus rare que la laryngite sous-glottique. D’origine bactérienne (Haemophilus influenzae type B), elle est rarement rencontrée depuis la vaccination anti-haemophilus. L’état général de l’enfant est altéré avec une forte fièvre. La dyspnée laryngée s’installe très rapidement, c’est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge rapide à l’hôpital.

e. Diagnostic (58)(58)

Le diagnostic est essentiellement clinique. La laryngoscopie n’est en général pas nécessaire au diagnostic.

Tableau 17 : Les différentes formes de laryngites de l’enfant (57) Laryngite sous-

glottique

Epiglottite

Age 6 mois à 3 ans >2 ans

Début Progressif Rapide

Fièvre < 38,5°C >39°C

Voix Enrouée Etouffée

Dyspnée laryngée

Oui Oui +++

Position Indifférente Assis, penché en avant, bouche ouverte, langue tirée

Dysphagie Non Oui + hypersialorrhée

Etat général Conservé Altéré

Germe Virus le plus souvent Bactérie

f. Traitements et limites (55,57)(55) (57)

La laryngite de l’enfant ne relève pas de l’automédication. Un examen médical précoce est nécessaire pour une prise en charge optimale. Il faut prêter une attention particulière aux signes d’aggravation pouvant engager le pronostic vital tels que :

- Un enfant qui ne s’alimente plus ou refuse de boire, - Ses lèvres et ses doigts bleuissent,

95 - Il est agité, somnolent, confus, présente une fatigue importante et une fièvre

très élevée.

L’évolution est volontiers favorable grâce à la corticothérapie en ville. Si ce n’est pas le cas, une hospitalisation est alors indispensable.

i. Allopathie (59,60)(59) (60)

Le traitement associe : - Le repos vocal

- La suppression de facteurs irritants

- La prescription d'aérosols anti-infectieux et anti-inflammatoire à base de : ✓ Mucolytique (N-acétyl-cystéine)

✓ Corticoïde (bétaméthasone, célestene®) ✓ Antibiotique (nétilmicine, nétromicine®)

Chez l’enfant, pour soulager la fièvre, on peut avoir recours aux antalgiques/antipyrétiques :

- Le paracétamol (doliprane sirop®, dafalgan sirop®) quel que soit l’âge - L’ibuprofène (Advil sirop®) à partir de 6 mois mais à utiliser avec prudence.

ii. Homéopathie (24,61)(24) (61)

On peut proposer systématiquement un tube granules d’hépar sulfur 15 CH auquel on peut associer :

- arum triphyllum 5CH, en cas de voix changeante, toux suffocante

- manganum 5CH, en cas d'enrouement par temps humide, fatigue importante - aconit 5CH, en cas de laryngite systématiquement déclenchée suite à un coup

de froid sec.

La posologie des souches précédemment citées étant de 5 granules de chaque, 3 fois par jour à espacer dès amélioration. En fonction de l’âge de l’enfant il faudra dissoudre les granules dans un fond d’eau.

Homéovox® est une spécialité adaptée en cas d'enrouement et d'extinction de voix, mais à utiliser seulement en l'absence de douleur.

96 g. Prévention et conseils associés (62) (62)

La laryngite virale est contagieuse soit par contacts directs via les postillons, les baisers, en parlant ou par les mains, soit par contacts indirects via les objets souillés par la salive tels que les jouets, couverts, linge de toilette …

Quelques règles simples peuvent être rappelées aux parents :

- Eviter les atmosphères trop chaudes et trop sèches, la température doit se situer entre 18 et 19°C dans la chambre,

- Aérer souvent la chambre de l’enfant,

- Apprendre à l’enfant à se couvrir la bouche et le nez quand il éternue ou quand il tousse,

- Eviter les contacts avec les personnes malades, - Eviter de fumer en présence de l’enfant,

- Lui apprendre à se laver les mains le plus tôt possible et lui couper les ongles pour qu’ils restent propres,

- Ne pas donner de sirop antitussif à l’enfant, - Désobstruer son nez s’il est encombré (DRP).

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