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LA VISITE AU COUVENT

Dans le document CONTES VALAISANS NOUVELLES (Page 71-84)

La route bordée de noyers sur laquelle nous cheminions sans but précis, se trouve tirée au cordeau entre deux bourgades très voisines qu’elle rattache comme une avenue. Sur nos têtes, des coups de gaule agitaient les branchages, et devant nos pieds, dans un tapis de feuilles jaunissantes, venaient rouler des noix fraîches, dont les écales volaient en pièces au premier choc. Et tous les soixante pas à peu près, quelque voix perdue dans la ramure, criait :

« Cueillez-en quelques-unes, si elles vous agrèyent ! »

Cependant nous atteignions le seuil du village, agité par le branle-bas de la vendange, les hennissements des chevaux et mulets, les braîments des ânes, les cris joyeux des enfants mor-dant à même les grappes, le mouvement des chars provoquant des heurts sonores de brantes et de gerles, le va-et-vient des paysans qui s’abordaient avec ce salut étrange :

— Trouvez-vous beaucoup ?

— Encore rien tant peu… Et vous ?

Devant le pressoir, une baraque basse de mélèze charpenté, trois hommes achevaient de décharger une pesante bosse. Ils égrenèrent à notre vue, du même ton, de la même gravité, avec des timbres différents, cette même phrase :

— Bonjour, Monsieur le président…

— Bonjour, Monsieur le président…

— Bonjour, Monsieur le président…

Cette officieuse formalité me remettait dans la mémoire que mon ami, revu ce jour-là pour la première fois depuis nos études, devait « être quelque chose » dans sa commune. Mes vingt ans de grande ville, d’où l’on rapporte ordinairement pour ces honneurs locaux une inexcusable indifférence, me faisaient oublier sans cesse son véritable titre.

À ce triple salut, un autre homme, rond, gras, râblé, aux cheveux d’un gris encore très brun, malgré l’étape visiblement franchie de la soixantaine, venait faire apparition, un simoteur6 à la main, en dedans du cadre de la basse porte. D’un ton qui ré-vélait le personnage rompu au commandement, il s’écria :

— Ah !… l’on est en tournée, monsieur le président ?…

Bon !… bon !… Et ne serait-on pas disposé à tâter du « sucré » de la cuve ?

— Heu, merci, capitaine ! Ce sera plutôt pour tout à l’heure – si toutefois nous vous retrouvons par là.

Par la voie d’écoulement du large bassin de bois où s’effondraient des amas de grappes mutilées, le moût se précipi-tait dans la cuve oblongue tandis que, dans le coin, les trois hommes unissaient leurs efforts à chasser la palanche du treuil en poussant des « hiô-hô… hou ! » qui arrachaient à l’épaisse vis de bois ses grincements les plus douloureux.

— Et vous, Monsieur ? me dit à mon tour le vieux râblé avec le regard de curiosité autoritaire, qu’il promenait de ma tête à mes pieds.

6 Pilon de frêne servant à broyer le raisin.

— Moi ? Monsieur. Bien des remerciements ! Ce sera pour dans un moment, comme le président.

— Alors, dit-il, à tout à l’heure ! Je vous attendrai… et, si ce n’est pas de celui de la cuve, ce sera de celui de la cave…

À ce jeu de mots spontané, surpris de se découvrir tant d’esprit naturel, le vieux râblé laissa échapper un rire de solen-nel triomphe tout à coup dominé par un hiô-hô… hou ! de ses hommes, poussé avec un si bel ensemble et si formidable que toute la baraque de mélèze sembla se mettre en pièces dans un suprême craquement de vis et de plots.

*** *** ***

— Au fait, me dit alors mon ami le président, tu aurais peut-être pu m’attendre là. Imagine-toi que j’ai une de mes sœurs au couvent ; la supérieure…

— Ton aînée ?

— Mon aînée… Et puisque me voilà ici…

— Tu désirerais…

— Lui aller faire une courte visite. Je ne sais trop si j’oserais te proposer de venir avec moi… Tu sais, rien de rare à voir : un parloir vide aux murailles nues, un banc de pierre, une grille renforcée d’une cloison trouée d’un guichet large comme la main… Après tout, viens-y, tu te feras peut-être une idée de cette vie de captivité.

Haussé sur un contrefort du coteau, l’ancien castel fortifié domine le village de toute la hauteur de sa tour carrée et mas-sive, vêtue de lierre et ombragée de châtaigniers aux troncs noueux.

« Eh ! mais, murmurai-je, ce manoir transformé en cou-vent, c’est le cloître des Bernardines… Et c’est cette porte qui engloutit les jeunes filles dès l’âge de dix-sept ans et qui refuse à jamais de les rendre au monde ! On n’en revient plus, son enclos les garde même après la mort, sans les favoriser de la suprême sortie : le voyage au cimetière !… Et c’était là que… si toutefois elle devait vivre encore… Au surplus, vivante ou morte, n’était-elle pas enterrée… ou à peu près ? »

Je sentais me monter dans les jambes une sorte de courant électrique et, maintenant, c’est en vain qu’on m’eût proposé, supplié même, de rester vers le pressoir.

Du reste, quelques pas à peine séparent l’entrée de cette forteresse du centre du village. Déjà mon ami avait contourné l’angle de la muraille d’enceinte. Vers le premier bouquet de châtaigniers il obliqua de nouveau, franchit une poterne qui aboutissait à l’entrée d’une seconde enceinte et tira un pied de biche. Un long fil de fer qui courait en biais pour atteindre à une fenêtre dont les lierres envahissaient les barreaux, miaula dans la rouille, un appareil invisible grinça en sens inverse dans des maillons engourdis, et d’elle-même, la porte s’ouvrit. À cinq pas de là, par l’entrée entrebâillée, nous pénétrions dans le bâti-ment, mais, au bout d’un étroit couloir, une autre porte, rigide derrière ses vieilles ferrures nous barra le passage.

— Dieu soit loué ! prononça une voix invisible, tandis qu’un guicheton pas plus large qu’un timbre-poste se refermait comme un coffret en laissant passer cette seconde phrase : « Ma révérende mère est prévenue ; attendez-la au parloir !… » Et un glissement de ficelles nous livrait l’accès d’une pièce à gauche du couloir.

— C’est la sœur tourière, me dit mon ami… Et voilà… En somme rien d’émotionnant.

Je ne pensais pas comme lui. Toutefois je voulus du moins en avoir l’air et je murmurai :

— Oui, une salle froide malgré l’épaisseur des murs, et nue… malgré cette grosse croix noire, massive, dressée contre un mur blanchi à la chaux.

Mais, dans la cloison qui fermait les jours de l’épaisse grille, le guichet du parloir venait de s’ouvrir. Le président s’en approcha pendant que, dans une attitude feinte d’attente, je m’avançai vers la fenêtre à verres dépolis. Cet effort de discré-tion ne me privait pas du moindre mot et, bientôt, la voix du dedans prononça avec une surprise mêlée de curiosité :

— Tiens, tu as quelqu’un avec toi…

— Mon ami Lurel…

— Dont tu nous parlais souvent à la maison ?

— Et que je revois pour la première fois depuis vingt ans.

— Au fait, n’est-il pas de Marloy ?… demanda-t-elle en cherchant à m’examiner mieux, tandis que je me retournais pour m’incliner… Est-ce que sœur Alphonsine le connaît ?

… Sœur Alphonsine ! Évidemment ce ne pouvait être qu’elle. Et elle se nommait Alphonsine, maintenant ? Comme c’était drôle !

M’étant retourné pour répondre à cette question, je remar-quai que l’œil continuait de se déplacer dans le cadre, comme pour me considérer avec un renouveau d’attention.

— Je vais faire une rareté, dit la voix… une gentille surprise à sœur Alphonsine.

Et aussitôt un chuchotement avait donné l’ordre de l’appeler.

Tout d’un coup j’éprouvai alors cette sorte de sensation qui doit s’emparer de celui qui d’un élan irréfléchi est arrivé au sommet d’un mur très élevé qu’il ne s’attendait pas à rencontrer

et qu’en un clin d’œil il doit se mettre en devoir de sauter, à moins de le franchir la tête la première.

Je m’approchai. Mon ami voulut me céder le siège qu’il oc-cupait devant le guichet, mais je le refusai.

Bientôt un autre œil apparut dans le cadre de la grille comme dans un monocle. C’était elle ; l’haleine seule me le di-sait tout en me transportant loin dans le passé. Du premier coup d’œil elle m’avait également reconnu :

— Hé ! la surprise inattendue ! Dieu soit loué !

À cet accent familier, dont l’âge pas plus que la douceur de voix acquise en chantant des cantiques n’avaient pu modifier sensiblement l’expression, mes pensées s’étaient confondues. Je ne sus que confesser très mondainement :

— Vous ne sauriez concevoir le bonheur que j’éprouve à vous revoir… du moins à… à vous rencontrer ! Que de fois je me suis rappelé…

Elle me coupa la parole :

— Et vous venez de Marloy ; est-ce que mes parents vont bien ?

— Je serais très embarrassé pour vous renseigner, car je n’habite pas Marloy. Mais j’y vais justement… Depuis quinze ans je demeure à Paris.

— À Pa-ris !!… épela-t-elle en souriant… Dieu sait !…

Et deux éclats perlés – deux explosions de la même inno-cence – retentirent dans le mystère de la cellule. Mais, comme si cette sortie « Dieu sait ! » eût atteint le point extrême de la fa-miliarité permise et du badinage possible, elle montra à nou-veau son œil, puis déjà redevenue grave, ajouta :

— En sorte que je vous prie de faire part à mes parents du souvenir que je leur conserve dans mes prières et que je me re-mets à Dieu du soin de vous garder. Ave, Monsieur.

C’était le congé donné. Déjà !… Sans même savoir com-ment je répondis à cette salutation, je sortis avant d’avoir connu du mystère de ce lieu autre chose que ces murs et ces portes automatiques, cette lugubre et géante croix noire appliquée au fond blanchi de la muraille, cette puissante grille renforcée d’une paroi, ce judas gros comme un miroir de poche, ce bord de manche en drap blanc, cet œil apparu sans trahir les muscles de la face et surtout ce rire innocent arrêté net sur la pente de la plus vénielle des fautes : la curiosité féminine !

*** *** ***

Pourtant, tout cela m’avait pénétré, et maintenant me poursuivait, m’écrasait, tandis qu’impassible, accoutumé à ces scènes, mon ami reprenait place sur la chaise pour causer à sa sœur. Je résolus de l’attendre dans le verger de l’enclos, car j’oubliais tout à fait d’observer ce qui m’entourait. La vaste perspective de la plaine, le carillon du bétail épars dans les prai-ries, le va et vient des deux voies ferrées parallèles au fleuve, rien ne vivait plus en face de mes souvenirs. Une parole surtout me revenait à l’oreille : « Est-ce que sœur Alphonsine le con-naît ?… » Si je te connais ? dis, pauvre Delphinette ?… en dépit de ce changement de nom imposé en même temps que celui de tes habits, du temps enfui et de ces murs de quatre pieds d’épaisseur, qui t’ont ravie au monde à une heure ou tu pouvais tout au plus le soupçonner ! Ah cette journée de collège où, pa-reille à une main géante, la nouvelle de ta froide détermination était venue comprimer les pulsations de mon cœur adolescent, je n’y songeais plus que de temps à autre, tant le présent nous absorbe au mépris du passé !… »

Mais voici que, tout se remettait à défiler au galop dans ma mémoire, en des images si vives, si lumineuses, que pas un trait ne m’échappait, quelque rapidité qu’elles missent à se succéder.

Tout d’abord, c’était le mayen où avait été nouée notre première amitié, favorisée par le voisinage, par cette jonction de l’extrémité des toits de nos deux granges. Oh… ce mayen ! Sa position adorable au sommet du vaste cirque des prairies entre-coupées d’étangs, de marais verts, de ruisselets, de sentiers larges d’une palme de main ! Et nos grangettes un peu à l’écart de celles des autres, à la lisière inférieure de l’épaisse forêt, en-foncées entre d’énormes blocs de granit descendus des som-mets ! Parmi ces roches, dont quelques-unes dépassaient en proportion les bâtiments environnants, une fontaine d’eau fraîche coulait, ou plutôt jaillissait de terre en des jets qui agi-taient la surface comme les remous d’une soupe bouillonnante.

Alors je me sentis revivre un certain jour où, ayant croqué des noix en quantité je fus subitement pris du malaise qu’éprouverait quelqu’un qui a avalé une bouteille d’huile. Ma mère, auprès de qui j’étais venu pleurnicher tandis qu’elle filait en surveillant les vaches, m’avait répondu :

— Attends que ça soit passé ! Ça t’apprendra, gourmand que tu es. Va boire de l’eau : il n’y a pas d’apothicaire au mayen !

Ainsi délaissé, j’étais venu me renfermer entre les blocs où l’eau pure sourdait en jets longs comme le pouce. Mais chaque position que je cherchais à prendre pour y tremper les lèvres ne servait qu’à compliquer ce mal étrange, quand une petite fille arriva pour laver quelque chose et me dit en me montrant le pe-tit bassin : — « Tu vois, la soupe cuit ; tu vas te brûler la langue ! Attends au moins que j’aille chercher des cuillers ! »

Elle avait dit cela d’une voix si franche que tout hébété, j’attendis son retour, ni plus ni moins que si cette eau fraîche eût dû me brûler l’œsophage. La gentille enfant reparut avec deux cuillers de bois d’arole.

— Tu vois, dit-elle, la soupe est toute barbottante ; il faut nous mettre à dîner et vite retourner travailler. Tu vois : flou, flou, flou !… Prends dans les bords, c’est moins chaud, et souffle dans la cuiller !

Ainsi penchés sur l’eau, nous dînâmes, elle en souriant, moi en grimaçant dans ce miroir agité, qui nous rendait nos images mutilées.

Mais notre position devenant incommode, elle s’était levée en disant :

— Maintenant que tu as bien dîné, dis que tu travailleras bien ?

— Je travaillerai bien.

Cette fois elle alla prendre un sac et m’emmena dans la fo-rêt ramasser des pives7 pour allumer le feu. Désormais appri-voisé je lui contai mon infortune. – « Si c’est comme ça, me dit-elle, mange des myrtilles ; je travaillerai seule !… Mange-z’en bien, ça te fera guérir ! »

La forêt était encombrée de rocs entassés, superposés, échafaudés. Elle les escaladait et grimpait, atteignant jusqu’aux branches supérieures où elle allait détacher des pives toutes ré-sineuses. Une fois elle redescendit avec un nid et dedans, un œuf gros comme ceux des poules, mais un peu plus jaune. –

« Tu vois, disait-elle, un cocon de mochet8. Ah ! celui qui est là-dedans ne viendra pas voler nos pucines !… Est-il couvé ? »

Couchée à la renverse, elle encercla l’œuf entre ses doigts, s’en faisant comme une lunette pour regarder le soleil qui

plon-7 Cônes de pins.

8 Motzet, épervier.

geait ses rayons entre les plus jeunes sapins. Puis elle chanton-na : « Il n’est pas couvé !… Il n’est pas couvé !… Viens ici, ça te fera du bien. »

Elle voulait tout bonnement me le faire ingurgiter, mais mon estomac protestait :

— Non ! non !

— Allons, gros chintion !… c’est de la médecine !

— Ça ne passera pas bas.

— Ça passera bas, puisque tu as mis de l’huile pour que ça glisse !

Étant plus forte, elle m’étendit à la renverse et me tenant la tête immobile, me contraignit d’avaler le contenu de l’œuf.

Toujours je me suis souvenu que cela m’avait fait le plus grand bien. Aussi, en étions-nous devenus d’excellents amis.

Par reconnaissance, le lendemain soir, je lui apportai un collier à trois rangs, vrai travail de patience. C’étaient des fleurs d’orchis et de crocus arrachées de la grappe une à une et en-chaînées par alternance dans de fines tiges de plantain. Ce fut son tour de se montrer reconnaissante : la semaine après elle me fit un chapeau tressé d’oignons des marais et fleuri d’anémones.

*** *** ***

Depuis, les saisons de mayens s’étaient suivies en se res-semblant, car plus on grandit, plus on se met à faire comme tout le monde. En cas de mauvais temps, nous restions dedans, pêle-mêle avec les autres enfants. S’il faisait beau, nous allions jouer aux « hirondelles » dans l’étendue des prés : tous les enfants couraient, celui qui chassait, tâchait de rejoindre le premier

ve-nu et lui posait la main sur l’épaule en disant : « Choucas ! » Alors c’était à ce dernier de poursuivre. Quand mon tour arri-vait, j’éprouvais une peine infinie à atteindre Delphine ; par contre, elle n’avait pas d’effort à faire pour me toucher. Ma foi ! c’était très simple : elle avait beaucoup grandi et sans que je l’eusse soupçonné. Alors, au lieu de crier avec triomphe son

« Choucas », elle me disait : « Pauvre toi, tu seras bien fatigué, asseyons-nous ». Et, cessant de nous occuper du jeu, nous nous amusions sans les autres, tantôt à cueillir des fleurs, tantôt à faire des digues aux ruisseaux.

De plus en plus, je commençais à la trouver jolie et, même quand je ne la voyais pas, je continuais de penser à elle. Un an après, il s’éleva entre nous un petit nuage : un jour qu’une de nos vaches ruminait à l’ombre, entre les deux granges, je m’étais mis à croupetons pour téter. Delphine, surprise de la sténogra-phie laiteuse dont cet exercice avait barbouillé le devant de mon veston, m’avait crié : « Petit polisson ! »

Peut-être le mot lui avait-il échappé, mais ma perversité naissante m’aveugla, et je criai : « Oh ! c’est bien la peine de te mettre à faire la grande ! » Puis durant près d’une semaine, je ne lui parlai plus. Mais, c’est drôle, chaque jour elle me semblait plus jolie, et chaque jour j’étais plus morfondu de lui en vouloir.

Un matin, au lever, tout le mayen fut sous la neige. De lourds festons faisaient fléchir la ramure des sapins, le paysage se trouvait masqué de très près par un fin rideau de brouillard gris qui rampait à ras le sol. Captives, les vaches meuglaient l’une après l’autre dans une agitation continue de sonnailles et de chaînes. Toute la population pastorale d’alentour venait s’assembler dans notre grange, seule pourvue d’une chambrette chauffable. Laissant les grandes personnes à leur ouvrage, nous jouions au « roi de sottises », au plomb, à la savate, au forgeron, à la « tour prends garde ! » et, quelquefois, à la main chaude.

Une fois que vint mon tour de plonger la face dans le tablier de

Delphine, elle en profita pour me glisser une brique de chocolat entre les dents.

La paix était signée.

Le printemps suivant, on nous envoya tous deux au caté-chisme – ce qui veut dire que nous avions treize ans et qu’à la Fête-Dieu nous ferions notre première communion. Puis, vers le mois de septembre, au moment de monter au mayen, mon papa me fit savoir que je devrais faire mes préparatifs pour partir en pension. Je compris que désormais c’était fait pour moi du mayen et que je reverrais tout au plus ma Delphine de loin en loin. D’ailleurs, elle ne cessait de grandir, ce qui fit que je n’osais

Le printemps suivant, on nous envoya tous deux au caté-chisme – ce qui veut dire que nous avions treize ans et qu’à la Fête-Dieu nous ferions notre première communion. Puis, vers le mois de septembre, au moment de monter au mayen, mon papa me fit savoir que je devrais faire mes préparatifs pour partir en pension. Je compris que désormais c’était fait pour moi du mayen et que je reverrais tout au plus ma Delphine de loin en loin. D’ailleurs, elle ne cessait de grandir, ce qui fit que je n’osais

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