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Le  système  de  comptabilité  Carbone  vise  à  fournir  un  ensemble  d'informations  cohérentes  et  comparables  pour  comprendre  le  rôle  du  Carbone  dans  l'environnement  et  dans  l'économie,  pour  analyser les stocks de carbone et leur variations dans les différents actifs environnementaux et pour  alimenter les processus politiques. 

Comme  précisé  auparavant,  l'originalité  de  la  méthode  est  la  mobilisation  d'une  multitude  d'informations construites  à partir d'une diversité d'outils et de  méthodes. Afin de rendre  explicite  leur complémentarité et parfois leur singularité, pour représenter l'extraction et le prélèvement du  carbone, il est nécessaire de construire une structure de comptabilité. Dans le cas du cycle Carbone,  comme dans les autres (Eau, Énergie, Surface, Monétaire et sur la question de la Biodiversité), nous  nous  référons  aux  travaux  menés  sur  le  Système  de  Comptabilité  Environnement‐Économie  (SEEA,  2012a, 2012b, 2012c). 

Dans  le  cadre  de  la  comptabilité  Carbone,  le  Système  de  Comptabilité  Environnement‐Économie  propose  une  démarche  de  comptabilité  expérimentale  des  écosystèmes.  La  structure  en  est  la  suivante (voir Tableau 10).  Catégories de Comptabilité  du Stock de Carbone (SEEA)  Géocarbone  (calcaire,  pétrole,  charbon, gaz,  Autre)  Biocarbone  (Écosystèmes  terrestres, les  écosystèmes  aquatiques, les  écosystèmes  marins)  Atmosphère  Eaux des  océans  Accumulation  dans  l'économie  (Stocks,  immobilisations,  biens de  consommation  durables, déchets)  Total  Gigagrams Carbon (CgC)        Valeur d'ouverture du stock  de carbone        Adjonctions à la valeur du  stock        Expansion Naturelle              Expansion encadré               Découverte              Réévaluation à la hausse              Reclassements              Total : adjonctions au stock              Réductions de la valeur du  stock        Régression naturelle              Régression encadrée              Réévaluation à la baisse              Reclassements              Total, réductions du stock              Importations et exportations              Importations              Exportations              Valeur de clôture du stock de  carbone        Tableau 10: Structure de comptabilité carbone du SEEA (2012b, p.87) 

En  ligne,  les  catégories  d'informations  (Valeur  d'ouverture  du  stock  de  carbone,  Adjonctions  à  la  valeur du stock, Réductions de la valeur du stock, Importations et exportations, Valeur de clôture du  stock  de  carbone)  sont  des  agrégats  représentant,  dans  une  logique  de  comptabilité,  les  services  écosystémiques exprimés, en termes de stocks et de flux, dans le cadre d'un cycle sur une période  donnée. En colonne, deux types d'informations sont regroupés: celui des actifs environnementaux et  celui des secteurs économiques. 

Six types d'additions dans le compte du stock de carbone (SEEA, 2012b, p.96): 

L'expansion  naturelle  reflète  l'augmentation  du  stock  de  carbone  pendant  une  période  comptable  en  raison  de  la 

croissance  naturelle.  En  effet,  seule  l'expansion  pour  le  biocarbone  est  enregistrée  et  peut  résulter  de  variations  climatiques, de facteurs écologiques tels que les impacts de la réduction de la pression sur le pâturage, et les impacts  humains indirects, tels que les effets de la fertilisation en termes de CO2 (une augmentation de la concentration du  CO2 atmosphérique engendre une croissance plus rapide des plantes). 

L'Expansion  encadrée  reflète  les  augmentations  du  stock  de  carbone  dans  une  période  comptable  en  raison  de  la 

croissance  associée  à  l'activité  humaine.  En  termes  comptables  pour  le  biocarbone,  cette  expansion  peut  être  associée à des écosystèmes et aux accumulations de l'économie, aux stocks, à la consommation de biens durables,  aux actifs fixes et aux déchets stockés dans les décharges contrôlées, ce qui comprend également l'injection de gaz à  effet de serre dans les sols. 

La découverte englobe l'ajout de nouvelles ressources à un stock, ce qui arrive couramment lors d'une exploration et 

suite à une démarche d'évaluation des stocks. Il s'agit principalement du cas du géocarbone. 

Réévaluations  à  la  hausse  reflètent  les  changements  dûs  à  l'utilisation  des  informations  mises  à  jour  lors  d'une 

réévaluation de la taille physique du stock. L'utilisation de cette mise à jour des informations peut exiger la révision  des estimations des périodes précédentes afin d'assurer une continuité de la série chronologique. 

Reclassifications  d'actifs  de  carbone  se  produisent  généralement  dans  des  situations  où  un  autre  actif  de 

l'environnement  est  utilisé  dans  un  but  différent.  Par  exemple,  l'augmentation  du  carbone  dans  les  écosystèmes  semi‐naturels suite à la création d'un parc national sur une zone précédemment utilisée par l'agriculture se traduirait  par une baisse équivalente dans la catégorie "écosystèmes agricoles". Dans ce cas, ce n'est que l'utilisation des terres  qui a changé. Ce reclassement peut n'avoir aucun impact sur la quantité physique totale de carbone émis durant la  période. 

Les  importations  sont  enregistrées  pour  permettre  la  comptabilité  des  importations  associées  à  des  marchandises 

produites  (par  exemple,  produits  pétroliers).  Les  données  d'importations  sont  présentées  séparément  des  autres  ajouts pour qu'elles puissent être comparées avec les données de l'exportation. 

 

Cinq types de régressions enregistrées dans le compte du stock de carbone (SEEA, 2012b, p.97): 

Les Régressions naturelles reflètent les pertes naturelles au cours d'une période comptable. Elles peuvent être dues à 

l'évolution de la répartition des écosystèmes (par exemple, une régression des écosystèmes naturels) ou de pertes de  biocarbone  qui  pourrait  raisonnablement  se  produire  sur  la  base  de  l'expérience  passée.  Cette  régression  naturelle  comprend  les  pertes  découlant  d'événements  épisodiques,  y  compris  la  sécheresse,  certains  incendies  et  les  inondations, et les attaques de ravageurs et le développement de maladie, et comprend, également, les pertes dues  aux éruptions volcaniques, au raz de marée et aux ouragans. 

Les Régressions encadrées sont des réductions des stocks dues aux activités humaines et incluent le prélèvement ou 

la récolte du carbone à travers un processus de production. Cela inclut les combustibles fossiles et l'abattage du bois.  L'extraction des écosystèmes comprend à la fois les quantités qui continuent à circuler dans l'économie en tant que  produits  (y  compris  les  produits  de  déchets)  et  les  quantités  de  stocks  qui  sont  immédiatement  retournées  à  l'environnement  après  l'extraction  parce  qu'ils  sont  indésirables,  comme  par  exemple,  les  résidus  de  l'abattage.  La  régression  encadrée  comprend  également  les  pertes  à  la  suite  d'une  guerre,  d'émeutes  et  autres  événements  politiques; et d'accidents technologiques tels les rejets toxiques. 

Les Réévaluations à la baisse reflètent les changements dûs à l'utilisation des informations mises à jour qui permet 

une  réévaluation  de  la  taille  physique  du  stock.  Les  réévaluations  peuvent  également  porter  sur  des  changements  dans  la  qualité  évaluée  ou  qualité  de  l'environnement  naturel  ressource.  L'utilisation  des  informations  mises à  jour  peut  exiger  la  révision  des  estimations  pour  des  périodes  antérieures  afin  d'assurer  une  continuité  des  séries  chronologiques. 

Les  Reclassifications  se  produisent  généralement  dans  des  situations  où  un  autre  actif  environnemental  est  utilisé 

dans un but différent. Par exemple, une diminution de carbone dans les écosystèmes agricoles après l'établissement  d'un  parc  national  sur  une  zone  utilisée  préalablement  par  l'agriculture  serait  compensée  par  une  augmentation  équivalente dans la catégorie des "écosystèmes semi‐naturels". Dans ce cas, ce n'est que l'utilisation des terres. Ce  reclassement peut n'avoir aucun impact sur la quantité physique totale de carbone émis durant la période. 

Les  exportations  sont  enregistrées  pour  permettre  la  comptabilité  pour  les  exportations  de  biens  produits  (par 

exemple,  produits  pétroliers).  Les  exportations  sont  présentées  séparément  des  autres  réductions  de  sorte  qui  peuvent être comparées à des importations. 

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En  gardant  la  logique  de  la  comptabilité  Carbone  du  SEEA,  la  structure  Carbone  de  l'Empreinte  Écologique se structurera autour de trois axes: Services Ecosystémiques, Actifs Environnementaux et  Secteurs  Economiques.  Les  indicateurs  retenus  dans  ce  système  proviendront,  d'une  part  des 

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