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Liste des tableaux

B. Contrôle de l’homéostasie prostatique :

V. Le cancer de la prostate :

2. Épidémiologie du cancer de prostate :

2.2. Épidémiologie analytique :

2.2.3. La prédisposition génétique :

La constatation de plusieurs cas d’agrégation familiale du cancer de la prostate a permis aux chercheurs d’explorer la part des facteurs génétique dans le développement de cette tumeur. Effectivement de nombreuses études ont conclu à :

• La survenue d’une forme familiale dans 15-25 % des cas de cancer prostatique : 3 cas chez les apparentés du premier ou du deuxieme degré (père, frère, oncle maternel ou paternel). Ici le risque d’être prédisposé à développer le cancer de la prostate est multiplié par 5. • Une transmission héréditaire monogénique conforme à une

transmission mendélienne est retrouvée dans 5-10 % des cas : 2 cas diagnostiqués avant 55 ans chez les apparentés du premier degré (père, frère). Cette transmission expose à 10 fois plus de risque de développer un cancer prostatique.

Dans La majorité des formes familiales comme pour les formes sporadiques, les facteurs génétiques y jouent un rôle mais dans un mode multifactoriel relevant d’une hérédité polygénique.

Par ce fait , un sujet ayant un père ou un frère qui présente un cancer de la prostate serait 2 à 3 plus exposé à développer à son tour un cancer prostatique (fig.20)81. Ce risque est d’autant plus important quand c’est un frère touché plutôt qu’un père mais aussi quand plusieurs apparentés sont atteints surtout si l’âge de diagnostic est inférieur à 55 ans.

Il est admis que la transmission héréditaire du cancer prostatique se fait selon 2 modes :

• un mode autosomique dominant (transmission par le père ou la mère atteinte)

• ou un mode gonosomique lié à l’X qui se fait par la mère à l’ensemble de ses fils qui par contre ne transmettent pas la prédisposition à leurs fils .Cette prédisposition liée au sexe saute habituellement une génération d’où l’importance d’explorer minutieusement les antécédents familiaux de tout sujet atteint.

Plusieurs locus de prédisposition ont été identifiés depuis 1996 , quand le premier locus le HPC1 , situé sur la région 1q24-25 du chromosome 1 , fut suggéré par une équipe du John-Hopkins Hospital de Baltimore81 (fig.21)81 . Actuellement 6 locus sont connus par leur pouvoir d’engendrer un cancer de la prostate : PcaP ( predisposing for prostate cancer) ( 1q42.2-43) , HPCX (Xq27-28) , HPC20 (20q13) , HPC2 (17p11) et PG1 (prostate cancer susceptibility gene 1) ( 8p22-23 ) .

De nombreuses hypothèses tentent d’incriminer aussi la mutation des gènes BRCA1 ( breast cancer gene ) ( 17q21 ) et BRCA2 ( 13q12-13 ) qui prédisposent au cancer de sein héréditaire dans la prédisposition au cancer prostatique .

Ceci est dû à la présence des mutations germinales de BRCA2 chez 2 % des sujets atteints de cancer de la prostate agressif avant l’âge de 55 ans , ainsi qu’un risque de 1,4 fois plus élevé de développer un cancer prostatique chez les

Du fait de l’hétérogénéité génétique du cancer prostatique , les dernières recommandations du comité cancérologique de l’association française d’urologie encouragent à proposer un conseil oncogénétique à tout patient qui présente un de ces critères 81:

• une histoire familiale de cancer du sein héréditaire ou de l’ovaire héréditaire.

• un membre de la famille atteint d’un cancer de prostate agressif avant l’âge de 50 ans.

Ainsi qu’une surveillance étroite aux patients dont le risque est élevé afin de détecter ce cancer à un stade curable et d’améliorer leur pronostic.

2.2.4. Obésité :

Comme pour le cancer de la prostate, l’obésité atteint fortement et en grand nombre la population masculine (globalement il existe plus de 650 millions d’adultes obèses dont 39 % sont des hommes )83. Ainsi une association positive entre le cancer de la prostate et l’obésité serait d’une grande valeur pour la santé publique.

Au cours de la dernière décennie plusieurs recherches épidémiologiques ont suggéré l’existence d’une corrélation forte entre l’obésité et le développement de plusieurs cancers y compris le cancer de la prostate. Dans le cas du cancer prostatique, plusieurs mécanismes pourraient expliquer ce lien :

- Des biais de dépistage :

• Le taux de PSA est bas chez les personnes obèses dû à l’hémodilution 84. Ce qui empêcherait la détéction du cancer de prostate à des stades précoces de faible risque.

• Une difficulté à réaliser un toucher rectal par la contrainte de ne pas pouvoir atteindre et examiner la glande prostatique dans sa totalité 85. • Une biopsie difficile vu la grande taille de la prostate qui est large

chez les personnes obèses. Ceci diminue les chances de détecter le cancer à des stades localisés 86.

- Des mécanismes biologiques :

• L’axe insuline / d’IGF -1 ( insulin-like growth hormone ) : largement impliqué dans la cancérogenèse de plusieurs cancers à savoir le cancer de prostate87. Il a été démontré que l’hyperinsulinémie induite par la nutrition serait responsable de la croissance tumorale des cellules cancéreuses prostatiques plus particulièrement que ces dernières possèdent des récepteurs à l’insuline88. Également l’association de l’obésité et l’hyperinsulinémie entraine l’augmentation de l’IGF-1. Certaines études ont montré une augmentation du risque relatif notée à 1,9 pour une augmentation de 60ng/ml d’IGF189 .

• Les androgènes jouent un rôle important dans la croissance et la physiologie normale de la prostate toutefois il n’existe actuellement

prostatique sain90 , serait impliqué dans le développement et la progression du cancer prostatique. De nombreuses études épidémiologiques actuelles restent sceptiques quant au degrés de solidité des preuves appuyant cette hypothèse 91.

• Le taux élevé des adipokines et interleukine 6 (IL-6) ainsi qu’une faible quantité d’adiponectine circulante (connu pour son rôle anti tumoral) chez les personnes obèses contribuent à un état inflammatoire infra clinique chronique. Cet état serait responsable à son tour d’une altération de la régulation des mécanismes responsable de la prolifération , la migration et de l’apoptose cellulaire92 .

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