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Situation environnementale d’Haïti et recommandations

MISE EN DECHARGE

8. La pollution atmosphérique

La pollution atmosphérique est un phénomène causé par un mélange d'éléments polluants de source et de nature diverses (industrie, transport). L’importance relative de ces sources de pollution atmosphérique peut varier en fonction de plusieurs facteurs : climatiques, socio-économiques, niveau de développement, type d’industries et leur éloignement des centres urbains. On distingue des pollutions imputables aux combustions : pluies acides, pollution par le dioxyde de soufre ou l'ammoniac, fumées noires imputables aux combustions dans les décharges et la pollution par le monoxyde de carbone et le plomb, générée par la circulation automobile, les moteurs à explosion et les centrales électriques. Les effets indésirables de cette pollution atmosphérique sur la santé de l'homme sont aujourd'hui connus et affectent les poumons, la peau et les yeux.

L’homme est responsable de l’émission dans l’atmosphère de plus de 40 000 tonnes de gaz carbonique (CO2) par minute. D’après certains modèles, cette augmentation conduirait, par un renforcement de l’effet de serre, à une température moyenne à la surface du globe plus élevée de 3° C à la fin du siècle prochain et une augmentation du niveau des mers de 50 cm. La désertification pourrait prendre des proportions inquiétantes au dépend des zones de végétation.

8.1. Les principaux éléments polluants de l’atmosphère

Les principaux éléments qui caractérisent la pollution atmosphérique sont :

- le dioxyde de soufre (SO2) qui est produit par la combustion fossile et les usines de fabrication de l’acide sulfurique, les raffineries de pétrole et la production d’énergie. Le S02 réagit avec l'oxygène et l'humidité de l'air pour donner l'acide sulfurique (cause des pluies acides). Le dioxyde de soufre provoque de graves affections des voies respiratoires. Il provoque des poussées respiratoires aiguës accompagnées d'inflammations pulmonaires chroniques. Néanmoins, en Haïti, ce type de pollution n’est pas très marqué, étant donné la faible quantité d’industries émettrices de SO2.

- le monoxyde de carbone (CO) qui provient essentiellement (dans plus de 80% des cas) des gaz d'échappement des véhicules. La capacité de transfert de l'oxygène diminue en moyenne de 15% si l'homme reste dans une atmosphère polluée à 80 ppmv (partie par million de volume) de CO, ce qui représente la perte d'environ 1/2 litre de sang. La concentration pourrait atteindre les 400 ppmv dans des endroits où la circulation automobile est importante, ce qui pourrait provoquer des graves effets sanitaires pour les citoyens vivant à proximité: migraine, douleurs de l'estomac, relâchement des muscles, perte de conscience puis la mort.

- le monoxyde d'azote (NO) qui est émis par le trafic automobile. Le NO réagit aussi avec l'oxygène de l'air pour se transformer en dioxyde d'azote (NO2). Ces deux gaz sont toxiques et provoquent la mort. Ils se transforment en acide nitrique dans les poumons et entraînent des inflammations dangereuses pouvant causer la mort en une 1/2 heure si le taux atteint 0,07%. Ce taux provoque en association à d'autres gaz la formation du brouillard gris dans l'atmosphère des grandes villes industrielles, ayant un impact sur la santé et les biens de la population.

En milieu urbain, la circulation automobile est responsable de 90 à 95 % des émissions de monoxyde de carbone et de plomb et de 50 à 60 % du dégagement de l’oxyde d’azote.

- les émissions particulaires qui sont émises par les cimenteries et les carrières. Les cimenteries émettent une quantité importante de poussière en l'absence de toute précaution (particulièrement au niveau du four et du refroidisseur de Clinker). Les émissions peuvent atteindre 22,5 kg de poussières à composante carbonatée pour la production d'une tonne de ciment.

8.1.1. Pourquoi protéger la couche d'ozone?

Les chlorofluorocarbones (CFC) contribuent à la dégradation de la couche d'ozone stratosphérique. Ces produits sont utilisés essentiellement comme liquides réfrigérants dans les équipements de refroidissement, dans la fabrication de matériaux d'isolation et dans le secteur des aérosols. La diminution de la couche d'ozone provoque l'augmentation de la pénétration des radiations ultra-violettes, qui constituent les composantes les plus énergétiques de la lumière solaire atteignant la Terre. En quantité excessive, ces radiations ont des effets redoutables voire mortels sur la santé humaine, les animaux, les plantes, les microorganismes, et détériorent les ressources et la qualité de l'air.

8.1.2. La dynamique des polluants

Les polluants persistant dans l'atmosphère et non dégradés ou absorbés, peuvent effectuer de longs voyages. Par exemple, un produit émis dans l'atmosphère par une usine implantée à quelques kilomètres de la zone urbaine peut migrer jusqu'à la ville, voire jusqu'à l'intérieur même des habitations. De plus, les émissions gazeuses libérées dans l'atmosphère peuvent être lessivées et entraînées par la pluie vers le sol affectant les eaux de surface.

8.2. Les moyens de lutte contre la pollution de l'air

Du point de vue technique, la lutte contre la pollution de l'air est une opération complexe et dépend du milieu, de la source de pollution, du niveau d'éducation environnementale des citoyens et de leur sensibilisation aux problèmes de santé publique. Pour atténuer cette pollution, on peut adopter simultanément deux principes fondamentaux: utilisation des solutions techniques et promulgation des textes réglementaires adéquats. Le premier principe est basé sur le traitement des émissions gazeuses avant leur rejet dans

l'atmosphère et ceci par l'installation des équipements absorbants des éléments polluants. Le deuxième concerne la législation relative aux valeurs limites des polluants dangereux. L’instauration d'observatoires permanents sur les émissions gazeuses dans les points sensibles pourrait aussi atténuer l'impact de la pollution.

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