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2.2 Agents biologiques de la dégradation du bois et méthodes de préservation

2.2.2 La durabilité naturelle et la durabilité conférée

Les termites de bois sec en France appartiennent à l’espèce Kalotermes flavicollis. Elle est présente essentiellement dans le pourtour méditerranéen.

Reticulitermes flavipes est l’espèce de Reticulitermes la plus répandue sur terre. Cette espèce est originaire d'Amérique du Nord. Les analyses phylogéographiques des populations natives et introduites de R. flavipes ont révélé que la grande majorité des populations introduites proviennent du Sud-Est des États-Unis et plus précisément de la Louisiane (Ripa and Castro, 2000 ; Austin et al., 2012). En France, cette espèce est le plus grand destructeur, en s’attaquant aux structures en bois dans les grandes villes telles que Paris et Bordeaux

(Clément et al., 2001).

2.2.1.4 Les térébrants marins

On appelle térébrants marins les mollusques et les crustacés foreurs du bois car ils peuvent à échelle macroscopique percer, creuser et dégrader les bois immergés dans l’eau salée. On trouve généralement des mollusques dits les tarets et des mollusques dites pholades et des crustacés, Limnoria et Chelura sur les pieds de pontons et les coques de bateaux (Dirol and Deglise, 2001).

2.2.2 La durabilité naturelle et la durabilité conférée

La durabilité naturelle des bois est définie par la norme NFX 40-002 (1983): il s’agit de la durabilité que présente un bois dans des conditions données, en absence de tout traitement de préservation.

Les variations observées dans la durabilité des essences dépendent du potentiel génétique de l’arbre et des conditions environnementales de croissance. Le principal facteur de variabilité au sein d’une même essence vis-à-vis d’un agent biologique concerne son état biologique. Cet état résulte de la différenciation immédiate et dans le temps des cellules ligneuses issues chaque année du cambium pendant la phase de végétation ou la matière bois est produite. Exemples de duramen sur quelques essences couramment employées;

- Essences résineuse: pin, douglas, mélèze, western red cedar. - Essences tempères: chêne, châtaignier, robinier.

21 Exemples d’essence à bois parfait non duraminisé - Essences résineuse: sapin, épicia, hemlock. - Essences tempères: hêtre, peuplier.

- Essences tropicales: samba, ako, ilomba.

L’aubier est toujours périssable même pour des essences à duramen très durable. Le bois parfait non duraminisé a une durabilité semblable à celle de l’aubier. Ainsi l’épicéa sans duramen est attaquable dans tout son volume par le capricorne des maisons, alors que celui-ci ne dégrade que l’aubier des pins. Par contre, le duramen possède une certaine durabilité mais avec des variations importantes ; ainsi, le duramen du western red cedar est bien plus durable que celui du mélèze ou pin. Il existe une gradation de la durabilité naturelle au sein même du duramen: les couches externes du duramen sont toujours plus résistantes que les couches internes, la zone centrale de bois juvénile plus ou moins large a la durabilité de l’aubier. Certain bois tropicaux présentent une zone est dite « intermédiaire » entre l’aubier et le bois parfait. La durabilité de cette zone est supérieure à celle de l’aubier, mais inférieure à celle du duramen (comme pour l’azobé). Partant du principe que tout l’aubier est périssable, c’est la durabilité du bois parfait qui est prise en compte. En général, il est impossible de définir une durabilité globale: c’est donc une notion purement relative. Selon Rayzal (2002), la présence de molécules nutritives (amidon dans l’aubier), la nature des différents éléments anatomiques du bois ainsi que leur forme, la densité du bois et la capacité d’absorption de l’eau influencent directement la susceptibilité de l’essence à être biodégradée.

La durabilité des essences comportant un duramen différencié est liée à la présence et à la quantité de substances extractibles toxiques pour les agents biologiques. Ces extractibles du fonctionnent comme des biocides naturels.

La norme NF EN 350 (2016) donne des informations sur la durabilité naturelle de nombreuses essences de bois résineux, feuillus, tempérés et tropicaux, sélectionnés pour leur utilisation en Europe. Il existe cinq classes de durabilité naturelle des champignons lignivores et trois classes de durabilité naturelle vis-à-vis des termites: ils sont présentés dans les (Tableau 3) et (Tableau 4), ci-dessous. Il y a aussi la durabilité face aux autres insectes coléoptères et face aux térébrants marins dans cette norme mais elle ne est pas présenté ici (Rayzal, 2002).

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Tableau 3. Classes de durabilité naturelle vis-à-vis des champignons lignivores

Classe de durabilité Description Exemples naturelle

1 Très durable Robinier, doussié, padouk

2 Durable Chêne, châtaignier

3 Moyennement durable Douglas, mélèze, sapelli

4 Faiblement durable Sapin, okoumé, épicéa

5 Non durable Hêtre, peuplier, frêne, charme

Tableau 4. Classes de durabilité naturelle vis-à-vis des termites

Classe de durabilité Description Exemples

naturelle

D Durable Robinier, ipé, doussié

M Moyennement durable Douglas, épicéa, pins, sapin

S Sensible hêtre, mélèze, peuplier

En cas de durabilité naturelle insuffisante d’une essence par rapport à l’emploi prévu et aux risques biologique associés, le recours aux traitements de préservation est fondé sur la nature et les dimensions des pièces de bois à traiter. Cette protection correspond avant tout à une exigence de pénétration d’un produit caractérisé par son spectre d’efficacité et la quantité à laquelle il présente cette efficacité.

L’imprégnabilité du bois varie selon les essences, certaines sont très bien imprégnables tandis que d’autres sont réfractaires à l'imprégnation. L'aubier est plus facilement imprégnable que le bois parfait, ce dernier étant peu ou non imprégnable pour la plupart des essences où il est différencié. La norme EN 350 définit les essences imprégnables comme étant celles pouvant être imprégnées en totalité. Répondent à cette définition:

-Les essences à aubier et bois parfait non différenciés et dont les deux sont imprégnables dans tout leur volume. On peut citer ici le hêtre, le charme et l’érable.

-Les essences à aubier et bois parfait distincts ou à duramen et dont l’aubier au moins est imprégnable. On peut citer ici chêne, orme, robinier et surtout tous les pins, qui sont largement utilisés comme bois traités. Ces essences permettent d’accéder à tous les niveaux de traitement, pour autant que le procédé soit adapté.

Les essences réfractaires sont toutes celles qui ne sont pas imprenables au sens de la définition soit en totalité soit dans leur aubier.

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