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Chapitre 11 : Mise en œuvre, résultats et validation de la modélisation hydrologique

VI- Le réseau hydrographique

2- La densité de drainage

La densité de drainage d’un bassin est un paramètre reflétant son écoulement, la stabilité du réseau hydrographique et le type de ruissellement de surface (Llamas, 1993). Elle dépend de la géologie (structure et lithologie), des caractéristiques topographiques du bassin versant, et

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dans une certaine mesure, des conditions climatologiques et anthropiques (Musy & Higy 2004).

La densité de drainage (Dd) est le rapport entre la longueur totale des drains et la surface du bassin versant : ( ) (km ² ) A km tx Dd =

Dans le Haut Sebou, la densité de drainage (réseau permanent et temporaire) est de l’ordre de 2 km/km² (tab 2.4). Elle apparaît néanmoins très inégale, d’une part entre l’amont et l’aval (peu d’affluents dans la zone plissée à l’amont), et d’autre part entre les deux rives de l’oued (aucun affluent sur le causse) ; On distingue 3 parties :

- Pour le bassin amont (Guigou à Aїt Khabach), les affleurements perméables, les calcaires et dolomies liasiques des causses, conditionnent une densité de drainage faible.

Tableau 2.4 : Densité de drainage dans le bassin versant du Haut Sebou Bassin versant Surface En (km²) Longueur de l’oued principal (km) Densité de drainage (km / km²) (réseau pérenne)

Guigou à Aїt Khabach 1275 76 1,3

D'Aїt Khabach au Pont Md'ez (Avec

Maaser) 2198 62 1,9

Du pont de Mdez à Azzaba avec Zloul 1217 36 2,1

MÂASSÈR 1320 36 2,3

Zloul 760 52 2,2

Haut Sebou 4677 174 2

- Pour le bassin médian (d’Aїt Khabach au pont de Mdez) la densité de drainage plus élevée qu’à l’amont s’explique par le fait que l’oued Guigou et l’oued Maâsser drainent des formations plutôt semi-perméables dans les larges cuvettes et synclinales.

- Pour le bassin aval (du pont de Mdez à Azzaba avec Zloul), ce dernier constitue la majeure partie du bassin aval, dont la densité de drainage est encore plus élevée, qui s’explique par la nature des affleurements dominants. La forte pluviosité sur les montagnes élevées qui entourent quelques parties des bassins (Jbel Bou Iblan au Jbel Tazekka) favorisent un rendement hydrologique très important, renforcé par les débits du complexe hydro-karstique sourcier d’Ain Sebou.

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1: Cañon dans une formation calcaire dominante 2: Source karstique « Sebou » 3: Plaine agricole (utilisation de l’eau) 4: Infero-flux 5: L’oued Mâassèr dans un plateau 6: Source dans une coulée basaltique 7: Torrent dans le Moyen-Atlas plissé 8: Canyon dans une formation dolomitique

Planche Photos 2.2 : Diversité de la relation entre le cours d’eau et la structure morpho- structurale 1 2 3 4 5 6 8 7

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3- Les profils en long

Relation entre altitude du talweg et distance à la source le profil en long permet de définir les pentes d’un cours d’eau qui du point de vue hydrologique conditionnent les vitesses d’écoulement donc les temps de concentration mais également les secteurs dans lesquels l’infiltration est favorisée (inféro-flux).

Ces profils ont été construits à partir du MNT SRTM d’une résolution spatiale de 30 mètres. Sa précision est suffisante pour déceler les variations de pente et leurs principales ruptures.

- Le profil de l’Oued Guigou-Sebou

La variation de la pente de l’Oued Guigou-Sebou dépend des conditions structurales locales. Les pentes fortes traduisent la traversée des anticlinaux avec des formes de creusement linéaire très énergique, tandis que les pentes faibles correspondent à une entaille dans les synclinaux comme dans la plaine de Guigou et la dépression de Skoura. On distingue trois tronçons.

Le tronçon amont avec une pente moyenne de 0.9% correspond à l’unité de Bou Anguar- Bakrit-Gugou (Nejjari, 2002). Dans la partie de Foum Kheneg et Timahdite l’oued Guigou entaille les formations calcaires. En revanche dans la plaine de Guigou, la pente du profil diminue progressivement vers la station d’Aїt Khabach ; Sa valeur est de 0.3 %.

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Le tronçon médian, correspond au bassin de Tarhroute (juste en aval d’Aїt Khabach) et la dépression de Skoura. L’oued Guigou pénètre dans le Moyen Atlas plissé en entaillant profondément les barres de calcaires bathoniennes plissées ; La pente est forte avec une valeur de 1.3 %. A l’aval l’oued entre dans la dépression de Skoura dont le profil concave est dû à l’accumulation des dépôts des affluents de la rive droite.

Dans le tronçon aval, de la station du Pont de Mdez jusqu’à Azzaba, la pente de 0.75% est supérieure au tronçon de Skoura. L’oued Guigou-Mdez creuse et recoupe de manière efficace les formations structurales. La résistance du substratum explique l’existence des grands méandres dans ce tronçon marqué par le contact du Moyen Atlas plissé et du causse.

- Le Profil de l’Oued Mậassèr

Dans le profil de l’oued Mâasser, deux tronçons sont à distinguer. Le premier est à pente forte (4,4%) avec des ruptures importantes. Les pentes de ce tronçon témoignent de l’incision linaire qui recoupe les formations résistantes constituées essentiellement des calcaires du Bathonien. Dans le deuxième tronçon vers l’aval (Fig 2.12), les pentes sont plus faibles (1.3 %) Ici l’oued prend le profil d’une très large vallée d’inondation.

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- Le profil en long de l’Oued Zloul

L’oued Zloul et son principal affluent le Taffert prennent naissance dans la zone montagneuse du Moyen Atlas plissé. Le profil se caractérise par des pentes fortes (3,6 %), entrainant une évacuation rapide des eaux (Nejjari, 2002). Vers l’aval, dans la dépression de Zloul, les pentes s’adoucissent dans les terrains tendres et imperméables du Toarcien-Bajocien.

Figure 2.13 : Profil en long de l’oued Zloul

Conclusion du chapitre 2

Au terme de ce chapitre, nous sommes arrivés à la mise en évidence des caractéristiques morphométriques du bassin versant, où les indices varient légèrement d’un sous-bassin à l’autre. En revanche, les données de l’hypsométrie et de la pente du bassin montrent une grande diversité entre les sous bassins. En effet, les contrastes altitudinaux influencent les autres paramètres et conditionnent la ressource en eau ; Il s’agit notamment des précipitations, des températures et du couvert végétal. La diversité de la topographie commande également l’installation humaine et les activités exercées, où les cuvettes et les plaines sont exploitées par l’agriculture et les montagnes sont des sites préférés pour l’élevage.

Ce chapitre a par ailleurs permis de souligner, au travers de la présentation du domaine d’étude, les contrastes géologiques des bassins étudiés. Cette diversité au niveau de la lithologie et de la perméabilité influence le comportement hydrologique et les modalités des

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écoulements, ainsi que l’alimentation des cours d’eau. La nature karstique perméable dominant le Haut Sebou et le Moyen Atlas en général offre des potentialités importantes en matière des ressources en eau.

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**Chapitre 3 :Les apports au système hydrologique

Sommaire

Introduction

I- Le contexte climatique

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