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La constitution du groupe

Dans le document LIRE C EST BIEN COMPRENDRE C EST MIEUX! (Page 22-25)

I) L’enfant en difficulté ou les difficultés de l’enfant :

5) Partie pratique

5.3 La constitution du groupe

5.3.1 L’observation des élèves

Les trois séances d’observation mises en place pour ces cinq élèves m’ont permis d’affiner la problématique soulevée par la maîtresse de la classe. Mon rôle à ce moment là se limite à proposer des activités variées et à noter ce qui se passe, à savoir :

- Comment est comprise une consigne écrite puis orale ? - Comment l’élève va répondre à cette consigne ?

- Quelles sont les interactions entre élèves, le rôle de chacun ? - Quel degré d’implication dans l’activité ?

- Quelles stratégies l’élève met-il en place ? En change-t-il ?

- Quels sont éléments qui lui posent problèmes et ceux qui lui permettent d’avancer ?

Sur des activités de lecture, je note leur attitude face à un écrit, leurs stratégies, la quantité d’informations retenues et les liens qu’ils font entre elles, leur capacité à expliquer ce qu’ils ont compris.

Enfin , il va falloir trouver des points d’appui chez chaque élève, ce qu’il sait faire, ce qu’il aime faire. Ce temps est capital puisque c’est de là que je vais émettre des hypothèses de travail, de remédiation. Le projet de groupe devra intégrer toutes ces réflexions.

5.3.2 Les élèves du groupe

Y.... s’est très vite imposé en leader du groupe. Il provoque sans cesse ses camarades, les dévalorise et crée des petits incidents dès qu’il se trouve en difficulté. Sa représentation de l’écrit se limite aux activités purement scolaires. Chez lui personne ne lit. Il accepte de lire à haute voix mais dés qu’il se trompe, il reporte son erreur sur les autres (bruit…). Mon projet de faire verbaliser par les élèves leurs questionnements, semblait difficile à mettre en place pour lui.

Z.... ne prend jamais la parole. Quand je la sollicite, elle n’argumente jamais ses choix, ses démarches et change très vite si elle croit percevoir en moi un doute sur la validité de sa réponse. Sa lecture bien que très aisée, ne laisse aucune place à la compréhension. Sa volonté de bien faire peut être un point d’appui intéressant.

X.... a encore des difficulté de déchiffrage. Il prélève très peu d’informations dans un texte et ne sait pas les hiérarchiser : il s’attache à un détail et laisse le reste de côté. A cela je des problèmes à l’oral : sa syntaxe est souvent incorrecte, son vocabulaire est très réduit. Il est terrorisé par l’image qu’il donne et qui peut se retourner contre lui (risée des autres) ; il faudra donc instaurer des règles strictes de fonctionnement du groupe qui le protègeront et le mettront en confiance.

W.... accepte vite le groupe. Elle s’investit pleinement dans ce que je lui propose. Elle est impulsive, prend la parole sans trop savoir ce qu’elle va dire. Elle agit toujours dans la précipitation

5.4) Le projet de groupe

Elaborer un projet pour le groupe revient à concilier les différentes problématiques des élèves qui le constituent pour que chacun puisse progresser. Les séances d’observation m’ont permis de penser que le travail du groupe pouvait s’articuler sur trois axes :

- « réconcilier » ces élèves avec le monde de l’écrit et en particulier leur en montrer l’intérêt

- faire émerger, à partir de questionnements les activités mentales nécessaires à la compréhension , ce qui est l’objet de mon mémoire

- lire un récit long et y prendre plaisir

La formation par alternance me permettait de diviser la durée de prise en charge de ce groupe en 2 périodes qui pouvaient donner lieu à la mise en place de ces objectifs.

1) se réconcilier avec l’écrit

Pourquoi utilise-t-on l’écrit pour communiquer alors que la communication orale semble infiniment plus efficace à leurs yeux ? Dans quels cas le passage à l’écrit est-il indispensable ? Communication immédiate, communication différée quand et pourquoi?

Mon souci va être de faire manipuler par les élèves, des textes de différents types (récits, poèmes, recettes, etc…) dans un but précis accepté par le groupe. Je leur propose donc d’utiliser un magnétophone pour réaliser une bande son qui sera écoutée par la classe à la manière d’une radio. Cette activité me semble présenter de nombreux avantages .

D’une part l’utilisation d’un support écrit pour s’enregistrer va se révéler indispensable . En effet, si enregistrer une poésie, bien sue, est relativement simple, présenter une recette de cuisine sans rien oublier est bien sûr plus compliqué . L’enregistrement direct pose des problèmes de mémoire et le passage par un support écrit devrait se révéler être un maillon indispensable.

D’autre part les élèves seront amenés à choisir les textes . Ce travail les amènera à les classer, à les reconnaître, à comparer leurs formes . Or, reconnaître un type de texte avant de l’avoir lu, c’est déjà avoir une idée de l’intention de l’auteur, et donc de ce que je vais trouver. C’est la première démarche, indispensable, vers la compréhension .

De plus la souplesse d’utilisation de cet appareil permet de recommencer l’enregistrement si la lecture n’a pas été correcte autant de fois que nécessaire et donc de présenter à la classe une production « propre ».

Enfin les élèves prennent conscience que l’écrit est un moyen de communication différée, se situant entre l’intention de l’auteur et l’écoute de l’auditeur. Ce n’est plus un exercice scolaire, mais un moyen de transmettre de l’information à ses camarades dans un but précis : faire comprendre.

J’ajouterais que les règles propres à l’enregistrement audio nécessitent une concentration de tout le groupe (lecture de celui qui est enregistré mais aussi silence des

2) faire émerger, à partir de questionnements les activités mentales nécessaires à la compréhension

C’est bien sûr la partie la plus importante. Je dois trouver un support facilitant la verbalisation de ces activités mentales. Pour cela , je décide d’utiliser un type particulier de récit qu’est le conte. Je choisis donc « La sorcière du placard à balai » de P Gripari.

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