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Quant à la définition de la colère, neuf élèves sont d’accord pour dire que c’est le fait

d’être fâché. Deux élèves ont répondu différemment, le premier a répondu ceci : E10 :

« C’est / de taper / dans quelque chose ». Je relève dans sa réponse une des manifestations

physiologiques de la colère, c’est-à-dire, l’envie de frapper que l’on retrouve dans le tableau,

« Les sensations associées aux émotions »

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. Je peux également remarquer que cet élève

confond la colère et son expression. Le second élève a déclaré : E9 : « C’est / c’est / un nuage

d’orage ». Ici, l’élève confond la colère et sa représentation graphique, je peux faire

l’hypothèse qu’il a vu cette image quelque part, par exemple sur le « calendrier des

humeurs »

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qu’il y a dans sa classe, où la colère est peut-être représentée par un nuage

d’orage.

Il arrive à cinq élèves d’être en colère à l’école, cela n’arrive pas aux sept autres. Je

peux faire l’hypothèse que ces élèves n’ont peut-être pas pensé à une situation qui peut les

mettre en colère à l’école.

Concernant les causes de cette colère à l’école, il faut relever ici que sur les quatre

élève qui en ont parlé, tous ont cité leurs camarades, par exemple lorsque ces derniers les

embêtent.

Au sujet du ressenti face à la colère, ce qui ressort de manière générale c’est le fait

que les élèves ressentent qu’ils sont fâchés. Quatre élèves disent ressentir une certaine

tristesse derrière cette colère, ils ne se sentent pas très bien. Une de ces quatre dit : E12 :

« Ben / j’ai un p’tit peu mal au ventre et / aussi j’ai mal au cœur », sa réponse est très

intéressante car cela fait référence aux manifestations physiologiques de la colère. La

réponse d’une autre élève a particulièrement attiré mon attention, la voici : « E8 : Euh ça

m’fait mal au cœur d’engueuler les autres mais quand même ça me / ça m’défoule ». Ce qui

est inattendu ici c’est que quelque part ça l’embête de devoir s’énerver contre les autres,

mais quelque part ça lui permet d’exprimer, de faire sortir la colère qu’elle a en elle, ici on

retrouve donc l’expression de la colère et non le ressenti. Je peux donc constater que la

différence entre le ressenti et l’expression d’une émotion n’est pas toujours claire.

Dix élèves ne voient pas l’enseignante comme une cause de colère, seules deux la

voient comme une cause d’un léger énervement. En effet, une des deux déclare : E8 : « Euh

ça m’énerve un peu mais sinon ça va ». La seconde quant à elle, après mes exemples,

exprime que si l’enseignante ne lui donne pas la parole lorsqu’elle lève la main cela la fâche

un peu, pareil si elle ne lui explique pas quelque chose. Il est rassurant de constater que

l’enseignant ne cause apparemment pas de manière flagrante de la colère chez ses élèves.

Par rapport aux résultats scolaires, neuf élèves répondent ne pas être en colère à

cause de ces derniers. Seuls trois élèves avouent l’être parfois. Parmi eux, un élève ajoute

qu’il ne serait pas tellement fâché car il n’en a presque jamais. Il est rassurant de constater

que les résultats scolaires ne sont apparemment pas une source de colère pour les élèves de

3

e

et 4

e

HarmoS.

Au sujet des camarades de classe, neuf élèves disent être parfois en colère à cause

d’eux. Seuls trois élèves affirment le contraire. Je peux constater ici que les camarades sont

de manière assez marquée une source de colère pour les élèves de 3

e

et 4

e

HarmoS. Je vois

ici l’importance de la mise en place d’un climat de classe favorable afin de mieux vivre

ensemble.

Concernant les autres causes possibles de déclencher de la colère, je peux relever ici

que huit élèves évoquent notamment leurs frères et sœurs.

Quant à savoir si la colère dérange les élèves pour travailler, sur onze avis d’élèves,

six d’entre eux affirment que cela ne les dérangent pas. Trois élèves disent que cela les

dérange ou les dérange un petit peu. Un élève ne sait pas quoi répondre étant donné qu’il

n’a jamais été fâché à l’école mais dit quand même qu’il ne pense pas que ça le dérangerait.

Une autre élève répond que cela dépend de ce que c’est.

Pour aller mieux lorsqu’ils sont en colère, cinq élèves ne savent pas trop quoi faire.

Cinq autres ont différentes solutions, voici les pistes qu’ils donnent : attendre que cela

passe, jouer avec quelqu’un, jouer dans sa chambre, regarder des livres, être avec des

copines, dire aux copains d’arrêter de les mettre en colère, rester dans sa chambre toute

seule. Les réponses des deux autres élèves ont attiré mon attention, les voici : E2 : « Euh //

comme avant j’me parle j’dis / fâche-toi pas euh / » et E12 : « Euh / ben j’essaie de

m’calmer ». En effet, ces réponses sont très intéressantes car je peux constater, chez ces

deux élèves, un certain contrôle d’elles-mêmes et de leurs émotions.

Lorsqu’ils sont en colère, sept élèves le montrent et/ou le disent parfois. Les cinq

autres ne l’expriment pas.

Les élèves qui expriment leur colère, le disent à leur entourage (amis, parents). Une

élève le dit parfois à l’enseignante. Je tiens à relever ici que sur sept élèves, six d’entre eux

évoquent leurs amis. Je peux donc dire que les camarades ont une grande importance pour

les élèves de 3

e

et 4

e

HarmoS.

autres le sachent et/ou n’ont pas envie que les autres aillent le dire à tout le monde. Deux

élèves ont peur des éventuelles moqueries. Un élève préfère le dire aux personnes qu’il a

choisies. Un élève oublie de le dire. Une élève avoue ressentir parfois de la gêne. Je peux

donc remarquer que la gêne, la peur de dire aux autres peut être parfois présente. Cela

démontre bien à quel point cela n’est pas évident de parler de nos émotions avec autrui.

Concernant l’aide éventuelle que l’enseignante pourrait apporter, trois élèves

pensent que cette dernière ne peut rien faire ou qu’elle n’a rien besoin de faire. Quatre

élèves ne savent pas ce qu’elle pourrait faire. Cinq élèves pensent que la maîtresse pourrait

les aider, les pistes suivantes sont ressorties : les aider à relativiser, les aider à y remédier,

leur parler, les calmer. Cependant, selon les élèves, l’enseignante ne le fait pas toujours. Une

des élèves pense que si elle ne le fait pas toujours c’est parce qu’elle ne lui dit pas toujours.

Il est quelque part rassurant de constater que si l’enseignant ne fait rien, ce n’est pas

forcément car il n’en a pas envie, mais parce qu’il ne sait pas toujours que les élèves sont en

colère, puisqu’ils ne lui en parlent pas automatiquement.

Par rapport à l’éventuelle aide que les camarades pourraient apporter, quatre élèves

ne savent pas ce que ces derniers pourraient faire. Une élève pense qu’ils ne pourraient rien

faire car ils ne savent pas qu’elle est en colère. La moitié des élèves pensent que leurs

camarades pourraient les aider, les pistes suivantes sont ressorties : leurs camarades

pourraient jouer avec eux, jouer avec eux en laissant de côté la personne qui les a mis en

colère, les aider à trouver des solutions, leur dire d’arrêter de s’énerver, leur parler, les aider

à se calmer. Cependant, leurs camarades ne le font pas toujours. Quant à la raison pour

laquelle leurs camarades ne les aident pas toujours, deux réponses d’élèves ont attiré mon

attention. Le premier élève dit ceci : E10 : « Y / y s’en fichent ». La seconde élève déclare :

E12 : « Parc’que j’le dis pas (rire) parc’que ça m’gêne ». Pour ces deux élèves, je peux faire

l’hypothèse que si ils ne sont pas aidés par leurs camarades, ce n’est pas forcément car ces

derniers n’ont pas envie de le faire, mais parce qu’ils ne le savent pas vu qu’ils ne leur disent

pas obligatoirement.

Lorsque la colère est ressentie, deux élèves ne savent pas ce qui serait l’idéal pour

eux. Les dix autres pensent que les autres pourraient les aider et donnent les pistes

suivantes : les consoler, les calmer, leur faire un câlin, les soulager, jouer, arrêter de se

moquer, arrêter de les embêter.

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