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L A QUALITE DE L ’ EAU ET DES SEDIMENTS ET SON EVOLUTION

II. LE MILIEU AQUATIQUE ET LES SEDIMENTS

II.3. L A QUALITE DE L ’ EAU ET DES SEDIMENTS ET SON EVOLUTION

II.3.1. Q

UALITE PHYSICO

-

CHIMIQUE DE LA COLONNE D

EAU

Source : ASCONIT, 2008 ; IMEP, 2009

Niveau trophique

La qualité physico-chimique de l’étang de Bolmon varie en fonction de la station de prélèvement, et montre globalement un excès de matières phosphorées et de matières azotées, notamment à l’embouchure de la Cadière. Les nutriments sont consommés au centre du plan d’eau, entraînant une forte productivité de la lagune.

Evolution du milieu

Depuis quelques années, les apports polluants au Bolmon ont été réduits de façon conséquente. En effet, différentes actions ont été mises en place par les collectivités territoriales, les industriels… : la station d’épuration de Vitrolles a été mise aux normes européennes, sa capacité a été augmentée et la station des Pennes-Mirabeau y a été raccordée, le Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Cadière portent des actions pour l’amélioration de la qualité de l’eau et la gestion des milieux dans le cadre du contrat de rivière étang Cadière-Bolmon, les rejets industriels pollués non traités sont également moins nombreux…

Les effets de l’amélioration de la qualité des eaux provenant des trois bassins versants, se conjuguent à ceux de la restauration de l’étang de Berre (amélioration de la qualité de l’eau, diminution notable des apports d’eaux douces par l’usine hydroélectrique de Saint-Chamas). Il en découle une amélioration notable de la qualité de l’eau de Bolmon, avec la réapparition récente de moules, de crustacés et d’autres invertébrés.

TABLEAU 2 : EVOLUTION DE LA QUALITE DES EAUX DE L’ETANG DE BOLMON (MACROPOLLUANTS)

Paramètres Unité ECOPOL (1979)

ARFI

(1990) IARE (1996) Mission Berre (97-99)

Les seuils de qualité sont déterminés l’aide de la grille de lecture ci-dessous :

Grille IFREMER de lecture de l’eau utilisée en fonction des différentes variables mesurées (Eaux de transition, type lagune trophique hyper-eutrophe au niveau méso-eutrophe. Entre 2006 et 2008 (cycles annuels de novembre à octobre), la concentration (mg/l) en azote inorganique s’est réduite d’un facteur 5 et celle de phosphore total d’un facteur 10.

TABLEAU 3: EVOLUTION DU NIVEAU TROPHIQUE DE L’ETANG DE BOLMON ENTRE 2006 ET 2008 (IMEP, 2009)

2006 2007 2008

N inorganique (NH3- NH4+) >> 1,5 Hypereutrophe

> 1,5 Hypereutrophe

0,3 < X < 0,65 Méso-eutrophe Phosphore total (PO43-) >>0,1

Hypereutrophe

0,01 < X < 0,03 Méso-eutrophe

0,01 < X < 0,03 Méso-eutrophe

Le taux d’eutrophisation (concentration en nutriments) est toujours élevé mais pourrait s’avérer satisfaisant pour un milieu lagunaire. En effet, ces milieux eutrophes constituent des zones importantes d’alimentation et de croissance pour un certain nombre d’espèces de poissons, de crustacés et de mollusques.

II.3.2. Q

UALITE PHYSICO

-

CHIMIQUE DES SEDIMENTS

Source : ASCONIT, 2008

La qualité des sédiments reste moyenne à l’échelle de Bolmon, notamment à cause des teneurs élevées en zinc. Elle est cependant plus dégradée au centre (4 paramètres déclassant) qu’à l’embouchure de la Cadière (2 paramètres déclassant). De la même façon, la qualité des sédiments est plus dégradée dans le canal du Rove que dans les autres zones.

Les sédiments de l’étang de Bolmon, et particulièrement ceux du canal, présentent également de fortes concentrations en PCB.

Evolution de la qualité des sédiments

L’amélioration de la qualité de l’eau de la colonne d’eau est limitée par la qualité des sédiments. En effet, le sédiment de l’étang de Bolmon, par endroit très enrichi en matière organique, peut alimenter la colonne d’eau en nutriments. Le compartiment sédimentaire est localement anoxique, c'est-à-dire en déficit d’oxygène. Dans ce milieu, le phosphore est complexé au sédiment. Le passage en milieu bien oxygéné par la remise en suspension des sédiments, notamment lors d’épisodes venteux, permet le

« relargage » du phosphore dans la colonne d’eau. Seul un « traitement » ciblé du compartiment sédimentaire (sauf à prendre en compte les effets provoqués par les

‘’espèces ingénieurs de la restauration’’ et leur capacité à exporter du sédiment vers la colonne d’eau voir vers l’étang de Berre et la mer) permettrait d’accélérer l’amélioration de la qualité des sédiments, et donc de l’eau de la lagune, sans engendrer de déplacement de la pollution.

Les quantités de métaux lourds présentes dans les sédiments correspondent globalement à une qualité inchangée et moyenne entre 1996 et 2008. On note toutefois une amélioration, avec une diminution des concentrations (notamment de plomb et de cuivre) à mettre en relation avec la diminution observée des quantités de matière organique dans le sédiment.

TABLEAU 4 : EVOLUTION DE LA QUALITE DES SEDIMENTS DE L’ETANG DE BOLMON (METAUX LOURDS)

ECOPOL

(1979) IARE (1996) BRLi (2002) ASCONIT

(2008) Paramètres Unités Moyenne Variation Moyenne Variation

Cadmium mg/kg MS 2,9 1,8-5,1 1,4 0,3-2,5 1,94

Chrome mg/kg MS 11 à 260 28,6 23,3-39,3 30 19,5-38,2 22,2

Cuivre mg/kg MS 46,5 34,0-71,6 28 10,9-38,0 31,1

Plomb mg/kg MS 3 à 205 49 40,3-67,7 28,6 14,0-37,6 36,8

Zinc mg/kg MS 30 à 1270 138 96-221 99,6 44,3-152,0 116

Etain mg/kg MS 4,3 3,1-6,2 <5,74

Mercure mg/kg MS <0,02 0,5 0,4-0,6 0,02 <0,01-0,03 0,20

Les seuils de qualité sont déterminés l’aide de la grille de lecture ci-dessous :

Grille SEQ eau de lecture des sédiments en fonction de la contamination par les micropolluants minéraux (grille de qualité générale par altération)

Variable Unité Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais

Cadmium mg/kg MS 0,1 1 5

Chrome mg/kg MS 4,3 43 110

Cuivre mg/kg MS 3,1 31 140

Plomb mg/kg MS 3,5 35 120

Zinc mg/kg MS 12 120 460

Etain mg/kg MS

Mercure mg/kg MS 0,02 0,2 1

Analyse des micropolluants sur chair de poissons

Le Mulet commun est l’espèce majoritaire dans l’étang de Bolmon. Son régime alimentaire est essentiellement composé de matières organiques (végétaux et vase), ce qui fait de cette espèce un bon candidat pour analyser le taux de contamination par les micropolluants (métaux lourds, PCB) présents dans les sédiments fins.

Les résultats de l’étude montrent que la chair de poissons analysée n’est pas conforme à la réglementation du fait de teneurs trop élevées en plomb (près de 2 fois la concentration maximale autorisée) et en PCB. L'absorption de PCB, comme de plomb, constitue un risque grave pour la santé publique.

Le plomb peut freiner le développement cognitif, diminuer les performances intellectuelles de l'enfant et augmenter la tension artérielle et le nombre des maladies cardio-vasculaires chez les adultes.

Les PCB sont des composés organiques utilisés autrefois dans l’industrie, comme liquide échangeur de chaleur dans les transformateurs et les condensateurs, et comme additifs dans les peintures, les papiers autocopiants et les plastiques. Par fuites des zones de stockage, ils peuvent se retrouver dans l’environnement. Les PCB apparaissent sur la liste des polluants organiques persistants (POPs) retenue par le protocole d’Aarhus (1998) et par la Convention de Stockholm (2001). Ils sont également qualifiés de micropolluants dans la mesure où leurs effets toxiques se font sentir sur l’environnement à des concentrations très faibles. Ils ont tendance à s’accumuler dans les graisses (bioconcentration) et leurs concentrations augmentent dans les organismes vivants tout au long de la chaîne alimentaire (bioamplification). Ils sont particulièrement toxiques pour les poissons puisqu’ils affectent leur reproduction. L’Homme peut ensuite être contaminé par voie alimentaire. Ils provoquent des effets à court terme tels que de la fatigue et des effets à long terme : retard de croissance chez l’enfant. Certains de ces PCB sont également immunodépresseurs et classés parmi les agents probablement cancérogènes et mutagènes pour l’Homme (Source : BRGM, 2007).

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