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même que de la localisation de ces derniers à l’intérieur du SNC revêt une importance capitale afin de parvenir à mieux comprendre les nombreux rôles et interactions de ce système. L’accent sera davantage mis sur la relation existante entre ces composants et les astrocytes du cortex.

(i) L’Angiotensinogène

Les astrocytes produisent une grande partie de l’AGT du cerveau dans la plupart des régions incluant le cortex cérébral (Stornetta et coll., 1988;Milsted et coll., 1990;Yang et coll., 1999). L’AGT est aussi retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) (Ito et coll., 1980). Le rat TGR (ASrAOGEN) est un modèle génétique présentant une ablation spécifique de l’AGT synthétisé par les astrocytes. Il fut démontré dans ce modèle, qui présente une diminution de 90 % des niveaux d’AGT cérébral, une régulation à la hausse des récepteurs AT1dans les régions à l’intérieur de la BHE (Monti et coll., 2001)

de même qu’une réduction de la pression artérielle systémique, le tout vraisemblablement associé à une diminution du taux d’Ang II dans le cerveau (Schinke et coll., 1999). Similairement, chez des patients présentant une maladie associée à la présence d’anticorps anti-AQP4, protéine particulièrement exprimée à l’interface glio- vasculaire, le niveau d'Ang II semble abaissé par la destruction des astrocytes (Matsushita et coll., 2010).

d’angiotensine, l'ensemble de ces observations démontrent a priori l’importance des astrocytes dans le fonctionnement du RAS cérébral. La possibilité qu’il y ait synthèse d’AGT par les neurones est, quant à elle, moins claire et serait limitée à quelques structures comme l’OSF, le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus (NPV) et le cervelet (Yang et coll., 1999) et serait dans tous les cas, bien moins importante quantitativement que celle effectuée par les astrocytes (Ganong, 1993).

(ii) La rénine

La synthèse de rénine cérébrale est moins bien définie à ce jour que celle de l’AGT. Une des explications existantes est que les taux de rénine dans le cerveau se trouvent bien en deçà des limites de détection des techniques standards (Morimoto et coll., 2002). L’expression de la protéine a été localisée autant dans les neurones que les cellules gliales (Hermann et coll., 1987), observations basées sur des cultures cellulaires. Une faible expression de rénine serait retrouvée dans la plupart des tissus, incluant le cortex cérébral (Morimoto et coll., 2002). En contraste, une forte concentration de rénine semble se trouver en colocalisation avec des populations neuronales dans les régions cérébrales impliquées dans le contrôle des fonctions cardiovasculaires (dont l'OSF et plusieurs parties du bulbe rachidien incluant la formation réticulée, mais excluant le NTS) situées pour la plupart à la limite de la BHE, mais aussi dans plusieurs parties de l'hippocampe (Lavoie et coll., 2004).

(iii) L’enzyme de conversion de l’angiotensine

L’ECA a été retrouvé en forte concentration dans l’OSF et d’autres structures appartenant aux OCV, de même que dans les vaisseaux sanguins. Le cortex cérébral présenterait quant à lui une expression qualifiable de faible en comparaison avec celles retrouvées dans les régions mentionnées ci-haut (Strittmatter et coll., 1984;Paul et coll., 2006). Un deuxième type d’ECA, l’ECA2 est aussi présent dans le cerveau et a pour rôle la dégradation de l’Ang II en Ang (1-7). Cette dernière, avec son action sur le récepteur Mas, présente beaucoup d’effets opposés à ceux de l’Ang II sur le récepteur AT1. La

voie de l’ECA2 apparait pour l’instant comme une sorte de mécanisme de contrôle du RAS cérébral (Xia et Lazartigues, 2008). L’ECA2 est exprimée dans diverses régions cérébrales, dont le cortex. Son expression est pour l’instant rapportée comme étant neuronale (Doobay et coll., 2007).

(iv) Voies de synthèse alternatives

Les faibles taux d’ECA dans certaines régions du cerveau, dont le cortex cérébral, amènent a priori à conclure à une faible importance du RAS, plus particulièrement de l’Ang II, à ces endroits. Suivant cette prémisse, la production d’AGT ou d’Ang I locale pourrait avoir pour objectif une action de type neurohormonale sur une région distante ou sur les vaisseaux sanguins avoisinants. Toutefois, des enzymes ayant la capacité de court-circuiter la synthèse d’Ang II classique, sont présentes dans le cerveau et pourraient intervenir afin de remplacer la rénine et l’ECA dans ces régions. En effet, la tonine et la cathepsine G peuvent synthétiser l’Ang II directement à partir de l’AGT (Phillips et de Oliveira, 2008), alors que la chymase peut transformer l’Ang I en Ang II

(figure 3).

Dans le cortex, environ 50 % de l’activité de formation d’Ang II serait inhibée par un inhibiteur de l’ECA, le delapril, ce qui porte à croire que la synthèse corticale de l’octapeptide engage d’autres enzymes que celles du RAS classique. Par contre, la même étude rapporte que seulement 8 % de cette activité corticale serait imputable aux chymases (Baltatu et coll., 1997). Toutefois, les résultats obtenus par Baltatu et coll. montrent que l’activité totale de formation d'Ang II dans le cortex correspond à seulement 9 % de celle retrouvée dans la glande pituitaire et 2 % de celle de la glande pinéale. Cela n'est pas surprenant considérant le rôle de ces dernières régions dans la modulation du système cardiovasculaire. Cela suggère toutefois qu'en conditions physiologiques l'Ang II pourrait jouer un rôle moindre dans le cortex en comparaison avec ces régions.

(v) Dégradation de l’Ang II

Les aminopeptidases A et N (APA, APN) qui sont connues pour dégrader l’Ang II en Ang III et IV respectivement (Chauvel et coll., 1994) ont été retrouvées dans les astrocytes périvasculaires du parenchyme cérébral (Alliot et coll., 1999). De plus, les niveaux d'ECA-1 et 2 sont eux aussi abaissés chez les patients présentant une autoimunité contre l’AQP4 (Matsushita et coll., 2010). Cela suggère que la dégradation de l’Ang II peut être effectuée par les astrocytes.

ségrégation des composantes du RAS de telle sorte qu’un type cellulaire puisse produire et sécréter l’Ang I (par exemple l'astrocyte), et l’autre (par exemple le neurone), la dégrader en l’Ang II (Phillips et Sumners, 1998).

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