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L’observation de l’introduction B

5.3 OBSERVATION

5.3.2 L’observation de l’introduction B

Accueil

Lors de l’annonce du thème, les élèves étaient regroupés par genre. Les garçons étaient assis sur ma gauche et les filles sur ma droite. Les réactions ont été discrètes. J’ai pu entendre des « oh non » de la part d’élèves masculins et des « yes », « trop cool » de la part d’élèves féminines. J’ai rapidement introduit une discussion sur le Hip-hop en posant la question suivante : « quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit lorsque je vous dis « Hip-hop »? » Les réponses ont été peu nombreuses et timides. Quatre mots sont ressortis « rue, Amérique, danse, musique, … ». J’ai complété en présentant des images et en donnant des informations sur l’historique et sur le contexte d’émergence du Hip-hop. Les illustrations exposaient des rappeurs masculins, des graffitis, des gestes de solidarité, des danseurs masculins et des figures de break dance. Les élèves se sont spontanément approchés des images. Les figures acrobatiques les intriguaient particulièrement. Les élèves semblaient impatients de réaliser des mouvements de break dance. Certains ont tenté d’imiter certaines figures. De cet échange, ils ont retenu « que des hommes américains dansaient pour s’exprimer et pour éviter d’être violents » et que « le Hip-hop était à la base une danse pour les hommes ». (Remarques d’élèves).

Echauffement

L’échauffement basé sur de l’imitation s’est déroulé de manière frontale : les élèves étaient positionnés face à moi. Ils se sont disposés au fond de la salle. Les garçons formaient un tas indissociable. J’ai alors demandé aux élèves de prendre de l’espace

et de se rapprocher de moi. J’ai obtenu comme résultat l’avancement de deux élèves téméraires. J’ai tenté de rectifier leur positionnement, mais cette action m’a pris du temps et de l’énergie. Les élèves semblaient apeurés au fond de la salle. Au final, l’objectif souhaité n’a pas été atteint, les élèves occupaient principalement le fond de la salle. Je m’attendais à cette réaction. Il me restait à analyser l’évolution de leur attitude durant la leçon. En choisissant la méthode frontale, je pensais visualiser chaque élève. Hors, le regroupement m’empêchait d’avoir un oeil sur chaque élève. J’ai remarqué uniquement après quelques minutes qu’un élève tentait d’amuser ses camarades en réalisant des mouvements différents. En demandant d’imiter mes mouvements, j’ai senti une certaine gêne chez les élèves. Lors de l’échauffement, je voulais corriger certains élèves, les repositionner, mais je n’ai pas osé interrompre mon échauffement de peur de freiner l’élan des élèves. L’ensemble de la classe avait réussi à entrer dans l’activité. En interrompant l’échauffement, pour donner un feedback individuel, j’avais peur de perdre l’intensité du moment. De plus, contrairement aux échauffements des autres leçons, il était peu ludique. A aucun moment, je n’ai pu entendre des rires ou des éclatements de joie. Au contraire, les élèves semblaient un peu gênés et très concentrés. Pourtant les participants m’ont imitée et ont réalisé les enchaînements même si les mouvements semblaient rigides. J’ai également été étonnée par le niveau général de la classe. Les élèves ont réussi rapidement à réaliser les combinaisons. J’ai remarqué quelques élèves qui éprouvaient de la difficulté à refaire les mouvements imposés et de manière coordonnée, mais cela représentait une minorité. Débuter par un échauffement frontal avec des mouvements conventionnels, imposés et théoriques me semblait hors de la portée de certains élèves. Je pensais les démotiver. La classe a été particulièrement preneuse et respectueuse de l’activité. Malgré une attitude positive de la part des élèves, ce n’est pas un échauffement que je conseillerais pour débuter un cycle.

Partie principale

Suite à l’échauffement, un moment plus théorique a été introduit afin de présenter les familles de mouvements. Lors de l’explication et de la démonstration, les élèves regroupés autour de moi écoutent sans agir pour la plupart. Deux garçons, pourtant cachés lors de l’échauffement, essaient des pas pendant mon explication. Suite à cette théorie, plusieurs élèves tentent d’imiter des mouvements acrobatiques de la démonstration. Il m’a semblé que les élèves étaient curieux d’apprendre de

nouveaux mouvements, particulièrement des figures au sol. Suite à la théorie, les élèves se positionnent à nouveau face à moi. Cette fois, ils se mettent spontanément plus en avant. Les élèves apprennent un enchaînement en imitant le modèle. Suite à cette phase, les élèves ont acquis un nouveau bagage de mouvements. Je ne suis pourtant pas certaine qu’ils arriveraient à refaire l’enchaînement imposé sans modèle. Je n’ai pas demandé aux élèves de danser sans modèle, de peur qu’ils se bloquent et qu’ils n’osent pas. J’avais peur de me retrouver face à un mur. Dans cette situation, j’ai été influencée par mes représentations.

Création

Après l’apprentissage des pas, les élèves sont entrés dans une phase de création par deux (duo par affinité). La création, guidée par une partition, a rapidement abouti à la chorégraphie. La combinaison « partition et entraînement des pas de base pendant l’échauffement » accélère le processus de création.

Break dance

Le cours s’est terminé avec le break dance qui intriguait depuis le début les élèves. Différentes figures leur ont été démontrées, décomposées et apprises. J’ai été surprise de retrouver les garçons qui se cachaient au fond de la salle au début de la leçon, presque à ma hauteur. Ils n’y avait aucune gêne et aucune peur de faire faux. Il m’a semblé que chaque élève a éprouvé du plaisir et était motivé à réaliser les différents challenges. Cette phase a durée quinze minutes et j’ai senti une certaine frustration chez les participants qui n’arrivaient pas au résultat voulu. Les élèves étaient pleinement engagés dans la tâche et voulaient atteindre leurs objectifs.

Elèves

L’évolution des élèves a été particulièrement impressionnante par rapport à leur aisance et leur prise de confiance. Lors de la première partie, j’ai senti une ambiance un peu lourde, ils n’étaient pas à l’aise avec leur corps. Mais au fur à mesure de la leçon, ils ont développé certaines compétences et appris de nouveaux mouvements. Je pense qu’ils se sont rendus compte qu’ils étaient capables de danser. Le break dance les a intéressés au point de faire abstraction de ce qui se déroulait autour d’eux. Cette classe a fait preuve d’un engagement total, le résultat s’est avéré gagnant : un meilleur niveau en danse et une prise de confiance. A la fin de la leçon, deux élèves sont venus vers moi afin d’obtenir les titres des musiques. Cette

démarche prouve que la musique leur a plu et qu’elle a sûrement été déterminante dans la motivation des élèves.

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