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Généralités sur l’irrigation

4. L’irrigation par aspersion

L’eau est refoulée sous pression dans un réseau de conduites, ensuite elle est diffusée par des asperseurs sous la forme d’une pluie artificielle. Cette technique est déconseillée dans les zones très régulièrement ventées (vents supérieurs à 20-30 km h-1). Elle s’applique surtout avec des eaux non salées, dans les sols de faible profondeur et pas trop perméables. Elle permet aussi de protéger les vergers et vignobles contre le gel, ou de rafraîchir les cultures maraîchères en plein été.

Les premiers réseaux étaient équipés de petits asperseurs fonctionnant sous une pression de 3 à 4 bars. Les asperseurs étaient disposés le long d’une rampe mobile en alliage léger, que l’on déplaçait à la main de poste en poste pour irriguer l’ensemble de la parcelle. Relativement peu coûteux en investissement, ce système était très exigeant en main d’œuvre. Cette méthode d’irrigation est à l’origine de différents types de matériel et de stratégies d’aspersion, décrites ci-après.

4.1. Les couvertures totales

Elles consistent à disposer sur la parcelle, en début de campagne, un quadrillage de rampes de petits diamètres, fixes pendant la saison d’arrosage et déplaçables entre deux saisons. En cours de saison, on déplace manuellement les cannes munies de leurs asperseurs d’un poste à l’autre le long de la rampe (Fig. 15).

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4.2. Les couvertures intégrales

Le champ est couvert en permanence, durant la saison d’irrigation, non seulement par les canalisations, mais par les cannes et les asperseurs. La seule manipulation à effectuer en cours de saison consiste alors à ouvrir et fermer des vannes, qui alimentent successivement les rampes ou ensembles de rampes constituant chaque poste d’arrosage (Fig. 16).

Figure 16. Les couvertures intégrales (source : www.fao.org)

4.3. Les systèmes de rampes pivotantes et frontales

Le système de rampe pivotante consiste en une tour centrale à pivot. Celle-ci est reliée à une série de tours secondaires par une conduite munie d’arroseurs (Fig. 17). Les tours secondaires sont équipées de moteurs électriques ou hydrauliques et disposées en cercle autour de la tour centrale. Le rayon du dispositif peut mesurer de 100 à 500 m, ce qui permet d’irriguer jusqu’à 75 ha. L’ensemble nécessite un capital d’investissement élevé. Les débits sont de l’ordre de 250 à 850 m3 h-1 pour une pression de 6 bars.

Le système de rampe frontale diffère de la rampe pivotante par le fait que toutes les tours sont mobiles et le déplacement se fait latéralement.

L’alimentation en eau se fait soit par le pompage d’une fosse creusée au milieu ou au bord du champ, soit par un tuyau flexible.

34 Figure 17. Les rampes tournantes (source : gettyimages.fr)

4.4. Les enrouleurs

Les enrouleurs font partie des systèmes d’irrigation mécanisés. Ils sont apparus en France sur le marché de matériel d’arrosage aux environs de 1970.

L’enrouleur est un appareil extrêmement mobile et souple d’utilisation qui a été rapidement adopté par les agriculteurs. Il est facilement et rapidement déplaçable d’une parcelle à une autre, d’une culture à une autre. Il permet un arrosage en bandes parallèles et juxtaposées : « l’enrouleur est immédiatement opérationnel, c’est l’outil idéal d’intervention rapide en irrigation. Dans les régions où le printemps est sec, les irrigants l’utilisent pour arroser et sauver des semis.

L’appareil est composé de quatre parties principales, décrites ci-dessous (Fig. 18).

 Le canon. C’est un gros asperseur dont le jet atteint une grande distance (25 à 65 m environ) avec une pression très élevée à sa buse (5 à 8 bars). Il est porté par un chariot à roues, ou sur un traîneau glissant sur sol. Son réglage en hauteur permet de s’adapter même avec les cultures de haute taille (maïs) afin de ne pas endommager les cultures à arroser.

 Le châssis tracté. Il est muni de roues et de son système d’accrochage au tracteur, il porte la bobine ainsi que le moteur hydraulique et les organes de contrôle du fonctionnement de l’appareil.

 La bobine (ou tambour). C’est sur elle qu’est enroulé le tuyau semi-rigide d’irrigation en polyéthylène extrudé, opaque à la lumière et résistant aux pressions élevées, de 8 bars ou plus. Le diamètre extérieur du tuyau est la référence et c’est

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lui qui distingue les différentes catégories d’enrouleurs. Par contre, ses caractéristiques hydrauliques sont intimement liées à son diamètre intérieur. Le tuyau est totalement déroulé sur la parcelle à arroser, son ré-enroulement est réalisé par action hydraulique sur la bobine, en utilisant la pression de l’eau dans le réseau.

 Le traîneau (ou chariot). Il porte le canon d’arrosage ou une rampe d’arrosage comportant plusieurs asperseurs. On trouve parfois aussi des buses 360°, utilisées pour diminuer l’intensité de la pluie artificielle et la grosseur des gouttes, évitant ainsi la formation d’une croûte de battance à la surface du sol. Comme tous les asperseurs, ces canons sont équipés d’une buse avec un angle d’arrosage généralement compris entre 210 et 220°. Si la pression est insuffisante, le canon produit de grosses gouttes projetées au loin et l’arrosage est insuffisant au voisinage du canon. En revanche, une pression trop élevée provoque une pulvérisation fine au détriment de la portée et un accroissement de la sensibilité au vent.

Figure 18. Le canon d’arrosage (source : tice.agroparistech.fr)

L’arrosage commence en plaçant l’enrouleur en tête des parcelles, le canon d’arrosage est ensuite tiré à l’extrémité de la bande en déroulant le tuyau d’alimentation de la bobine. La rotation du tambour se fait souvent par un moteur hydraulique qui est constitué soit d’un vérin, soit d’une turbine.

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