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Introduction

Le locuteur algérien, comme tout usagé de la langue dans un pays multilingue, ne cesse de produire des interférences inconsciemment. Dans ce chapitre, nous allons parler de la nécessité, de la définition, des degrés d’extension des interférences, et les raisons pour lesquelles se produit l’interférence.

1-L’interférence 1.1-Définition

Quelque soit le système et quelque soit la spécificité de la situation de contact, le passage d’une langue à une autre se fait rarement sans interférence. Nous pouvons admettre que lors de l’usage de la langue française, l’Algérien, en tant que locuteur bilingue, subit l’influence du système de l’arabe. Du fait de l’influence de la langue maternelle, celui-ci subit souvent des interférences pour ce qui est de l’utilisation de la langue française. (journals.openedition.org/tipa/1394).

L’interférence est un phénomène linguistique issu du fait du contact de langues. Selon Mackey « L’interférence est l’utilisation d’éléments d’une langue quand on parle ou écrit une autre langue. C’est une caractéristique du discours et non du code. Elle varie qualitativement de bilingue à bilingue et de temps en temps, elle varie aussi chez un même individu. Cela peut aller de la variation stylistique presque imperceptible au mélange des langues absolument évident (1976 ,p.414).

La définition fournie par le dictionnaire de linguistique et des sciences du langage (1994) montre que l’interférence se manifeste à des niveaux d’ordre phonologique, morphologique et syntaxique. On dit qu’il y a interférence « quand un sujet bilingue utilise dans une langue cible L2, un trait phonétique, morphologique, lexical ou syntaxique caractéristique de la langue L1. » (Kannas, 1994,p.252).

L’interférence est souvent considérée comme étant un écart par rapport à la norme. Dans ce sens, Hassan (1974 ,p.171) la définit comme « la violation inconsciente d’une norme d’une langue par l’influence des éléments d’une autre langue ». Abondant dans le même sens, Hamers considère l’interférence comme « une dérivation par rapport aux normes des deux langues en contact »(1994 ,p.178). Selon Hamers : « l’interférence se manifeste surtout chez des locuteurs qui ont une connaissance limitée de la langue qu’ils utilisent. »(1994 ,p.178). Alors que Hagége la considère

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comme « un croisement involontaire entre deux langues. A grande échelle, l’interférence dénote l’acquisition incomplète d’une langue seconde ». (1996 ,p.239).

1.2-Nécessité de l’interférence

Toute situation de contact de langues implique presque obligatoirement le passage constant d’une langue à une autre. Il est rare de ne pas passer d’un système linguistique à un autre. Weinreich a déterminé trois possibilités de contact de langues. Si on considère deux langues L1 et L2, les possibilités de contact peuvent être :

L1 est abandonnée au profit de L2 ; il y’a alors substitution, « strift ».

L’usage alterné des deux langues L1 et L2 ; il y’a alors commutation « switch ».

L’amalgame entre L1 et L2.

Dans ces différentes situations, ce passage se fait rarement sans interférence, c’est-à-dire sans contamination d’une langue par une autre. Par ailleurs, les interférences peuvent avoir des fonctions précises dans la communication d’une langue par une autre. Elles ne sont pas une maladie honteuse du bilinguisme, elles sont presque normales, un passage obligé dans le cadre de l’apprentissage d’une langue étrangère.

En outre, les locuteurs bilingues recherchent même parfois l’interférence et s’amusent avec. Dans ce cas précis les interférences jouent un rôle phatique, poétique et expressif.

Dans les phases d’apprentissage d’une langue étrangère les interférences ne sont pas à prendre comme quelque chose qu’il faut éviter à tout prix, car celles-ci interviennent comme une soupape, comme un mode de structuration, comme une phase intermédiaire au cours de l’apprentissage d’une langue étrangère.

L’acquisition d’une langue étrangère se fait par tâtonnement, par des essais parfois manqués. Apprendre une langue étrangère, c’est se conformer à de nouvelles règles phonologiques, syntaxiques, morphologiques, lexicales et énonciatives. L’apprenant aura donc souvent tendance à transposer les règles de sa langue maternelle dans la langue seconde.

L’interférence en l’occurrence est une sorte d’analogie. Pour Andrée Tabouret-Keller dans La linguistique, Guide alphabétique, p 308, « ce terme désigne le

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processus qui aboutit à la présence dans un système linguistique donné d’unités et souvent de mode d’agencement appartenant à un autre système. » Weinreich affirme que dans n’importe quelle situation de contact entre deux ou plusieurs langues, il s’agit toujours pour le locuteur de se confirmer aux normes de deux ou plusieurs langues dans des contextes différents. Il s’agit donc de l’interférence des normes d’un système avec celles de l’autre système.

Cette interférence des normes des différents systèmes se produit quel que soit le système, quelle que soit la spécificité de la situation de contact, quelle que soit la manière d’apprentissage d’une langue.

En conclusion, on remarque que dans toute interférence, il s’agit de ramener l’inconnu au connu. La tendance à l’économie du langage des locuteurs est le fait de rechercher toujours à simplifier la langue.

1.3-Les degrés d’extension des interférences

On peut avoir tous les degrés d’extension aussi bien individuelle que sociale. On peut aussi avoir le degré d’extension dans le temps et l’espace. Cela dépend de la situation linguistique décrite. Il faudrait rendre compte du facteur qui permet l’extension des interférences à savoir l’appartenance sociale, sexuelle, la classe d’âge, la catégorie socioprofessionnelle, etc. Le degré des interférences peut être aussi fonction des stades d’acquisition de la langue. On aura tendance à aller de l’interférence individuelle qui traduit les difficultés de l’acquisition de la langue à ses débuts vers l’interférence sociale. Les conditions d’acquisition d’une langue permettent ou non de maintenir certaines interférences appelées sociales.

L’interférence dépend du degré de ressemblance des deux systèmes linguistiques. Les langues proches structurellement sont source d’interférences persistantes (faux amis).

D’après le dictionnaire didactique des langues, l’interférence est en psychologie appliquée l’effet négatif d’un apprentissage sur un autre. Tandis que le transfert en est un effet positif dans le sens où c’est l’emprunt volontaire et conscient d’un mot d’une langue à une autre. Les interférences peuvent affecter l’apprentissage d’une langue en ce sens qu’elles:

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-Retardent ou contrarient l’installation d’un nouveau schéma phonologique, phonétique, accentuel ou prosodique : interférences phoniques.

- affectent les marques grammaticales de la langue seconde, le mode d’agencement des éléments de cette langue étrangère : interférences morphosyntaxiques.

- provoquent des choix de mots impropres pas suite de fausses analogies sémantiques et lexicales : interférences lexico-sémantiques.

- provoquent également une accumulation de faits interférentiels de nature culturelle. L’expression française « gagner son bifteck », par exemple, traduite en arabe n’aurait aucun sens.

1.4-Les raisons pour lesquels se produit l’interférence

(https://fr.wikipedia.org/wiki/Interférence_linguistique)

Une interférence entre deux langues peut se produit pour plusieurs raisons :

Les deux langues sont parlées dans des territoires très proches, de telle sorte que leurs locuteurs se côtoient fréquemment et, entendant, la langue de l’autre, ils finissent par intégrer à leur parler des traits issus de l’autre langue. C’est par exemple la situation qui se présente en Belgique, au niveau de la frontière linguistique séparant les francophones des néerlandophones : dans les endroits où les locuteurs ont été en contact, la prononciation a eu tendance à évoluer (d’où un certain « accent ») certains mots ont pu être calqués sur un mot de l’autre langue (l’interférence est donc la source de certains « belgicisme »). ect.

Une des deux langues a un rayonnement (qu’il soit politique, économique, culturel…) très important, qui dépasse largement ses frontières. Dès lors, d’autres nations ressentent le besoin de s’initier à cette langue, qui apparait comme une langue officielle même si la population garde sa langue maternelle.

De façon moins apparente mais pourtant très répondue, certaines langues en influencent d’autres dans un domaine précis. L’apparition d’une nouvelle réalité ne se fait pas partout en même temps; certaines langues sont les plus promptes que d’autres à nommer cette réalité incorporent le

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nom étranger dans leur lexique. Ainsi, de nombreuses langues utilisent l’anglais « computer » pour désigner un ordinateur.

1.5-L’interférence couvre tous les faits d’emprunt

On aboutirait à déformer les faits si l’on s’obstinait à distinguer entre emprunts populaires et emprunts savants en identifiant les uns avec des interférences entre des communautés linguistiques contemporaines, et les autres avec des prélèvements lexicaux opérés sur d’anciennes langues employées à des fins diverses, parallèlement aux vernaculaires. L’histoire de mots français aussi divers que haïr, ange, sucre, causer, fraction, théorie, abeille, redingote, rail suppose bilinguisme et interférence, ou plus exactement, des situations bilingues et des périodes d’interférence distinctes de celles qu’il faut supposer à la naissance même de la langue, lorsque des populations de langue gauloise du centre de la moitié nord de l’hexagone que forme la France d’aujourd’hui ont, au cours de plusieurs siècles, appris à parler latin concurremment avec leur vernaculaire celtique. C’est dire l’importance des phénomènes de contact de langue lorsqu’il s’agit de rendre compte de la façon dont les langues changent dans le temps. (A.Martinet,2013 :176).

1.6-L’interférence linguistique

(http://eprints.univ-batna2.dz/393/1/le_GAOUDI%20Fella.pdf)

D’après F.Debyser, l’interférence linguistique peut être définie de trois manières:

1.6.1-D’un point de vue psychologique :

L'interférence a pu être considérée comme une contamination de comportements. Ainsi le petit glossaire terminologique publié à l'intention des professeurs des langues vivantes par l'association américaine MLA (modern language association) définit l'interférence comme l'effet négatif que peut avoir une habitude sur l'apprentissage d'une autre habitude. Ce type de définition relève de la psychologie appliquée, il sera utile de se référer à la psychologie du comportement aux expériences sur le conditionnement et aux théories de l'apprentissage.

1.6.2-D’un point de vue linguistique:

L'interférence est définie comme un accident de bilinguisme entrainé par un contact entre les langues une définition très simple donnée par W.Mackey « l'interférence, est l'emploi, lorsque l'on parle ou que l'on écrit dans une langue,

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d'éléments appartenant à une autre langue » (W. MACKEY, 1976 p.397.) les spécialistes des problèmes de bilinguisme, et plus particulièrement weinreich se sont surtout consacrés à l'étude des interférences que l'on relève dans les communautés bilingues. On s'est rapidement aperçu qu'il existe de nombreux autres cas de réalisation ou situations de bilinguisme, parmi lesquels on peut compter les contacts de langues qui se produisent dans l'apprentissage d'une langue étrangère.

1.6.3-Du point de vue de la pédagogie des langues vivantes:

L'interférence est un type particulier de fautes que commet l'élève qui apprend une langue étrangère, sous l'effet des habitudes ou des structures de sa langue maternelle. On parle à ce propos de ((déviation)) de ((glissement)) de ((transfert)) de ((parasites)) … etc. les professeurs de langues connaissent bien cet obstacle qu'ils rencontrent) à chaque instant ; remarquent que l'interférence c'est-à-dire, l'introduction d'un élément E de la langue maternelle(L1) dans la langue étrangère(L2) ne se produit pas arbitrairement, il y'a interférence lorsque l'analogie entre un élément de L2 avec un élément correspondant de L1 entraine le glissement vers L2 d'un élément concomitant ou suivant. On peut considérer que l'élément analogique joue le rôle d'un stimulus ambigu renvoyant à un comportement antérieur à L1. On a cependant intérêt à examiner de plus prés les caractéristiques psychologiques et linguistiques de l’interférence avant d’affronter les problèmes qu’elle pose sur le plan purement pédagogique.

1.7-Les types d’interférence linguistique

1.7.1-L’interférence phonétique

L’interférence linguistique est la cause de la prononciation incorrecte influencée de la langue maternelle ou de la première langue étrangère. Certains considèrent qu'il y a des interférences au niveau phonique moins qu'au niveau lexical, GARMADI trouve que « de façon générale la phonologie d'une langue résiste mieux et plus longtemps que son lexique à un éventuel impact de l'interférence phonique et qu'elle est souvent le facteur par lequel se fait l'évolution linguistique des systèmes phonologiques parce que tout simplement elle est le niveau ou le système est le plus étroitement structuré ,la phonologie d’une langue résiste mieux et plus longtemps que son lexique à un éventuel impact de l’interférence phonique et qu’elle est souvent le

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facteur par lequel se fait l’évolution linguistique des systèmes phonologique »( J.GARMADI, 1982, p214.).

L'importance de l'interférence phonique est en fonction de chaque situation de contact particulière un contact quotidien et durable entre deux ou plusieurs langues est d'avantage source d'interférence qu'un contact moins suivi. La réalisation des interférences phoniques reste liée quantitativement et qualitativement au niveau individuel même en cas de bilinguisme social. Dans le contact arabe/français, par exemple, on pourra affirmer sans nous tromper que toutes les interférences, à partir de l'examen des deux systèmes phonologiques, peuvent se réaliser parce qu’il y a des différences au niveau des voyelles et des consonnes. En fait, dans la réalité, le nombre d'interférences et leur nature seront en fonction de l'histoire particulière de chaque individu ou locuteur. L'observation des faits montre que presque toutes les interférences prévisibles peuvent s'actualiser, mais il est bien évident que la quantité et la qualité des interférences actualisées dépendent au moins autant de l'histoire linguistique propre à chaque locuteur (âge -lieu et temps d'acquisition des langues en contact, contexte social, familial,… etc.) que des données de la situation immédiate de son discours (interlocuteur, sujet traité, attention du locuteur à son discours, conditions de fatigue, etc.) (http://eprints.univ-batna2.dz/393/1/le_GAOUDI%20Fella.pdf).

1.7.2-L’interférence sémantico-lexicale

Ce type d’interférence concerne les unités lexicales que le locuteur bilingue introduit dans son discours. Ce transfert interlingual se fait lorsqu’un terme donné appartenant à la langue source fait intrusion dans la langue cible. Il ne faut pas confondre l’interférence lexicale avec l’emprunt. Une distinction qui s’avère pertinent est que la première est un fait individuel et inconscient tandis que le deuxième est social.

a/ L’interférence sémantique : Selon Mackey (1976 ,p.402) « l’interférence sémantique du fait que des pratiques ou des phénomènes connus sont ordonnés ou structurés différemment dans l’autre langue ». Ce type d’interférence peut être aussi dû à une fausse traduction, où on insère des mots ou des expressions provenant de la langue maternelle de l’apprenant, ce qui entraînera une ambigüité et une mal compréhension du message. Cette ambigüité au niveau sémantique est la conséquence

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de l’interférence lexicale, car l’élément provenant de la langue maternelle, employé dans une expression en langue étrangère n’aurait pas le même sens et correspondrait pas à la même idée qu’on voudra exprimer, de ce fait, on risque d’avoir une fausse idée en langue étrangère (Gaoudi.F, 2012 ,p.44).

b/ L’interférence lexicale : « On parle d’interférence lexical lorsque le locuteur bilingue, remplace de façon inconsciente, un mot de la langue parlée par un mot d’une autre langue. ». (Hamers, 1997 ,p.178).

Ce type d’interférence peut se manifester en deux types : emprunt et calque ; l’emprunt est le fait d’importer une unité lexicale en sauvegardant autant que faire se peut son signifiant et son signifié. Quant au calque, c’est l’adoption du signifié d’une unité lexicale de L1 et son application à un signifiant de L2.

- L’emprunt : « l’interférence lexicale peut produire l’emprunt : plutôt que de chercher dans sa langue un équivalent difficile à trouver d’un mot de l’autre langue, on utilise directement ce mot en l’adaptant à sa propre prononciation » ( Jean.M.E, 1998 :25). En linguistique comparative, linguistique historique et sociolinguistique, le terme emprunt désigne l’élément adopté. Ce terme s’est généralisé en linguistique, bien que, à la différence de son sens extralinguistique, dans le domaine de la langue il ne désigne pas quelque chose à rendre. Toute langue a recours à des emprunts et fournit des emprunts à son tour, dans une certaine mesure. Ils concernent à divers

degrés tous les domaines de la langue

(content://com.sec.android.app.sbrower/savepage/0321160105.mhtml).

Selon Pergnier « l’emprunt est le résultat d’interférences entre deux langues et qu’il n’y a donc emprunt que dans la mesure où deux langues sont en contact à travers un nombre plus ou moins élevé de locuteurs, bilingues à des degrés divers. » (Pergnier, M, p. 23).

- Le calque : En effet, pour J. Dubois et al. (1989 :73), on dit qu'il y a calque « quand, pour dénommer une notion ou un objet nouveaux, une langue A (le français, par exemple) traduit un mot, simple ou composé, appartenant à une langue B (Allemand ou o anglais, par exemple) en un mot simple existant déjà dans la langue ou en un terme composé formé de mots existant aussi dans la langue. Le calque se distingue de l’emprunt proprement dit, où le terme étranger est intégré tel quel à la langue qui

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l’emprunte. Quand il s’agit d’un terme simple, le calque se manifeste par l’addition, au sens courant du terme, d’un « sens » emprunté à la langue B ; ainsi le mot réaliser, dont le sens est « rendre réel, effectif », a pris aussi celui de « comprendre » (il a réalisé la situation) par calque de l’anglais to realize. Quand il s’agit d’un mot composé, la langue A conserve souvent l’ordre des éléments de la langue B, même lorsque cet ordre est contraire à celui qu’on observe ailleurs dans l’usage de la langue ; ainsi, quartier et maître, mais c’est un calque de l’allemand quartiermeister dont il conserve l’ordre… ». Pour Gaudin et Guespin, on parle de calque lorsque des locuteurs utilisent, dans une langue cible, un signifiant qui existe en lui attribuant un signifié nouveau, par emprunt d’une valeur sémantique présente dans une langue source, ou quand un signe emprunté est intégré formellement par une traduction d’une langue dans une autre, par traduction. (Yettou.N.p.74). pour George Mounin le calque désigne : « une forme d’emprunt d’une langue à une autre qui consiste à utiliser non une unité lexicale de cette langue mais arrangement structurelle ».(Mounin.G.2003 :58). Le calque se produit lorsqu’on emprunte à une langue étrangère un syntagme, tout en traduisant littéralement les éléments qui le composent (vinay et Darbelnet, 1977 :47). L’interférence lexicale, on observe un emploi incorrecte des mots par les apprenants, l’invention des unités lexicales inexistantes, en appliquant des suffixes de la langue étrangère, ou traduisant littéralement le mot/l’expression tel(le) qu’il est en bulgare : athéiste au lieu d’athée ; protest au lieu de protestation ; sportiste au lieu de sportif. On voit que les exemples donnés plus haut démontrent une sorte de traduction directe des phrases du bulgare en français.

1.7.3-Les interférences morphosyntaxiques :

Les interférences morphosyntaxiques sont celles qui concernent la grammaire, selon Dubois c’est « La présence des modes d’agencement appartenant à un autre système dans une langue donnée. » (Dubois, 1993 :225).

L’interférence morphologique concerne le genre et le nombre ainsi que les désinences et les modalités de dérivation et de composition, ainsi que l’interférence syntaxique concerne les modes d’agencement des unités et les rapports qu’elles suscitent.

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Ce type d’interférence est le résultat d’une méconnaissance des règles de la langue cible. Tabouret-Keller affirme que dans le domaine de la grammaire « l’interférence linguistique déterminera des perturbations dans le jeu des règles de la syntaxe et dans celui du marquage fonctionnel spécifique de syntagmes. » (2008 :10). Il s’agit donc de l’introduction dans une langue du bilingue des unités ainsi que des combinaisons d’unités linguistiques provenant d’une autre langue. Cela se produit lorsque le bilingue transfère certaines caractéristiques grammaticales de sa langue A à la langue B.

L’interférence morphosyntaxique affecte tous les aspects de la syntaxe : l’ordre, l’usage des pronoms, les déterminants, les prépositions, les accords, le temps, le mode …etc.

Conclusion

Dans le deuxième chapitre de la partie théorique, nous avons présenté le phénomène de l’interférence linguistique en détail, sa définition, sa nécessité, les raisons qui conduisent à sa production, ses degrés d’extensions, ainsi que ses types.

Deuxième partie

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