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L’INEGALITE A TRAVERS LE

CHANGEMENT

TECHNOLOGIQUE

INTRODUCTION

Si la technologie produit nécessairement de l’inégalité, nous nous demandons alors si l’inégalité peut bloquer les changements technologiques. En effet, concernant l’impact de l’inégalité du capital humain sur l’innovation : les éléments de preuve qui concernent l’impact de la distribution inégale sur le taux d’innovation sont relativement peu nombreux. La littérature économique qui étudie ce sens de causalité est encore limitée. Dans ce chapitre, nous allons étudier ce sens de causalité, autrement dit l’impact des inégalités sur les changements technologiques. Pour cela nous devons analyser, en avant, la relation entre croissance et inégalité. En effet, notre but est d’analyser la relation qui relie la croissance économique aux inégalités à travers les innovations ou les changements technologiques.

La question des déterminants de la croissance occupe, depuis une dizaine d’années une place importante dans l’analyse économique. L’intérêt suscité par les nouveaux modèles de croissance endogène a largement contribué à amplifier le phénomène. De fait, les travaux théoriques et empiriques se sont rapidement développés. Ainsi, de nombreux facteurs ont été mis en relation avec le taux de croissance à long terme : le capital humain, les dépenses gouvernementales, la R&D etc. Plus récemment, l’attention s’est focalisée sur les inégalités ; le nombre important de publications en témoigne : la question des inégalités suscite l’attention des milieux scientifiques et inquiète les observateurs du social.

Déjà depuis les années 60, les économistes se sont souvent intéressés à l’impact du développement économique et des politiques visant à promouvoir la croissance sur la réduction des inégalités. Dans la longue lignée de Kuznets (1955), l’évolution des inégalités a pu être conçue comme une conséquence du développement économique.

D’abord faible dans les sociétés peu développées, la « courbe de Kuznets » semble indiquer une augmentation inévitable des inégalités lors de la phase de développement économique avant qu’une baisse ne soit entamée une fois le pays développé. Dans la lignée des travaux de Kuznets (1955), de nombreux articles ont été consacrés à cette relation de causalité allant de la croissance vers les inégalités. Notamment, Stiglitz (1969) et Bourguignon (1981, 1990) discutaient les conditions d’apparition de cette courbe et les hypothèses selon lesquelles la croissance pourrait accentuer ou baisser les inégalités de revenu. Dans les années 70 et 80, les données transversales des pays en développement semblaient corroborer la courbe de Kuznets (Adelman et Morris, 1973 ; Ahluwahlia, 1976 ;

Papanek et Kyn, 1986). Sur données transversales, la courbe se montre résistante, lorsqu’on contrôle l’effet d’autres variables démographiques, de capital humain ou de dualisme (Bourguignon et Morrisson, 1990 ; Higgins et Williamson, 1999 ; Barro, 2000). Mais elle perd sa signification sur des données longitudinales (Li, Squire et Zou, 1998).

Cela dit, une nouvelle approche est apparue concernant le thème des inégalités. Celles-ci ne sont plus vues comme la conséquence du processus de développement, mais comme une variable qui l’explique. L’intérêt des économistes s’est donc tourné vers la relation de causalité inverse, allant des inégalités vers la croissance.

Un premier courant de pensée suggère une relation positive entre inégalité et croissance. Il conduit à une critique des politiques de redistribution financées par une imposition progressive qui décourage l’épargne (kaldor, 1956). Plusieurs arguments sont à dégager. Le premier s’appuie sur l’hypothèse de Kaldor : la propension marginale à épargner est plus importante chez les riches que chez les pauvres et il existe une corrélation positive entre le taux d’épargne et le taux de croissance. Concernant le caractère indivisible de l’investissement, la concentration de richesses serait primordiale pour initier de nouvelles activités et promouvoir l’innovation technologique. Le second argument est celui de la motivation : une rémunération fixe indépendante des résultats découragerait tout effort tandis que son indexation sur des critères de performance inciterait les travailleurs à innover et à maximiser la production globale et les efforts (Mirlees, 1971). Un autre argument s’appuie sur le fait que les inégalités permettent de récompenser les innovateurs et donc de stimuler le progrès technique et organisationnel qui entraînera la croissance (Galor et Tsiddon, 1997).

Un second courant de pensée souligne les effets négatifs d’une inégale distribution des revenus, sur la croissance pour des raisons d’ordre microéconomique ou sociopolitique (Perotti, 1996 ; Oesch, 2001 ; Azizi, 2002 ; Chambers, 2007 ; Sukiassyan, 2007). La littérature théorique suggère plusieurs canaux, à savoir deux explications politico-économiques (le canal de l’instabilité politique et l’approche de la politique fiscale endogène) et quatre arguments économiques (le canal des imperfections du marché financier, l’approche de la fertilité endogène, les bas salaires et l’argument concernant la taille du marché intérieur) (Ehrhart, 2009). La taille du marché peut entrainer un effet mixte de l’inégalité sur la croissance et sur les changements technologiques.

Au-delà de l’impact négatif d’une instabilité sociale et réglementaire sur les intentions d’investissement, une forte inégalité dans la distribution des revenus entraine deux types de réactions. Dans un contexte démographique, la demande d’une redistribution des revenus par un système de taxation progressive sera forte et sa mise en œuvre détournera la classe riche de l’investissement. Dans une société oligarchique, l’absence d’expression politique d’une volonté de redistribution génèrera une instabilité sociale et à terme des désordres politiques. De plus et en supposant que les droits civiques soient liés au niveau d’éducation, l’élite pourrait décider de ne pas engager de programmes d’éducation de masse afin de prévenir le risque d’une perte de pouvoir. Ce qui affecte négativement les activités de R&D, les innovations et les changements technologiques.

Certains auteurs ont insisté sur les effets qu’aurait une forte inégalité sur le développement de la criminalité dont l’impact sera négatif sur la croissance (Bourguignon, 1999) et pabgr suite sur les innovations technologiques. Parallèlement, une plus grande égalité, avec notamment une participation importante de la classe moyenne dans la répartition des richesses, induirait un ralentissement de la croissance démographique, une croissance plus élevée (ou moins élevée) et un impact sur les technologies. Mais la corrélation entre l’inégalité et l’existence d’imperfections dans le fonctionnement des marchés serait un facteur majeur de ralentissement de la croissance et de l’innovation. En présence d’un marché de crédit imparfait, les pauvres n’ont pas la possibilité de mobiliser des ressources d’emprunt pour le financement de projets économiquement viables.

Ceci dit, notre travail s’intéresse à la question de savoir si une distribution plus ou moins égalitaire des revenus contribuerait à expliquer les taux de croissance d’un pays donné. En effet, si l’inégalité s’avérait être une variable explicative pertinente, trois questions se poseraient : Quelle est la nature de la relation entre inégalité et croissance ? Quelle est la place du changement technologique dans la relation qui existe entre croissance et inégalité ? Quel est l’impact des ces inégalités sur les changements technologiques ? Comment doit-on orienter les politiques vis-à-vis des inégalités ?

Nous nous intéresserons à la relation pouvant exister entre inégalité et croissance. Nous procéderons alors à opérer un balayage théorique croissance-inégalité versus inégalité-croissance. Nous essayons de montrer que cet impact négatif de l’inégalité sur la croissance passe dans la majorité des cas par son effet sur le changement technologique. Finalement,

nous conforterons certaines des hypothèses théoriques au moyen de tests économétriques sur données de Panel pour un ensemble de pays en développement.

3. 1. L’IMPACT DE LA CROISSANCE SUR L’INEGALITE

Il existe maintenant une littérature abondante qui traite la relation entre les inégalités de revenus et la croissance économique. L’analyse des impacts de la croissance et de la distribution des revenus sur le niveau de vie a inquiété plusieurs courants économiques. La théorie traditionnelle de la croissance ajuste une relation directe entre la croissance économique et le niveau de vie. La première thèse, développée par Kuznets, indique que la relation entre le PIB/tête et l’inégalité est sous forme d’un U-inversé. L’hypothèse de Kuznets est accomplie par une relation non linéaire entre le revenu et l’inégalité. En effet, le revenu par habitant est pris comme une variable explicative et une mesure de l’inégalité de la distribution des revenus comme une variable expliquée. Cette relation est représentée par une courbe en forme de U renversé, appelé courbe de Kuznets. C’est en 1955 que Kuznets a accordé, pour la première fois, le jugement pour lequel l’inégalité des revenus augmente au cours des premières phases de la croissance, pour se stabiliser et enfin baisser au cours des phases suivantes. En effet, au cours du processus de développement et en particulier lors de la transition d’une économie rurale à une économie urbaine et industrialisée, l’inégalité de revenu commence à augmenter puis à décliner.

Kuznets (1955) se lance de l’idée qu’il existe un seul genre de relation entre les inégalités de revenus et la croissance du PIB. En se basant sur l’analyse de l’évolution historique des inégalités au cours de l’industrialisation de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis au 20ème siècle, Kuznetsobserve que le niveau des inégalités augmente lorsque le revenu par tête augmente jusqu’à un point où cette évolution s’inverse. Disposant de faibles preuves empiriques, il s’appuie sur un modèle analytique pour avancer une loi générale qui détermine le lien entre croissance et inégalités sous la forme d’une courbe en U-inversé où en abscisse se trouve le PIB par habitant et en ordonnée se situe les inégalités exprimées par le coefficient de Gini (Ehrhart, 2008). Ce lien étant fragile, Kuznets conclut son article avec une remarque réalisable selon laquelle la relation entre les inégalités des revenus et la croissance économique représente 95 pour cent de spéculation et 5 pour cent d’information empirique. Il exprime les limites de son analyse par le manque de données statistiques : « ... even with this limitation, there are no statistics that can be used directly for the purpose of measuring the

secular income structure. Indeed, I have difficulty in visualizing how such information could praticably be collected...», (Kuznets, 1955). Cette courbe montre la faiblesse du PIB aux premières étapes du développement. Parallèlement, les inégalités s’accentuent plus jusqu’à l’atteinte d’un certain niveau de développement. A partir de ce seuil du développement, les inégalités se stabilisent et ensuite diminuent. Concernant les pays sous développés, les mêmes résultats ont été prouvés : le processus de développement s’accompagne d’une aggravation de l’inégalité qui ne disparaîtra qu’à un stade avancé. Ainsi, Kuznets montre que l’égalité de répartition des revenus est incompatible avec une croissance économique importante.

Kuznets a aussi montré que la distribution personnelle est plus inégale dans les pays peu développés, il trouve que la part des catégories supérieures des revenus est plus importante dans le tiers monde que dans les pays industrialisés. C’est ainsi que dans les pays en développement, 5 pour cent des familles gagnants les plus hauts revenus reçoivent plus de 30 pour cent du revenu total. Ce pourcentage varie entre 20 pour cent et 25 pour cent dans les pays développés.

La courbe en U-inversé montre l’opinion que le processus du développement économique traduit une transition d’une économie agraire à faible productivité vers une économie industrielle à forte productivité. Kuznets explique ce principe par l’hypothèse du dualisme où il considère deux secteurs agricoles et non agricoles très inégalitaire. Selon cette hypothèse, l’évolution des inégalités au cours de cette période est accordée à la réduction de la part du secteur agricole, supposé traditionnel à faible productivité, dans l’économie et à sa substitution par le secteur industriel. En effet, la répartition du revenu national étant conçue comme la combinaison des répartitions du revenu dans les populations rurales et urbaines, dès lors, l’inégalité totale des revenus dépend de l’importance des migrations du secteur agricole au secteur non agricole, des changements des différences de revenus et de l’inégalité entre les deux secteurs (Ehrhart, 2008). Kuznets explique la tendance probable d’une aggravation initiale des inégalités par les transferts intersectoriels massifs de la main-d’œuvre qui accompagnent les premières étapes du développement caractérisées par une croissance très rapide de l’industrie : l’augmentation de l’inégalité totale des revenus provient du déplacement de la population active vers le secteur dont le niveau de revenu moyen est le plus élevé qui est le secteur le plus inégalitaire.

économique. Ces mêmes résultats ont été confirmés par plusieurs autres économistes qui ont poursuivi les recherches de Kuznets (Adelman et Morris, 1973 ; Ahluwalia, 1976).

Dès 1960, Kravis confirme l’hypothèse de Kuznets et réaffirme l’hypothèse selon laquelle l’inégalité est plus marquée dans les pays peu développés. Il dégage l’existence d’une corrélation positive entre l’égalité et le niveau du revenu réel par habitant. Selon cet auteur, le déclenchement du processus du développement par une augmentation des inégalités vu qu’une minorité de la population profite de ce développement, ce qui mène à une plus grande disparité. Alors qu’avec la poursuite de ce processus et la création de nouvelles sources d’emploi, l’égalité générale de la distribution pourra s’améliorer et les disparités pourront s’atténuer.

Oshima (1962) hésitait à accepter telle quelle la conclusion de Kravis (1962), à savoir que l’inégalité était plus accentuée dans les pays en développement que dans les pays avancés. Malgré sa suggestion que le déterminent majeur des différences internationales d’inégalité de revenu était le stade de développement atteint par les économies. Il confirme aussi l’hypothèse de Kuznets.

Adelman et Morris (1973) ont confirmé aussi l’accroissement de l’inégalité dans la répartition lors des premières étapes du développement et cela en explorant l’hypothèse de Kuznets dans les pays en développement (Ehrhart, 2008). Ils ont utilisé un type particulier d’analyse de la variance à l’aide des données relatives à 44 pays en développement. Leur étude était critiquée par Papanek (1975). Selon lui, la forme en U-inversé obtenu par ces deux auteurs s’explique par le caractère fortement dualiste des pays de leur échantillon qui ne peuvent pas être représentatifs de la majorité des pays en développement.

Une autre critique est adressée par Paukert (1973) au travail d’Adelman et Morris concernant la qualité et la rigueur de leurs données utilisées (Ehrhart, 2008). La première étude systématique a été menée par Paukert, en 1973, qui présente des estimations relatives à 56 pays, dont plus de quarante pays en développement. Les distributions estimées concernent le revenu des ménages avant impôts. L’analyse montre que le degré d’inégalité, mesuré par le coefficient de Gini ou le pourcentage maximum d’égalisation est lié au niveau du produit par habitant. L’inégalité augmente fortement lorsqu’on passe des pays où le produit par habitant est inférieur à 100 dollars à ceux du groupe de 101 à 200 dollars. Elle s’accroît encore, mais moins nettement, dans les pays du groupe de 201 à 300 dollars. Ce groupe et le suivant, de

301 à 500 dollars, sont ceux où les écarts sont les plus accentués. La dispersion diminue ensuite sensiblement, en particulier au-delà de 2000 dollars. Ces constatations sont conformes à l’hypothèse initiale de Kuznets.

Par ailleurs, un grand nombre de chercheurs ont eu recours à des régressions économétriques en coupes transversales pour la relation entre l’inégalité et la croissance. La forme fonctionnelle utilisée est une relation quadratique entre une mesure de la répartition du revenu qui mesure l’inégalité et le logarithme du revenu par tête, comme par exemple Ahluwalia (1976). Il utilise un échantillon de 60 pays pour corroborer la proposition que l’inégalité relative augmente lors des premières phases du développement, avec un renversement de cette tendance lors des dernières étapes. D’autres études confirment la validité de l’hypothèse de Kuznets (Papanek et Kyn, 1986 ; Adelman et Fuwa, 1994 ; Jha, 1996). La courbe de Kuznets reste robuste sur le plan statique après l’introduction de facteurs explicatifs additionnels.

D’autres recherches n’ont pas pu confirmer l’hypothèse de Kuznets. Ils sont arrivés à l’absence de signification statique des paramètres estimés (Bourguignon et Morrison, 1990). Ainsi Cline (1983), dans son examen critique de la littérature traitant de ce sujet, accepte ce qu’il appelle une « proposition modeste », à savoir qu’au cours du développement, l’inégalité a des chances de s’accroître, après la phase initiale de subsistance, dès qu’un surplus existe et qu’un groupe peut se l’approprier ; à son avis, il est plus raisonnable de penser que certaines politiques, associées aux structures sociales héritées du passé, engendrent une grande inégalité dans certains pays en développement, tandis que d’autres politiques, associées à d’autres structures, produisent une plus grande égalité d’ailleurs, cela, sans qu’il y ait de raison théorique inexorable pour que l’inégalité s’aggrave au cours du développement.

En effet, la majorité des auteurs confirment l’existence de la courbe de Kuznets, des opinions différentes se font néanmoins entendre. Cependant et puisque les données deviennent beaucoup plus disponibles, la relation de Kuznets, qui semble avoir été vérifiée, est actuellement remise en cause par les réalités de nombreux pays. Il existe de nombreuses études récentes, à partir de données différentes, établissent l’existence de la courbe de Kuznets et expliquent empiriquement cette observation.

En fait, les premiers travaux qui ont jeté un doute considérable sur la validité de l’hypothèse de Kuznets fondée sur les résultats des tests empiriques traditionnels en coupe

transversale sont l’œuvre de Anand et Kanbur (1993 a, b). Ils prouvent statistiquement que la relation estimée entre l’inégalité et le développement varie sensiblement en fonction de la relation prise en compte. Ainsi certaines formes fonctionnelles confirment la courbe de Kuznets alors que d’autres ne la confirment pas. Ils trouvent même que la courbe en U-inversé peut s’inverser en U et cela en utilisant des données plus cohérentes.

Deininger et Squire (1996) se sont intéressés à l’étude de la loi de Kuznets en se basant sur des données transversales par pays. Leurs travaux rejettent l’hypothèse de Kuznets dans 90 pour cent des cas. Selon ces deux auteurs l’impact de la croissance sur l’inégalité est spécifique à chaque pays. Leurs données sont à l’origine d’un Panel non cylindré. Quand toutes les observations sont retenus ensemble et une régression simple de l’indice de Gini par rapport au revenu par personne et l’inverse de revenu par personne et parcouru, alors la courbe en U-inversé est obtenue. Cependant la courbe perd sa signification quand l’estimation est établie sur différences décadentes, pour chaque pays de l’échantillon, c.-à-d. lorsque seulement les changements du temps sont prises en considération. Finalement quand les effets fixes des pays sont introduits dans l’estimation d’origine afin que tous les pays, soient assumés, de suivre des trajectoires parallèles plutôt que la même trajectoire, par conséquent la forme en U-inversé disparaît. En effet, la courbe devient pratiquement plate et même l’inégalité chute pour les bas revenus qui manquaient d’être significative.

Pour Bruno, Ravallion et Squire (1998), l’utilisation de tests statistiques en coupe transversale concernant l’existence de la relation de Kuznets est biaisée pour plusieurs raisons. Ce biais est à l’origine de l’existence de la courbe en U-inversé. Selon ces auteurs, l’évaluation empirique de la courbe de Kuznets doit reposer sur des données en séries temporelles parce qu’ils trouvent des effets nationaux robustes. Le test de leurs données à partir de la forme fonctionnelle appropriée à l’indice de Gini ne donne pas une courbe en U-inversé mais une courbe en U ordinaire (Ehrhart, 2008).

Est-ce que ces résultats veulent dire que la croissance n’a pas un impact signifiant sur la distribution ?

Certainement non. Ils veulent simplement dire qu’il y a beaucoup de spécificités des pays dans la manière que la croissance peut affecter la distribution pour n’importe quelle généralisation possible. En effet les études de cas ; par opposition aux études cross-sectional, montrent que les changements distributionnels dans n’importe quel pays sont extrêmement

liés avec l’allure et les caractéristiques structurelles de la croissance de l’économie dans la

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