• Aucun résultat trouvé

2 Comparaison de l’inflation au Luxembourg et dans les pays voisins

2.1 Introduction

2.1.1 Dépenses de consommation par pays

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) publié chaque mois par Eurostat regroupe des indices des prix à la consommation de l’UE calculés conformément à une approche harmonisée et à une liste de définitions. Les IPCH visent à couvrir l’ensemble des dépenses de consommation finale pour tous les types de ménages de manière à donner en temps utile une image fidèle de l’inflation. L’IPCH tient compte de la non-uniformité des comportements de consommation au sein des Etats membres. En effet, l’importance relative des dépenses de consommation pour chaque bien ou service varie d’un pays à l’autre, celles-ci pouvant dépendre notamment du climat, de taxes, des modes de vie, des traditions culturelles et de la disponibilité des produits. L'indice n’est pas un indicateur du coût de la vie.

Le tableau suivant montre les différences de poids dans l’indice des prix à la Ensemble des biens et services 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 Produits alimentaires et boissons

En conclusion, il faut garder à l’esprit que les différences de comportement national en matière de consommation influencent considérablement la composition et les poids des catégories et sous-catégories présentes dans les IPCH nationaux. Les comparaisons de l’inflation doivent donc être réalisées avec prudence. En effet, des écarts de taux d’inflation entre pays ne sont pas exclusivement causés par des évolutions différentes de prix pour des produits et/ou services identiques, mais peuvent également être expliqués par des poids différents des sous-catégories ainsi que par une composition différente des sous-sous-catégories.

29 2.1.2 Choix de l’indice pour le Luxembourg

Selon le règlement grand-ducal du 20 décembre 1999 concernant l’établissement de l’indice des prix à la consommation16 le STATEC établit chaque mois un indice des prix à la consommation conformément aux dispositions du Règlement (CE) No 2494/95 du Conseil du 23 octobre 1995 relatif aux indices des prix à la consommation harmonisés et des règlements du Conseil et de la Commission pris en son exécution.

En complément à l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), le STATEC établit un indice des prix à la consommation national (IPCN), qui se conforme aux mêmes principes et concepts méthodologiques. Toutefois, la couverture de l’IPCN se limite à la seule population résidante. Elle exclut la consommation des non-résidents, non négligeable pour certaines catégories.

Chacune des positions de référence de la liste commune des biens et services entrant dans le calcul de l’IPCH et de l’IPCN est affectée de deux coefficients de pondération, dont l’un est propre à l’IPCH et l’autre à l’IPCN. Les coefficients de pondération propres à l’IPCN représentent l’importance relative de la dépense monétaire de consommation finale, consacrée sur le territoire économique national par les ménages résidants à l’achat de chacun des biens et services figurant dans la liste, par rapport à la dépense monétaire totale de consommation finale effectuée sur le territoire pour l’acquisition de l’ensemble des biens et services de la liste.

L’IPCN se distingue de l’IPCH par le seul fait qu’il possède une pondération différente.

Certaines positions, comme par exemple les produits pétroliers ou les produits de tabac (produits pour lesquels les dépenses des frontaliers et des touristes sont importantes sur le territoire luxembourgeois) ont une pondération moins élevée dans l’IPCN que dans l’IPCH17. Ainsi, l’indice des prix à la consommation national (IPCN) est utilisé pour les comparaisons suivantes pour le Luxembourg, comme il donne une image plus fidèle de la consommation nationale.

16 http://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/1999/12/20/n3/jo

17 http://legilux.public.lu/eli/etat/leg/rgd/2018/02/03/a114/jo (poids des différentes catégories de l’IPCH et de l’IPCN en 2018)

30 2.2

Généralités

L’année 2020 dans l’Union européenne a été caractérisée par la crise de la Covid-19 ainsi que le confinement imposé pendant quelques mois au sein de la plupart des pays de l’Union européenne afin de faire face à la crise sanitaire. Suite à cette crise, les niveaux d’inflation enregistrés ont fortement augmenté dans les pays de l’Union européenne ainsi que dans la zone euro et ont, dans la majeure partie des cas, dépassé l’objectif visé par la Banque centrale européenne de 2% à moyen terme18. En 2021, les niveaux d’inflation enregistrés dans les pays de l’Union européenne sont ainsi tous supérieurs à ceux de l’an dernier, et deviennent tous positifs. La Lituanie et l’Estonie connaissent les taux les plus élevés et se rapprochent de 5%.

En 2021 l’inflation luxembourgeoise (2,53%), est légèrement supérieure à celle de la moyenne de l’Union européenne (2,47%) ainsi qu’à celle de la France (2,07%), mais reste en-dessous de celle de la Belgique (3,22%), de l’Allemagne (3,21%) et des Pays-Bas (2,83%).

Graphique 2-1 : Taux d’inflation des pays de la zone euro et de l’UE (2021)

Source: Eurostat, STATEC

Le taux d’inflation de la Belgique devance celui de tous les autres pays analysés : pour toute l’année 2021, l’effet de base est responsable de plus de la moitié de l’inflation énergétique, mais les circonstances exceptionnelles observées sur les marchés de l’énergie ces derniers mois ont aussi fortement impacté à la hausse l’inflation de cette année19. Suit de près l’Allemagne, dont la forte inflation s’explique entre autres par l’effet de base suite à la réduction

31

temporaire de la TVA de 19 % à 16 % au second semestre 2020. A taxation constante, l’inflation en Allemagne aurait été de 2,4%20.

Graphique 2-2 : Evolution récente de l’inflation au niveau européen

(Pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de l’année précédente) (2016 à 2021)

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

En 2021 le taux d’inflation a augmenté dans tous les pays analysés principalement en raison de la forte hausse des prix des produits pétroliers et de la hausse des prix des services.

Tableau 2-2 : Evolution de l’inflation au niveau européen

(en pourcentage de variation par rapport à la période correspondante de l’année précédente)

Semestre 1

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

L’année 2020 avait été caractérisée par un effondrement des prix de l’énergie. Les mesures de (re)confinement à visée sanitaire préventive ont eu un impact direct sur la demande en énergie au cours de l’année 2020. Alors qu’en décembre 2019 le prix du baril atteignait $67, au mois d’avril 2020 les prix s’effondraient et atteignaient $18, niveau le plus bas enregistré

Luxembourg (IPCN) Union européenne Zone euro Allemagne

Belgique France Pays-Bas

32

depuis juin 1999, pour ensuite atteindre $84 en octobre 2021. Au Luxembourg, le prix des produits pétroliers a augmenté de 27,6% en 2021 par rapport à 2020 (Belgique 22,4%, Pays-Bas 17,3%, France 10,6%, Allemagne 10,1%), taux sensiblement supérieur à la moyenne de la zone euro (13%) et de l’Union européenne (12,1%).

Graphique 2-3 : Evolution récente de l’énergie

(Pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de l’année précédente) (2016 à 2021)

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix Remarque : produits pétroliers pour le Luxembourg

-30,00 -20,00 -10,00 0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00

2016 2017 2018 2019 2020 2021

Taux de variation annuel (en %)

Luxembourg (IPCN) Union européenne Zone euro Allemagne

Belgique France Pays-Bas

33

L’inflation hors énergie a progressé en 2021, mais de façon assez hétérogène en fonction des pays. Au Luxembourg, l’inflation hors énergie s’est élevée à 1,5%, un taux identique à celui de la zone euro (1,5%) et similaire à celui de la moyenne de l’UE (1,2%) et de certains de ses pays voisins (France 1,3%, Belgique 1,2%) et des Pays-Bas (1,6%), mais plus faible que de celui de l’Allemagne (2,4%). En Allemagne, la baisse de la TVA de 19% à 16% et du taux de TVA réduit de 7% à 5% entre le 1er juillet et le 31 décembre 2020 a impacté à la hausse l’inflation du troisième et quatrième trimestre 2021, notamment celle des produits hors énergie, qui en novembre et décembre présente un taux de variation annuel supérieur à 4%.

Graphique 2-4 : Evolution récente de l’inflation hors énergie

(Pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de l’année précédente) (2016 à 2021)

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix -1,00

0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00

2016 2017 2018 2019 2020 2021

Taux de variation annuel (en %)

Luxembourg (IPCN) Union européenne Zone euro Allemagne

Belgique France Pays-Bas

34

Entre 2005 et 2020, le niveau général des prix a augmenté de 31,4% au sein de l’Union européenne : l’inflation luxembourgeoise (32,6%) a été légèrement supérieure pendant cette même période. La Belgique a connu une inflation similaire à celle du Luxembourg jusqu’en 2015, mais la dépasse depuis 2016. Après s’être resserré en 2020 l’écart entre la Belgique et le Luxembourg se creuse à nouveau alors qu’on assiste à une importante reprise de l’inflation dans tous les pays analysés.

Graphique 2-5 : Indice des prix à la consommation au niveau européen (moyennes annuelles) (2005 à 2021) (indice 2005 = 100)

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

En moyenne annuelle, entre 2005 et 2021, les prix ont augmenté de 1,8% au Luxembourg, en ligne avec la hausse des prix dans l’Union européenne. En Belgique, le taux annuel moyen (1,9%) est plus élevé qu’au Luxembourg, tandis que la moyenne de l’Allemagne, la France et les Pays-Bas se situe entre 1,4% et 1,6% par an.

Tableau 2-3 : Indice des prix à la consommation et évolution annuelle moyenne (base 100 en 2005)

Indice 2021 Evolution annuelle moyenne (2005-2021)

Union européenne 131,36 1,72%

Zone euro 126,92 1,50%

Luxembourg (IPCN) 132,63 1,78%

Allemagne 127,12 1,51%

Belgique 135,13 1,90%

France 124,53 1,38%

Pays-Bas 128,52 1,58%

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix 100

105 110 115 120 125 130 135 140

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Indice base 100 en 2005

Union européenne Zone euro Allemagne Belgique

France Pays-Bas Luxembourg (IPCN)

35

2.3

Analyse détaillée de l’inflation européenne

L’évolution des différentes catégories de l’indice des prix à la consommation montre des différences entre le Luxembourg, ses pays voisins et les Pays-Bas. La Belgique présente l’évolution la plus élevée parmi les pays analysés, en particulier dans les catégories Boissons alcoolisées et tabac et Logement, eau, électricité et combustibles. L’inflation en Allemagne suit de très près mais ce sont les Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ainsi que la catégorie Transports à avoir été les plus impactées à la hausse. Aux Pays-Bas des hausses de prix plus importantes ont été enregistrées dans la catégorie Hôtels, cafés, restaurants, celle de l’Ameublement, équipement de ménage et entretien ainsi que celle des Articles d'habillement et chaussures. En France, les catégories Enseignement et Communication ont enregistré une hausse des prix plus importante par rapport aux autres pays analysés.

Tableau 2-4 : Evolution de l’inflation au niveau européen en 2021

(en pourcentages par rapport à la période correspondante de l’année précédente)

UE Zone

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

Les prix de la division transports ont progressé le plus fortement et ont tiré vers le haut l’inflation dans tous les pays analysés en 2021 par rapport à l’année précédente en contribuant fortement à l’inflation totale dans l’Union européenne (0,91 point de pourcentage). Elle contribue fortement à l’inflation de tous les pays analysés, entre 20,3% en Belgique et 41,3%

en Allemagne. En 2021 cette division a augmenté de 6,1% en moyenne dans l’Union européenne, contre une baisse de 2,3% en 2020. L’Allemagne enregistrant la hausse la plus élevée parmi les pays analysés (8,5%), suivie des Pays-Bas (5,6%), de la Belgique (5,5%) et de la France (4,5%). Le Luxembourg enregistre une hausse de 5,1% des prix dans cette catégorie. Ceci s’explique par la hausse des prix des carburants et lubrifiants, les plus élevées en Allemagne (22,4%) et au Luxembourg (23,6%) enregistrée en 2021 suite à la reprise économique faisant suite à la crise sanitaire liée au Covid-19.

La division logement, eau, électricité et combustibles est la deuxième catégorie à être la plus impactée par une hausse des prix et à contribuer le plus à l’inflation de l’Union (0,73 point de pourcentage). En Belgique la hausse a été la plus marquée et a atteint 11,1% alors que des hausses plus limitées, même si toujours élevées ont été enregistrées aux Pays-Bas (6,4%), au Luxembourg (4,6%), en France (3,7%) et en Allemagne (2,6%). Ce sont principalement les

36

prix des combustibles liquides, de l’électricité et du gaz à avoir fait bondir les prix de cette catégorie. En effet, les Pays-Bas et la Belgique ont enregistré les hausses les plus élevées au niveau de l’électricité en 2021 (respectivement 22,2% et 16,2%). L’augmentation du prix de l’électricité sur les marchés de gros s’explique également par une forte demande liée à la reprise économique et par la hausse du coût de production suite à la forte augmentation des prix des matières premières (gaz naturel, charbon) et des certificats CO221. La Belgique enregistre une hausse de 39,6% au niveau des prix du gaz (après avoir connu une baisse de 13,9% en 2020) suivie par la France (21,4%), le Luxembourg (18,3%) et les Pays-Bas (16,7%). La hausse reste pour autant très marginale en Allemagne (3,7%). Alors que l’énergie thermique voit ses prix augmenter de 13,2% en France, ce sont surtout les prix des combustibles liquides à augmenter sensiblement : 50,1% au Luxembourg, 36,4% en Belgique, 17,9% en Allemagne et 17,8% en France.

La division logement, eau, électricité et combustibles a contribué le plus à la hausse de l’inflation totale en Belgique suivie des Pays-Bas (contribution de respectivement 1,77 et 1,01 point de pourcentage). A l’inverse en Allemagne et en France, la contribution a été plus limitée (0,55 et 0,59 point de pourcentage) suite à une hausse plus limitée de la catégorie Electricité, gaz et autres combustibles de respectivement 4,5% et 9,3%, contre une hausse se situant entre 16,1 et 25,6% dans les autres pays.

Graphique 2-6 : Evolution de la catégorie « logement, eau, électricité et combustibles » (Pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de l’année précédente) (2016 à 2021)

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

21 https://economie.fgov.be/fr/file/2795572/download?token=mSak8nkS -10,00

-5,00 0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00

2016 2017 2018 2019 2020 2021

Taux de variation annuel (en %)

Luxembourg (IPCN) Union européenne Zone euro Allemagne

Belgique France Pays-Bas

37

Suit la division des produits alimentaires et boissons non alcoolisées qui ont contribué à 0,3 point de pourcentage dans l’inflation de l’Union européenne. Les produits alimentaires enregistrent une hausse de 2% au niveau européen après avoir vu les prix augmenter de 2,6% en 2020 suite aux hausses enregistrées pendant les mois de « lockdown ». Au Luxembourg les prix alimentaires ont augmenté de 1% par rapport à 2020 (ce sont les poissons et fruits de mer à avoir connu la plus forte hausse de 3,1%). Alors qu’au cours du deuxième semestre 2021 les prix sont repartis à la hausse dans tous les pays analysés, c’est en particulier en Allemagne où l’on assiste à ce phénomène avec un taux de variation annuel de 5,8% enregistré en décembre 2021 notamment dû à l’effet de base suite à la réduction temporaire de la TVA de 19 % à 16 % et de 7% à 5% pour le taux de TVA réduit au second semestre 2020. Les prix des boissons alcoolisées ont quant à eux connu une hausse de 1,8%

au niveau européen en 2021 mais alors qu’au Luxembourg ces prix sont restés quasiment stables (0,3%), en Allemagne ils ont augmenté de 2,9%.

Graphique 2-7 : Evolution de la catégorie « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (Pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de l’année précédente) (2016 à 2021)

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

Suit la division des biens et services qui en 2021 a contribué assez sensiblement à l’inflation de l’Union européenne (0,23 point de pourcentages) avec une hausse des prix enregistrée de 2,4%, principalement tirée par les services financiers. Au Luxembourg, alors que les prix ont augmenté de 2,3%, cette division a contribué à 0,38 point de pourcentage de l’inflation. La hausse enregistrée au Luxembourg est la plus forte parmi les pays analysés et s’explique par l’augmentation des prix des effets personnels et des services financiers (5,2%) et de façon moindre des soins personnels (1,9%) et de la protection sociale (1,2%). Seuls les prix des assurances ont baissé de 0,4% par rapport à 2020.

-3,00 -2,00 -1,00 0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 7,00

2016 2017 2018 2019 2020 2021

Taux de variation annuel (en %)

Luxembourg (IPCN) Union européenne Zone euro Allemagne

Belgique France Pays-Bas

38

La catégorie boissons alcoolisées et tabac enregistre aussi une hausse de prix, principalement suite à la hausse des prix du tabac notamment en Belgique (+8,5%), aux Pays-Bas (+7,3%) et en France (+5,5%). Après une forte progression des prix des boissons alcoolisées en 2016 suite à la hausse des droits d’accise sur l’alcool éthylique au 1er novembre 2015 dans le cadre des mesures du tax shift22 en Belgique et après avoir subi une nouvelle hausse en 2021 les prix ont augmenté de 8,5% en Belgique23. Le prix du tabac a fortement progressé ces dernières années suite aux adaptations des accises en France24 et aux Pays-Bas. On assistait ainsi à une hausse de la TVA sur le tabac aux Pays-Bas depuis le 1er avril 2020 (après une hausse en janvier 2020) ainsi qu’en France (où l’objectif était d’arriver à 10 euros le paquet en 2020 dans le cadre de la politique de santé publique et de lutte contre le tabagisme engagée par le gouvernement français25 à travers plusieurs hausses en 2020) avec un effet direct sur les prix. En moyenne, les produits de tabac ont augmenté de 3,8% dans l’Union européenne.

A l’inverse, les prix de la division communications continuent de diminuer globalement en 2021 (moyenne UE : -2%) ainsi qu’au Luxembourg (-2,9%) et en Allemagne (-0,1%).

Cependant en France et en Belgique les prix continuent d’augmenter légèrement de respectivement 2% et 0,6%.

Graphique 2-8 : Indice des prix des services de téléphonie (2015 à 2021) (indice janvier 2015 = 100)

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

22 Le tax shift est un glissement de la fiscalité. Pour être en mesure d’abaisser les charges sur le travail, il est nécessaire de rechercher d’autres recettes, sans quoi le budget sortirait de ses rails. Ces recettes sont collectées par le biais de taxes qui portent moins atteinte à la croissance économique, telles que les taxes sur la pollution de l’environnement ou sur les produits nocifs ainsi que les taxes sur les biens de consommation. Pour plus d’informations : http://www.montaxshift.be/

23 https://finances.belgium.be/fr/loi-programme/augmentation-accises-tabac

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Indice base 100 en janvier 2015

Luxembourg (IPCN) Union européenne Zone euro

Allemagne Belgique France

Pays-Bas

39

Dans tous les pays, les divisions liées à l’énergie et aux produits pétroliers ont fortement contribué à la hausse de l’inflation : l’électricité et le gaz pour la division logement, eau, électricité et combustibles et les carburants, suite à la hausse dramatique des prix, pour les transports. Seules les divisions communication et enseignement sont celles à avoir tiré l’inflation vers le bas l’inflation dans certains pays de l’Union européenne.

Graphique 2-9 : Contributions à l’inflation en 2021

Source: STATEC, Eurostat. Calculs: Observatoire de la formation des prix

Tableau 2-5 : Contributions à l’inflation en 2021 (en points de pourcentages)

Source: STATEC, Eurostat, Calculs: Observatoire de la formation des prix -0,50%

Produits alimentaires et boissons non alcoolisées Boissons alcoolisées et tabac

Articles d'habillement et chaussures Logement, eau, électricité et combustibles Ameublement, équipement de ménage et entretien Santé

Transports Communications

Loisirs, spectacles et culture Enseignement

Hôtels, cafés, restaurants Biens et services divers

Ensemble des biens et services

40

3 Les travaux effectués par l’Observatoire de la formation des prix depuis sa création

Depuis sa mise en place en octobre 2011 suite à des discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur l’évolution de la situation économique et sociale, et ceci en vue d’accroître la transparence de l’évolution des prix à la consommation et de ses principales composantes,l’Observatoire de la formation des prix a effectué de nombreuses études portant sur l’évolution et le suivi des prix à la consommation au Luxembourg. Ces travaux sont résumés en quelques lignes ci-après :

La formation du prix de l’eau potable (2012)26

L’étude essaie d’éclairer les discussions concernant la tarification de l’eau et vise à expliquer les enjeux politiques de la tarification de l’eau, les composants du coût et les différents instruments de tarification possibles pour le recouvrement des coûts de la gestion de l’eau.

La situation au Luxembourg y est aussi clarifiée avec des statistiques et deux modèles empiriques déterminant la fonction de demande et la fonction du prix de l’eau.

Modalités de la réglementation des clauses d’indexation de prix en France, Allemagne, Belgique et au Luxembourg (2012)27

Cette étude juridique, commanditée auprès du cabinet d’avocats « ChristmannSchmitt », se limite aux seuls mécanismes conventionnels et automatiques d’adaptation du prix des prestations contractuelles. Elle comprend notamment une analyse, dans une approche de droit comparé, des modalités de la réglementation des clauses d’indexation de prix au Luxembourg et dans nos pays voisins. Elle tend également à déterminer quelle serait l’opportunité d’endiguer voire de limiter la liberté de stipuler des clauses d’indexation automatique de prix dans les relations contractuelles et élabore des recommandations en vue d’une potentielle réforme de la législation luxembourgeoise. Ce travail d’envergure vise à nourrir les réflexions engagées sur les clauses d’indexation automatiques à travers l’approche comparative retenue. Les auteurs proposent également une réforme du cadre juridique pour limiter les effets des clauses d’indexation automatiques de prix dans une optique de « dirigisme économique ».

26 https://odc.gouvernement.lu/fr/publications/rapport-etude-analyse/perspectives-politique-economique/perspectives-politique-economique-22.html

27 https://gouvernement.lu/fr/publications.gouv_odc%2Bfr%2Bpublications%2Brapport-etude-analyse%2Bperspectives-politique-economique%2Bperspectives-politique-economique-19.html

41

« Etude 4 Frontières » - Analyse comparative des prix de produits identiques dans les grandes surfaces alimentaires au sein de la Grande Région (201228, 201429, 201530,31,32 201833, 202034)

L’ « Etude 4 frontières » se base sur un relevé des prix à la consommation toutes taxes comprises (TTC) effectué par Nielsen dans un échantillon de grandes surfaces alimentaires

L’ « Etude 4 frontières » se base sur un relevé des prix à la consommation toutes taxes comprises (TTC) effectué par Nielsen dans un échantillon de grandes surfaces alimentaires