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L’ INAUGURATION DE PLUSIEURS TRAMWAYS EN F RANCE

Dans l'hexagone, TRANSDEV poursuivra avec ténacité la recherche de solutions concrètes innovantes dans le domaine de l'intermodalité, particulièrement sous l'angle tarifaire. C'est ainsi que le 4 mai 2000, sera créée la

SIBS (Société d'intercommunalité du bassin strasbourgeois) ayant pour actionnaires : la SNCF (50 %), TRANSDEV (25 %), la CTS (25 %) société d'économie mixte (dans laquelle Transdev a des parts) gérant le réseau de l'agglomération strasbourgeoise. Cette création faisait logiquement suite au protocole d'accord signé le 5 janvier 1999 entre les trois partenaires précités, avec le soutien de 3 autorités organisatrices : la communauté urbaine de Strasbourg, le département du Bas-Rhin, la région Alsace. Chargée de préparer l'arrivée d'un tram-train, à l'horizon 2006, la SIBS devrait également avoir pour tâches la création d'une billetterie intermodale dans le bassin de Strasbourg et l'édition de fiches horaires.

Peu de temps après, suite à appel d'offres, TRANSDEV sera choisi pour la gestion, à compter de septembre 2000, du nouveau centre intermodal d'échanges de

Limoges (CIEL) ici aussi pour le compte de 3 autorités organisatrices (région,

département, autorité urbaine) liées par une convention tripartite. TRANSDEV, qui est également l'opérateur du réseau urbain de Limoges, aura pour missions de gérer la billetterie multimodale du CIEL et la chambre de compensation qui en découle.

La seconde partie de l'année 2000 sera marquée, on le sait, tant en France métropolitaine qu'outre-mer, par l'inauguration de plusieurs lignes de transport en site propre (essentiellement des tramways). A l'exception de prolongations de lignes de métro automatique à Lille et à Lyon, toutes les autres mises en service se feront dans le cadre des réseaux dont Transdev est l'opérateur de référence :

- 1er juillet : tramway de Montpellier,

- août : bus en site propre (5 km) à Saint-Denis de la Réunion,

- 28 août : prolongement de la première ligne de tramway et ouverture d'une troisième ligne à Nantes,

- 1er septembre : ligne B du tramway à Strasbourg, - 27 novembre : tramway d'Orléans.

Ajoutons que TRANSDEV sera choisi pour exploiter le réseau de Fort-de-France. En 2000, rien de notable en interurbain, mis à part la vente de la filiale Bustours, basée dans l’Ain. Par contre, fort de ses acquisitions de l'année précédente, TRANSDEV ébauchera une importante réorganisation de ses activités touristiques,

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Visual devenant la pierre angulaire de sa stratégie en ce domaine. Dans une interview à Bus et Car du 14 juillet 2000, Hervé Bernard, directeur général de Visual disait :

"Nous réalisons 80 % de l'activité touristique de Transdev. La volonté est de faire

de Visual une marque nationale en 2001, qui chapeautera toute l'activité tourisme du groupe dont 60 % des filiales ont des cars de tourisme".

A l'international, l'année 2000 ne constituera pas un "grand cru" pour TRANSDEV.

A Barcelone, où le groupe français avait déposé une offre, dans le cadre d'un consortium, en avril 1999, pour la construction et l'exploitation d'une importante ligne de tramway empruntant la "Diagonal", Transdev jettera l'éponge avant la proclamation des résultats (succès du consortium incluant la CGEA). Cela peut surprendre dans la mesure où, dès 1992, Transdev, associé à la firme allemande AEG et au Crédit local de France avait obtenu la première place (ex-æquo) dans un concours d'idées mené sur le projet de tramway ; durant quelque temps, une rame grenobloise avait circulé sur un court tronçon de la "Diagonal" ! En outre, et surtout, la filiale de la Caisse des Dépôts avait conclu en 1995, un accord de partenariat avec les Transports Métropolitains de Barcelone, entreprise avec laquelle TRANSDEV avait décroché, au début de 1997, une mission d'assistance, d'une durée de 2 ans, pour améliorer l'exploitation du métro de Buenos Aires (sur ces points, voir l'ouvrage "Les grands groupes français de transport de voyageurs").

Loin de l'Europe, la gestion du réseau de trams Yarra à Melbourne, donnera quelques soucis à Transdev, membre du consortium Metrolink. Bien que la première année d'exploitation ait montré une augmentation de 19 % de la fréquentation, le filon

ne s'avèrera pas aussi prometteur que la filiale de la Caisse des Dépôts devait l'espérer. Il faut dire que le réseau de tramway de Melbourne ressemble plutôt à un

réseau d'autobus sur rails : matériels datant, pour une partie, de l'entre-deux guerres, absence de stations et surtout de quais, pas de priorité aux feux, seulement 37 % du réseau en site propre, taux de fraude important. En outre, l'autorité organisatrice a eu l'idée de couper le réseau de tramways en deux parties, vraisemblablement pour comparer les performances de deux opérateurs ! C'est ainsi que le groupe anglais National Express exploite l'autre réseau baptisé Swanston Trams. Au terme des 7 premiers mois d'exploitation, les deux opérateurs devront s'acquitter de malus : 1,5 million de francs pour Transdev et 9,2 millions de francs pour National Express, alors que le groupe anglais a reçu des bonus pour deux réseaux ferroviaires de la banlieue de Melbourne dont il a la charge. Aux dires d'observateurs avertis, la scission du réseau en deux entités a été une erreur.

La prise de risque du consortium Metrolink, et donc de Transdev, est importante. Comme le soulignaient deux représentants du groupe français en Australie dans La Vie du Rail du 6 septembre 2000 : "Nous sommes tenus par un contrat où la prise de risque

de l'exploitant est totale. Il nous faut donc investir dans les cinq premières années pour moderniser le service et essayer de gagner de l'argent sur les sept dernières années

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(…) A partir de la sixième année, nous devrons reverser de l'argent au gouvernement".

Les représentants de Transdev à Melbourne feront du lobbying auprès des autorités politiques pour que les rames aient priorité aux carrefours et pour que soit appliquée une loi obligeant à rendre les transports en commun accessibles aux personnes handicapées… ce qui permettrait de construire des quais et d'améliorer l'environnement des arrêts. En outre, Yarra Trams tentera de développer, pour la première fois à Melbourne, le concept de parc relais. Cependant, le consortium réussira à renégocier, avec effet rétroactif, certains points du contrat ; dans le second semestre 2000, les bonus compenseront, semble-t-il, les malus des débuts mais le faible niveau des recettes continuera à décevoir l'opérateur. Par ailleurs, le consortium commandera 31 rames Citadis à plancher bas intégral, livrables en 2001.

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