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L’importance des modèles pour encourager la pratique féminine et renforcer l’intérêt du

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A. UNE NÉCESSITÉ : METTRE EN VALEUR LES JOUEUSES

3. L’importance des modèles pour encourager la pratique féminine et renforcer l’intérêt du

présidente de la Ligue de football professionnel, l’a indiqué à la délégation lors de son audition : « Si nous faisions entrer davantage le football dans les écoles […], les petites filles joueraient au football au même titre que les petits garçons ».

La politique de féminisation du football de la FFF s’engage en ce sens, si l’on se réfère à des animations telles que la « Quinzaine du football » ou encore « Ma Coupe du Monde 2019 », qui touchent de nombreuses classes et permettent aux élèves de côtoyer des joueuses, d’être initiées au football ou de visionner des vidéos autour des valeurs du football. Destinées au public scolaire, ces actions permettent aux petites filles et aux adolescentes de prendre conscience que le football n’est pas uniquement un sport réservé aux garçons.

La délégation ne peut qu’être favorable à l’initiation du public scolaire, filles et garçons, à la pratique et aux valeurs du football.

De tels projets relèvent de l’éducation à la santé et au bien-être, à laquelle doit participer l’école. Ils s’inscrivent aussi dans l’objectif global de renforcement des valeurs d’égalité et de mixité, dès le plus jeune âge, qui constitue une priorité pour la délégation.

3. L’importance des modèles pour encourager la pratique féminine

j’ai entrouvert des portes »1. Dans le registre du journalisme sportif, Nathalie Iannetta, consultante à TF1, directrice-associée de l’agence 2017, a souligné, lors de la table ronde du 16 mai 2019, le rôle clé des femmes qui montrent la voie à d’autres : « Être la première pour rester la seule n’a aucun intérêt.

J’espère que ces jeunes femmes vont donner envie, sur les terrains de France, pendant un mois, à des jeunes filles de faire la même chose ». Elle a commenté, à propos de sa propre expérience, l’importance de cette responsabilité de passeuse de relais dans le registre du journalisme sportif.

Néanmoins, le manque de modèles auxquelles les jeunes filles peuvent s’identifier pour franchir leurs limites tient à un décalage certain entre la notoriété des joueurs et celle des footballeuses, comme cela a été observé précédemment. La présidente de la Ligue professionnelle de football a insisté, le 4 avril 2019, sur l’importance de ce « frein symbolique » persistant : « Nous avons Amadine Henry ou Laure Boulleau, mais les jeunes égéries restent rares ».

Marianne Gazeau, présidente de Foot d’Elles, a également fait le lien entre le manque de modèles et les difficultés auxquelles sont confrontées les footballeuses sur le plan matériel. « La réalité, a-t-elle fait observer, est que la plupart de ces femmes ne touchent pas de salaires élevés et qu’elles vivent avec des revenus modestes. Dans les clubs, elles ne sont pas aussi bien considérées que les footballeurs, malgré les avancées que nous constatons ».

« Il est donc difficile pour elles de se positionner comme rôles modèles alors qu’elles courent après l’argent ou après un logement », a-t-elle conclu.

Il est certain que, dans le cadre de la Coupe du monde, les portraits des footballeuses, dont tous les représentants des médias qui sont intervenus au cours de la table ronde du 16 mai 2019 ont souligné l’intérêt, contribueront à faire de ces joueuses des modèles non seulement pour les jeunes filles, mais aussi pour tous les amateurs de football, hommes et femmes.

Le Mondial 2019 pourrait ainsi favoriser une amélioration sensible, selon la ministre des Sports, entendue le 13 décembre 2018, qui a estimé que cet événement devrait encourager l’«identification [des spectatrices] à une femme que l’on voit à la télévision, que le public écoute ou acclame, qui reçoit une promotion ou une médaille » et inciter « les petites filles et leurs parents à oser dépasser les habitudes et les stéréotypes ». En d’autres termes, comme l’a souligné la directrice du football féminin et de la féminisation à la FFF le 21 mars 2019, « Pendant un mois, ce sont les femmes qui vont faire le spectacle ! ». […] les joueuses – et pas uniquement les Françaises – porteront nos enjeux en tant que femmes dans la société ».

1 « Comme les garçons ? Stéphanie Frappart, avant-garde de l’arbitrage au féminin », L’Express.fr, 12 avril 2019.

Ainsi que l’a indiqué Élisabeth Bougeard-Tournon, responsable du Service communication et promotion du football amateur de la FFF, lors de la table ronde du 16 mai 2019 à propos du musée itinérant « Il était une fois les Bleues », l’effort de communication mis en œuvre à l’occasion du Mondial constitue une opportunité non seulement de renforcer la notoriété des joueuses qui porteront nos couleurs en juin-juillet 2019, mais aussi de mieux faire connaître du public une équipe qui, a-t-elle souligné, a cinquante ans, même si la plupart font remonter son existence à une dizaine d’années seulement. Évoquant le succès rencontré par les anciennes joueuses aux différentes étapes de cette exposition, la responsable du Service communication et promotion du football amateur de la FFF estime que la Coupe du monde féminine de 2019 offre la possibilité « d’écrire une nouvelle page de l’histoire de l’équipe de France avec la fédération et les joueuses »1.

Au-delà du Mondial, qui contribuera nécessairement à rendre plus visible le football féminin et les footballeuses, la ministre des Sports a estimé, le 13 décembre 2018, que la solution pour renforcer la féminisation du sport ne se trouvait pas dans le seul football mais probablement dans un ensemble d’initiatives destinées à mettre en valeur les sportives en général. Parmi les outils susceptibles d’être mobilisés pour évoluer, Roxana Maracineanu a évoqué l’idée consistant à « nommer les équipements sportifs du nom de sportives reconnues. En effet, les grandes sportives sont encore peu connues. […]

Aujourd’hui, seulement 8 % des structures, installations ou équipements dénommés d’après une personnalité sportive portent le nom d’une femme. Pourtant, nos championnes sont nombreuses ! ».

La délégation, soucieuse de favoriser l’existence de modèles susceptibles d’encourager des vocations de sportives, invite les collectivités territoriales à dénommer leurs équipements sportifs (stades, piscines, gymnases…) pour honorer des sportives, à partir d’un répertoire de noms de sportives qui devra être élaboré et mis à jour par le ministère des Sports.

L’un des leviers pour accroître la reconnaissance des joueuses et leur mise en valeur est la médiatisation du football féminin. À cet égard, la Coupe du monde féminine de 2019 constitue une opportunité évidente pour renforcer la visibilité des footballeuses dans les médias.

1 Voir le compte rendu du 16 mai 2019.

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