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L’histoire des ZEP et le partenariat avec les textes officiels

1. Le quotidien dans les ZEP

1.1 Histoire des ZEP/politique générale

1.1.2 L’histoire des ZEP et le partenariat avec les textes officiels

Les zones d’éducation prioritaire ont été créées en 1981 suite au constat fait de zones spécifiques concentrant de grandes difficultés scolaires, économiques, culturelles, sociales. Au

30 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000196404&categorieLien=id (consulté le 21 juillet 2015)

31 http://dcalin.fr/textoff/clair_2010.html (consulté le 21 juillet 2015)

32 http://cache.media.education.gouv.fr/file/2012/06/4/Rapport_IGEN-IGAENR_2012-076_elargissement_du_programme_ECLAIR_225064.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

33 http://www.education.gouv.fr/cid52765/le-programme-clair-pour-les-colleges-et-lycees.html (consulté le 21 juillet 2015)

34 http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=80035 (consulté le 21 juillet 2015)

48 début appelées par A. Savary « zones prioritaires »35, ces zones ont pour objectif de « renforcer

par des moyens sélectifs […] l’action éducative dans les zones où se concentrent les plus grandes difficultés »36 pour lutter contre les inégalités devant l’école. Le ministre A. Savary encourage les équipes des zones prioritaires à mener des « actions d’innovation »37 pour permettre la réussite scolaire. S’en suivra en 1982 une note de service38 prônant la mise en place de projets novateurs pour atteindre les objectifs fixés par le dispositif.

Dans la lettre ministérielle du 8 juillet 198839, l’expression « zones d’éducation prioritaires » apparaît pour la première fois. Le terme de zone est choisi car il permet de définir un lien « à dimension humaine » permettant un dialogue entre les différents partenaires, que sont les écoles, collèges, lycées mais aussi les collectivités locales et les organismes à vocation sociale, éducative et culturelle. L’éducation apparaît dans la dénomination principale car le rôle de l’école dépasse la seule tâche d’enseigner. Le mot prioritaire renvoie à la priorité d’attention, de moyen que compte y attacher le ministère40. On peut s’interroger sur le fait de rattacher le terme prioritaire au mot « zone » ou à celui d’ « éducation » ce qui pourrait changer la perception de l’expression « zones d’éducation prioritaires » pouvant également s’écrire

« zones d’éducation prioritaire ».

Dans le discours prononcé à Arras le 23 mars 1989, le ministre donne la mission à l’école d’être

« un facteur de réduction des inégalités sociales » en faisant référence à la déclaration des droits de l’homme qu’il cite « tous les citoyens sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents »41.

Il y a eu très peu de textes entre 1984 et 1990 que Moisan (2001, p. 14) caractérise de « silence politique au niveau national ». Par la circulaire du 1er février 1990, Lionel Jospin relance les ZEP avec la volonté réaffirmée « de promouvoir la réussite de tous les élèves »42 par un objectif d’amélioration des résultats scolaires de tous, notamment des plus défavorisés. En 1992, la circulaire n° 92-36043 s’oriente plus sur la particularité pédagogique des zones prioritaires. Pour améliorer l’enseignement proposé, elle reprend les grands domaines de l’école et pose certaines conditions. Les ZEP, au point de vue pédagogique, seront définies comme des « laboratoires de

35 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ81-238.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

36 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ81-536.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

37 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ82-128.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

38 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/NS_82_600.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

39 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/lettre_juillet_1988.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

40 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/discours_mars_1989.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

41 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/discours_mars_1989.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

42 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ90-028.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

43 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ92-360.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

49 l’innovation pédagogique »44 dans lesquels on pourra expérimenter de nouvelles pratiques. A

partir de la rentrée 1990, les enseignants des zones d’éducation prioritaire bénéficieront d’une indemnité « de sujétions spéciales »45.

Jusqu’en 1997, une « nouvelle période de silence national s’installe » (Moisan, 2001, p. 14) pour arriver à la deuxième relance de la ZEP46. Dans ce bulletin officiel, la ministre Ségolène Royal rappelle les conditions de vie difficiles des élèves de ZEP qui ne font pas d’eux des élèves

« différents des autres ». L’école, comme ailleurs, doit être ambitieuse et avoir pour objectif la réussite de tous. Elle fait le constat que « les ZEP qui réussissent, y compris et surtout dans les situations extrêmement difficiles, ont pris le parti de recentrer leur projet sur les apprentissages des élèves ». Elle encourage donc tous les établissements à suivre ce modèle. En 1999, un nouveau texte47 définit les « réseaux d’éducation prioritaire » (REP) et les contrats de réussite avec une révision de la carte scolaire. Les « pôles d’excellence » voient le jour sous la forme

« d’activités éducatives d’excellence de type sections sportives, classes musicales à horaires aménagés, ateliers de pratique artistique et jumelage avec les institutions culturelles »48. Ces pôles d’excellence sont mis au centre de la circulaire n°8 du 24 février 200049 : « Donner non seulement "plus" mais "mieux" et même "le meilleur", c'est l'objectif dans les ZEP et les réseaux d'éducation prioritaire qui doivent ainsi devenir de véritables zones d'excellence pédagogique ».

La charte pour l’égalité des chances dans l’accès aux formations d’excellence sera publiée à la circulaire du 22 août 200550. Nous retrouvons dans la volonté de ces circulaires celle de mettre en place des « mécanismes compensatoires » (Monseur & Demeuse, 2001, p. 38) permettant de donner des moyens matériels plus importants aux écoles des milieux défavorisés. Cela peut être considéré comme de « la discrimination positive » (Demeuse & Monseur, 1999; Monseur &

Demeuse, 2001; Demeuse & Baye, 2005).

Nous retrouvons en 2006 les textes définissant les RAR et les RSS dont on a parlé précédemment. Les zones géographiques sont clarifiées ainsi que la collaboration entre les différents acteurs et partenaires de l’école. La circulaire du 30 mars 200651 relance l’éducation prioritaire avec une place importante à « l’égalité des chances » et liste les objectifs détaillés de cette relance. En 2010 et 2011, les dénominations passent du dispositif CLAIR à celui

44 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/note19mars1993.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

45 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000718016&dateTexte (consulté le 21 juillet 2015)

46 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ97-233.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

47 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ98-145.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

48 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ99-007.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

49 http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/fichiers_pdf/educprio/circ2000-008.pdf (consulté le 21 juillet 2015)

50 http://dcalin.fr/textoff/rep_excellence_2005.html (consulté le 21 juillet 2015)

51 http://www.education.gouv.fr/bo/2006/14/MENE0600995C.htm (consulté le 21 juillet 2015)

50 d’ECLAIR, intégrant les écoles aux réseaux déjà constitués des collèges et lycées. Ces

dispositifs sont à nouveau renommés REP et REP+ en 2014 pour la mise en place d’une nouvelle politique de l’éducation prioritaire.

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