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Villes nouvelles et espaces publics

IV- 3- L’expérience égyptienne :

La création des villes nouvelles dans un pays en voie de développement est souvent la réponse aux maux dont souffraient certaines villes, tels que : la forte poussée démographique, l’exode rurale, la crise du logement, etc. La capitale égyptienne le Caire en est un parfait exemple.

Deux variantes de l'option ville nouvelle sont apparues dans l'aire métropolitaine du Caire dès 1968. Ce programme devient un point fort du schéma directeur du grand Caire publié en 1970 où les premières mises en chantier s'effectueront peu après l'initiative du président Sadate.

Six villes nouvelles sont en cours de réalisation et programmées pour accueillir six millions d'habitants, surtout pour le désengorgement de l'agglomération cairote. On estimait en 1996, leur effectif global à moins de 500 000 habitants. Totalement édifiées en terrain désertique pour épargner les espaces agricoles, elles sont sous la responsabilité d'un établissement public sous tutelle de l'État. Ce dernier demeure l'investisseur essentiel, en dépit d'un appel croissant au secteur privé. Conçues sur des exigences d'autonomie fonctionnelle et de mixité sociale et économique, ces villes nouvelles, encore très dépendantes du Caire, relèvent en fait de deux logiques dues à leur localisation :

- Les villes nouvelles, vraies, situées à au moins 50 km du Caire, peuvent escompter, par cet éloignement, une forte autonomie fonctionnelle. C'est le cas de la ville nouvelle de Dix de Ramadan, sur la route d'Ismaïlia, mise en chantier en 1976, sur un territoire de 33 000 ha. Ses zones d'activités industrielles se révèlent attractives, compte tenu de leurs avantages fiscaux. Par contre, les programmes de logement, notamment pour les ouvriers, sont insuffisants et les migrations régulières perdurent avec le Caire, bien que certains programmes de logement privés aient évolué vers des placements spéculatifs. La ville de Sadate, à 93 km du Caire sur la voie menant à Alexandrie, est prévue, comme la précédente, pour 500 000 habitants et doit également s'appuyer sur une forte base industrielle.

- Les villes satellites sont à une trentaine de kilomètres du Caire et pratiquement en continuité avec ses banlieues. La ville nouvelle "Six Octobre" a déjà 100 000

habitants, soit le tiers de l'objectif pour une superficie de 35 000 ha. À moitié achevée Celle de Quinze Mai qui est proche du gros centre industriel d'Hélouan est reliée par métro au Caire. Elle complète les déficits en logements et en services.

Carte n°4 : La première génération de villes nouvelles en Egypte

Source : www.fao.org/docrep/005/x3994f07.htm

V- Exemples d’espaces publics dans des villes nouvelles :

V-1- l’agora de la ville nouvelle d’Evry :

Les grands ensembles français ont connu beaucoup de problèmes sur le plan social dus essentiellement à la marginalité sociale, d’où la nécessité d’une intégration sociale laquelle, vu son importance, est devenue l’une des principales directives ministérielles.

A Evry, cet objectif est atteint par la création d’une multitude d’espaces publics accessibles par les piétons. Ces espaces ont pour objectif de favoriser les contacts et

les échanges entre les différentes couches sociales. « Il ne s’agit pas d’une innovation, mais d’un simple retour au rôle traditionnel d’échanges qui est la principale justification de la ville. Les rues, les parcs des villes anciennes permettaient que ce rôle fut joué, celui-ci n’existant pas dans les banlieues de ces dernières décennies»58

.

Les équipements collectifs et les espaces publics sont deux facettes d’un même médaillon, ils assurent le même rôle de convivialité et de rencontres, d’où la nécessité de les mettre en liaison. Le parc des coquibus en est un parfait exemple.

L’agora d'Ivry qui est un espace public non spécialisé du fait qu'elle est ouverte et entourée d ‘espaces collectifs, est en relation directe avec la gare SNTF de cette ville. Le choix de l’emplacement de l’agora au centre urbain de la ville nouvelle d’Evry, a permis l’ouverture d’une série de programmes architecturaux sur l’ensemble des espaces publics.

L’agora occupe un positionnement stratégique vu qu ‘elle se situe sur un carrefour privilégié dans un réseau d’espaces publics. Avec tout le réseau d’espaces publics, elle avait pour but de désenclaver les grandes structures qui souffraient d’isolement à savoir la préfecture et le centre commercial.

Le choix des équipements s’est fait de manière à répondre aux différents besoins et aspirations des usagers. La maison de jeunes, la bibliothèque, le centre de documentation pédagogique et le centre commercial, sont des équipements publics de l’agora formant un carrefour assurant la fonction d’accueil et d’information d’un côté, et desservant les autres équipements limitrophes tels que le restaurant et la cafétéria.

Plusieurs millions de personnes fréquentent la place de l’agora chaque année. L’agora est devenue le symbole d’Evry, et un exemple d’intégration sociale et urbaine à suivre pour les autres villes nouvelles.

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Desbruyeres (F) et Mohez (M) : Evry le centre depuis cinq ans. In techniques et architecture N° 330 Mai 1980.

Figure n° 9 : Plan de masse du projet réalisé de l’agora d’Evry59

Figure n° 10 : La terrasse de l’agora60

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Les cahiers de l’IAURP, volume 52, Sep 1978, in : L’interaction ville - équipement en ville nouvelle - réception et adaptation de la formule de l’équipement socioculturel Intégré. Rapport final – sept. 2005.

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Figure n° 11 : Les allées de l’agora d’Evry61

V-2- Le parc des Coquibus a Evry :

Evry, ville nouvelle, a été conçue avec la ferme intention de sauvegarder ses anciens espaces verts et d’en créer de nouveaux. L'objectif est que chaque Évryen puisse facilement y accéder et se promener dans la ville à l’abri du bruit et des

nuisances provoquées par les véhicules motorisés. C'est le cas du parc des Coquibus et du parc Henri Fabre, véritable coulée verte qui

relie les quartiers au Centre Ville.

Figure n° 12 : Le parc des Coquibus62

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Ce parc de 20 hectares tient son nom de la Grange « coq qui bue », lieu de stockage des récoltes du bois. Aujourd’hui, il conserve de son passé, le nom de Coquibus est un espace forestier très singulier pour un parc à la française ! Ce parc fut réalisé à partir du bois de chasse de la famille noble du château du Petit Bourg et du parc créé par le maréchal de Raies pour ses promenades à cheval.

Figure n° 13 : Le parc des Coquibusvue du ciel63

Le parc de Coquibus consistant en trois allées (l’allée du Marquis de Raies, des Rhododendrons, et des Charmes) a été complété par quatre allées traversières (l’allée Traversière, la Promenade du Grand Coquibus, et l’allée Haute) et une allée médiane (l’allée Polaire).

De grandes étendues de pelouse bordées de platanes sont traversées par de larges allées permettant de rejoindre le Centre Ville, les aires de jeux, les grandes plaines gazonnées, accès pour handicapés, etc. et font de ce parc un lieu privilégié pour la promenade et également, les manifestations culturelles, sportives et associatives. 62 http://www.mairie-evry.fr/FR/evry.php?PAGEID=37&lang=FR 63 http://www.prefigurations.com/numero6evry/images6evry/planquette/planquette_coquibus.JPG

Figure n° 14 : Les allées du parc des Coquibus 64

V-3- La place de la Croix petite à Cergy Pontoise :

Cette place se trouve dans la ville nouvelle de Cergy Pontoise (France), elle est située au sein d’un quartier HLM (Habitat à Loyer Modéré). Dépourvue de tout aménagement, la place était souvent utilisée par les enfants comme un espace de jeux et de divertissements.

En 1975, une décision a été prise pour aménager cette place. Le choix de l’aménagement s’est porté sur un élément de grande dimension, qui est en rapport avec le volume de la place. Il s’agit d’une fontaine pataugeoire.

La réalisation de la fontaine par l’artiste sculpteur Klaus Schultz, a permis d’assurer un équilibre entre l’espace ou le vide qu’occupait la place, et les immeubles qui l’entouraient.

Une année après sa réalisation, la fontaine continue à fonctionner a mi-temps, l’autre mi-temps permettait aux enfants de l’escalader.

En peu de temps la place est passée d’un espace vide en une place bien aménagée, et surtout un endroit privilégié des enfants et même des adultes. Elle est devenue un lieu animé et qui vit à travers l'activité créée.

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