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L’ ETUDE DE QUATRE ORGANISATIONS PUBLIQUES OU PARAPUBLIQUES DE DIFFUSION CULTURELLE AU SEIN DE

CHAPITRE 4 : C OMPRENDRE LES LIENS ENTRE PARTICIPATION DES PUBLICS ET RAPPORT OFFRE DEMANDE

B. L’ ETUDE DE QUATRE ORGANISATIONS PUBLIQUES OU PARAPUBLIQUES DE DIFFUSION CULTURELLE AU SEIN DE

Pour mieux saisir les liens entre participation des publics et rapport offre-demande au sein des OPPDC, nous confrontons les grilles présentées en partie précédente à la réalité de trois terrains. L’épistémologie retenue pour ce faire est développée dans une première sous-partie. Nous présentons en seconde sous-partie nos trois terrains d’observation et la façon dont nous y avons collecté des données.

a. Epistémologie interprétativiste

L’objectif de ce travail est de saisir les liens entre rapport offre-demande au sein des OPPDC et participation des publics au sein des OPPDC, en écho à l’ambition portée par certaines doctrines de politique culturelle.

Nous avons pu mesurer avec le Chapitre 2 l’inscription de ces interrogations dans des enjeux politiques qui ont trait notamment aux dynamiques collectives, donc aux façons de faire société, et aux façons pour chaque individu de contribuer à ces dynamiques. Nous avons vu dans le même chapitre qu’en la matière plusieurs représentations se confrontent, qui s’appuient sur des hypothèses différentes quant à ce qui fait construction de soi et cohésion sociale. Notre objet de recherche est donc particulièrement dépendant du « contexte d’interactions des acteurs » qui « créent leur environnement par leur pensée et leurs actions, guidés par leurs finalités » (Perret et Séville, 2007 : 18-20). Nous nous inscrivons dès lors dans une vision intentionnelle du monde

social selon laquelle « tout est possible, […] rien n’est déterminé et […] l’homme peut choisir (Le

Moigne, 1994) » (Perret et Séville, 2007 : 20).

Cette intentionnalité des acteurs qui donnent corps aux phénomènes que nous souhaitons observer inscrit notre travail dans un ensemble d’interactions fortement modelées par les subjectivités à l’œuvre, à l’influence desquelles nous ne pouvons prétendre échapper complètement et ce d’autant moins que notre accès au terrain est dépendant de l’expression, au cours de nos échanges avec les acteurs en présence, de ces subjectivités. Autrement dit nous renonçons à « la possibilité d’accéder à un point de vue extérieur au langage et aux croyances [qui

affirmerait] l’objectivité et l’extériorité du fait » (Girod-Seville et Perret, 2002 : 7). De plus, nos

échanges avec les acteurs de terrains qui construisent notre objet de recherche, les liens entre rapport offre-demande et participation des publics, sont susceptibles d’influencer leur propre vision de la situation, leur propre subjectivité. Nous admettons donc principe d’interaction sujet/objet que nous considérons comme constitutif de la construction de la connaissance (Girod-Seville et Perret, 2002 ; citant Le Moigne, 1990). Ceci est renforcé par l’ambition d’une diffusion ou d’un partage universels des cultures mis en avant par les différentes doctrines culturelles. Elle nous amène en effet à affirmer que chaque individu est susceptible d’être considéré comme appartenant aux publics cibles des diffuseurs culturels. Dès lors, nos interrogations de chercheur font écho avec notre statut de citoyen susceptible de contribuer aux dynamiques collectives à l’œuvre, et la situation d’interdépendance avec notre objet de recherche est d’autant plus marquée.

Vision intentionnelle du monde social et interdépendance du sujet et de l’objet de connaissance inscrivent notre travail dans une épistémologie relativiste telle que définie par Martine Girod- Séville et Véronique Perret (Girod-Seville et Perret, 2002 ; Perret et Séville, 2007), et opposée à une épistémologie positiviste qui postule une essence propre de la réalité inscrite dans une vision déterminée du monde social et dont découle une indépendance entre sujet et objet. Au sein des épistémologies relativistes, ces auteurs distinguent constructivisme et interprétativisme :

« Pour l’interprétativisme le processus de création de connaissance passe par la compréhension du sens que les acteurs donnent à la réalité. Il ne s’agit plus d’expliquer cette réalité mais de la comprendre au travers des interprétations qu’en font les acteurs. […]

Chapitre 4 : Comprendre les liens entre participation des publics et rapport offre-demande au sein des organisations publiques et parapubliques de diffusion culturelle. Démarche de recherche Chez les interprétativistes, la démarche de compréhension consiste avant tout à “donner à voir” la réalité des acteurs étudiés. En revanche, pour le constructivisme, la démarche de compréhension participe à la construction de la réalité des acteurs étudiés. » (Perret et Séville, 2007 : 23-24)

Au regard de ces nuances, nous nous inscrivons plutôt dans une épistémologie interprétativiste. En effet, notre finalité première est d’observer les liens entre participation des publics et rapport offre-demande au sein des OPPDC pour questionner la viabilité des représentations usuelles en marketing culturel d’une offre prépondérante et autonome qui suscite sa propre demande. Il s’agit bien de « donner à voir » la réalité des acteurs étudiés plutôt que d’essayer explicitement de la construire avec eux, même si nos interactions sont susceptibles d’influencer leurs représentations. En outre, les entretiens que nous avons menés, en raison du statut que nous leur donnons d’éclairage sur le sens attribué par les personnes interviewées aux projets politiques et aux actions des OPPDC auxquelles elles appartiennent, constituent bien un élément de compréhension des motivations et intentions de ces acteurs et de la signification qu’ils attachent à la réalité, ce qui correspond à la définition donnée du paradigme interprétativiste. Cependant, l’inscription de notre travail dans l’analyse des doctrines de politique culturelle met en avant l’enjeu démocratique d’un développement de la participation des publics perçue comme une fin en soi. De plus, les conclusions des théories de la participation citoyenne et du marketing participatif nous ont amenée à considérer qu’elle peut également constituer le moyen de construire une meilleure adéquation entre offre et demande au sein des OPPDC, donnant ainsi une plus grande légitimité à l’action culturelle publique. Nous abordons ainsi dans le dernier chapitre de ce travail des recommandations managériales visant au développement de la participation des publics. Ces considérations positionnent notre travail dans une ambition normative de contribuer, par la connaissance générée sur les activités des diffuseurs culturels en matière de participation des publics, à « la production d’un monde meilleur » (Girod-Seville et Perret, 2002 : 20). Nous adoptons ainsi une vision pragmatiste de la connaissance, telle que présentée par Martine Girod-Seville et Véronique Perret, selon laquelle le chercheur est invité à « produire une connaissance qui change le monde plutôt qu’une connaissance qui le décrive » (Girod-Seville et Perret, 2002 : 20).

Dans cette vision, la validité des connaissances produites se mesure avec le temps et la pratique : « Comme le soulignent Wicks et Freeman (1998 : 136), les pragmatistes nous

ultimement, pas nécessairement à court ou à moyen terme, être utilisées dans la manière dont les hommes vivent leur vie”. Dans une conception pragmatique, la pratique et le temps se combinent pour aider à établir la valeur d’une théorie. » (Girod-Seville et Perret, 2002 : 19). Il semble dès

lors difficile d’affirmer d’emblée la validité de connaissances lorsqu’elles en sont encore, même si elles se sont construites en interaction avec les acteurs à l’usage desquels elles sont destinées, aux prémices de leur présentation. Nous remarquons tout de même que la disposition à collaborer à notre recherche des organisations que nous avons sollicitées (4 acceptations pour 2 refus dont un justifié par une volonté de ne pas exposer des conflits internes à un regard extérieur) semble marquer une reconnaissance de la correspondance entre nos thèmes de travail et les préoccupations des praticiens mais que des confrontations plus approfondies avec des contextes plus divers sont encore nécessaires pour déterminer complètement dans quelle mesure ce travail répond au critère de validité de l’utilité.

Ce d’autant plus que nous poursuivons une démarche d’abduction telle que définie par Kœnig (1993 : 7 ; cité par Charreire-Petit et Durieux, 2007 : 62) : « L’abduction est l’opération qui,

n’appartenant pas à la logique, permet d’échapper à la perception chaotique que l’on a du monde réel par un essai de conjecture sur les relations qu’entretiennent effectivement les choses […]. L’abduction consiste à tirer de l’observation des conjectures qu’il convient ensuite de tester et de discuter ». Notre point de départ est la description d’une situation et d’un contexte spécifiques

(Chapitres 1 à 3) que la diversité et la polysémie des termes et les différentes orientations des acteurs rendent complexes et que nous cherchons à explorer et à mieux connaître par une démarche empirique d’interactions avec les terrains, qui appelle à sa suite une phase de test et de discussion pour établir la pertinence des connaissances produites. Nous reconnaissons ainsi avec Hervé Dumez (2013 : 22-23) que « ce n’est qu’au travers d’un test via l’usage de méthodes

quantitatives que [les idées créées par abduction à partir d’un seul cas] acquerront ou non une validité scientifique réelle». Le travail présenté ici annonce donc la tenue de cette phase de test

mais ne l’inclut pas et s’arrête à la proposition d’hypothèses issues de l’abduction (David, 2000). Outre l’utilité dans une visée pragmatique, les critères de validité des connaissances dans un paradigme interprétativiste sont le caractère idiographique des recherches et les capacités d’empathie du chercheur :

« Une recherche présente un caractère idiographique si les phénomènes sont étudiés en situations. La compréhension d’un phénomène est alors dérivée du contexte. La connaissance

Chapitre 4 : Comprendre les liens entre participation des publics et rapport offre-demande au sein des organisations publiques et parapubliques de diffusion culturelle. Démarche de recherche L’empathie est la faculté de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent. Le chercheur, pour développer une compréhension des réalités sociales qu’il observe, doit s’approprier le langage et les terminologies propres aux acteurs. Il devra développer une capacité d’empathie afin d’atteindre les réalités telles qu’elles sont vécues par les acteurs. La valeur d’une recherche sera mesurée au regard de sa dimension empathique, c’est-à-dire de sa capacité à mettre à jour et à travailler non plus uniquement sur les faits mais sur la façon dont ceux-ci sont interprétés par les acteurs. » (Perret et Séville, 2007 : 29)

Le temps que nous avons passé sur chacun de nos terrains, la possibilité que nous avons eue d’assister ou de participer à des réunions de travail et, en tant que public, à certaines propositions (voir les listes en Annexe 2page 269et en Annexe 6 page 281) nous a permis d’étudier effectivement en situation les phénomènes que nous avons observés et que l’étude des doctrines de politique culturelle et de l’évolution des acquis des sciences sociales en matière de réception nous a permis de resituer dans l’histoire du secteur culturel public et parapublic français.

Ce temps de présence, complété dans le cas d’un des terrains par une participation en tant que membre, nous a également permis de nous approprier le langage et les terminologies des acteurs. Les entretiens que nous avons menés avec nos principaux interlocuteurs (voir la liste en Annexe 2 page 269) nous ont quant à eux permis d’accéder à la façon dont ces acteurs interprètent les faits que nous avons pu observer. Plusieurs temps formels et informels de restitution de nos réflexions à nos interlocuteurs nous permettent de renforcer cette affirmation puisqu’aucun désaccord de fond quant à leurs interprétations n’est apparu lors de ces échanges. Lorsque des désaccords plus légers se sont fait jour, leur explicitation nous a permis de corriger le point de vue que nous avions des interprétations des faits par nos interlocuteurs. Notre recherche apparaît donc bien idiographique et empathique, en cohérence avec les critères de validité d’une connaissance fondée sur une épistémologie interprétativiste.

S’il n’y a pas de correspondance systématique entre positionnement épistémologique et méthodologie (Charreire-Petit et Durieux, 2007 ; Baumard et Ibert, 2007), l’approche qualitative répond particulièrement bien à la perspective interprétativiste et à la démarche d’exploration empirique, notamment parce qu’elle facilite la prise en compte des différentes subjectivités à l’œuvre, des interactions sujet/objet et de la multiplicité des réalités (Baumard et Ibert, 2007 : 102) en permettant au chercheur de « ne pas trop structurer sa stratégie pour

Au fur et à mesure de la construction de notre réflexion, il nous a été permis d'entrer en contact avec plusieurs OPPDC dont les questionnements rejoignaient les nôtres dans la mesure où tous avaient en commun d’interroger leur politique des publics et de rechercher leur participation sous une forme autre que présentielle. Parmi elles, quatre ont accepté, à notre initiative, une collaboration de recherche. Elles constituent ainsi des cas heuristiques tels que présentés par Hervé Dumez (2013) : ils permettent potentiellement, par une démarche abductive, d’enrichir la théorie existante, ici la compréhension du rapport offre-demande en marketing culturel et ses liens avec la participation des publics. Deux des organisations étudiées sont liées à une seule étude de cas, centrée sur une résidence artistique. Notre travail est donc alimenté par trois terrains :

- L’association du Panier Culture. Elle est née d’une volonté d’entraide entre artistes qui

rencontraient des difficultés à financer et administrer leur activité. Le Panier Culture est un projet de circuit-court de la culture construit sur le modèle des AMAP25 : des « contributeurs » (les personnes souscrivant aux paniers) achètent à l’avance 4 paniers contenant chacun 4 propositions culturelles diverses tant sur le genre (musique, littérature, arts plastiques, théâtre,…) que sur l’esthétique et sur la forme (bien physique, spectacle vivant, co-création, atelier de découverte,…). L’association proprement dite a été constituée en septembre 2011 par toutes les personnes (artistes, représentants d’association ou citoyens) intéressées par le projet et souhaitant y participer. Sur le principe d’un fonctionnement démocratique, des groupes de travail ouverts à tous les membres ont été établis, avec des missions précises : trouver des participants supplémentaires ; contractualiser les engagements respectifs des artistes et des récepteurs ; choisir le contenu des paniers et mettre en œuvre leur distribution ; coordonner l’ensemble de la vie associative. Les distributions des paniers de la première saison ont eu lieu entre avril 2011 et avril 201326.

25 Associations de Maintien d’une Agriculture Paysanne, dont l’objectif est de pérenniser les revenus des exploitants

agricoles, de mutualiser le risque de mauvaise récolte, de favoriser les petites exploitations locales biologiques et de sensibiliser les consommateurs aux conditions de production. Leur fonctionnement est le suivant : un groupe de consommateurs achète à l'avance à un producteur local des paniers de fruits et légumes qui seront distribués au rythme de un par semaine pendant un an et dont le contenu dépendra de la récolte du producteur (tant en variétés qu’en qualité et quantité).

Chapitre 4 : Comprendre les liens entre participation des publics et rapport offre-demande au sein des organisations publiques et parapubliques de diffusion culturelle. Démarche de recherche - La Direction de la Culture et des Initiatives (DCI) de l’université de Nantes. Il s’agit d’un

service de l’Université de Nantes qui applique le projet politique de l’établissement. Ce dernier met en avant la créativité des étudiants et des personnels et se donne pour mission de l’accompagner. Pour cela, la DCI organise chaque semestre des ateliers de pratique dans différents domaines, menés par des artistes professionnels. Des résidences participatives de longue durée sont également proposées de façon récurrente. D’autre part la DCI apporte un soutien (logistique, de formation,…) aux projets artistiques personnels des membres de la communauté universitaire. Cela complète une programmation plus classique qui se déroule à la fois dans une salle dédiée et hors-les-murs, à différents endroits des campus. De plus, la DCI contribue à la visibilité du tissu associatif de l’université, lui-même force de très nombreuses propositions, en éditant notamment un agenda bimestriel.

- La résidence Dale Recuerdos XXIII je pense à vous, un spectacle participatif développé de

février à avril 2013 sur la Communauté de Communes de la Région de Nozay (CCRN). Le metteur en scène a rencontré 7 personnes âgées de la région pour recueillir leurs souvenirs, à partir desquels il a monté une pièce que ces mêmes personnes ont elles- mêmes représentée, après deux semaines de répétitions. Le spectacle a donné lieu à trois représentations, qui étaient incluses dans la programmation culturelle de deux des institutions le finançant : la Communauté de Communes de la Région de Nozay et le Grand T, scène nantaise conventionnée par le conseil général de Loire-Atlantique27. Plusieurs événements ont été organisés en lien avec la thématique du spectacle, notamment dans les collèges et le réseau des bibliothèques de la communauté de commune.

atelier découverte de la sérigraphie et 1 atelier de co-création pluridisciplinaire (la somme est supérieure à 16 en raison de propositions hybrides). A chaque fois les distributions de paniers et les propositions de sortie ont été présentées dans un nouveau lieu de l’agglomération nantaise, permettant donc de découvrir également le territoire.

27 Ancienne maison de la culture de Loire Atlantique, l’établissement est parmi nos terrains celui dont le profil

correspond le plus à celui des institutions issues de la politique de démocratisation culturelle des années 1960 et 1970, dont beaucoup sont devenues depuis scènes nationales : « Les scènes nationales regroupent les maisons de la

culture, les centres d’action culturelle et ceux de développement culturel. Leur évolution (1 898 000 entrées annuelles en 1997 contre 2 300 000 en 2005) est sans doute à associer à leur programmation diversifiée (théâtre, danse, musique). Elles peuvent offrir des spectacles “transversaux”, intégrant plusieurs disciplines et associant les nouvelles technologies

Ces présentations permettent de mesurer que chacune des quatre OPPDC avec lesquelles nous avons travaillé présente un profil très différent de celui des trois autres, en particulier quant à son statut et au domaine d’appartenance de sa tutelle ou de son référent externe principal : association subventionnée par la branche économie sociale et solidaire de la métropole pour le Panier Culture, service universitaire dépendant de la présidence de l’établissement pour la DCI, association (devenue depuis EPCC) et communauté de communes conventionnées par le conseil général au nom de la compétence culturelle pour le Grand T et la CCRN. Dans le cadre d’une démarche exploratoire cette diversité aide à faire émerger des points saillants en permettant potentiellement d’identifier plus immédiatement parmi les caractéristiques étudiées lesquelles sont le plus sensibles au contexte et lesquelles le sont le moins.

b. Différents contextes et stratégies d’accès aux données

Si cette diversité des organisations étudiées favorise l’ampleur de notre regard et alimente ainsi la dynamique exploratoire de notre travail, cette dernière repose également sur une connaissance approfondie de chacun des terrains. Or Sandra Charreire-Petit et Florence Durieux (2007 : 89) rappellent, que le statut de chercheur n’est pas neutre et peut compliquer l’accès aux informations :

« Comme l’a fort justement écrit Girin, la “matière” étudiée en management est non seulement “mouvante” mais “elle pense”. “C’est très embêtant, parce que la matière pense notamment à nous. Elle nous attribue des intentions qui, peut-être, ne sont pas les nôtres, mais qui vont conditionner la manière dont elle va nous parler, ce qu’elle va choisir de nous montrer ou de nous cacher.” (Girin, 1989 : 3) » (Charreire-Petit et Durieux, 2007 : 89)

Ainsi, le rapport établi entre le chercheur et les personnes qu’il rencontre sur le terrain est fondamental et conditionne l’approche qu’il peut avoir de sa problématique. Il est en conséquence primordial de rendre compte de la façon dont il s’est construit. Là encore, chacun de nos trois terrains présente des spécificités.

Lorsque nous avons établi un premier contact avec des personnes du Panier Culture le 24 février 2011, celui-ci n’existait pas encore. Des artistes de différentes disciplines, des porteurs de projets et des représentants d’associations, fédérés par l’association Trempolino qui a pour mission de soutenir le développement des musiques actuelles en région Pays de la Loire, se regroupaient régulièrement pour élaborer un dispositif d’entraide et de coopération entre

Chapitre 4 : Comprendre les liens entre participation des publics et rapport offre-demande au sein des organisations publiques et parapubliques de diffusion culturelle. Démarche de recherche

Nous avons assisté à l’une de ces réunions, à laquelle nous nous sommes présentée comme une doctorante travaillant sur la mise en œuvre de la démocratie culturelle, à l’invitation d’un salarié de Trempolino représentant l’association au sein du projet de recherche « Valeur(s) et utilité(s)