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1.1. SES OBJECTIFS

L’analyse des impacts liés à la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature (SFN) à La Rochelle, présentée dans ce rapport, s’inscrit dans le cadre d’une étude pour l’agence de l’eau Loire-Bretagne visant à apporter des éclairages sur les impacts environnementaux, sociaux et économiques de SFN liées à l’eau mises en œuvre sur certains territoires du bassin Loire-Bretagne. À partir des résultats des analyses menées, l’étude développe un argumentaire explicitant le bien-fondé des SFN pour répondre aux enjeux de gestion durable des milieux aquatiques et de la biodiversité dans un contexte de changement climatique.

1.2. LE CADRE CONCEPTUEL DES SFN

Les SFN sont des actions et projets qui visent à protéger, gérer durablement et restaurer les écosystèmes afin de répondre à des enjeux variés (changement climatique, gestion de la ressource en eau…) tout en protégeant le bien-être humain et la biodiversité (Figure 1).

© IUCN

Figure 1 : Cadre conceptuel des solutions fondées sur la nature selon l’IUCN1

Les SFN incluent des actions comme la restauration des prairies, la création de mares et zones humides, la mise en place de haies ou le développement de toits végétalisés pour limiter l’érosion, les écoulements d’eau et réduire la température en période de canicule. Le concept de SFN renvoie ainsi à la mise en œuvre d’une action concrète, qu’il s’agisse d’un projet de restauration, de gestion ou de protection.

Le plus souvent les actions SFN constituent une partie seulement du projet mis en œuvre. En effet, celui-ci comporte aussi des actions qui conditionnent l’efficacité de la SFN. Et l’impact obtenu est le résultat de la combinaison de la SFN avec d’autres actions. Dans l’étude, ces actions considérées ont été classées en trois catégories comme suit :

Les « solutions fondées sur la nature »

Des actions techniques qui viennent modifier le

fonctionnement biophysique du système

Des mesures d’accompagnement.

Des actions visant à gérer, protéger ou restaurer des

Elles sont pour objectifs de soutenir une mesure ou

Elles peuvent être liées à des actions de communication, d’aide

1Cohen-Shacham, E., Walters, G., Janzen, C. and Maginnis, S. (eds.) (2016). Nature-based Solutions to address global societal challenges, IUCN

écosystèmes dans le but de relever les défis globaux en plus de conserver la biodiversité et

Tableau 1 Les 3 catégories de mesures considérées dans l’étude

1.3. LA TYPOLOGIE DES SERVICES RENDUS

Pour définir les impacts des SFN, la classification2 des services écosystémiques telle que définie par le CICES (« Common International Classification of Ecosystem Services ») est utilisée (cf annexe 9.1). Ce cadre, développé à des fins de compatibilité environnementale par l’Agence Européenne de l’environnement est basé sur les travaux du MEA (Millenium ecosystem assessment)3 et de The Economics of Ecosystems and Biodiversity (TEEB)4. Il prend en compte 3 des 4 catégories de services écosystémiques (SE) (biens produits par les écosystèmes, services de régulation, services culturels) et est basé sur une structure hiérarchique à 4 niveaux (section, division, classe, type de biens et services).

1.4. DES SERVICES RENDUS AUX BENEFICES PROCURES

Une fois caractérisés les services rendus, l’étude vise à montrer les bénéfices procurés et à évaluer leur valeur. Autrement dit, conformément à la cascade des services écosystémiques5, il s’agit de déterminer si les services rendus supplémentaires ont une incidence sur le système social et économique, une incidence positive constituant un bénéfice, et de chercher à donner une valeur monétaire à ces bénéfices. Par ailleurs, les acteurs à qui les services rendus apportent un bénéfice seront identifiés.

2Haines-Young, R. and M.B. Potschin (2018): Common International Classification of Ecosystem Services (CICES) V5.1 and Guidance on the Application of the Revised Structure

3Millennium Ecosystem Assessment (2005), Ecosystems and Human Well-being: A Framework for Assessment, Island Press

4Balmford A., Rodrigues A. S. L., Walpole M., ten Brink P., Kettunen M., Braat L. et de Groot R.

(2008), The Economics of Biodiversity and Ecosystems: Scoping the Science. Cambridge, UK:

European Commission

Figure 2 : Cascade des services écosystémiques, d’après Potschin et Haines-Young5

5Haines-Young, R. and M.B. Potschin (2016): Defining and measuring ecosystem services. In: Potschin, M., Haines-Young, R., Fish, R. and Turner, R.K. (eds) Routledge Handbook of Ecosystem Services http://www.routledge.com/books/details/9781138025080/

1.5. LA DEMARCHE MISE EN ŒUVRE

L’analyse des impacts des SFN sur La Rochelle a été réalisée en étroite collaboration avec la Ville de La Rochelle (M. PESME, Mme ROQUETTE). Elle a bénéficié en outre des entretiens réalisés avec :

- Mme VALLE, Mairie Annexe Villeneuve-Tasdon-Les Minimes ; - M. LEGRAS, Agglo La Rochelle.

Différentes sources complémentaires d’informations ont été mobilisées, en particulier : - des études et rapports sur les SFN de façon générale (voir bibliographie Services

écosystémiques et SFN) ;

- des études, rapports et bases de données sur xx (voir bibliographie Autres références) ;

- une enquête auprès des habitants de la ville de La Rochelle.

Enquête auprès des habitants de la Rochelle

Une enquête téléphonique a été menée pour comprendre si les habitants de La Rochelle ont une perception et une utilisation différentes de cette zone après travaux par rapport à avant, et si une différence d’appréciation existe selon le quartier d’habitation.

L’enquête a été réalisée en juillet 2021 par un institut de sondage. Le questionnaire a été validé par la ville de la Rochelle. Ont été enquêtés 60 rochelais répartis en 3 lots selon leur domicile (Tasdon, Villeneuve, autre quartier) . Les 3 lots n’ont pas pu être de taille égale car les enquêteurs ont eu du mal à avoir des interlocuteurs sur les zones Tasdon et Villeneuve.

Ont répondu à l’enquête 54% de femmes et 46% d’hommes. En majorité, les personnes interrogées sont inactives (75%) et ont plus de 65 ans (48%).

Le questionnaire (disponible en annexe 9.5) comprenait les parties suivantes :

 la connaissance des travaux sur le marais par les répondants

 la perception des répondants sur le marais entre avant et après les travaux

 les caractéristiques socio-économiques des répondants ;

Cette enquête apporte quelques indications, mais doit être prise avec prudence. En effet, du fait des contraintes de calendrier de l’étude, cette enquête a été menée alors que les travaux n’étaient pas complètement achevés (signalétique non posée). Dans l’idéal il aurait fallu attendre au moins 1 an pour que les avantages écologiques et récréatifs soient plus